Cartel (Ridley Scott - 2013)
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Aucune idée !
Pour ma part je penche pour le clip promotionnel.
Une autre vidéo hors film:
Pour ma part je penche pour le clip promotionnel.
Une autre vidéo hors film:
- Demi-Lune
- Bronco Boulet
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Comme il fallait s'y attendre avec Scott, la sortie vidéo s'accompagnera d'une version longue avec 21 minutes en plus.
Les deux montages seront uniquement disponibles en blu-ray.
Curieux de voir comment le film en sera affecté, son aspect "chandlerien" étant rétrospectivement une source de séduction supplémentaire pour moi.Ecranlarge a écrit :d'après l'éditeur Fox France, il s'agit d'une version intégralement remontée
Les deux montages seront uniquement disponibles en blu-ray.
- Jack Griffin
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Quel est le rapport avec Chandler ? ça a été une source d'inspiration ?
- Demi-Lune
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Du côté de McCarthy, je n'en sais rien. C'est juste l'opacité soigneusement entretenue des tenants et des aboutissants de l'intrigue qui m'y fait penser.Jack Griffin a écrit :Quel est le rapport avec Chandler ? ça a été une source d'inspiration ?
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- Cadreur
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Mmmmh très curieux de voir ce nouveau montage (ceci dit j'avais apprécié celui sorti en salle).
- G.T.O
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Tout petit film vaguement racoleur et provocant, Cartel est la nouvelle tentative de réhabilitation atrocement loupée de Ridley Scott, transformé pour l'occasion, en élève rebelle, cultivant le mauvais gout et le stupre; un peu à la manière de Brian de Palma ou de Sam Peckinpah, période Apportez-moi, la tête d'Alfredo Garcia.
Cartel raconte deux trajectoires : l'une, prévisible et schématique, de l'intermédiaire intègre qui chute ( le fameux personnage du "Counselor" aka fassbender) et l'autre, tout aussi prévisible, du joueur masqué qui prend le pouvoir. Et l'intérêt-relatif-du film tient à la façon dont le piège va se refermer sur la proie. Mais, aussi à ces incessants dialogues affreusement prétentieux que le film met en scène en une espèce de pièce de théâtre rigide, conceptuelle, mal jouée ( tout le monde est mauvais, palme à Bardem ouch, sauf Fassbender) d'une mollesse redoutable, à l'intérêt à peine rehaussée par une mise en scène bêtement illustrative de Ridley Scott, manifestement incapable de tenir un film sur la durée. La structure éclatée du récit se délite peu à peu, laissant place à un vide n'ayant rien d'existentiel mais provocant une totale et irrémédiable indifférence. L'autre fausse bonne idée scénaristique de Cartel est d'avoir élaboré un suspense à retardement, un film où les enjeux ne sont pas livrés immédiatement mais à rebours, au gré des scènes-clés, comme pour marquer les étapes symboliques que traverserait le personnage principal pour rejoindre l'autre-monde :les bas-fonds. L'ambiance se faisant alors, fin du monde , crépusculaire, vaguement sordide...Mais, filmée par Ridley scott, cela ressemble à une pub Gucci, glamour à souhait, saturée de filtres hideux, assorti de plans-vignettes. Arrivé à ce stade du film, la galerie de personnages apparait pour ce qu'elle est : à un carnaval de silhouettes à peine discernables les unes des autres, tous noyées dans le halo scottien. Ajoutons, pour finir, que Ridley Scott a quand même réussi quelque chose dans ce film abstrait: à faire la scène d'introduction la plus ridicule et racoleuse des ces derniers mois.
Cartel raconte deux trajectoires : l'une, prévisible et schématique, de l'intermédiaire intègre qui chute ( le fameux personnage du "Counselor" aka fassbender) et l'autre, tout aussi prévisible, du joueur masqué qui prend le pouvoir. Et l'intérêt-relatif-du film tient à la façon dont le piège va se refermer sur la proie. Mais, aussi à ces incessants dialogues affreusement prétentieux que le film met en scène en une espèce de pièce de théâtre rigide, conceptuelle, mal jouée ( tout le monde est mauvais, palme à Bardem ouch, sauf Fassbender) d'une mollesse redoutable, à l'intérêt à peine rehaussée par une mise en scène bêtement illustrative de Ridley Scott, manifestement incapable de tenir un film sur la durée. La structure éclatée du récit se délite peu à peu, laissant place à un vide n'ayant rien d'existentiel mais provocant une totale et irrémédiable indifférence. L'autre fausse bonne idée scénaristique de Cartel est d'avoir élaboré un suspense à retardement, un film où les enjeux ne sont pas livrés immédiatement mais à rebours, au gré des scènes-clés, comme pour marquer les étapes symboliques que traverserait le personnage principal pour rejoindre l'autre-monde :les bas-fonds. L'ambiance se faisant alors, fin du monde , crépusculaire, vaguement sordide...Mais, filmée par Ridley scott, cela ressemble à une pub Gucci, glamour à souhait, saturée de filtres hideux, assorti de plans-vignettes. Arrivé à ce stade du film, la galerie de personnages apparait pour ce qu'elle est : à un carnaval de silhouettes à peine discernables les unes des autres, tous noyées dans le halo scottien. Ajoutons, pour finir, que Ridley Scott a quand même réussi quelque chose dans ce film abstrait: à faire la scène d'introduction la plus ridicule et racoleuse des ces derniers mois.
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
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Je n'ai pas souvenir d'avoir été aussi consterné devant un film de Ridley Scott. Sidéré, par le verbiage insensé auquel on assiste la plupart du temps. Les trois quarts du film donnent lieu à des discussions souvent grotesques, au romantisme mièvre, à la vulgarité la plus épaisse, en passant par la métaphysique de comptoir. Bref, c'est lamentable.
Surtout, ces dialogues ne sont pratiquement jamais crédibles. Personne ne parle comme ça. C'est peut-être là que l'idée de mettre un écrivain au scénario, sans lui expliquer que le film n'est pas une page de bouquin, s'avère tragique.
De fait, on passe un temps fou en tant que spectateur à essayer de comprendre ce que les personnages disent, à se demander où l'on va et pourquoi l'on y va, à chercher du sens dans le nébuleux ambiant. Quand enfin on comprend, on se rend compte de la vacuité de toutes les scènes précédentes. Ce grand vide vous aspire et vous pleurez.
Si on prend ce film au sérieux, c'est une expérience au potentiel de pénibilité assez élevé. Au contraire, si on le considère comme une grosse farce nanaresque, alors on découvre des séquences ahurissantes où le ridicule et les clowneries des personnages prêtent volontiers à sourire. Il faut voir un grand parrain de la drogue déblatérer sur la signification de la mort de façon totalement injustifiée et gratuite. Que dire de cette scène promise à devenir cultissime pendant laquelle Cameron Diaz exécute un grand écart masturbatoire sur le pare-brise d'une bagnole ? Comment Javier Bardem pourra-t-il faire oublier cette coiffure, ces fringues, ce personnage zavattesque? Michael Fassbender et Penélope Cruz ne parviennent jamais à sauver le film : leurs scènes communes sont tout aussi vides que le reste. Quant à Brad Pitt, il joue encore une fois le type arrogant, vulgaire, cow-boy de pacotille, à la coolitude jusqu'au boutiste qu'on lui a déjà vu jouer, personnage plus que lassant.
Bref, j'ai beau chercher, je n'ai rien trouvé à sauver.
Je n'ai pas souvenir d'avoir été aussi consterné devant un film de Ridley Scott. Sidéré, par le verbiage insensé auquel on assiste la plupart du temps. Les trois quarts du film donnent lieu à des discussions souvent grotesques, au romantisme mièvre, à la vulgarité la plus épaisse, en passant par la métaphysique de comptoir. Bref, c'est lamentable.
Surtout, ces dialogues ne sont pratiquement jamais crédibles. Personne ne parle comme ça. C'est peut-être là que l'idée de mettre un écrivain au scénario, sans lui expliquer que le film n'est pas une page de bouquin, s'avère tragique.
De fait, on passe un temps fou en tant que spectateur à essayer de comprendre ce que les personnages disent, à se demander où l'on va et pourquoi l'on y va, à chercher du sens dans le nébuleux ambiant. Quand enfin on comprend, on se rend compte de la vacuité de toutes les scènes précédentes. Ce grand vide vous aspire et vous pleurez.
Si on prend ce film au sérieux, c'est une expérience au potentiel de pénibilité assez élevé. Au contraire, si on le considère comme une grosse farce nanaresque, alors on découvre des séquences ahurissantes où le ridicule et les clowneries des personnages prêtent volontiers à sourire. Il faut voir un grand parrain de la drogue déblatérer sur la signification de la mort de façon totalement injustifiée et gratuite. Que dire de cette scène promise à devenir cultissime pendant laquelle Cameron Diaz exécute un grand écart masturbatoire sur le pare-brise d'une bagnole ? Comment Javier Bardem pourra-t-il faire oublier cette coiffure, ces fringues, ce personnage zavattesque? Michael Fassbender et Penélope Cruz ne parviennent jamais à sauver le film : leurs scènes communes sont tout aussi vides que le reste. Quant à Brad Pitt, il joue encore une fois le type arrogant, vulgaire, cow-boy de pacotille, à la coolitude jusqu'au boutiste qu'on lui a déjà vu jouer, personnage plus que lassant.
Bref, j'ai beau chercher, je n'ai rien trouvé à sauver.
- Colqhoun
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
J'ai tenu moins de 30 minutes.
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Alligator a écrit :Je n'ai pas souvenir d'avoir été aussi consterné devant un film de Ridley Scott...
j'ai beau chercher, je n'ai rien trouvé à sauver.
Pareil.
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Tout à fait d'accord, le visionnage du DVD ce WE a été pénible mais j'ai tenu jusqu'au bout.Je sauverais 2-3 moments grâce à Fassbender.
Après Prométheus et Cartel, je crois que Scott revient à sa période la plus terrifiante à savoir celle qui vit apparaître les nanardesques 1492 et A armes égales.
Par ailleurs, ce qui frappe demeure le côté pontifiant des dialogues de C Mc Carthy , écrivain que j'aime énormément.
Ma crainte principale sera donc que l'écrivain accord à Scott les droits du génial roman-western Méridien de sang.
A la limite, je préfère qu'il se plonge ds Prométheus 2 voire qu'il commette un prequel de Blade runner ( le massacre demeurerait interne à l'oeuvre de Scott) plutôt qu'il gâche une aussi belle matière.
Après Prométheus et Cartel, je crois que Scott revient à sa période la plus terrifiante à savoir celle qui vit apparaître les nanardesques 1492 et A armes égales.
Par ailleurs, ce qui frappe demeure le côté pontifiant des dialogues de C Mc Carthy , écrivain que j'aime énormément.
Ma crainte principale sera donc que l'écrivain accord à Scott les droits du génial roman-western Méridien de sang.
A la limite, je préfère qu'il se plonge ds Prométheus 2 voire qu'il commette un prequel de Blade runner ( le massacre demeurerait interne à l'oeuvre de Scott) plutôt qu'il gâche une aussi belle matière.
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Voir coup sur coup Cartel et Exodus ne me donne plus trop envie de défendre Ridley Scott en fin de compte.
Il y avait longtemps dans un polar que je n'avais pas vu une exposition aussi laborieuse (qui court sur presque toute la durée du film) ni entendu des dialogues aussi ampoulés et faussement provocateurs (surtout quand il s'agit de sexe). Un film bavard à outrance qui fait parfois pitié pour les comédiens (Cameron Diaz faisant l'amour à une voiture au sein d'un flash-back mal amené ; la séquence de Fassbaender en pleurs ; Javier Bardem qui commence sérieusement à se répéter...)
Ridley Scott se vautre dans le ridicule et nous offre ici probablement son film le plus emmerdant. Un bon gros navet de luxe, consternant de bout en bout ! Quant à Cormack McCarthy, il ferait mieux de retourner à l'écriture de roman (même si je ne les apprécie guère non plus).
The Martian, ce sera sans moi ; tout du moins en salles.
EDIT : même avis que Alligator et Ballantrae. Des dialogues pontifiants, c'est tout à fait juste.
Il y avait longtemps dans un polar que je n'avais pas vu une exposition aussi laborieuse (qui court sur presque toute la durée du film) ni entendu des dialogues aussi ampoulés et faussement provocateurs (surtout quand il s'agit de sexe). Un film bavard à outrance qui fait parfois pitié pour les comédiens (Cameron Diaz faisant l'amour à une voiture au sein d'un flash-back mal amené ; la séquence de Fassbaender en pleurs ; Javier Bardem qui commence sérieusement à se répéter...)
Ridley Scott se vautre dans le ridicule et nous offre ici probablement son film le plus emmerdant. Un bon gros navet de luxe, consternant de bout en bout ! Quant à Cormack McCarthy, il ferait mieux de retourner à l'écriture de roman (même si je ne les apprécie guère non plus).
The Martian, ce sera sans moi ; tout du moins en salles.
EDIT : même avis que Alligator et Ballantrae. Des dialogues pontifiants, c'est tout à fait juste.
Je n'aurais pas su dire mieux.Surtout, ces dialogues ne sont pratiquement jamais crédibles. Personne ne parle comme ça. C'est peut-être là que l'idée de mettre un écrivain au scénario, sans lui expliquer que le film n'est pas une page de bouquin, s'avère tragique.
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
J'avais eu un ressenti similaire. Une grosse deception et un film pénible a suivre.
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Salut, je débarque sur ce topic même s'il se fait tard ^^ Mais mieux vaut tard que jamaisDemi-Lune a écrit : Ce n'est pas le film du siècle ni de l'année, mais un film noir étouffant qui distille son poison avec efficacité.
Je m'adresse à Demi-Lune. J'ai énormément apprécié ce que tu as dit sur Cartel, en ayant bien insisté sur l'idée que Scott et McCarthy se sont mis visiblement d'accord pour faire des séquences se suffisant à elle-même, plutôt que pour faire un film à intrigue.
Personnellement , j'ai vu dans ce "Cartel" l'une des œuvres les plus puissantes de Ridley Scott et une pépite dans le ciel balisé du Hollywood du XXIe siècle.
J'y ai trouvé un auteur qui questionnait sa place à Hollywood, mais surtout qui questionnait les codes de son propre cinéma et du cinéma formaliste de façon générale.
J'ai vu Ridley Scott refuser de vendre du rêve en réalisant un pamphlet personnel, réclamant le retour à l'essentiel de l'art filmique : la relation de l'acteur à la caméra ; "il n'y a plus rien entre l'acteur et la caméra sauf ses dialogues".
En bref, je l'ai vu s'essayer à une espèce de "néo-postmodernisme"
Je t'ai envoyé un message privé pour étayer mes analyses
En espérant avoir ton avis
"Mieux vaut partir du cliché plutôt que d'y arriver" Alfred Hitchcock
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
+1Le Ciné Joker a écrit :Salut, je débarque sur ce topic même s'il se fait tard ^^ Mais mieux vaut tard que jamaisDemi-Lune a écrit : Ce n'est pas le film du siècle ni de l'année, mais un film noir étouffant qui distille son poison avec efficacité.
Je m'adresse à Demi-Lune. J'ai énormément apprécié ce que tu as dit sur Cartel, en ayant bien insisté sur l'idée que Scott et McCarthy se sont mis visiblement d'accord pour faire des séquences se suffisant à elle-même, plutôt que pour faire un film à intrigue.
Personnellement , j'ai vu dans ce "Cartel" l'une des œuvres les plus puissantes de Ridley Scott et une pépite dans le ciel balisé du Hollywood du XXIe siècle.
J'y ai trouvé un auteur qui questionnait sa place à Hollywood, mais surtout qui questionnait les codes de son propre cinéma et du cinéma formaliste de façon générale.
J'ai vu Ridley Scott refuser de vendre du rêve en réalisant un pamphlet personnel, réclamant le retour à l'essentiel de l'art filmique : la relation de l'acteur à la caméra ; "il n'y a plus rien entre l'acteur et la caméra sauf ses dialogues".
En bref, je l'ai vu s'essayer à une espèce de "néo-postmodernisme"
Je t'ai envoyé un message privé pour étayer mes analyses
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Re: Cartel (Ridley Scott - 2013)
Les intentions sont louables : proposer un polar cérébral et glacial où l'essentiel des conflits se jouera finalement à l'intérieur des personnages. Mais le résultat m'est apparu comme une suite d'échanges verbeux et complétement abscons. La dernière fois que j'ai été pareillement consterné par la prétention des dialogues c'était devant The Matrix reloaded, où j'avais l'impression qu'au lieu de se parler normalement, les personnages ne faisaient que jouer aux devinettes, en espérant que ça sonne stylé. Certes, de temps en temps ça peut faire effet (et là, okay la dernière réplique de Cameron Diaz ne manque pas de force et permet de quitter le film sur une bonne note), mais la plupart du temps ça a sonné à mes oreilles comme du lyrisme bidon. Je ne sais pas si c'est du foutage de gueule ou de l'incompétence de la part de Cormac McCarthy. Le nombre de fois où on entend la réplique « Je ne sais pas » est symptomatique, pour ne pas dire comique.
Heureusement, les acteurs y mettent beaucoup du leur pour rendre chaque scène intense, dès l'ouverture qui place le désir viscéral au cœur des préoccupations. L'opposition entre les deux couples est également intéressante, avec d'un côté un amour plein et entier, de l'autre le doute et la suspicion de manipulation qui retient Bardem de s'abandonner complètement. La caractérisation de son personnage est d'ailleurs plutôt réussie, subtile et humaine, puisque contrairement aux apparences, il ne jouera pas le méchant-mafieux-psychopathe-vengeur-tout-puissant.
Alors que c'est le personnage finalement le plus important, j'ai trouvé que Fassebender n'était pas si bien accompagné que ça par le réalisateur, pour vraiment faire comprendre ses choix. J'aime bien l'idée de l'implicite et de laisser un peu de marge au spectateur pour remplir les blancs, mais par conséquent, ça a sérieusement bridé mon intérêt pour son parcours. Car il faut reconnaître qu'on n'a de sympathie pour personne, et quand bien même Scott assumerait cette volonté de ne peindre que des arrivistes cupides (et, dans le cas de Fassbender, conseiller qui ne cesse de recevoir des conseils, naïf), on n'est pas pour autant captivé par le suspense ou l'envie qu'ils s'en sortent. Fassbender n'a même pas l'occasion de lutter, il doit se contenter de subir, n'a la main mise sur rien. C'est une proie facile, un petit asticot qui s'agite en vain, alors que depuis le début les prédateurs planent au-dessus de lui. Le scénar balance quelques hameçons pour annoncer ce qui risque d'arriver (le bollito, le snuff), avec cette notion qui rentre très vite dans la tête du spectateur que les cartels ne reculeront devant aucun excès. Pèse ainsi tout le long une tension plutôt efficace, un suspense qui ne cherche pas à nous faire espérer que ça se passe bien, mais à nous surprendre sur le moment où ça va mal se passer (je sais pas si je suis clair). Là encore, je loue le courage d'une telle approche, mais ne trouve pas ça payant à l'écran.
Heureusement, les acteurs y mettent beaucoup du leur pour rendre chaque scène intense, dès l'ouverture qui place le désir viscéral au cœur des préoccupations. L'opposition entre les deux couples est également intéressante, avec d'un côté un amour plein et entier, de l'autre le doute et la suspicion de manipulation qui retient Bardem de s'abandonner complètement. La caractérisation de son personnage est d'ailleurs plutôt réussie, subtile et humaine, puisque contrairement aux apparences, il ne jouera pas le méchant-mafieux-psychopathe-vengeur-tout-puissant.
Alors que c'est le personnage finalement le plus important, j'ai trouvé que Fassebender n'était pas si bien accompagné que ça par le réalisateur, pour vraiment faire comprendre ses choix. J'aime bien l'idée de l'implicite et de laisser un peu de marge au spectateur pour remplir les blancs, mais par conséquent, ça a sérieusement bridé mon intérêt pour son parcours. Car il faut reconnaître qu'on n'a de sympathie pour personne, et quand bien même Scott assumerait cette volonté de ne peindre que des arrivistes cupides (et, dans le cas de Fassbender, conseiller qui ne cesse de recevoir des conseils, naïf), on n'est pas pour autant captivé par le suspense ou l'envie qu'ils s'en sortent. Fassbender n'a même pas l'occasion de lutter, il doit se contenter de subir, n'a la main mise sur rien. C'est une proie facile, un petit asticot qui s'agite en vain, alors que depuis le début les prédateurs planent au-dessus de lui. Le scénar balance quelques hameçons pour annoncer ce qui risque d'arriver (le bollito, le snuff), avec cette notion qui rentre très vite dans la tête du spectateur que les cartels ne reculeront devant aucun excès. Pèse ainsi tout le long une tension plutôt efficace, un suspense qui ne cherche pas à nous faire espérer que ça se passe bien, mais à nous surprendre sur le moment où ça va mal se passer (je sais pas si je suis clair). Là encore, je loue le courage d'une telle approche, mais ne trouve pas ça payant à l'écran.
Dernière modification par Max Schreck le 1 juin 17, 14:08, modifié 1 fois.
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