Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
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Re: Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
C'est un peu dur, je trouve, pour Master and Commander, qui demeure un très grand film d'aventures à la fois maritimes et intimistes, dont la mise en scène de Weir raconte beaucoup de choses (la virée au Galapagos évoque pas mal d'éléments sur la condition humaine...°)
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Re: Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
Très beau film même si je n'ai pas accroché au debut qui m'a trop rappelé le bijou "Requiem pour un massacre", la deuxième partie qui peut faire penser aux "Survivants" dans le combat pour vivre isolé dans la nature. Dès lors je me suis rapproché des personnages et ce fut donc très douloureux cette route sans fin.
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Re: Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
A force de vouloir rester neutre, sans sentimentalisme, le film en devient glacial. Peter Weir compte beaucoup trop sur l’intensité originale de son scénario. Sa mise en scène est d’un classicisme dépassé. Tout est plat, prévisible, sans rebondissement, sans surprise, sans psychologie. Les personnages ne sont pas assez creusés et finissent par jouer leur propre caricature. Pendant tout le film, j’ai pensé à David Lean et « Lawrence D’Arabie », comprenant l’écart immense qui séparait les deux cinéastes. « Les chemins de la liberté », où ce qui devait jouer de tonalité épique, sombre dans l’académisme. Cette histoire-là sur la capacité de l’homme à se dépasser, sur sa confrontation à la Nature, méritait clairement un traitement beaucoup plus chaleureux, une autre inspiration et un autre souffle, de l’épaisseur et de la complexité. Voilà un cinéaste qui n’a strictement plus rien à dire et qui paraît très insensible dans sa mise en forme d’une histoire, se contentant d’illustration dépassionnée. Ce qui reste de bon tient juste à la densité de cette histoire incroyable et à la beauté des paysages traversés par les personnages.
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Re: Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
c'est sur que si on convoque un des plus grands cinéaste avec un de ses plus grands films, The Way Back souffre de la comparaison ...Chrislynch a écrit : Pendant tout le film, j’ai pensé à David Lean et « Lawrence D’Arabie », comprenant l’écart immense qui séparait les deux cinéastes.
J'en garde un très agréable souvenir 10 mois après sa vision en salle (et ça me donne envie de le revoir tiens! )
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Re: Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
ça fait plaisir de voir que Peter Weir en a encore sous le coude. Niveau mise en scène, il n'y a pas grand chose à dire, c'est souvent somptueux. Quelle photo, mes aïeux! Comme quoi, la photo hideuse actuelle n'est pas une fatalité...
Bon, maintenant que j'ai dit ça, je dois avouer que certains parti-pris fonctionnent moyennement comme ce méli-mélo linguistique. Je comprends les difficultés inhérentes au projet mais ça perturbe un peu. Ensuite, Weir a un peu de mal à faire exister ses personnages accumulant trop de mini-scènes peu signifiantes sur la longueur.
Heureusement il réussit une trés belle scène avec
Un film m'a paru à la fois ni assez incarné (comme pouvait l'être le Weir de Mosquito Coast), ni assez abstrait (tendance Gus Van Sant, Malick ou un certain cinéma russe), un peu le cul entre 2 chaises donc.
Bon, maintenant que j'ai dit ça, je dois avouer que certains parti-pris fonctionnent moyennement comme ce méli-mélo linguistique. Je comprends les difficultés inhérentes au projet mais ça perturbe un peu. Ensuite, Weir a un peu de mal à faire exister ses personnages accumulant trop de mini-scènes peu signifiantes sur la longueur.
Heureusement il réussit une trés belle scène avec
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Un film m'a paru à la fois ni assez incarné (comme pouvait l'être le Weir de Mosquito Coast), ni assez abstrait (tendance Gus Van Sant, Malick ou un certain cinéma russe), un peu le cul entre 2 chaises donc.
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Re: Les Chemins de la liberté (Peter Weir - 2010)
Après la magistrale réussite de Master and commander, quelle tristesse de constater qu'il aura fallu 7 ans à Weir pour faire aboutir son film suivant. Et sa filmo n'a pas bougé depuis, le réalisateur semblant rejoindre ainsi la trop longue liste des grands noms du cinéma qui peinent aujourd'hui à financer leurs films (Boorman, De Palma), quand ils n'échouent pas dans d'obscures coproductions internationales...
Je ne découvre donc que maintenant ce The Way back. Rayon reproches, j'ai pas bien saisi l'intérêt d'éventer le suspense dès l'ouverture, avec cette mention qui au lieu de se contenter de nous informer qu'il s'agit d'une histoire vraie annonce déjà le nombre de survivants. Il faudra bien sûr accepter le choix d'imposer l'anglais, qui peut se justifier pour faire dialoguer différentes nationalités, mais ça reste une convention. Les personnages secondaires auraient sans doute gagnés à être plus longuement introduits, on ne fait véritablement connaissance avec eux qu'au cours du périple (je soupçonne pas mal de scènes du goulag coupées), et surtout l'épilogue est tiédasse alors qu'on aurait du sortir bouleversé.
Et pourtant impossible pour moi de me montrer trop sévère. J'ai beaucoup apprécié la volonté de sobriété du metteur en scène, qui livre finalement ici un projet relativement risqué et plutôt antihollywoodien. C'est un film de survie sans péripéties artificielles, où l'ennemi est incarné par l'environnement, qu'il soit visible (une Nature pas faite pour l'homme) ou invisible (un système politique de répression qui semble les encercler). On suit donc une poignée d'hommes qui vont devoir arracher leur liberté par la force de leur volonté, lancés dans une quête presque absurde au vu des distances à parcourir. Et le résultat à l'écran est loin de n'être qu'une succession de plans de gars qui crapahutent, le scénario faisant preuve de suffisamment de finesse pour éviter l'impression de répétition, apportant son lot d'idées et de développement à chaque scène. De même, les personnages font preuve d'une bienveillance qui nous fait échapper aux clichés de la caractérisation qu'on trouve trop souvent dans ce genre de films. Colin Farrel est à fond, et son jeu très animal continue de me fasciner. Je connaissais pas Jim Sturgess, et derrière sa gueule de minet j'ai trouvé qu'il assurait une belle prestance. Ça me fait personnellement toujours plaisir de retrouver Ed Harris, acteur de grande classe, toujours impliqué (et de la troupe c'est sans doute lui qui parviendra à instiller le plus d'émotion). Et il y a aussi ce très beau rôle de Saoirse Ronan, qui échappe là encore au convenu du personnage féminin. Weir donne la formidable impression d'abolir la distinction entre l'acteur et son personnage, plongés tous deux dans les mêmes épreuves (le makingof doit être intéressant). J'ai vraiment ressenti la douleur tant physique que morale qui est la leur, et franchement touché par la tristesse latente qui plane sur tout le récit.
On comprends bien ce qui a pu intéresser le cinéaste dans cette histoire, et je veux bien croire qu'il offre là un travail de reconstitution rigoureux (quand bien même les paysages où le film a été tourné ne sont pas tous ceux de l'action). Il n'est cependant pas question de susciter une quelconque fascination ou une idée d'osmose entre l'homme et la Nature. En dehors de quelques séquences, souvent joliment soutenues par la musique, les personnages doivent s'adapter aux éléments pour survivre, chaque étape de leur périple, chaque changement de paysage incarnant un nouveau défi qui met leurs ressources (et leur solidarité) à l'épreuve. L'embêtant, c'est que face à ce spectacle, je ne pouvais m'empêcher de penser au travail visuel de The Revenant, qui me semble avoir désormais imposé un nouveau jalon dans la façon de montrer précisément la toutepuissance de la Nature, et les plans de Weir n'ont pas même suscité l'admiration que j'avais au moins pu avoir sur Master and commander. Etonnant d'ailleurs qu'il ne montre rien de la traversée de l'Himalaya, alors que cette perspective se présentait comme le climax logique.
Je ne découvre donc que maintenant ce The Way back. Rayon reproches, j'ai pas bien saisi l'intérêt d'éventer le suspense dès l'ouverture, avec cette mention qui au lieu de se contenter de nous informer qu'il s'agit d'une histoire vraie annonce déjà le nombre de survivants. Il faudra bien sûr accepter le choix d'imposer l'anglais, qui peut se justifier pour faire dialoguer différentes nationalités, mais ça reste une convention. Les personnages secondaires auraient sans doute gagnés à être plus longuement introduits, on ne fait véritablement connaissance avec eux qu'au cours du périple (je soupçonne pas mal de scènes du goulag coupées), et surtout l'épilogue est tiédasse alors qu'on aurait du sortir bouleversé.
Et pourtant impossible pour moi de me montrer trop sévère. J'ai beaucoup apprécié la volonté de sobriété du metteur en scène, qui livre finalement ici un projet relativement risqué et plutôt antihollywoodien. C'est un film de survie sans péripéties artificielles, où l'ennemi est incarné par l'environnement, qu'il soit visible (une Nature pas faite pour l'homme) ou invisible (un système politique de répression qui semble les encercler). On suit donc une poignée d'hommes qui vont devoir arracher leur liberté par la force de leur volonté, lancés dans une quête presque absurde au vu des distances à parcourir. Et le résultat à l'écran est loin de n'être qu'une succession de plans de gars qui crapahutent, le scénario faisant preuve de suffisamment de finesse pour éviter l'impression de répétition, apportant son lot d'idées et de développement à chaque scène. De même, les personnages font preuve d'une bienveillance qui nous fait échapper aux clichés de la caractérisation qu'on trouve trop souvent dans ce genre de films. Colin Farrel est à fond, et son jeu très animal continue de me fasciner. Je connaissais pas Jim Sturgess, et derrière sa gueule de minet j'ai trouvé qu'il assurait une belle prestance. Ça me fait personnellement toujours plaisir de retrouver Ed Harris, acteur de grande classe, toujours impliqué (et de la troupe c'est sans doute lui qui parviendra à instiller le plus d'émotion). Et il y a aussi ce très beau rôle de Saoirse Ronan, qui échappe là encore au convenu du personnage féminin. Weir donne la formidable impression d'abolir la distinction entre l'acteur et son personnage, plongés tous deux dans les mêmes épreuves (le makingof doit être intéressant). J'ai vraiment ressenti la douleur tant physique que morale qui est la leur, et franchement touché par la tristesse latente qui plane sur tout le récit.
On comprends bien ce qui a pu intéresser le cinéaste dans cette histoire, et je veux bien croire qu'il offre là un travail de reconstitution rigoureux (quand bien même les paysages où le film a été tourné ne sont pas tous ceux de l'action). Il n'est cependant pas question de susciter une quelconque fascination ou une idée d'osmose entre l'homme et la Nature. En dehors de quelques séquences, souvent joliment soutenues par la musique, les personnages doivent s'adapter aux éléments pour survivre, chaque étape de leur périple, chaque changement de paysage incarnant un nouveau défi qui met leurs ressources (et leur solidarité) à l'épreuve. L'embêtant, c'est que face à ce spectacle, je ne pouvais m'empêcher de penser au travail visuel de The Revenant, qui me semble avoir désormais imposé un nouveau jalon dans la façon de montrer précisément la toutepuissance de la Nature, et les plans de Weir n'ont pas même suscité l'admiration que j'avais au moins pu avoir sur Master and commander. Etonnant d'ailleurs qu'il ne montre rien de la traversée de l'Himalaya, alors que cette perspective se présentait comme le climax logique.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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