Lu depuis (Domarchi) que dans l'inconscient germanique ce drame de la destitution serait une allégorie du drame de l'Allemagne désarmée. Auquel cas cet épilogue festif et truculent, qui n'en renforce pas moins l'égocentrisme pathétique du personnage de Jannings pourrait être lu comme le fantasme d'un empire germanique réhabilité et rayonnant à nouveau par son faste et sa puissance économique et guerrière. En optant pour la farce bravache et excessive, Murnau renforceraient alors la distanciation de la fable à l'égard de son personnage principal et éviteraient de fait d'abonder dans le sens de l'aspiration populaire, plus tard récupérées par le parti national socialiste. Si tel était l'esprit de l'épilogue j'en comprends mieux l'utilité et corrélairement sa forme.Kurtz a écrit :L'épilogue te rappelle que tu es au cinéma...Beule a écrit :Voir des termes à peu près équivalents sanctionner à la fois La ronde et Destry rides again (merveille, enchantement) ne laisse pas de me surprendre mais bon, je ne dis plus rien
Le dernier des hommes
Formellement impressionnant et au-delà de la forme, une fable puissante et accablante alors que, pourtant, Mayer et Murnau tissent un drame de la vieillesse articulé autour d'une perte de représentativité sociale et humaine tout ce qu'il y a de plus ténue, n'hésitant pas à faire de leur personnage omniprésent à l'écran un pantin pathétique par son orgueil déplacé; ce que renforce l'expressivité démesurée d'un Jannings au sommet de son art.
Partant, je goûte peu à cet épilogue ajouté par les auteurs, dont la signification m'échappe d'ailleurs. Faut-il le lire comme le fantasme du vieux portier abandonné à sa solitude et à sa déchéance?
mais sinon as tu aussi trouvé la mise en scène de cette épilogue (burlesque inopportun, musique abominable pour moi) insupportable ?
Pour le reste, quand bien même il reste une énigme, non je ne partage pas ton point de vue; cet épilogue reste à mes yeux un moment de cinéma virtuose, qui n'est pas sans annoncer d'ailleurs avec quelques décennies d'avance Le sens de la vie des Monty Pythons.