Votre film du mois d'Août 2015

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rockatansky
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Re: Votre film du mois d'Août 2015

Message par Rockatansky »

Merci d'éditer ton premier post pour tout mettre au même endroit, avant que je fasse le ménage
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
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Re: Votre film du mois d'Août 2015

Message par Max Schreck »

Août 2015


Film du mois
Image
Star trek : into darkness (Abrams), un peu à la peine lorsqu'il s'agit de soutenir les moments d'émotion, mais le spectacle est varié et joliment emballé



Films découverts
Man trouble (Rafelson), y'avait du potentiel pour en faire une comédie réussie, mais Rafelson est constamment à côté de la plaque
Star trek (Abrams), du divertissement pas idiot, entraînant et stimulant
The Amazing spider-man 2 (Webb), sauvé grâce à ses interprètes et quelques dialogues, mais affadi par une mise en scène désespérément sans saveur


Films revus (Hors compétition)
Swades (Gowariker), efficace et touchant par sa volonté (relative, certes) de sobriété
Deep impact (Leder), convaincant
Minority report (Spielberg), prenant


Séries TV
Mad Men S.7, on atteint un niveau de subtilité et de complexité vraiment plaisant



Mes films des années précédentes
Spoiler (cliquez pour afficher)
- 2005 -
mai = Locataires (Kim)
juin = Le roi singe (Lau)
juillet = Femmes au bord de la crise de nerf (Almodovar)
aout = Mr & Mrs Smith (Liman)
septembre = Hatari! (Hawks)
octobre = The End of Evangelion (Anno)
novembre = A History of violence (Cronenberg)
decembre = Rocky (Avildsen)

- 2006 -
janvier = Catch-22 (Nichols)
février = Casablanca (Curtiz)
mars = Vous ne l'emporterez pas avec vous (Capra)
avril = It's always fair weather (Donen, Kelly)
mai = Les Salauds dorment en paix (Kurosawa)
juin = La bombe (Watkins)
juillet = Les Complices de la dernière chance (Fleischer)
octobre = Victor/Victoria (Edwards)
novembre =Reds (Beatty)
décembre = La fille de Ryan (Lean)

- 2007 -
janvier = The fountain (Aronofski)
février = Voyage à deux (Donen)
mars = La môme (Dahan)
avril = Bird (Eastwood)
mai = Sur la route de Madison (Eastwood)
juin = Boulevard de la mort (Tarantino)
juillet = Persepolis (Satrapi+Parronaud)
août = Scaramouche (Sidney)
septembre = The Stunt man (Rush)
octobre = El Topo (Jodorowsky)
novembre = Good Will Hunting (Van Sant)
décembre = Sept jours en mai (Frankenheimer)

- 2008 -
janvier = Tess (Polanski)
février = Silkwood (Nichols)
mars = The Darjeeling limited (Anderson)
avril = M*A*S*H (Altman)
mai = Un conte de Noël (Desplechin)
juin = Vincent, François, Paul...et les autres (Sautet)
juillet = Jacquot de Nantes (Varda)
août = Le Jugement des flèches (Fuller)
septembre = Mo' better blues (Lee)
octobre = La 25e heure (Verneuil)
novembre = Two lovers (Gray)
décembre = L'Orphelinat (Bayona)

- 2009 -
janvier = Sans retour (Hill)
février = The Curious case of Benjamin Button (Fincher)
mars = Touchez pas au grisbi (Becker)
avril = Pour le pire et pour le meilleur (Brooks)
mai = Casque d'or (Becker)
juin = Le Trou (Becker)
juillet = À bout de course (Lumet)
août = Cria cuervos (Saura)
septembre = De force avec d'autres (Reggiani)
octobre = Tarzan (Lima+Buck)
novembre = Duck soup (McCarey)
décembre = Esclave de l'amour (Mikhalkov)

- 2010 -
janvier = Up (Docter+Peterson)
février = Agora (Amenabar)
mars = Fantastic Mr. Fox (Anderson)
mai = The Ghost writer (Polanski)
juin = Still walking (Kore-Eda)
juillet = Dans ses yeux (Campanella)
août = Filles perdues, cheveux gras (Duty)
septembre = The Eiger sanction (Eastwood)
novembre = The Social network (Fincher)
décembre = Ghostbusters (Reitman)

- 2011 -
janvier = La Princesse de Montpensier (Tavernier)
février = Le 7e jour (Saura)
mars = Black swan (Aronosky)
avril = Le Viager (Tchernia)
mai = The Tree of life (Malick)
juillet = Summer wars (Hosoda)
août = Melancholia (von Trier)
septembre = Rango (Verbinski)
octobre = Sans témoins (Mikhalkov)
novembre = La Princesse et la grenouille (Clements+Musker)
décembre = Toy Story 3 (Unkrich)

- 2012 -
janvier = Into the wild (Penn)
février = The Molly maguires (Ritt)
avril = Nacido y criado (Trapero)

- 2014 -
octobre = Mommy (Dolan)
novembre = De rouille et d'os (Audiard)
décembre = Ça commence aujourd'hui (Tavernier)

- 2015 –
janvier = Morse (Aldredson)
février = La Guerre est déclarée (Donzelli)
mai = Distric 9 (Blomkamp)
juin = Super 8 (Abrams)
juillet = Laurence anyways (Dolan)
Dernière modification par Max Schreck le 1 sept. 15, 14:03, modifié 4 fois.
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Lockwood
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Re: Votre film du mois d'Août 2015

Message par Lockwood »

Août 2015

Ce mois-ci, rétrospective Peter Lorre et Tyrone Power!

Film du mois

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Spoorloos, de Georges Sluizer (1988): 8,5/10

Sur la route des vacances dans le Sud de la France, un couple hollandais s'arrête à une aire d'autoroute. La jeune femme, Saskia, disparaît mystérieusement. 3 ans plus tard, son compagnon, qui n'a pas abandonné les recherches, est contacté par un homme qui affirme connaître la vérité de sa disparition.

Ma claque estivale. George Sluizer signe un film particulièrement prenant, d'une grande habilité dans la narration et dont l'implication du spectateur ne faiblit pas, jusqu'à un final particulièrement glaçant. Les comédiens ne sont pas en reste, et Bernard-Pierre Donadieu signe une performance particulièrement troublante.



Autres Films vus

Open Season, de Peter Collinson (1974): 8/10

Survival en mode Zaroff, dont la violence est plus psychologique que physique et également assez fin dans sa faculté à jeter le trouble et le doute dans l'esprit du spectateur. La belle surprise du mois, dont je n'attendais pas grand chose initialement;

McQ de John Sturges (1974) : 8/10

Un scénario efficace et des courses-poursuites bien filmées. Et il est jouissif de voir John Wayne épouser les codes du polar seventies.

Three Strangers de Jean Negulesco (1946) : 8/10

Malgré une morale un peu balisée sur la cupidité, l'intrigue, découpée en 3 segments est particulièrement prenante et s'enchevêtre parfaitement dans un final tendu. Enfin, le duo Sidney Greenstreet/ Peter Lorre est au diapason.

Suez d'Allan Dwan (1938) : 8/10


L'ensemble ne brille pas par sa rigueur historique (comme l'ont relevéS certains contributeurs de ce forum), mais ce film ne manque pas de souffle. Il faut dire qu'il regorge de séquences plutôt impressionnantes pour l'époque, comme cette tempête de sable qui s'abat sur le chantier du canal.
Reste un final un peu expédié, malgré un dernier plan mélancolique qui ne laisse pas insensible.

Brannigan, de Douglas Hickox: 7,5/10

Un cow-boy à Londres. Film efficace avec John Wayne, mais un poil en dessous de McQ en termes d'enjeux dramatiques.

Les assassins sont parmis nous, de Wolfgang Staudte (1946) : 7,5/10

Montage claustrophobique, plans obliques, ville en ruine, la comparaison avec le Troisième homme de Carol Reed est assez évidente. J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans le film. Mais l'intérêt s’accroît au fur et à mesure que l'opacité des personnages s'amenuise, et la dernière demi-heure réserve quelques scènes magnifiques, dont ce « Douce nuit » chanté dans une cathédrale en ruine, qui laisse entrer les flocons de neige.

Star Trek, de J.J Abrams (2009): 7,5/10

Cruising, de William Friedkin (1980) : 7,5/10

Une description du milieu gay SM particulièrement glauque. Le film n'est pas très équilibré entre sa première et deuxième partie (et j'ai vu a posteriori qu'il a subi de nombreuses coupes) mais le final ambigu est particulièrement réussi.

The Naked truth, de Mario Zampi (1957) : 7,5/10

Plusieurs personnalités en vues (Peter Sellers et Terry Thomas en tête) essayent d'assassiner un maître chanteur joué par Dennis Price. Mais leur incapacité à travailler ensemble et leur maladresse rendent leurs tentatives infructueuses. Comédie jouissive, pleines de quiproquos.

That Wonderful Urge, de Robert B. Sinclair (1948): 7,5/10

Remake de "Love is news", j'ai trouvé ce film meilleur que l'original puisqu'il se concentre principalement sur la relation entre les 2 personnages principaux, joués par Tyrone Power et Gene Tierney. Il est plutôt jubilatoire de les voir se rendre coup pour coup, et malgré quelques temps faibles, certaines scènes sont vraiment très drôles (notamment celle de la réception où le personnage de Tyrone Power se comporte comme un gros rustre). Dans la scène finale, on voit également Tyrone Power attendant la belle sur le lit, en lisant un livre au titre particulièrement évocateur. Mais que fait la censure? :D

Too Many Crooks, de Mario Zampi(1959) : 7/10

Une bonne de bras cassés planifie le kidnapping de la fille d'un riche entrepreneur (Terry Thomas) pour lui extorquer de l'argent. La bande se plante et kidnappent sa femme, ce qui va engendrer une suite de situations rocambolesques. Comédie classique avec, comme toujours, un excellent Terry Thomas

The Mask of Dimitrios, de Jean Negulesco (1944) : 7/10

On a bien du mal à comprendre dans un premier temps la fascination du personnage de Peter Lorre pour le personnage de Dimitrios joué par Zachary Scott, mais on suit sans déplaisir son périple pour lever le voile sur le passé de l'assassin.

A Blueprint for Murder, de Andrew L.Stone (1953) : 7/10

Thriller hitchcockien qui fait penser un peu à "Suspicion". Et qui m'a allègrement baladé sur des fausses pistes :). Le suspense final est bien tendu comme il faut, mais s'avère un peu artificiel avec le recul

Tick... Tick... Tick... et la violence explosa (1970), de Ralph Nelson : 7/10

Titre étrange, et totalement déconnecté du film. On est quand même assez loin du déferlement de violence attendu. Là n'est pas le propos, puisque Ralph Nelson souhaitait avant tout mettre en valeur la difficile acceptation d'un shérif noir par la population d'une ville du sud des Etats Unis (apparemment dans la lignée de sa filmographie qui aborde abondamment la question raciale). Film plutôt sympathique

Edge of Tomorrow, de Doug Liman (2014): 7/10

The Man in grey, de Leslie Arliss (1943): 7/10

Mélodrame à costume typique de la Gainsborough. Une scène m'a fait mourir de rire; on y voit le personnage de Stewart Granger jouer sur une scène, grimé en Othello. Il est encore moins crédible que John Wayne en Genghis Khan! Mais, au fond, je pense que c'était l'intention, cette scène avec Margaret Lockwood étant plutôt traitée sur un mode comique.

West of Zanzibar, de Tod Browning (1928): 6,5/10

Le lieu de l'action est pour le moins original et l'ambiance crasseuse restituée est à ce titre particulièrement réussie. La galerie de personnage particulièrement trouble laisse planer un sentiment de malaise latent, qui aurait été encore plus efficace si le film avait duré un peu plus longtemps.. Malheureusement, je trouve que le film est un peu expédié aux entournures (début et fin)

The verdict, de Don Siegel(1946) : 6,5/10

Premier film de Don Siegel, enquête policière non dénuées de surprises, s'articulant autour du duo Sidney Greenstreet/Peter Lorre, encore une fois convaincant.

Black Angel, de Roy William Neal (1946) : 6,5/10

Dan Durrya joue un musicien alcoolique, tourmenté par la mort mystérieuse de son ex-femme et au demeurant plutôt sympathique (!) dans ce film noir correct. On peut regretter que le réalisateur n'insuffle que peu de tensions dans une fin qui s'annonçait pourtant intéressante.

Dear Murderer d'Arthur Crabtree (1947) : 6,5/10

Un homme d'affaire exilé aux Etats Unis s'aperçoit que sa ravissante femme, restée à Londres, le trompe. Il envisage de tuer l'individu en question mais les choses se compliquent lorsqu'il se rend compte que sa femme a un 2ème amant. Film policier témoignant de la fascination des anglais pour le crime parfait. L'ensemble n'est pas toujours trépidant, mais se laisse suivre sans déplaisir.

The last of Sheila, de Herbert Ross (1974): 6,5/10


Le scénario co-signé par Anthony Perkins m'a amené vers cette curiosité. Belle partie de cluedo, avec comme souvent dans ces cas-là un casting bien fourni en têtes d'affiches (James Coburn, James Mason, Ian McShane, Richard Benjamin, Dyan Cannon, etc) et bien utilisé. Le scénario nous amène dans des directions plutôt inattendues, mais la fin cynique m'a un peu refroidi (question de goût pour le coup)

The luck of the Irish, de Henri Koster (1948): 6/10

Comédie très conventionnelle, mais assez sympathique.

Buried de Rodrigo Cortés (2012): 6/10

Un homme travaillant en Irak, se réveille dans un cercueil, enterré vivant. 1h30 de huit-clos on ne peut plus claustrophobique, c'est pour le moins osé... et j'ai trouvé cela en parti raté. Le réalisateur a souhaité outrepasser le cadre du survival en s'attardant sur le destin de ces civils que l'on envoie en Irak et de leur famille.. Le problème, c'est que le script aligne les situations grotesques et capillo-tractées. C'est bien dommage car la réal est au top et la fin haletante comme jamais.

Love is news de Tay Garnett (1937): 5,5/10

Comme Cathy, je suis d'accord pour dire que cette version est beaucoup moins drôle que la version de 1947 (je ne suis pas non plus un grand adepte des screwballs comédies). Et il est vrai que le personnage de Don Ameche est un peu agaçant à la longue.

The Squeeze de Michael Apted (1977): 5/10

Ancien flic alcoolique en mode déchéance ultime, Jim Naboth (Stacy Keach) voit sa femme, remarié avec un riche entrepreneur (Edward Fox) kidnappé par une bande de malfrat. Difficile de trouver film plus décousu ( il faut dire que l'on passe son temps à suivre les tribulations d'un ancien flic incapable de mener une enquête sans se mettre une énorme mine, ce qui ne facilite pas la lisibilité de l'intrigue) et l'on a bien du mal à maîtriser les tenants et les aboutissants de l'histoire. Reste une grosse performance de Stacy Keach, en alcoolique impuissant et constamment humilié - il va falloir que je m'occupe de sa filmo...

Those magnificent men in their flying machine de Ken Annakin (1965): 4,5/10

Cette comédie se manifeste pas sa grande maîtrise des stéréotypes. Beaucoup de blagues éculées à mon sens et le film s'étend quand même pendant plus de deux heures...

L'alibi, de Pierre Chenal (1937): 4/10

Intrigue très convenue de ce film vite vu, vite oublié

Zardoz, de John Boorman (1974) : ?/10

Là, je crois que je vais avoir besoin d'une explication..



Performances marquantes

-Bernard-Pierre Donadieu dans "Spoorloos"
-Sidney Greenstreet/Peter Lorre dans "Three Strangers"
-Annabella dans "Suez" (bon c'est vrai que c'est un peu exagéré, mais sa prestation virevoltante, pleine de spontanéité et hors des canons hollywoodiens de l'époque dénote!)
-Stacy Keach dans "The Squeeze"
Dernière modification par Lockwood le 1 sept. 15, 00:13, modifié 4 fois.
Mr-Orange
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Re: Votre film du mois d'Août 2015

Message par Mr-Orange »

Qui veut tuer son boss ? - Seth Gordon - 2011 : Le film démarre plutôt bien, comme une franche poilade efficace, avant de devenir rapidement gavant, surtout à cause de son trio de protagonistes incarnés par des acteurs de seconde zone dont Charlie Day qui est insupportable. Dommage car comme je l'ai dit, l'humour est au rendez-vous et les antagonistes sont bien plus convaincants que ces héros losers vus et revus. 2/6

Zodiac - David Fincher - 2007 : Le film est très bon, excellent même, mais échappe hélas de peu au qualificatif de chef d'oeuvre, parce que, même s'il prend bien son temps de se mettre en place dans ce dédale fascinant, il manque d'oxygène, de souffle. La période seventies est bien reconstruite, l'esthétique est superbe (le blu-ray est somptueux) il y a une certaine mélancolie qui se dégage de cette fresque graduellement désenchantée (qui se clôt à merveille de ce point de vue là d'ailleurs, avec le témoignage de Jimmy Simpson trente ans après l'événement déclencheur, acteur qui dégage à mon sens une véritable neurasthénie aigre-douce), mais ça manque de durabilité dans les séquences, de plans-séquences : l'écoulement du temps n'est pas assez appuyé, ni la névrose progressive des investigateurs, tout comme la tension des scènes angoissantes (et pourtant, la scène du lac et celle dans la maison du projectionniste sont des maestries du genre - mais elles ne perdurent pas assez dans la durée pour profondément me marquer). Enfin, le film est suffisamment ambitieux et maîtrisé pour qu'on puisse le gorger de qualités, les acteurs sont grandioses, mais la frustration d'avoir échappé de peu à un chef d'oeuvre reste légèrement frustrante, c'est un peu le problème avec Fincher, celui de ne pas avoir à 100% le produit espéré - comme pour Gone Girl. 5/6

Le Privé - Robert Altman - 1973 : Il y a presque un an jour pour jour, je comparais un film relativement contemporain à celui-ci, La Party de Blake Edwards à du jazz, pétillant, mélancolique, dégustatif, avec ce souffle de fin de soirée, ce souffle lancinant, désabusé... Ici, c'est un peu pareil, mais on passe à la cadence supérieure, au Bebop jazz, plus rapide, plus obscur aussi, dont la définition donnée par Louis Armstrong est la suivante : «Ce sont des accords bizarres qui ne veulent rien dire. On ne retient pas les mélodies et on ne peut pas danser dessus.»
Et Le Privé, c'est un peu ça : un film policier bizarre, une intrigue entretenue de manière légère qui peut laisser dubitatif, un scénario où on voit difficilement où le cinéaste veut en venir.
Mais ce n'est pas pour son scénario que Le Privé est un film génial. Le film est exquis parce qu'il est de ceux qui s'imprègnent le mieux de l'âme des années soixante-dix et le bouleversement sociétal que cette décennie constitue, dans son ambiance, dans le rapport qu'entretient le détective avec ses voisines, dans sa photographie, la chaleur ardente qui s'empare de chaque plan, la sensation que tout soit le fruit d'une longue gueule de bois.
Le film est vraiment charmant, à l'instar de son personnage principal, détective paumé encore coincé dans les années 40, incarné par un Eliott Gould absolument exquis et d'une classe totale, avec sa manière d'allumer ses clopes, avec sa voie de crooner et son allure so cool, qui fait presque à lui seul de ce film un chef d'oeuvre. Assurément l'une des plus belles prestations du cinéma.
On rajoute à cela une verve cinglante à tout instant, une dérision des plus drôles, une flopée de seconds couteaux délirants, une ouverture grandiose et jouissive de 15 minutes où Marlowe peine à nourrir son chat (et nous captive dès la première minute) et à comprendre ses voisines délurées, et bien entendu la musique extra, et on obtient un film fou, exceptionnel, qui brise les codes avec détachement, et où on ressort avec la même dégaine décomplexée que l'anti-héros, en proie à un véritable bonheur. 6/6 ===> FILM DU MOIS

Magic in the Moonlight - Woody Allen - 2014 : Mouais, le film est en soi réussi, la photographie est bien léchée, les acteurs sont convaincants, et le film n'est absolument pas désagréable à suivre, mais ce n'est clairement pas du vrai Woody Allen, qui n'aurait jamais opté pour une fin aussi optimiste et gnian-gnian dans sa plus belle période. Il faudrait peut-être d'ailleurs qu'il abandonne cette idée de faire du cinéma "programmé", se devant de tourner un film systématiquement chaque année (d'ailleurs cela est tellement machinal que désormais, la sortie de chacun de ses films très récents est devenue un non-événement), et revenir à une vision plus artistique, plus ambitieuse, plus dégagée, un retour aux sources. 3/6

L'Enfer des zombies - Lucio Fulci - 1979 : Ça c'est vraiment une bonne surprise, une série B qui parvient largement à dépasser son statut. Fulci gère avec une habileté exceptionnelle toutes les contraintes budgétaires pour nous réaliser un film qui est à l'image de son final : simple, brutal, efficace. Mais on n'est pas totalement non plus dans le cinéma de crasse, fort heureusement, il y a une véritable volonté artistique cinématographique derrière, la mise en en scène est très chouette, la photographie est splendide, la bande-son qui annonce l'électro eighties est savoureuse, et de nombreuses séquences cultes et inventives sont au programme. On n'est pas loin du niveau d'un très bon Romero, l'ambiance en moins peut-être, hélas. 5/6

La classe de neige - Claude Miller - 1998 : Les troubles de la pré-adolescence, filmés avec une certaine perversité de la part de Miller. Le film est suffisamment efficace pour que l'on ne s'ennuie pas, les hallucinations cauchemardesques du garçon sont très réussies (notamment l'histoire avec la patte de singe), mais ça manque clairement de profondeur dans la mise en scène, qui n'explore pas assez le cadre, pourtant cinégénique et potentiellement anxiogène. Troublant, mais pas marquant. 4/6

Mission Impossible V : Rogue Nation - Christopher McQuarrie - 2015 : Le film échappe à toutes les fautes de goût dans lesquelles se vautrent une partie considérable des blockbusters actuels, et constitue en soi une certaine élégance, et rompt avec le nihilisme et le pessimisme primaires qu'on retrouve dans les renouvellements de franchises depuis le Batman de Nolan... Il semblerait que cette mode d'héros ténébreux soit sur le point de céder la place à une mode de grosses productions plus décontractées, plus old-school, moins lourdes dans leur noirceur, ce n'est pas plus mal. Après, ça ne m'intéresse pas plus que ça donc je ne vais pas disserter là-dessus, mais il me parait évident que, même si le film réussit dans ce qu'il entreprend, il manque considérablement de climax et d'enjeux. 4/6

Day of the animals - William Girdler - 1977 : Ce film me faisait de l'oeil depuis un bout de temps déjà, mais il s'agit clairement d'une déception. Parce que la mise en scène ne fait rien pour faire de ce trekk un jeu de massacre tendu ou jouissif, alors que le potentiel était simplement énorme, mais certainement pas dans les mains d'un bon réalisateur. On s'ennuie donc considérablement. Il n'empêche que le film a un certain mérite, tourner et simuler des attaques avec des animaux réels et variés. On passera sur le sous-texte écologique... 2/6

La fièvre dans le sang - Elia Kazan - 1961 : Waouh.
Les mots me manquent hélas pour parler avec justesse et beauté de ce film somptueux, amer, torride aussi, acerbe sur les moeurs sociales d'une Amérique mi-puritaine mi-décadente des années 20. Tout ce qu'entreprend et ce que veut dire le film est emprunt d'une telle finesse, ne tombant jamais dans le pathos alourdi mélodramatique comme certains de ses contemporains, s'en tenant à son désir de rester dans l'immersion réaliste et la pudeur dramatique. Non, c'est évidemment grandiose, pertinent sur les aléas du destin, et en plus Nathalie Wood, magnifique, est ici l'une des actrices qui ont été le mieux dirigées. C'est vraiment avec regrets que ma plume ne soit pas à la hauteur pour faire ressentir ce que représente vraiment le film. D'autres lui en ont fait et lui feront meilleur hommage. 6/6 ===> FILM DU MOIS EX-AEQUO (à moindre mesure quand même...)

Sinister 2 - Ciaran Foy - 2015 : Le premier film était pas trop mal par rapport à ses contemporains du même genre, plutôt efficace et bien foutu, et surtout d'une bonne utilisation de la bande-son, même si le film tombait évidemment dans les jumpscares faciles. Là, on prend les mêmes principes et on recommence, le cinéaste a la volonté de vouloir se distinguer du premier (notamment dans le dénouement) mais sans grand succès, et le film, même s'il n'est pas vraiment raté, est bien fade et peu inspiré. Puis il n'était pas obligé de rajouter un tel jumpscare de mauvais goût au dernier plan, le film aurait été bien plus déroutant s'il avait fini sans l'entrée du flic dans l'appartement... Bon, puis on voit "La Nuit des Morts-Vivants" à la télé donc ça rappelle de bons souvenirs. 2/6

L'Esprit de Caïn - Brian de Palma - 1992 : C'est vraiment bien, en fait.
On peut trouver beaucoup de points communs et de qualités similaires entre ce film-là et Twin Peaks de David Lynch, sorti la même année, dont les personnages respectifs, Carter et Leland Palmer, partagent les mêmes vices, les mêmes ambiguïtés, les mêmes pulsions tragiques mais aussi le même envoûtement des paysages, et la douce folie qui se dégage de ceux qui les peuplent. Et Brian de Palma semble s'amuser comme un petit fou, enchaînant les mouvements de caméra avec une virtuosité et une dextérité phénoménales et magistrales, et nous perd dans le labyrinthe tortueux, kafkaïen, absurde et improbable de son scénario. C'est un exercice de style plutôt fascinant, avec aux commandes sonores un joli travail de Donaggio, porté par un John Lithgow furieux et une ribambelle de seconds couteaux plaisants et très lynchéens. Il s'agit clairement d'un morceau baroque sous-estimé dans la filmographie de son cinéaste, où on retrouve ses mêmes obsessions (le sexe, le Cuirassé Potemkine...) et le talent de son auteur, mais il s'amuse aussi tellement qu'on passe tout de même à côté de la prestance qui manque pour faire de cette riche expérimentation un grand film. 5/6
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Harkento
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Re: Votre film du mois d'Août 2015

Message par Harkento »

FILM DU MOIS :

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Quelques jours de la vie d’Oblomov (Nikita Mikhalkov)

FILMS VUS AU CINEMA :

Dheepan (Jacques Audiard) : 7,5 / 10 – France [2015] ; Drame, thriller
Mission impossible – Rogue nation (Christopher McQuarrie) : 6,5 / 10 – U.S.A. [2015] ; Action, thriller, aventure
Floride (Philippe Le Guay) : 6,5 / 10 – France [2015] ; Drame, comédie
Ant-man (Peyton Reed) : 5,5 / 10 – U.S.A. [2015] ; Action, comédie, science fiction


FILMS DECOUVERTS :

Quelques jours de la vie d’Oblomov (Nikita Mikhalkov) : 8,5 / 10 – Russie [1980] ; Drame, romance, comédie
Wild (Jean-Marc Vallée) : 8,5 / 10 – U.S.A. [2014] ; Drame, aventure, biopic

A trois on y va (Jérôme Bonnell) : 7 / 10 – France [2015] ; Comédie, romance
No (Pablo Larrain) : 7 / 10 – Chilie, France, U.S.A., Mexique [2012] ; Drame, histoire
Les évadés de la planète des singes (Don Taylor) : 7 / 10 – U.S.A. [1971] ; Science fiction, drame
La conquête de la planète des singes (J. Lee Thompson) : 7 / 10 – U.S.A. [1972] ; Science fiction, drame, action
L’homme qui en savait trop (Alfred Hitchcock) : 7 / 10 – U.S.A. [1956] ; Thriller

Le président (Henri Verneuil) : 6,5 / 10 – France [1961] ; Thriller, drame
Tokyo fiancée (Stefan Liberski) : 6,5 / 10 – France, Belgique, Canada [2015] ; Romance, drame
Le secret de la planète des singes (Ted Post) : 6,5 / 10 – U.S.A. [1970] ; Science fiction, aventure, drame
Lolita malgré moi (Mark Waters) : 6 / 10 – U.S.A. [2004] ; Comédie
Maîtresse (Barbet Schroeder) : 6 / 10 – France [1975] ; Drame, romance
La bataille de la planète des singes (J. Lee Thompson) : 6 / 10 – U.S.A. [1972] ; Science fiction, drame, action
Buffalo Bill (William A. Wellman) : 6 / 10 – U.S.A. [1944] ; Western, biographie

Catwoman (Pitof) : 5,5 / 10 – U.S.A. [2004] ; Action, fantasy
Prête moi ta main (Eric Lartigau) : 5 / 10 – France [2006] ; Comédie, romance
Othello (Orson Welles) : 3,5 / 10 – U.S.A. [1952] ; Drame, romance


FILMS REVUS :

Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki) : 9,5 / 10 – Japon [1988] ; Animation, drame, fantastique
Mission Impossible (Brian de Palma) : 8 / 10 – U.S.A. [1996] ; Action, thriller
Mission Impossible : Protocole fantôme (Brad Bird) : 7 / 10 – U.S.A. [2011] ; Action, thriller
Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban (Alfonso Cuaron) : 6 / 10 – U.S.A. [2004] ; Fantasy, aventure
Harry Potter et la coupe de feu (Mike Newell) : 6 / 10 – U.S.A. [2005] ; Fantasy, aventure

O.S.S. 117 : Le Caire nid d’espion (Michel Hazanavicious) : 5,5 / 10 – France [2006] ; Aventure, comédie, action
Harry Potter et l’ordre du Phoenix (David Yates) : 4,5 / 10 – U.S.A. |2007] ; Fantasy, aventure
Mission Impossible 2 (John Woo) : 3 / 10 – U.S.A. [2000] ; Action, thriller
Mission Impossible 3 (J.J. Abrams) : 3 / 10 – U.S.A. [2006] ; Action, thriller
Harry Potter et le prince de sang-mêlé (David Yates) : 3 / 10 – U.S.A. |2007] ; Fantasy, aventure, drame


SERIE(S) :

Walking Dead (Frank Darabont, Robert Kirkman) – Saison 1 : 8,5 / 10 – U.S.A. [2010] ; Horreur, thriller, drame
True detective (Nic Pizzolatto) – Saison 2 : 6 / 10 – U.S.A. [2015] ; Policier, thriller, drame


DOCUMENTAIRE(S) – SPECTACLE(S) :

Hallelujah bordel (Jérémy Ferrari) : 7,5 / 10 – France [2013] ; Spectacle, humour
Le président (Yves Jeuland) : 7,5 / 10 – France [2010] ; Politique, portrait
Garnier contre Sentou (Garnier et Sentou) : 7 / 10 – France [2015] ; Spectacle, humour
Into the abyss (Werner Herzog) : 7 / 10 – U.S.A., UK, Allemagne [2011] ; Crime, société
Au coeur de la maison blanche : Barak Obama (William Karell) : 6,5 / 10 – France [2012] ; Politique, portrait
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Profondo Rosso
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Re: Votre film du mois d'Août 2015

Message par Profondo Rosso »

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