Le cinéma israélien

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jordan White
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Le cinéma israélien

Message par Jordan White »

Hormis les films d'Amos Gitai dont le superbe Kadosh m'avait bouleversé, j'avoue ne pas connaître beaucoup de choses de cinéma là, qui ces dernières années me semble pourtant révéler des auteurs et des réalisateurs très talentueux. Je n'ai vu qu''Apartment 5C de Raphäel Nadjari, et ai loupé Avanim dont Sergius avait fait la belle éloge.
Et là je vois coup sur coup que sont sortis Prendre Femme, Mon Trésor, la Fiancée Syrienne, La Terre Promise et bientôt Free Zone, et Atash. Tous des films qui ont un rapport avec la religion, et qui dressent des portraits de femmes dans ce cadre.
Les avez-vous vu et quelles impressions vous ont-ils laissé ?
Y'a t-il d'autres films à voir en priorité ?
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k-chan
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Message par k-chan »

Un cinéma que je ne connais pas !
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

La Vie selon Agfa d'Assi Dayan est un film dur et bouleversant.
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Simbella
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Message par Simbella »

Terre promise de Gitaï n'est pas un film qui traite "de" la religion.

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Avec entre autres Anne Parillaud, Hanna Schygulla, Diana Bespechni.
Durée 1h30.
Sortie nationale en janvier 2005.
Interdit au moins de 12 ans.

"Terre promise" a beaucoup fait parler de lui à sa sortie. Il aborde la traite des blanches en Israël. Comment des filles de l'est sont acheminées comme du bétail à travers le désert du Sinaï, pour être vendues comme prostituées à des maqueraux.
Il contient des scènes assez violentes (viol, violence physique etc....) et montre plutôt la collaboration entre les arabes et les juifs sur l'organisation d'un tel réseau de prostitution.

Mon avis :
J'ai été très emballée par le début du film. La manière de filmer : caméra épaule, assez vive, saccadée convenait parfaitement au déroulement de l'histoire. Il fallait faire vite, se cacher, passer les frontières la nuit....bref ça lui donnait un goût de film documentaire, limite en temps réel.
Les acteurs étaient assez convaincants.
le truc qui m'a chiffonné, c'est qu'au bout d'un moment (2° partie du film), j'ai eu l'impression d'entrée dans une fiction onirique, qui ne correspondait plus du tout au début du film "réaliste". Le film a changé de genre et j'ai trouvé cela assez dommage.
;)
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Marcus
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Message par Marcus »

Roy Neary a écrit :La Vie selon Agfa d'Assi Dayan est un film dur et bouleversant.
+1. Le seul film israélien que j'ai vu, qui laisse une marque profonde. A noter que le réalisateur est le fils du général Moshe Dayan.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
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Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Il y a eu aussi ces derniers mois "Tu marcheras sur l'eau" ce film d'espionnage humaniste, sorte de mini Grande Illusion (je précise mini, voire micro) qui hormis quelques maladresses ici où là (notamment vers la fin) était vraiment très intéressant et pas du tout manichéen. Le film a plu au public français vu qu'il a frôlé les 200.000 entrées je crois.
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Commissaire Juve »

Ouh là ! voilà un topic qui a cartonné ! :mrgreen:

Perso, j'ai 16 films israéliens dans ma collec. Le dernier à m'avoir super emballé était Une jeunesse comme aucune autre (j'en avais parlé sur le topic dédié).

Fin août je me suis commandé un 17e film sur un site israélien (parce qu'il ne voulait décidémement par sortir chez nous) et là, j'attends... j'attends... j'attends... :? (mais d'après le site de la poste israélienne, mon colis n'est parti que depuis 10 jours... alors que l'avis d'expédition remonte à 17 jours).

Le film, c'est Sept minutes au paradis (Omri Givon, 2008) ... normalement le DVD offre des sous-titres français et anglais. Le top si ça se confirme.

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Dragonball
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Dragonball »

Shalom La-Mechassel AKA Farewell, Terminator de Isaac Florentine (1987)

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:mrgreen:
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Eusebio Cafarelli »

Si je peux me permette un peu d'auto-promo de CR...
http://clio-cr.clionautes.org/spip.php?article2516
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Commissaire Juve »

Commissaire Juve a écrit :
Fin août je me suis commandé un 17e film sur un site israélien (parce qu'il ne voulait décidémement par sortir chez nous) et là, j'attends... j'attends... j'attends... :? (mais d'après le site de la poste israélienne, mon colis n'est parti que depuis 10 jours... alors que l'avis d'expédition remonte à 17 jours).

Le film, c'est Sept minutes au paradis (Omri Givon, 2008) ... normalement le DVD offre des sous-titres français et anglais. Le top si ça se confirme.

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Ayééé ! mon DVD israélien est arrivé ... J+21 à partir de l'avis d'expédition, J+16 à partir du scan de l'aéroport... ouuuuf !

Je confirme la présence de sous-titres français. Mais, comme souvent, cette présence n'est pas signalée dans une langue "internationale" (ici, la jaquette et l'interface du DVD sont entièrement en hébreu). C'est comme les éditeurs français qui mettent des sous-titres anglais et qui écrivent "sous-titres : anglais" sur la jaquette en partant du principe que tout le monde lit le français sur la planète ! :roll:

Sinon, le boîtier s'ouvre de gauche à droite et, donc, la jaquette est imprimée à l'envers (par rapport à une jaquette européenne). Ceux qui commandent en Asie ont peut-être l'habitude. Perso, c'est la première fois que je vois ça et ça m'a fait marrer.

Si ça vous tente, je suis passé par ce site : http://fr.israel-music.com/browse/movies_tv/
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bruce randylan
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Re: Le cinéma israëlien

Message par bruce randylan »

En ce moment à la cinémathèque une rétrospective quasi intégrale du réalisateur Ura Zohar, chef de file de nouveau vague israélienne au début des années 60 (appelée "la nouvelle sensibilité")

pour la présentation du personnage http://www.cinematheque.fr/fr/dans-sall ... r,468.html

Trois jours et un enfant
(1967)

Un étudiant doit garder durant 3 jours le petit garçon de son ancienne copine.

Et de sensibilité, il n'en manque pas dans cette très belle comédie dramatique. Rien de mièvre, de dégoulinant ou de naïf pourtant. Les influences sont évidement la nouvelle vague française, peut-être plus particulièrement Alain Resnais mais en moins froid et théorique.
Le film mêle habilement flash-backs où l'étudiant se souvient de son amour passé et séquences contemporaines où l'enfant cristallise les émotions du héros, devenant une source d'attraction / haine. Attraction parce que le héros a le sentiment de retrouver le souvenir de son ancienne copine et haine parce qu'il a devant lui le fruit de l'abandon qu'il a connu.
Là où la mise en scène de Zohar est brillante, c'est qu'elle ne passe pas par les mots pour exprimer l'ambivalence des sentiments. En fait, la majeur partie des scènes contemporaines sont muettes là, où les flash-backs déploient une voix-off introspective et amer.

Le regard et le découpage sont donc primordial pour faire passer les tourments de l'étudiant. Le cadrage est ainsi très inventif et en perpétuelle renouvellement et permet de glisser ainsi d'un jeu amusant/inoffensif (une balançoire / une sortie à la piscine / un boîte avec un serpent ) à un acte (ou une absence de réaction) de plus en plus malsain et dangereux.
Zohar parvient ainsi à rendre touchant un personnage à la base égoïste, immature à la limite de la misanthropie.

La dernière scène où l'étudiant fait semblant de dormir est un moment brillant qui parvient à faire ressentir le vide et la solitude tout en conservant le caractère immature et capricieux de personnage central. En parlant de lui, l'acteur Oded Kotler remporta à Cannes un prix d’interprétation mérité.

Et pour compléter ce constat déjà largement positif, il faut souligner la qualité du noir et blanc et les touches d'humour parfaitement intégré. Rien à jeter donc ! :D


Pile ou face (1962)
Premier film d'Uri Zohar, il s'agit en fait d'un documentaire reprenant les images d'archives filmées par Yoel Zilberg et Nathan Axelrod sur lequel Zohar compose un commentaire.
Bon, c'est intéressant pour les archives, pour l'histoire d'Israël, pour le regard parfois bien décalé et caustique de Zohar mais d'un point de vue cinématographique, ça ne dépasse pas la curiosité.
Il semble que Zohar et son monteur se soit inspiré du cinéma russes muets (Dziga Vertov en tête) mais le résultat est loin d'avoir la force, lé génie et l'invention de ses influences. C'est même très brouillon durant sa première moitié avec des aller et venues d'une source à une source, d'une époque à une autre, qui manque de fluidité, d'harmonie et de cohérence.
Ca se calme par la suite quand la narration (et l'Histoire) se fait plus linéaire.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
bruce randylan
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Re: Le cinéma israëlien

Message par bruce randylan »

Toujours sur Uri Zohar : trois films appelés la "trilogie de la plage" qui présente le même cadre et le même genre de personnages (des maris pas très fidèles et en pleine crise). Ce sont aussi ses 3 derniers films avant avant que le cinéaste ne devienne un rabbin ultra-orthodoxe.

Les voyeurs (1972)

Un homme marié passe plus de temps à tromper à sa femme qu'à s'occuper de sa femme dont il et pourtant amoureux. Son meilleur ami tout aussi immature que lui et surveillant sur une plage essaye en général de profiter de ses conquêtes une fois qu'elles sont abandonnées.

Un film en scope et en couleur pour un scénario qui met en avant un humour potache et une poignées de personnages masculins machistes et idiots. Zohar n'est pas très tendre avec cette génération de tringleurs sans but, sans vision, sans ambition. Au delà donc des gags - au final - assez peu nombreux, on sent pointer une mélancolie sous-jacente, un malaise où les personnages sont conscients de leurs problèmes mais ne font rien pour évoluer ou progresser. C'est surtout perceptible évidement dans leurs rapports au femmes : l'épouse, une prostituée, une fille rencontrée en boîte de nuit.

Mais bon, il y a bien-sûr des scènes vraiment amusantes comme celle où les amis essayent de regarder un ébat se déroulant dans un cabanon, les techniques pour faire fuir les voyeurs dans les douches publiques, la bande de potes ébahis devant un ado particulièrement bien pourvu par la nature (excellent sens du cadrage d'ailleurs :lol: ).
Si on rajoute une galerie d'acteurs attachants, une musique 70's entrainante, le rythme détendu, la narration nonchalante et on se retrouve devant une comédie plus intéressante qu'elle n'y parait, pas si éloignée de la comédie italienne, en moins caustique et grinçante tout de même.


les yeux plus gros que le ventre (1974)
La trame est la même que la précédente mais réduit cette fois à un seul personnage, joué par Zohar lui-même dont on sent rapidement la dimension très personnelle (auto-biographique ?)... D'ailleurs il semblerait que l'épouse de Zohar joue sa femme dans le film. On comprend tout de suite que cette fois le traitement est beaucoup plus grave : retour au noir et blanc et au format carré. et l'humour a presque totalement disparu.
Les yeux plus gros que le ventre assume cette fois d'être sans masque un drame existentialiste sur un homme qui ne parvient pas à "jouir" d'une vie pourtant réussie : femme belle et aimante, des enfants, un emploi d'entraineur dans une équipe de basket nationale etc...
Pourtant ça ne lui suffit pas, il ne sait pas ce qu'il veut et il accumule les aventures autant par mal-être que par caprice dans une démarche vraiment auto-destructrice.

Malheureusement, il manque au film quelque chose pour être totalement réussi. Peut-être Zohar manque-t-il de recul sur son sujet ? Peut-être la structure et le personnage demeurent trop basique et classique ? Peut-être le film manque de contre-point et d'aération ?
Toujours est-il que le film ne décolle et n'émeut que rarement. Le film touche essentiellement quand la bande-originale chante les insatisfaction de son personnage principal, Benny Furman (joli morceau qui évoque les Kinks).
Si on sort du film un peu déçu il faut admettre que le regard vide et le visage perdu de Benny Furman/Uri Zohar hantent rapidement les esprits. Une semaine après sa découverte, il me prend comme l'envie de le revoir.

A noter que la séance fut suivi d'un court-métrage signé par Gill Weinstein (2012) qui imagine ce qu'il se passerait si le Rabbin Uri Zohar revenait sur le lieu de tournage des yeux plus gros que le ventre et cherchait à renouer avec la famille qu'il avait alors. C'est pas mal du tout, vraiment dans la même veine que ce film d'autant que la BO reprend la chanson Benny Furman.


Sauvez le maître-nageur (1977)
Sans vouloir de mauvais jeu de mot, c'est un véritable naufrage... Et encore, ce jeu de mot est sans doute ce que le film peut produire de plus drôle. :?
A ce moment là, Zohar était déjà plongé dans les études d'écrits religieux et il se trouva contraint de tourner ce film malgré lui.
On comprend très rapidement qu'il ne fera aucun effort pour livrer un semblant de réalisation. C'est pathétique de vide, de nullité et d'amateurisme. On a vraiment l'impression de se retrouver devant un Max Pécas ou une comédie érotique italienne de troisième zone (la musique pouet-pouet inclus)
La film atteint des sommets de vulgarité et d'hystérie comme j'ai rarement vu au point de songer au Fuhrer en Folie. Il faut voir la scène où Zohar (qui se donne encore le premier rôle) se rend chez son ancienne maitresse et que le mari militaire de celle-ci débarque à l'improviste. 5-10 minutes de gesticulations, de gags misérables, de cris stridents, etc... :|

On sent par moment que Zohar essaye de se livrer dans les scènes de couple avant qu'un nouvel humour scatophile ou érotique vienne tout saccager (les enfants qui se chamaillent pour faire caca). Bon, à sauver à la rigueur, la scène où Zohar croyant être cocu avance sans sourciller et défonce tout sur son passage.

Bref, une fin de carrière cinématographique honteuse.
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Mama Grande!
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Mama Grande! »

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Mais pourquoi? C'est la question que l'on se pose tout au long de ce film minimaliste sur une nymphomane qui rencontre un vétérinaire. Le dispositif est minimaliste, brut: peu de dialogues, décors naturels de campagne crades et rugueux, scènes de cul frontales. Mais ce n'est ni excitant, ni intense, ni mystérieux... juste opaque. Malheureusement l'opacité ne suffit pas à faire un film. Et où veut-elle en venir avec son final? Je n'en sais rien, et je m'en fiche, le film ne m'a pas suffisamment ému ou intrigué pour que j'y réfléchisse. Je ne comprends pas ce qui a motivé la réalisatrice à faire ce film si ce n'est le cachet "film de cul fait par une femme" qui suffira à faire du bruit. En tout cas, douter de l'utilité des scènes de cul dans un film qui tourne autour d'une nymphomane, ce n'est pas bon signe.

J'en profite pour signaler que l'acteur principal du film, Ishai Golan, tient un premier rôle dans la série israélienne Prisonniers de guerre, qui a inspiré l'américaine Homeland, et dont l'excellente première saison a été acquise par Arte.
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Re: Le cinéma israëlien

Message par bruce randylan »

Escargot (Boaz Davidson -1969)

Il s'agit d'un mélange entre film à sketch et un documentaire sur des sessions d'enregistrement autour de l'album Shablul, 1er disque rock isarëlien.

Le film a été diffusé dans le cycle Uri Zohar pour sa participation à ce film. Il n'y tient qu'un tout petit rôle, un instructeur de Judo, aux tendances homosexuelles.
Celà dit, Escargot mérite avant tout de figurer dans cette retrospective pour la présence de Erik Einstein, le chanteur et le compositeur de l'album, accompagné du groupe Shalom Hanoch. Mais il est aussi un acteur, un auteur et un humoriste qui a souvent collaboré avec Uri Zohar. D'ailleurs 2 fils de Zohar ont épousé 2 filles de Einstein :o

Erik Einstein est homme en tout cas charismatique dont le talent couvre plusieurs domaines. Ici, les passages chantés ou musicaux sont ce qu'il y a de plus réussis et intéressants : des ballades ou des morceaux un peu plus groovy/psyché vraiment très plaisants.
Les parties "sketch" sont plus alléatoires et souvent un peu décevantes car elles n'ont pas d'unité et de lien. Elles arrivent comme ça, juste après une chanson sans justification ou logique. D'ailleurs, le contenu est parfois un peu abstrait.
Quelques séquences sont tout de même sympathiques comme cette procédure de divorce absurde et un peu angoissante façon Kafka. Le journal télé en français avec la bouteille de ketchup est très drôle aussi mais ne dure que quelques minutes. Dommage.



En fait Escargot est très proche de ce que Zohar et Einstein faisait à la télévision au même moment dans la série Poulailler entre 1969 et 1972 et dont une sorte d'anthologie est sortie au cinéma en 1988.
A la base, le show a été produit pour servir de première série humoristique de la télé israélienne en demandant aux auteurs de s'inspirer du Flying Circus des Monty Python. Et pour s'en être inspiré, ils l'ont surtout plagié sans grand génie. Les passages les plus amusants sont souvent des respirations repris quasi telles quelles de la célèbre troupe britannique, avec le même procédé où une poignée d'acteurs interprêtent tous les rôles.
Dans l'ensemble sinon, c'est pas très drôles, avec un humour facile et basique.

De plus, le rythme est très mal géré car comme dans Escargot, les chansons doivent représenter 60% du film et dans l'ensemble ce sont des morceaux assez calmes, souvent très mélodiques et de qualité mais pas vraiment entrainant et qui ne donnent pas envie de se fendre la poire juste après. Peut-être celà passaient-ils mieux à la télé sur une durée plus courte et avec une répartition plus équilibrée ?

C'est dommage car quand les auteurs s'en donnent la peine, ils peuvent frapper fort comme la parodie du jeu télé sur la connaissance de la Bible (un vrai jeu à l'époque sur les ondes locales où - curieusement - les équipes israeliennes gagnaient à chaque reprise), un sktech très drôle sur des nouvelles mesures de sécurité pour les motards (qui finissent en armure de chevalier) ou un sketch correct se moquant du foot.
Et surtout, il y a un numéro génial sur les différentes vagues d'immigrés arrivant en terre promise. C'est caustique, cinglant et les 2 auteurs brocardent admirablement bien l'hypocrisie des anciens immigrés venant à chaque fois d'un pays différent. Un sketch culte en Israël et à juste titre.
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Commissaire Juve »

Rock the casbah (Yariv Horowitz, 2012)... ça a l'air intéressant... je tenterai le DVD.

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