Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
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Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
J'ai bien cherché, no topic. Du coup j'en crée un puis hop, en copié-collé aussi dans le topic Truffaut.
(avec mes propres captures d'écran)
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"Ton silence doit lui paraître bizarre.
Faut que tu dises quelque chose, n'importe quoi sinon elle va croire qu'elle t'intimide.
Au fond si elle est pas idiote, ce silence est éloquant : il crée une complicité amoureuse.
ça, elle est pas bavarde, C'est plutôt le genre sérieux : pas pimbêche, mais digne. La plaisanterie facile, très peu pour elle.
Pour qu'elle rit, faut vraiment que ce soit drôle.
(grimaçant de dépit)
"Ben qu'est-ce qui vous fait rire ?
_ C'est votre grimace."
Second film de Truffaut après les 400 coups l'année d'avant, c'est sans doute l'un de ses films les plus inventifs et lyriques, totalement en contrepied du précédent, partant dans tous les sens, avec des personnages quasi-obsédés constamment par les femmes (comme le dit le tenancier du bar : "Les femmes sont magiques", une réplique qu'on retrouvera dans "Vivement Dimanche" (1983) je crois. Comme une manière de boucler la boucle), des dialogues qui oscillent entre la rêverie, le drôle mais aussi le tragique, à travers le terrible aveu de Thérèse, l'ancienne femme d'Edouard Saroyan, alias Charlie Koller qui avouera face caméra un terrible secret. Rien que ces plans magnifiques où le visage de Nicole Berger illumine l'écran semblent annoncer les plans sur le visage d'Adjani dans l'Histoire d'Adèle H (1975) ou la confession face caméra, frontale (et brutale) d'une Muriel dans Les deux anglaises et le continent (1971).
Division du temps d'un aveu quand le patron du bar avoue où Charlie et Lena habitent.
Charles Aznavour (Charlie) en alter-égo du cinéaste se pose là, formidable dans un personnage un peu monolithique, charismatique mais timide, habité par une étrange fièvre. Quand à Lena (Marie Dubois), dont c'est le premier film avec Truffaut (elle jouera le petit rôle de Thérèse ensuite dans Jules et Jim (1961), la jeune fille capable de "faire la locomotive" avec une cigarette ), elle est déjà formidable (ce devait être son 4e rôle après un passage dans une série comme "les 5 dernières minutes" et divers petits rôles. Mais c'est surtout son premier grand vrai rôle) et il faut voir les scènes où elle avoue son amour à Charlie, l'embrasse et le retrouve dans son lit (le tout balayé de surimpression où Truffaut filme la chambre, mélange dialogue d'amoureux sur postures au lit où se lisent le bonheur sur un visage) pour se retrouver ému tellement le cinéaste filme le tout, comme porté par une sorte de grâce incroyable. L'amour de Truffaut pour ses actrices n'est pas un secret mais serait-il tombé aussi amoureux de Marie Dubois ?
La scène décrite plus haut.
C'est dur à expliquer mais le revisionnage de ce film m'incite à penser que c'est sans doute (avec quelques autres comme Les 400 coups, Jules et Jim (que j'aime pourtant moyennement), Les deux anglaises..., L'homme qui aimait les femmes, La chambre verte, L'enfant sauvage...) le film qui contient pleinement en lui le style Truffaut. Il y manque sans doute l'amour des livres, cet amour que le cinéaste a constamment montré dans toute son oeuvre (et encore ! le pseudonyme "Marie Dubois" --l'actrice s'appelle en fait Claudine Huzé à la base-- provient d'un livre d'Audiberti que Truffaut avait conseillé à sa jeune actrice de lire. Elle le fit et adora tellement le livre que... . Et puis, Tirez sur le pianiste est une adaptation d'un polar noir de David Goodis à la base, tout comme Fahrenheit 451 était adapté de Ray Bradbury. Donc ici, même si l'amour des livres n'est pas visible à première vue, il imprègne le film hors-cadre) mais sinon, l'humour comme le tragique y sont. L'enfance (avec le petit Fido, frère de Charlie) et l'amour des femmes aussi bien sûr. Les 3 personnages féminins principaux (Léna, Thérèse et Clarisse (Michèle Mercier) la prostituée) y sont magnifiés comme jamais. Et il n'y a pratiquement que chez Truffaut que je retrouve ça, cet amour qui me laisse vaguement ému.
Thérèse (Nicole Berger) dans un rôle de composition fabuleux.
Un plan magnifique parmi tant d'autres dans le film.
Ce fut le premier échec de Truffaut, déjà coupé dans son élan entamé avec Les 400 coups et on peut se dire que si le film avait connu un succès fou, le réalisateur serait allé bien plus loin sans doute dans les expérimentations visuelles qu'on peut voir comme un hommage au cinéma des premiers temps (Cyril Neyrat dans son livre sur Truffaut (editions Le Monde/cahiers du cinéma) évoque les ouvertures et fermetures à l'iris de l'enfant sauvage comme autant d'hommage au passé, notamment les films de Sjöström) comme sa veine tragique avec laquelle il renouera le temps de quelques films comme la peau douce ou une certaine Chambre verte. Dommage, celà ne rend que d'autant plus au film un aspect charmant qui le transforme au gré de revisionnages et du temps en une superbe pépite.
5/6.
"Elle a bien senti que t'étais contre elle, si ça lui avait pas plu, elle se serait écartée de toi.
Donc, elle est d'accord.
D'accord pour quoi au juste ?
Mystère.
Tu vas lui proposer de boire un verre avant de rentrer, ça te fera gagner du temps, faut pas que tu rates ça; et avec aisance.
"Chère Léna, on va pas se quitter comme ça ? Venez boire un coup !"
ça non, non.
Plus gentil :
"Léna je parie que vous avez soif, moi aussi.""
"On prend un verre ? ... Ben ? Ben ça alors...."
Léna a disparu.
(avec mes propres captures d'écran)
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"Ton silence doit lui paraître bizarre.
Faut que tu dises quelque chose, n'importe quoi sinon elle va croire qu'elle t'intimide.
Au fond si elle est pas idiote, ce silence est éloquant : il crée une complicité amoureuse.
ça, elle est pas bavarde, C'est plutôt le genre sérieux : pas pimbêche, mais digne. La plaisanterie facile, très peu pour elle.
Pour qu'elle rit, faut vraiment que ce soit drôle.
(grimaçant de dépit)
"Ben qu'est-ce qui vous fait rire ?
_ C'est votre grimace."
Second film de Truffaut après les 400 coups l'année d'avant, c'est sans doute l'un de ses films les plus inventifs et lyriques, totalement en contrepied du précédent, partant dans tous les sens, avec des personnages quasi-obsédés constamment par les femmes (comme le dit le tenancier du bar : "Les femmes sont magiques", une réplique qu'on retrouvera dans "Vivement Dimanche" (1983) je crois. Comme une manière de boucler la boucle), des dialogues qui oscillent entre la rêverie, le drôle mais aussi le tragique, à travers le terrible aveu de Thérèse, l'ancienne femme d'Edouard Saroyan, alias Charlie Koller qui avouera face caméra un terrible secret. Rien que ces plans magnifiques où le visage de Nicole Berger illumine l'écran semblent annoncer les plans sur le visage d'Adjani dans l'Histoire d'Adèle H (1975) ou la confession face caméra, frontale (et brutale) d'une Muriel dans Les deux anglaises et le continent (1971).
Division du temps d'un aveu quand le patron du bar avoue où Charlie et Lena habitent.
Charles Aznavour (Charlie) en alter-égo du cinéaste se pose là, formidable dans un personnage un peu monolithique, charismatique mais timide, habité par une étrange fièvre. Quand à Lena (Marie Dubois), dont c'est le premier film avec Truffaut (elle jouera le petit rôle de Thérèse ensuite dans Jules et Jim (1961), la jeune fille capable de "faire la locomotive" avec une cigarette ), elle est déjà formidable (ce devait être son 4e rôle après un passage dans une série comme "les 5 dernières minutes" et divers petits rôles. Mais c'est surtout son premier grand vrai rôle) et il faut voir les scènes où elle avoue son amour à Charlie, l'embrasse et le retrouve dans son lit (le tout balayé de surimpression où Truffaut filme la chambre, mélange dialogue d'amoureux sur postures au lit où se lisent le bonheur sur un visage) pour se retrouver ému tellement le cinéaste filme le tout, comme porté par une sorte de grâce incroyable. L'amour de Truffaut pour ses actrices n'est pas un secret mais serait-il tombé aussi amoureux de Marie Dubois ?
La scène décrite plus haut.
C'est dur à expliquer mais le revisionnage de ce film m'incite à penser que c'est sans doute (avec quelques autres comme Les 400 coups, Jules et Jim (que j'aime pourtant moyennement), Les deux anglaises..., L'homme qui aimait les femmes, La chambre verte, L'enfant sauvage...) le film qui contient pleinement en lui le style Truffaut. Il y manque sans doute l'amour des livres, cet amour que le cinéaste a constamment montré dans toute son oeuvre (et encore ! le pseudonyme "Marie Dubois" --l'actrice s'appelle en fait Claudine Huzé à la base-- provient d'un livre d'Audiberti que Truffaut avait conseillé à sa jeune actrice de lire. Elle le fit et adora tellement le livre que... . Et puis, Tirez sur le pianiste est une adaptation d'un polar noir de David Goodis à la base, tout comme Fahrenheit 451 était adapté de Ray Bradbury. Donc ici, même si l'amour des livres n'est pas visible à première vue, il imprègne le film hors-cadre) mais sinon, l'humour comme le tragique y sont. L'enfance (avec le petit Fido, frère de Charlie) et l'amour des femmes aussi bien sûr. Les 3 personnages féminins principaux (Léna, Thérèse et Clarisse (Michèle Mercier) la prostituée) y sont magnifiés comme jamais. Et il n'y a pratiquement que chez Truffaut que je retrouve ça, cet amour qui me laisse vaguement ému.
Thérèse (Nicole Berger) dans un rôle de composition fabuleux.
Un plan magnifique parmi tant d'autres dans le film.
Ce fut le premier échec de Truffaut, déjà coupé dans son élan entamé avec Les 400 coups et on peut se dire que si le film avait connu un succès fou, le réalisateur serait allé bien plus loin sans doute dans les expérimentations visuelles qu'on peut voir comme un hommage au cinéma des premiers temps (Cyril Neyrat dans son livre sur Truffaut (editions Le Monde/cahiers du cinéma) évoque les ouvertures et fermetures à l'iris de l'enfant sauvage comme autant d'hommage au passé, notamment les films de Sjöström) comme sa veine tragique avec laquelle il renouera le temps de quelques films comme la peau douce ou une certaine Chambre verte. Dommage, celà ne rend que d'autant plus au film un aspect charmant qui le transforme au gré de revisionnages et du temps en une superbe pépite.
5/6.
"Elle a bien senti que t'étais contre elle, si ça lui avait pas plu, elle se serait écartée de toi.
Donc, elle est d'accord.
D'accord pour quoi au juste ?
Mystère.
Tu vas lui proposer de boire un verre avant de rentrer, ça te fera gagner du temps, faut pas que tu rates ça; et avec aisance.
"Chère Léna, on va pas se quitter comme ça ? Venez boire un coup !"
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- Demi-Lune
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
La disponibilité du film sur le site d'Arte pendant 7 jours m'a permis de le revoir avec un regard moins ensommeillé qu'à la précédente tentative. Eh bien, je n'ai en fait pas beaucoup à rajouter à ce qu'a écrit Anorya. Je serai moins enthousiaste que lui mais j'ai quand même plutôt apprécié Tirez sur le pianiste, surtout après que les éléments introductifs aient été posés et que l'on en arrive au flash-back sur Charlie. Le film trouve alors une sorte d'équilibre, de rythme de croisière entre indolence et concision. Le mélange de style réaliste, et cependant visuellement recherché, accouche de beaux moments bien pointés par Anorya : l'émouvante confession de la femme d'Aznavour (en plan-séquence si je ne m'abuse), le première nuit avec Marie Dubois (avec ce baiser avec travelling circulaire fondu par dessus qui montre les couches de vêtements abandonnés), un final enneigé plutôt étonnant. Après Adèle H. et Vivement dimanche!, la fascination de Truffaut pour le (beau) visage de ses actrices m'apparaît désormais comme une évidence émouvante, tant on sent le désir dévorant, et inspirant, du cinéaste pour ces créatures "suprêmes", comme le dit un personnage du film. Quelques idées efficaces (le découpage très hitchcockien, en 3 plans grossissants, sur le doigt d'Aznavour s'apprêtant à appuyer sur la sonnette de son impresario), amusantes ("que ma mère meure si je ne dis pas la vérité !" ), percutantes (la voix-off qui suit le train de pensée du personnage de Charlie et se montre très utile à la narration dans le décalage qu'elle impose avec ses décisions), d'autres hélas plus datées formellement. J'ai quand même le sentiment, après la découverte de Vivement dimanche! et maintenant celle-ci, que l'incursion dans le film noir (sous diverses déclinaisons) n'est pas le point fort de Truffaut. L'ensemble respire toutefois une liberté de filmer commune aux films de Nouvelle Vague de cette époque qui reste plutôt revigorante malgré certaines approximations techniques parfois gênantes : je reste surpris, notamment, par la nudité de Michèle Mercier dans un film a priori sans interdiction d'âge. Un petit mot enfin sur les comédiens : le naturel des actrices propose un intéressant contrepoint avec la raideur nerveuse d'Aznavour, à la fois détaché et mélancolique. Le dernier regard d'Aznavour avec sa ritournelle au piano est une très belle conclusion.
Dernière modification par Demi-Lune le 10 févr. 12, 20:10, modifié 1 fois.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
Film que j'apprécie un peu plus à chaque revisionnage...
Pendant la récente diffusion en HD sur ARTE, j'en ai profité pour mettre le DVD en parallèle et pour comparer "en live". Donc, ARTE nous a proposé un tout nouveau master (plus propre, plus fin... beaucoup plus lumineux... au point que c'en est un peu suspect... mais bien séduisant). Bref : vivement une réédition en BLU.
Après quoi, j'ai re-jeté un coup d'oeil aux suppléments : notamment à cette interview de Truffaut -- de 1965 -- dans laquelle il explique que ça ne l'a pas trop branché de faire un film de gangsters ; qu'il l'a fait une fois et qu'il ne le referait pas. Précisant qu'il n'aimait pas les films de gangsters (en dehors de "Scarface"), qu'il n'aimait surtout pas les gangsters français et... Lino Ventura ! (en le répétant au moins deux fois)
Des baffes ! des baffes !
Là, je pense qu'il s'en prenait tout particulièrement à Classe tous risques, de Sautet, qui était sorti en avril. Tirez sur le pianiste, lui, était sorti fin novembre.
Mais, tout bien considéré, l'interview ayant eu lieu en 1965, il devait parler "en général".
Pendant la récente diffusion en HD sur ARTE, j'en ai profité pour mettre le DVD en parallèle et pour comparer "en live". Donc, ARTE nous a proposé un tout nouveau master (plus propre, plus fin... beaucoup plus lumineux... au point que c'en est un peu suspect... mais bien séduisant). Bref : vivement une réédition en BLU.
Après quoi, j'ai re-jeté un coup d'oeil aux suppléments : notamment à cette interview de Truffaut -- de 1965 -- dans laquelle il explique que ça ne l'a pas trop branché de faire un film de gangsters ; qu'il l'a fait une fois et qu'il ne le referait pas. Précisant qu'il n'aimait pas les films de gangsters (en dehors de "Scarface"), qu'il n'aimait surtout pas les gangsters français et... Lino Ventura ! (en le répétant au moins deux fois)
Des baffes ! des baffes !
Là, je pense qu'il s'en prenait tout particulièrement à Classe tous risques, de Sautet, qui était sorti en avril. Tirez sur le pianiste, lui, était sorti fin novembre.
Mais, tout bien considéré, l'interview ayant eu lieu en 1965, il devait parler "en général".
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
D'ailleurs, une remarque à ce sujet : Tirez sur le pianiste était précédé le soir de sa diffusion d'un tout petit doc de 3 minutes de Blow-Up, qui faisait une présentation de Truffaut avec extraits des films du cycle d'Arte. Le doc montrait bien les sous-titres lors de la chanson de Boby Lapointe (très dispensable au film d'ailleurs ). Or, pendant la diffusion du film juste après, plus de sous-titres ! C'est d'autant plus bizarre que c'était une sorte de gag de Truffaut, sur le fait que les paroles étaient incompréhensibles.Commissaire Juve a écrit :Pendant la récente diffusion en HD sur ARTE, j'en ai profité pour mettre le DVD en parallèle et pour comparer "en live". Donc, ARTE nous a proposé un tout nouveau master (plus propre, plus fin... beaucoup plus lumineux... au point que c'en est un peu suspect... mais bien séduisant). Bref : vivement une réédition en BLU.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
Avanie et Framboiseuh !
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
...sont les deux mamelles...Père Jules a écrit :Avanie et Framboiseuh !
Sinon content que tu ait pu le revoir Demi-Lune. C'est un film que j'apprécie d'autant plus à chaque visionnage comme le commissaire Juve. Une sorte de vieil ami qu'on retrouve quand il faut pour le plaisir.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
Le mot qui me vient le plus concernant ce film, attachant... J'ai beaucoup de sympathie et de tendresse pour ce Truffaut, entre pastiche et vrai film noir, qui, sous l'oeil du cinéaste, se transforme en une bal(l)ade romanesque libre, vive et mordante.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
On peut regarder les films sur ARTE + 7????? Où cela se trouve-t-il sur le site?Demi-Lune a écrit :La disponibilité du film sur le site d'Arte pendant 7 jours
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
En l'occurrence, ce n'est pas sur Arte + 7 : c'est sur le site même d'Arte, à la rubrique du cycle Truffaut. Voici le lien : http://www.arte.tv/fr/_28Re_29voir-les- ... 85366.htmlOuf, camescope oral a écrit :On peut regarder les films sur ARTE + 7????? Où cela se trouve-t-il sur le site?Demi-Lune a écrit :La disponibilité du film sur le site d'Arte pendant 7 jours
Sinon, oui, on peut revoir certains films sur Arte + 7. Le problème c'est que ça reste très parcellaire par rapport à la programmation télé.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
amenDemi-Lune a écrit :que le la visitation du film noir (sous diverses déclinaisons) n'est pas le point fort de Truffaut.
revu il y a un an, dvd tout pourri.Commissaire Juve a écrit :Film que j'apprécie un peu plus à chaque revisionnage...
Pendant la récente diffusion en HD sur ARTE, j'en ai profité pour mettre le DVD en parallèle et pour comparer "en live". Donc, ARTE nous a proposé un tout nouveau master (plus propre, plus fin... beaucoup plus lumineux... au point que c'en est un peu suspect... mais bien séduisant). Bref : vivement une réédition en BLU.
- Barry Egan
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
Découvert hier soir, et jusqu'ici, ben c'est mon Truffaut préféré. L'évolution de l'intrigue, les passages individuels uniques mais qui finissent par former un tout cohérent, les airs de Delerue et de Bobby Lapointe, les rebondissements du scénario qui épousent des contours stylistiques précis pour les trahir en douceur l'instant d'après, le jeu des acteurs, les flash-backs très émouvants suivis de moments d'amour intenses et beaux, le suspense de la scène finale, et cette ultime image qui laisse un souvenir inoubliable. Et le générique est superbe aussi, avec ce piano en fond. Marie Dubois et Michèle Mercier aussi
Ce que j'ai aimé le plus, c'est l'aspect "cinéma", dans sa dimension ludique et formelle, qui s'impose enfin totalement dans un Truffaut. Dans "Les 400 coups", y a un aspect un peu documentaire, un peu froid, dans le reste des Doinel, des prototypes de scènes de sitcom, et parfois même - je vais écrire une horreur pour certains - un aspect "téléfilm" qui me dérange dans des trucs comme "L'amour en fuite", et même dans "La chambre verte". Quelque chose me dit que c'est grâce à la vivacité du montage qui emprunte un peu au 1er Godard. Bien dommage que ce film ait été un échec. En même temps, je pense pas non plus que Truffaut aurait poursuivi dans cette veine, mais bon...
Ce que j'ai aimé le plus, c'est l'aspect "cinéma", dans sa dimension ludique et formelle, qui s'impose enfin totalement dans un Truffaut. Dans "Les 400 coups", y a un aspect un peu documentaire, un peu froid, dans le reste des Doinel, des prototypes de scènes de sitcom, et parfois même - je vais écrire une horreur pour certains - un aspect "téléfilm" qui me dérange dans des trucs comme "L'amour en fuite", et même dans "La chambre verte". Quelque chose me dit que c'est grâce à la vivacité du montage qui emprunte un peu au 1er Godard. Bien dommage que ce film ait été un échec. En même temps, je pense pas non plus que Truffaut aurait poursuivi dans cette veine, mais bon...
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
La Chronique de Jean-Gavril Sluka pour un film récemment sorti en Blu-ray chez Mk2
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
A chaque fois que j'entends parler de ce film, je repense à ce gag visuel. Qui n'a rien à envier aux Monty Python ou aux ZAZ pas encore nés.Demi-Lune a écrit :("que ma mère meure si je ne dis pas la vérité !" )
J'aurais jamais cru voir ça chez Truffaut.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
...Une veine un peu potache qu'on retrouvera d'une certaine manière dans le grand mal-aimé des films de Truffaut (Une belle fille comme moi), voire, si l'on pousse le bouchon, dans Vivement dimanche ! (l'un de mes Truffaut préférés) où ce qui est à l'œuvre, c'est avant tout le pur plaisir du jeu, avec ce que ça implique, à chaque fois, d'artificialité, bien sûr... Et ça fonctionne merveilleusement, je trouve (contrairement à l'insupportable Jules et Jim), parce qu'il n'y a pas la dimension littéraire qui plombe le film... Pour le dire autrement : il m'a toujours semblé que, dans Jules et Jim, on voit des pages de livres qui sont filmées, alors que, dans Tirez sur le pianiste, Une belle fille comme moi ou (plus encore) Vivement dimanche !, ce qui est filmé, ce sont les personnages du livre (ou d'une BD, dans le cas d'Une belle fille comme moi) qui s'échappent des pages. Et ça, c'est quand même plus vivant.Ratatouille a écrit :A chaque fois que j'entends parler de ce film, je repense à ce gag visuel. Qui n'a rien à envier aux Monty Python ou aux ZAZ pas encore nés.Demi-Lune a écrit :("que ma mère meure si je ne dis pas la vérité !" )
J'aurais jamais cru voir ça chez Truffaut.
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Re: Tirez sur le pianiste (François Truffaut - 1960)
Si, il se supporte merveilleusement bien, merci !Amarcord a écrit :Et ça fonctionne merveilleusement, je trouve (contrairement à l'insupportable Jules et Jim),
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