Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Carlotta Montay

Message par Carlotta Montay »

Connaissez-vous les paroles traduites en français du titre phare "Everybody's talkin'" et chantées par le méconnu Gilles Marchal ?

Comme un étranger dans la ville
Je suis plus seul qu'une ombre
Et ma voix ne parle qu'à moi
Les gens qui me regardent
N'ont pas de visage
Ils n'ont que l'ombre d'un regard

Je veux aller où le soleil brille
A travers la pluie
Où un blouson sur mon dos
Me tient chaud
Echappant au vent du nord
Voguant au ciel d'été
Ou ricochant sur des vagues d'océan
missme
Bricol' Girl
Messages : 6264
Inscription : 22 avr. 03, 17:36
Last.fm
Localisation : Lyon
Contact :

Message par missme »

vu ce soir (à défaut des contrebandiers de moonfleet perdu dans le désordre du vidéo club) et beaucoup aimé. Je ne trouve pas tellement que Hoffman en fait trop... quoique si un peu mais ça passe.
La fin est très émouvante effectivement. Juste trouvé que les flashback sur le viol étaient un peu trop nombreux alors que ça fonctionnait plutôt bien... Mais globalement j'ai beaucoup aimé. Peut-être plus que Marathon Man, mais parce que l'intrigue est plus émouvante, je ne sais pas trop.
J'ai trouvé vraiment bien cette manière qu'a Schlesinger de présenter différents mileux par petites touches pas trop appuyées et même si un peu caricaturales bien menées parce que fait avec finesse.
voilà voilà Un très bon moment

edit: j'avais oublié de dire que j'ai adoré la musique d'un bout à l'autre :D
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18363
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Message par Kevin95 »

Un tres tres bon film !
Le duo Voight/hoffman marche tres bien, et la realisation est intense !
Que demander de + ?
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24313
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger, 1969)

Message par Nestor Almendros »

posté par Johnny Doe le 9 décembre 2004

Midnight Cowboy

Enorme duo d'acteur. Ce film de génération marqué au fer rouge par les seventies n'a pourtant rien perdu de sa splendeur et de sa force. Une longue déambulation qui deviens de plus en plus étouffante au fil du film. J'avais d'ailleurs un peu peur que les souvenirs d'enfance de Voight gâche le film (patho à deux francs), mais ce n'est pas le cas, puisque Schlesinger préfère ne rien expliqué et ne les utilises que pour renforcer l'aspect paumé de Voight.
Il y a beaucoup d'humour néammoins, mais les 20 dernières minutes sont réellement terrifiante. Les séquences s'enchaîne et on sent déjà venir la finalité depuis un moment, jusqu'à ce que celle nous tombe violemment sur le coin de la gueule. Aussi touchant que noir et déprimant, un beau et grand film.


posté le même jour par Colghoun

Midnight Cowboy - John Schlesinger
L'histoire d'un jeune cow boy du Texas qui veut venir à la rencontre du rêve américain, incarné par la toute puissante New York. Le film vaut d'abord pour son duo, magnifique. Jon Voight quasi-constamment enthousiasmé et jamais (ou presque) désemparé et Dustin Hoffman, revenchard et orgueilleux au début, mais qui progressivement gagne notre sympathie et notre pitié. Le film nous fait passer de scènes drôles à d'autres très dures, violentes pour soudainement nous emmener dans une délire psychédélique, marque de fabrique d'un certain nombre de films de cette période, qui voyait une émancipation assez violente de tout un tas de moeurs.
Mais le film n'en reste pas moins incroyablement sombre et désespéré, faisant rimer espoir de réussite avec mort dans un terrible dernier plan.
Une oeuvre majeure et importante.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Avatar de l’utilisateur
Watkinssien
Etanche
Messages : 17064
Inscription : 6 mai 06, 12:53
Localisation : Xanadu

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Watkinssien »

Une réussite incontestable de Schlesinger et une oeuvre phare d'un cinéma contestataire qui annonce le cinéma engagé des années 70.

Cependant, s'il y a constat, le cinéaste le fait sans aucune lourdeur de trait, aidé en plus par deux comédiens remarquables.
Image

Mother, I miss you :(
Avatar de l’utilisateur
k-chan
squatteur
Messages : 14287
Inscription : 16 avr. 05, 05:22
Localisation : on the road again.

Re:

Message par k-chan »

Joshua Baskin a écrit :Et quelle jolie musique de Donovan !
C'est une chanson de Harry Nilsson. :wink:

julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par julien »

Image

"Et moi alors ? J'compte pour du pâté ?"
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
Avatar de l’utilisateur
k-chan
squatteur
Messages : 14287
Inscription : 16 avr. 05, 05:22
Localisation : on the road again.

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par k-chan »

julien a écrit :"Et moi alors ? J'compte pour du pâté ?"
Bien sûr que non, mais comme Joshua citait Donovan, je suppose qu'il parlait de la chanson Everybody's Talkin'. On aurait pu d'ailleurs me reprendre en disant qu'il s'agit d'une reprise, puisque c'est Fred Neil qui en est à l'origine. :wink:
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Demi-Lune »

Image Image Image

Que reste-t-il aujourd'hui du film à l'odeur de souffre ayant été le premier classé X à remporter l'Oscar ? Eh bien, un concentré spirituel du Nouvel Hollywood d'une acuité intacte, avec des loosers évoluant dans l'envers du rêve américain que Schlesinger dépeint de manière glauque, sordide, sans fard. Macadam Cowboy est l'expérience d'un basculement progressif de la naïveté et la fraîcheur de son personnage-titre, à la constatation déprimante de l'échec de toute une société urbaine. MILF new-yorkaises abandonnées, Italo-américain sans insertion, gigolo texan entubé par tout le monde, religion, mouvement hippie, homosexuels, Schlesinger renvoie tout le monde dos à dos et dessine la représentation d'une Amérique citadine et cosmopolite de la désespérance, de la pauvreté et de la solitude, grouillante d'une faune d'exclus. La relation qui unit Jon Voight à Dustin Hoffman (tous deux excellents), qui se cramponnent mutuellement l'un à l'autre, n'en devient que plus émouvante et aboutira sur un dénouement logique et pourtant terrible. Respirant un soin d'écriture généralisé à cette époque qui suscite invariablement mon enthousiasme, leurs personnages sont superbes, authentiques, attachants, on les suit dans leur triste décadence en espérant toujours qu'une lueur viendra les délivrer de leurs ténèbres.

Malgré tout, le film accuse par moments des longueurs (comme la séquence de soirée psychédélique, qui m'a parue interminable et, pardon, totalement kitsch - je ne suis pas fan du tout de cet univers) et souffre sans doute d'un vieillissement rétrospectif de certains de ses effets (comme la séquence de rêve en Floride, moment humoristique qui ne m'a guère convaincu). C'est un film qui est très ancré dans son époque, ce qui le rend passionnant de par son ancrage dans les vraies problématiques de l'époque et l'engagement de son discours. Il est totalement illustratif du bouleversement cinématographique qui s'est abattu sur Hollywood à la fin des années 1960, aussi bien techniquement que culturellement. Mais si c'est un témoignage qui fait toujours mal, on pourrait facilement trouver qu'il a un peu vieilli sur certains aspects techniques ou formels, que la réalisation de Schlesinger n'est peut-être pas toujours rigoureuse, ou qu'elle s'abandonne parfois à des effets de style qui détonent avec la sécheresse noire de l'ensemble. Par contre, j'ai trouvé les séquences oniriques/cauchemardesques du personnage de Jon Voight, en noir et blanc, particulièrement audacieuses dans leur construction, avec un montage et un filmage quasi expérimentaux, pour un résultat formel tout à fait intéressant et participant lourdement du malaise dégagé par le film. D'une manière générale, on retrouve l'attention portée, à l'époque, à l'innovation du découpage.
Avatar de l’utilisateur
-Kaonashi-
Tata Yuyu
Messages : 11413
Inscription : 21 avr. 03, 16:18
Contact :

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par -Kaonashi- »

Demi-Lune a écrit :avec des loosers
losers ! :evil:

J'ai découvert le film il n'y a pas longtemps moi aussi. Ce fut une claque, la noirceur de cette histoire m'a profondément touché. Mon seul reproche, comme toi, c'est quelques marques de l'époque qui tirent un petit peu en longueur (la fête psychédélique), mais ça ne m'avait pas trop gêné, finalement.
Image
perso / senscritique.com/-Kaonashi- / Letterboxd
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18363
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Kevin95 »

C'est drôle parce que cette gêne vis à vis de cette "interlude" (que je partage malgré le fait que je sois un réel admirateur du film) me rappel celle que j'éprouve devant un autre trip, celui d'Easy Rider qui date de la même année.

Comme si Hopper et Schlesinger partageaient cette envie d'une séquence purement expérimentale peut être étaient-ils influencés par toute une mouvance underground à la Kenneth Anger. Seulement vu d'aujourd'hui, ces scènes irritent mais n'entachent en rien la force des deux oeuvres.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Demi-Lune »

-Kaonashi Yupa- a écrit :
Demi-Lune a écrit :avec des loosers
losers ! :evil:
Oups. :oops:

Je me rends compte que j'ai réussi à ne pas toucher un mot de la B.O. : j'ai fait fort. :oops:
Je me disais aussi, quel regret que Jon Voight n'ait pas eu la carrière, dans les 70's, de l'envergure d'un Pacino, De Niro ou Nicholson... Je sais qu'il a été couronné pour le beau film d'Ashby, Le Retour, mais ça ne m'enlève pas complètement l'idée qu'il y a un certain gâchis dans la rareté de l'acteur puis sa traversée du désert dans les années 1980.
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Federico »

Demi-Lune a écrit :Je me disais aussi, quel regret que Jon Voight n'ait pas eu la carrière, dans les 70's, de l'envergure d'un Pacino, De Niro ou Nicholson... Je sais qu'il a été couronné pour le beau film d'Ashby, Le Retour, mais ça ne m'enlève pas complètement l'idée qu'il y a un certain gâchis dans la rareté de l'acteur puis sa traversée du désert dans les années 1980.
Il aura au moins participé à Délivrance et à Catch 22 (où il fit un grand numéro en soldat roi de la magouille). :wink:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54619
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Flol »

Et Anaconda, alors ?! :o
Avatar de l’utilisateur
Demi-Lune
Bronco Boulet
Messages : 14958
Inscription : 20 août 09, 16:50
Localisation : Retraité de DvdClassik.

Re: Macadam Cowboy (John Schlesinger - 1969)

Message par Demi-Lune »

Ratatouille a écrit :Et Anaconda, alors ?! :o
Le chasseur de serpents paraguayen Paul Sarone, c'est son plus grand rôle. Et de loin. :mrgreen:
Parvenir à tirer une tronche aussi fendard pendant deux heures, sans fléchir, ça s'applaudit.



La VF du film est assez ultime, aussi.
Gros plaisir coupable que ce nanar ; je crois d'ailleurs que je compte parmi les membres du groupe qui est consacré au personnage de Voight dans ce film, sur Facebook. 8)
Répondre