The Good German (Steven Soderbergh - 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rupert Pupkin
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Message par Rupert Pupkin »

Jack Griffin a écrit :Plus proche du 1:66...Il n'y a que le générique qui est en 1:33 dans mon souvenir.
bé apparemment le DVD c'est l'inverse (générique en 1:66 et film en 1:33...)
Tom Peeping
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Message par Tom Peeping »

Juste découvert en DVD. J'ai presque honte d'avoir ouvert le topic sur The Good German tellement j'ai trouvé le film anémié et barbant. Tant de potentiel dans le concept, l'histoire, les comédiens, la technique pour arriver à çà ! C'est comme le monstre de Frankenstein qui n'aurait pas reçu l'étincelle finale : il restera désespérément mort.
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Tuesday
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Message par Tuesday »

Voila un film qui me tente aussi, pour me faire mon propre avis.

Serait-il hasardeux de le mettre en relation avec "The Saddest Music in the World"? http://www.imdb.com/title/tt0366996/ Autre film de 2003 tourné "en conditions d'epoque" ou presque, se rapprochant des films de l'entre deux guerre...

pas vu non plus.
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Tom Peeping
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Message par Tom Peeping »

Oui, ça serait hasardeux parce Saddest Music est un délire baroque sur les stéréotypes des films des années 20/40 - et c'est un film très créatif - alors que Good German est un hommage empesé totalement exangue. Seul point de rapprochement des deux : la représentation de la sexualité, impensable il y a +60 ans.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

TUESDAY a écrit : "The Saddest Music in the World"
[...]
pas vu non plus.
Une horreur.
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Message par Tuesday »

Tom Peeping a écrit :Oui, ça serait hasardeux parce Saddest Music est un délire baroque sur les stéréotypes des films des années 20/40 - et c'est un film très créatif
oh! :D
Colqhoun a écrit :Une horreur.
ah :|

bon.

(je vais quand meme le voir)
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

C'est un exercice de style réussi pour ma part où tout passe par la photo, la mise en scène et les cadrages ! Sur un scénario finalement ennuyeux, le film possède un vrai charme et Soderbergh continue de se ressourcer dans le passé du cinéma tout en restant moderne !
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John Anderton
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Message par John Anderton »

Watkinssien a écrit :C'est un exercice de style réussi pour ma part où tout passe par la photo, la mise en scène et les cadrages ! Sur un scénario finalement ennuyeux, le film possède un vrai charme et Soderbergh continue de se ressourcer dans le passé du cinéma tout en restant moderne !
Tu résumes assez bien ce que je pense du film. Une bonne surprise en tout cas, moi qui suis rarement touché par les films de Soderbergh.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Watkinssien a écrit :C'est un exercice de style réussi pour ma part où tout passe par la photo, la mise en scène et les cadrages ! Sur un scénario finalement ennuyeux, le film possède un vrai charme et Soderbergh continue de se ressourcer dans le passé du cinéma tout en restant moderne !
En tant qu' exercice de style, je suis d'accord avec toi, et le film ne vaut finalement que pour ça, parce que l'histoire est quand même très ennuyeuse.
Cate Blanchett et Tobey Maguire s'en sortent très bien, seul Georges Clooney est un peu à la traîne, en voulant se faire passer pour un Humphrey Bogart du pauvre.
Dommage que, sur le dvd en tout cas, Soderbergh n'ait pas "déterioré" volontairement la pellicule, car ça me semble un peu trop beau pour être vrai (d'ailleurs, le film a une magnifique photo, en ce sens un hommage réussi à Casablanca))
Bien que, en tant que hommage, on passe par des figures obligés (jusqu'à une scène des égouts auquel ça renvoie au Troisème homme, et que ça passe parfois de manière parfois trop ampoulé, voire souligné.

Mais je me rends compte de plus en plus que c'est quand il "excerce" que Soderbergh m'intéresse, son film précédent, Bubble était très réussi, bien loin des grosses machines que sont les Ocean's ou Erin Brockovich
angel with dirty face
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Message par angel with dirty face »

Boubakar a écrit :seul Georges Clooney est un peu à la traîne, en voulant se faire passer pour un Humphrey Bogart du pauvre.
Si C'est George avec s, ça s'écrit alors Georges Clouné :mrgreen: ... Sinon, elle est sympa cette expression de "Humphrey Bogart du pauvre" :wink:
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Boubakar a écrit : bien loin des grosses machines que sont les Ocean's ou Erin Brockovich
Même s'il y a Julia Roberts dedans, parler d'Erin Brockovich comme d'une grosse machine me semble exagéré.
D'ailleurs, les seules vraies grosses machines de Soderbergh restent la série des Ocean.
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Demi-Lune
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Re:

Message par Demi-Lune »

O'Malley a écrit :Je fais donc partie des rares personnes à avoir aimé The good german, y compris dans les "défauts" énumérés ci-dessus: froideur de la mise en scène, désincarnation des personnages, rythme lent...
Et ces éléments sont justifiés dans le sens ou le forme épouse le fond: le film décrit une situation terrible avec des personnages équivoques. Le film aurait été au contraire raté car illogique si on lui aurait insuffler une aura romanesque avec de tels personnages. Le sujet est dur; il mérite donc un traitement froid...
Car loin d'être un simple exercice de style, le film se veut en fait une réflexion (en fait, j'ai ressenti le film de cette manière) sur le cinéma hollywoodien de cette époque et son contexte historique sombre, en intégrant ses dessous peu glorieux dans les canons artistiques et plastiques de ce cinéma. Et c'est là que réside la réussite du film: le fait de vouloir scruter la réalité vraie (et non la romancer et la rendre glamour comme le faisait Hollywood à l'époque) dans le cadre esthétique du cinéma hollywoodien des années 40, intégrer le sordide dans un cadre esthétique vénéré.

Le film rejoint en fait la démarche de Mémoires de nos pères d'Eastwood (interroger les apparences de cette époque trouble) en adoptant une tonalité plus radicale. Ici, Soderbergh démontre que la préparation de la paix n'avait rien d'une entreprise morale et que les personnages tant idéalisés dans le cinéma hollywoodien auraient été dans la réalité de vrais salauds (le personnage de C. Blanchett notamment...).

De plus, The good german, en intégrant le sordide de la Seconde guerre mondiale aux canons esthétiques du cinéma hollywoodien qui lui est contemporain permet de rappeler que ceux (les John Ford, George Stevens ou Samuel Fuller...) qui ont créer quelques unes des plus grandes images mythiques de l'usine à rêves ( la porte qui s'ouvre et qui se referme dans La prisonnière du désert, James Dean habillé en cow-boy, cigarette aux lèvres dans Géant...) sont aussi ceux qui ont filmé les images les plus terribles du XXème siècle: la libération des camps de la mort. Ainsi, il démontre que la beauté du cinéma hollywoodien et les images les plus terribles que nous ait donné l'Histoire sont intimement mélées. C'est bel en bien le même univers, le même monde...
ed a écrit :D'un point de vue personnel, je considère que le procédé formel mis en place par Soderbergh n'aurait aucune légitimité s'il se bornait à la simple évocation de préstigieuses références (Casablanca et Le troisième homme évidemment, j'ai aussi pensé à Berlin Express, ou La scandaleuse de Berlin pour certains airs dietrichiens de Cate Blanchett). Je dirai même que, pour peu qu'on parte avec l'idée que c'est sa raison d'être, l'impersonnalité de la mise en scène peut n'apparaître que comme un exercice de style totalement vain (ce que le film semble souvent être).
Malgré tout, comme O'Malley (et peut être par ailleurs parce que je considère Soderbergh trop fin pour se borner à cela), j'ai envie d'y voir autre chose. Une certaine rugueur, une certaine âpreté dans les dialogues comme dans les situations (violence brutale, acte sexuel montré) qui contrastent avec les canons associés à ce type d'esthétique, d'autant que le film aborde avec bien plus de recul (je n'ai pas dit pertinence) qu'un Casablanca ou un Correspondant 17 les questions de la déportation des juifs ou de la collaboration (la crudité de certaines phrases étant tout de même inattendue). Ainsi, j'ai envie de croire que la vocation de ce film, plus que d'être un hommage au cinéma des années 40 dans un écrin classieux, c'est, par petites touches, de distiller un malaise non seulement comme le dit O'Malley sur la forme même du cinéma hollywoodien, mais plus généralement sur les attentes du spectateur vis-à-vis de ce cinéma, entre son voyeurisme et son besoin d'icônes glamours (une espèce de film de non-propagande, là où beaucoup de ses référents - pas forcément ceux cités là-haut - en étaient)... Désincarné et frustrant, je crois que le film l'est délibérément, nécessairement même !
Ca ne suffit peut-être pas à en faire un grand film, mais cette grille de lecture, au moins, m'aura évité l'ennui :lol:
Par faute de temps, je me contenterai de citer les commentaires d'O'Malley et ed dans lesquels je me retrouve totalement. J'ai adoré The Good German, qui ne m'a pas du tout semblé être une entreprise artificielle, superficielle ou sclérosée par sa révérence au cinéma d'un autre temps, mais bien un véritable travail réflexif et pertinent. Je suis d'accord à 100% avec les arguments que mes deux comparses forumeurs ont mis en avant, que ce soit sur la justification de la froideur, ou sur le jeu sur des canons (notamment esthétiques) dissimulant un vrai commentaire sur le romanesque et le glamour déformants du cinéma hollywoodien de cette époque, etc. Dieu sait si je ne suis pas un grand fan de Soderbergh, mais là c'est vraiment du caviar. Pour la beauté obsédante de sa photographie, pour la qualité de son scénario labyrinthique (Soderbergh réalise presque là l'un de mes fantasmes : un film d'espionnage mâtiné de film noir dans un Berlin de 1945, avec des Soviétiques inquiétants, des femmes fatales, des cadavres retrouvés à la conférence de Potsdam, une sorte d'Harry Lime S.S., sur fond d'Opération Paperclip et spectre de missiles V2...), la puissance visuelle de plusieurs plans, ou le charme énigmatique des personnages ambigus voire déplaisants (et de leurs interprètes), je dis merci et m'enchante pour ce grand "petit" film.

Petit aperçu formel :
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