Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
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Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Demi-Lune »

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New York, 1955. Harry Angel est un détective privé minable, habitué à des petites affaires selon ses propres dires. Il est contacté par Herman Winesap, avocat-conseil d'un certain Louis Cyphre, qui veut l'engager pour retrouver Johnny Favorite. Ce dernier, de son vrai nom Jonathan Liebling, est un ancien crooner disparu douze ans plus tôt, alors qu'il était en dette envers Cyphre.

MEGA SPOILERS !!!!

Rien trouvé sur ce classique d'Alan Parker. Je me permets d'ouvrir un topic.
Angel Heart, c'est un film qui m'a intrigué depuis mon enfance, notamment à cause de cette affiche que j'avais croisée par hasard et qui avait, sans que je ne sache trop pourquoi, mis assez mal à l'aise l'enfant impressionnable que j'étais alors. Ces grandes ombres étranges, la tête cadavérique de Mickey Rourke et celle de De Niro, ça m'avait visuellement marqué. Et puis bien des années plus tard, j'ai enfin découvert le film, et j'ai adoré.
Encore maintenant, je considère ce film d'Alan Parker comme un petit classique des années 1980, peut-être l'un des films les plus originaux et singuliers que cette décennie, riche pour le cinéma de genre, ait pu offrir.
Bien qu'il n'ait pas forcément été un gros succès en 1987 (l'injustice a depuis été largement réparée par le bouche-à-oreille), et que ce fut plus la nudité jugée choquante de la jeune Lisa Bonet que les véritables qualités du film qui aient été apparemment mises en avant, Angel Heart arrive à un moment faste pour ceux qui participent au film. Dans un rôle limité mais essentiel, De Niro goûte encore à la période fastueuse qu'il connaît sans interruption depuis les années 1970 ; pratiquement simple guest comme Charlotte Rampling, il joue presque les faire-valoir de l'acteur principal. Alors en pleine gloire, Mickey Rourke a notamment incendié de son charisme les pellicules de Rusty James et de L'Année du Dragon ; il trouvera selon moi avec ce dernier titre et Angel Heart ses deux meilleurs rôles. Chef d'orchestre de ces comédiens prestigieux, le réalisateur britannique Alan Parker, si décrié aujourd'hui, vient de boucler coup sur coup Midnight Express, Fame, The Wall ou Birdy, et, pour le pire ou pour le meilleur diront certains, s'est imposé comme l'un des plasticiens les plus marquants des années 1980.
En appréhendant le roman Falling Angel de William Hjortsberg (co-scénariste de Legend de Ridley Scott, autre très grand formaliste de l'époque), Parker y voit l'opportunité de réaliser un "croisement entre Chinatown et L'Exorciste". A en voir le résultat, on ne peut que convenir que la démarche a atteint son objectif. Angel Heart est un objet hybride fascinant, sorte de film noir halluciné qui entraîne progressivement le spectateur dans une atmosphère de plus en plus oppressante, poisseuse.

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Angel Heart commence comme un pur film noir. Mickey Rourke, comme dans tout bon film noir qui se respecte, est un détective privé blasé se retrouvant empêtré dans une intrigue à tiroirs qui le dépasse. Mystérieux commanditaire, personne à retrouver, bas-fonds urbains menaçants, témoins supprimés, tous les ingrédients sont réunis pour un parfait panier de crabes.
Mais dans ce postulat qui respecte les codes de l'univers du film noir traditionnel, s'immiscent, par touches discrètes puis de plus en plus prégnantes, des éléments de décalage (des ventilateurs qui se mettent en route en plein hiver) et de malaise qui tirent l'enquête vers quelque chose de beaucoup plus sourd, de beaucoup plus viscéral : hallucinations morbides, meurtres crades, ramifications vaudous, etc. La bifurcation qu'emprunte le film hors des sentiers tous tracés du film noir classique est par ailleurs appuyée par la remarquable partition de Trevor Jones* (disponible ici) qui impose dès les premières images, en quelques notes de saxophone aérien, un climat étrangement mélancolique, sombre et malsain, tandis que la mise en images du chef op' Michael Seresin brosse une atmosphère plastiquement très travaillée mais irrespirable, anxiogène.
Comme Rourke, le spectateur est embarqué dans quelque chose de bien plus dérangeant que cette enquête en forme d'hommage à Adieu ma jolie (d'ailleurs, Rampling a joué dans le remake de 1975 : un clin d'œil ?).

Le scénario ouvre progressivement la porte au surnaturel qui imprègnera tout du long l'enquête d'Angel, mais qui reste la plupart du temps en toile de fond, Parker tentant de privilégier une progression réaliste même si son histoire imbrique le polar avec le fantastique. Angel Heart est peut-être ainsi l'un des travaux les plus intéressants des années 80 avec Blade Runner, de variation respectueuse et novatrice sur l'héritage du film noir. Mais aussi une variation ludique. Car malgré l'atmosphère particulièrement délétère dans laquelle baigne Angel Heart, on prend grand plaisir à suivre cette intrigue originale et remarquablement ficelée.

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Le film réussit sur tous les tableaux. Visuellement, Angel Heart confirme le talent de formaliste d'Alan Parker. Sa mise en scène cadre souvent de près pour enserrer ses personnages et traduire le sentiment de claustrophobie que ressent Angel à mesure qu'il avance dans ses investigations.
Avec l'aide de Seresin, il façonne un univers plastique presque dichotomique, le premier acte new-yorkais du film étant filmé de manière très sombre et triste, tandis que la suite de l'intrigue, déplacé en Louisiane, fait l'objet d'une ambiance formelle fiévreuse, moite, infernale. Mais il y a une cohérence et une constance picturale dans cette façon qu'a Parker de filmer les décors de manière perturbante, comme si le danger était partout et que le Mal en suintait par tous les interstices. Le cinéaste construit une atmosphère de souffre assez hypnotique pour peu que l'on veuille bien suivre Rourke dans sa descente aux enfers (rarement l'expression aura été aussi pertinente que pour ce film), dans le même temps qu'il aligne les plans inoubliables. Entre autres, les hallucinations de Rourke avec le vieil ascenseur et ces plans récurrents très soignés, marqués par l'expressionnisme, qui renvoient vers un mystère insoluble. Ou la scène de baise avec Lisa Bonnet qui vire sans crier gare à l'horreur bien malsaine (encore plus lorsqu'on connaît le fin de l'histoire) mais très esthétique.

Alan Parker a en outre la chance de disposer de deux comédiens habités par leur rôle. Rourke, comme je le disais, accomplit ici une performance magistrale, pleine de fragilité, de nervosité, rongée par le cauchemar de l'enquête de son personnage. Sa scène de pétage de plomb après qu'il ait compris que lui et Favourite étaient une seule et même personne est à ce titre formidable d'intensité. Une aura vampirique rayonne autour de lui durant tout le film, c'est incroyable. Tout aussi vampirique est la présence de Robert De Niro dans les (seulement) quatre scènes où il apparaît. A des lieues du cabotinage hystérique de Pacino dans L'Associé du diable, De Niro (qui a encore le look de Mendoza dans Mission) compose un Lucifer racé et froid, toute en retenue, dégageant une force peu commune en une économie de gestes, de regards. Particulièrement représentative est la scène du restaurant où il joue entre ses doigts agiles, de manière inquiétante, avec l'œuf dont il enlève la coquille, au fil de ses réactions peu dynamiques face aux révélations et à la panique rampante d'Angel. L'économie de De Niro caractérise bien le côté vicieux de son personnage, qui joue avec le détective qu'il a engagé et qui tire un certain plaisir de voir Angel se compromettre de plus en plus.
Quant aux femmes, elles ne sont pas en reste. La toute jeune et rare Lisa Bonnet hérite d'un rôle difficile et impose sur chacune de ses apparitions une tension érotique qui participe de l'atmosphère sulfureuse du film. Apparaissant brièvement, l'énigmatique Charlotte Rampling se montre également à la hauteur de ses partenaires, mettant sa flegme et son attitude distinguée au service d'un personnage subtil de femme fatale, au propre comme au figuré.

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Reste la fameuse question, incontournable, du twist final. En revoyant Angel Heart l'autre soir, je me demandais si ce n'était pas lui, le film matriciel du thriller à twist identitaire qui a fleuri dans les années 1990 et 2000 jusqu'à overdose. Le Keyser Söze de Usual Uspects, le Tyler Durden de Fight Club, le Malcolm Crowe du Sixième Sens, l'Andrew Laeddis de Shutter Island (film dont la ressemblance structurelle avec le film de Parker m'a particulièrement frappé), tous ces personnages semblent rétrospectivement renvoyer, à différents niveaux, vers l'Arlésienne Johnny Favourite d'Angel Heart. J'ai tenté de chercher quels films antérieurs pouvaient être tout entier bâtis sur un coup de théâtre final qui inversait complètement toute la perspective de ce qu'on connaissait du personnage principal ; il y a bien Vertigo d'Hitchcock, mais le film dévoilait son secret bien avant la fin, signe que ce n'est pas le twist en lui-même qui intéressait Hitchcock, mais son corollaire, c'est-à-dire l'histoire d'amour impossible et nécrophile qui unit Scottie à "sa" Madeleine.

Reste que ce twist, à mon avis, n'est absolument pas entaché ou affaibli par la flopée de thrillers du même genre qui lui ont succédé. Angel Heart demeure selon moi une référence en la matière, grâce à son scénario des plus habiles et au choc, proprement, que procure la révélation finale. Car si Parker dissémine ses indices avec la précision d'un métronome (et pour cause, les hallucinations interviennent par exemple toujours au moment où, au son de la même chanson-ritournelle, Favourite reprend le dessus sur Angel et commet les meurtres, guidé par Satan), bien malin sera celui qui comprendra tout le fin mot de l'histoire avant la chute. On a évidemment très rapidement des doutes sur De Niro, mais tout est amené si intelligemment, si efficacement, que la mécanique huilée du film survit totalement aux révisions.

Film noir teinté de fantastique maléfique, Angel Heart est à mon sens l'un des meilleurs thrillers de son époque. Une réussite portée par la somme des talents réunis. Une réussite inventive et marquante qui semble avoir fait école si on en juge le nombre de films à twists identitaires qui lui ont succédé. Quel autre film peut se prévaloir de te mettre mal à l'aise avec un vieil ascenseur Otis en fer forgé ? :mrgreen: (générique final assez génial, d'ailleurs)

"Les poulets, c'est pas mon truc."


* Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'elle a été une influence pour le travail d'Howard Shore sur Le Festin Nu.
Dernière modification par Demi-Lune le 4 juin 13, 14:38, modifié 3 fois.
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par riqueuniee »

Des explications qui éclairent,d'une certaine manière ,le twist final,qui m'avait laissée quelque peu perplexe à la vision du film.Des twists finaux de ce genre-là,je n'en vois guère dans des films antérieurs.Sauf peut-être dans Le Cabinet du Docteur Caligari (Robert Wiene,1919),qui pourrait bien être la matrice de ce genre d'histoires.
Les autres twists auxquels je pense (dans des films anciens) relèvent juste du polar ou du thriller,comme dans L'invraisemblable vérité (Lang,1956).Un type de twist qui a beaucoup servi depuis également...
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Jeremy Fox
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Jeremy Fox »

Demi-Lune a écrit : Film noir teinté de fantastique maléfique, Angel Heart est à mon sens l'un des meilleurs thrillers de son époque. Une réussite portée par la somme des talents réunis. Une réussite qui semble avoir fait école si on en juge le nombre de films à twists identitaires qui lui ont succédé. Une réussite inventive et marquante. Quel autre film peut se prévaloir de te mettre mal à l'aise avec un vieil ascenseur Otis en fer forgé ? :mrgreen: (générique final assez génial, d'ailleurs)
Pareil ; un des très grands thrillers de ces dernières décennies et probablement mon film préféré d'Alan parker.
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Nomorereasons »

un film qui m'avait donné la pétoche à vingt ans et qui m'a plutôt ennuyé, euh... quelques années :mrgreen: plus tard: le scénario est de toute évidence merveilleux, Demi-Lune parle bien des enjeux du films, mais la caméra hystérique de Parker (ils ont dû dépenser des fortunes en travellings idiots) neutralise le tout, pour moi.
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Demi-Lune
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Demi-Lune »

yaplusdsaisons a écrit :la caméra hystérique de Parker (ils ont dû dépenser des fortunes en travellings idiots) neutralise le tout, pour moi.
Étonnant, je trouve la mise en scène de Parker au contraire assez posée sur ce film.
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Watkinssien
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Watkinssien »

Voici, pour ma part, le meilleur film d'Alan Parker, réalisateur inégal, capable du meilleur (comme ici) et du plus convenu possible.

La réussite incontestable du film provient d'éléments très simples : le mélange des genres.
Au départ, Angel Heart déploie tous les ornements du film noir : un détective privé engagé par un puissant pour retrouver une personne, une atmosphère poisseuse, la reconstitution des années 50 dans un cadre (La Nouvelle-Orléans) propice au genre. Mais au fur et à mesure de l'enquête s'immisce la présence d'un fantastique pur, dans lequel sexe, violence et quête identitaire se mêlent avec une osmose rare.

Ce que je trouve particulièrement remarquable, c'est la manière dont Parker use, sans sourcillement et avec beaucoup de sens, sur le symbolisme de son film, à tel point que beaucoup pensent qu'il en fait trop.
Mais c'est bel et bien cette recherche frénétique de symbolisme qui rend l'exercice de style captivant, car tout cela s'immisce dans une ambiance où les frontières entre les genres sont définitivement invisibles, rendant le film complet et abouti.

En mêlant les univers du film noir et du vaudou sataniste, Parker parvient à rendre entièrement singulière une oeuvre où chaque séquence avive des idées, où la métaphore de la descente aux enfers, comme point final d'une recherche identitaire où se mêlent religion, racisme, justice et inceste, sans que l'on y trouve une quelconque forme de précipitation, s'avère particulièrement efficace.

Une oeuvre fortement subversive, impeccablement servie par les excellents Mickey Rourke et Robert de Niro.
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Demi-Lune
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Demi-Lune »

Un des films auxquels j'ai aussi pensé l'autre soir en revoyant Angel Heart, c'est La Neuvième Porte de Polanski. Non en raison du twist final qui n'a rien à voir, mais à cause de certains traits communs, l'enquêteur un peu paumé qui évolue dans une intrigue diabolique, les morts de plus en plus improbables qui s'enchaînent, la scène de baise aussi casse-gueule et grandiloquente, l'accession finale du personnage principal à un "au-delà" avec lequel il a flirté tout le long du film, l'atmosphère vénéneuse et opaque. Ces traits communs, qui peuvent d'ailleurs être parfaitement involontaires, n'enlèvent absolument rien aux qualités du film de Polanski, cela dit.
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par kontarkh »

j'ai été voir les blu-ray disponibles pour ce film apparament l'us n'aurait pas de sous-titres français de meme que l'anglais...Vu une critique -test pour l'édition canal qui ne plaide pas en sa faveur on y trouverait un léger bruit...
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Nomorereasons »

Watkinssien a écrit :En mêlant les univers du film noir et du vaudou sataniste, Parker parvient à rendre entièrement singulière une oeuvre où chaque séquence avive des idées, où la métaphore de la descente aux enfers, comme point final d'une recherche identitaire où se mêlent religion, racisme, justice et inceste, sans que l'on y trouve une quelconque forme de précipitation, s'avère particulièrement efficace.
"Racisme"? Sur quoi tu t'appuies pour dire ça, excepté la présence vague de quelques personnages secondaires rednecks?
Ou alors c'est que le simple fait de mettre des blancs et des noirs ensemble dans un film lui donne déjà la vertu "d'aborder le racisme"? Ca voudrait dire qu'un film où le héros embrasse l'héroïne à la fin aborderait de front l'hétérosexualité? Ca va pas être simple de faire des films, à ce train-là :mrgreen:

Le racisme, il est abordé dans Mississipi Burning, mais dans Angel Heart c'est plus un regard fasciné sur le vaudou et la "musique du diable" en général; je ne vois nulle part de réflexion sociétale ou métaphysique sur le racisme; en tout cas si j'en avais vu une, ce film ne m'aurait jamais fait acheter de disques de Robert Johnson ou de Dr John!
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par riqueuniee »

yaplusdsaisons a écrit :
Watkinssien a écrit :En mêlant les univers du film noir et du vaudou sataniste, Parker parvient à rendre entièrement singulière une oeuvre où chaque séquence avive des idées, où la métaphore de la descente aux enfers, comme point final d'une recherche identitaire où se mêlent religion, racisme, justice et inceste, sans que l'on y trouve une quelconque forme de précipitation, s'avère particulièrement efficace.
"Racisme"? Sur quoi tu t'appuies pour dire ça, excepté la présence vague de quelques personnages secondaires rednecks?
Ou alors c'est que le simple fait de mettre des blancs et des noirs ensemble dans un film lui donne déjà la vertu "d'aborder le racisme"? Ca voudrait dire qu'un film où le héros embrasse l'héroïne à la fin aborderait de front l'hétérosexualité? Ca va pas être simple de faire des films, à ce train-là :mrgreen:

Le racisme, il est abordé dans Mississipi Burning, mais dans Angel Heart c'est plus un regard fasciné sur le vaudou et la "musique du diable" en général; je ne vois nulle part de réflexion sociétale ou métaphysique sur le racisme; en tout cas si j'en avais vu une, ce film ne m'aurait jamais fait acheter de disques de Robert Johnson ou de Dr John!
En effet.Ce film (par ailleurs intéressant) n'aborde pas du tout la question du racisme.Comme tu dis ,il ne suffit pas de mettre face à face des Blancs et des Noirs (défavorisés;si possible) face à face en Louisiane pour aborder la question.Colère en Louisiane (Schlöndorff,1987) et même Dans la brume électrique de Tavernier (deux films tournés par des Européens de passage aux USA...) le font bien mieux.En plus,dans le Tavernier,on a droit à des chansons de Buddy Guy,qui joue le rôle du musicien noir étant le dernier à avoir aperçu la victime en vie.
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Watkinssien »

yaplusdsaisons a écrit :
Watkinssien a écrit :En mêlant les univers du film noir et du vaudou sataniste, Parker parvient à rendre entièrement singulière une oeuvre où chaque séquence avive des idées, où la métaphore de la descente aux enfers, comme point final d'une recherche identitaire où se mêlent religion, racisme, justice et inceste, sans que l'on y trouve une quelconque forme de précipitation, s'avère particulièrement efficace.
"Racisme"? Sur quoi tu t'appuies pour dire ça, excepté la présence vague de quelques personnages secondaires rednecks?
Ou alors c'est que le simple fait de mettre des blancs et des noirs ensemble dans un film lui donne déjà la vertu "d'aborder le racisme"? Ca voudrait dire qu'un film où le héros embrasse l'héroïne à la fin aborderait de front l'hétérosexualité? Ca va pas être simple de faire des films, à ce train-là :mrgreen:

Le racisme, il est abordé dans Mississipi Burning, mais dans Angel Heart c'est plus un regard fasciné sur le vaudou et la "musique du diable" en général; je ne vois nulle part de réflexion sociétale ou métaphysique sur le racisme; en tout cas si j'en avais vu une, ce film ne m'aurait jamais fait acheter de disques de Robert Johnson ou de Dr John!
Non mais c'est toi qui t'emportes dans des pérégrinations là ! :mrgreen:

Et en plus, tu as répondu vaguement à la question ! Disons que l'état de la Louisiane, où se déroule l'histoire, a toujours particulièrement subi de front un racisme ambiant. Dans le film, il n'est pas démontré comme une fin en soi, mais semble faire partie du paysage... Il y est présent sans être notoirement cité, si tu veux, mon grand sensible... :mrgreen:
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par riqueuniee »

C'est vraiment si tu veux...Il ne suffit pas de situer l'action dans un Etat où règne effectivement un racisme ambiant,et d'y mettre des noirs pour en faire un sujet sur le racisme.
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Watkinssien »

riqueuniee a écrit :C'est vraiment si tu veux...Il ne suffit pas de situer l'action dans un Etat où règne effectivement un racisme ambiant,et d'y mettre des noirs pour en faire un sujet sur le racisme.
Mais bon sang de bon soir, je n'ai jamais écrit que le film faisait sujet sur le racisme... :evil: (smiley démoniaque pour la circonstance) !
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Nomorereasons »

Watkinssien a écrit :
riqueuniee a écrit :C'est vraiment si tu veux...Il ne suffit pas de situer l'action dans un Etat où règne effectivement un racisme ambiant,et d'y mettre des noirs pour en faire un sujet sur le racisme.
Mais bon sang de bon soir, je n'ai jamais écrit que le film faisait sujet sur le racisme... :evil: (smiley démoniaque pour la circonstance) !
Tu as parlé de racisme, oui ou non? Enfin je t'absous petit scarabée, tu n'es tombé au fond que dans un travers (de porc) très ordinaire depuis Sadoul qui est de distribuer des bons points en fonction de l'engagement du cinéaste en faveur du progrès social. Je ne suis pas contre, mais il y a des fois où ça marche pas :P
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Re: Angel Heart (Alan Parker - 1987)

Message par Watkinssien »

yaplusdsaisons a écrit :
Watkinssien a écrit : Mais bon sang de bon soir, je n'ai jamais écrit que le film faisait sujet sur le racisme... :evil: (smiley démoniaque pour la circonstance) !
Tu as parlé de racisme, oui ou non? Enfin je t'absous petit scarabée, tu n'es tombé au fond que dans un travers (de porc) très ordinaire depuis Sadoul qui est de distribuer des bons points en fonction de l'engagement du cinéaste en faveur du progrès social. Je ne suis pas contre, mais il y a des fois où ça marche pas :P
Je parle surtout de quête identitaire d'un personnage où se mêlent plein de choses, dont, allez on va le rendre hypothétique, peut-être le racisme ambiant... :)
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