Notez les films du mois: octobre 2006

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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Eusebio Cafarelli
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Message par Eusebio Cafarelli »

julien a écrit :
Alligator a écrit :Mortelle randonnée - Claude Miller - 1983 - 7,5/10

Je regrette également une bande musicale totalement en décalage, parfois grotesque. Une musique de film comique. On s'attend quasiment à des tagada tsouin tsouins. J'exagère un chouïa. Bref, l'accompagnement musical n'a pas fait son boulot et a dérangé l'imprégnation à laquelle je me laissais aller avec délice. Véritable écharde.
Sur ce point là, je serais en désaccord. La musique de Carla Bley est excellente. Elle fait, elle agit plus comme une sorte de leitmotiv et me fait un peu penser à celle de Philippe Sarde dans COUP DE TORCHON. Il y a une certaine ironie dans le théme mais je le trouve parfaitement adapté; moi ça ne m'a pas dérangé en tout cas.
+1
Et puis une partie de la musique est d'un certain Schubert (comique bien connu :wink: ) : le sublissime Lied "Le pâtre sur le rocher".
julien
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Message par julien »

C'est tout à fait vrai ! Miller a toujours eu bon goût en matière de musique classique. Son utilisation de la sonate de Mozart dans DITES LUI QUE JE L'AIME ou encore du 3e concerto pour piano de Beethoven dans L'EFFRONTEE était également judicieuse.
Alligator
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Message par Alligator »

:D Ce n'est évidemment pas les morceaux de musique classique que je trouvais inadaptés. Mais plutôt les arrangements jazzy (je ne sais pas si le terme est approprié, une musique polar étrange en tout cas) notamment quand l'oeil découvre le premier meurtre et s'en va en courant vers la maison, lieu du crime quand la belle canote sagement.
julien
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Message par julien »

Oui c'est la musique de Carla Bley. J'adore ce thème pour ma part. On dirait vraiment du Philippe Sarde. D'ailleurs j'ai longtemps cru que le morceau était de lui. C'est drôle moi ça ne m'a pas du tout rebuter :D
Alligator
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Message par Alligator »

Le film est bourré de ces petits détails qui détonnent. Si ces écarts m'ont séduit sur l'image, le jeu des comédiens ou les répliques, la musique n'a pas passé ce cap. Faut croire que je suis plus réac (tif ou tionnaire au choix) dès qu'on touche à la musique. C'est con, je suppose.
julien
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Message par julien »

Je viens de voir la séquence dont tu parles. Oui je vois ce que tu veux dire. Le thème jazzy est un peu "léger" par rapport à la tension de la scène. Ce n'est effectivement pas du Herrmann ! Mais ça donne un contrepoint intéressant et puis il y a aussi un certain humour dans le film. Rendu également par le jeu un peu décalé de Serrault. Il y a une certaine auto-dérision dans son jeu qui frise par moment le comique. Je pense donc que la musique fonctionne bien dans ce sens là.
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cinephage
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Message par cinephage »

tewoz a écrit :
cinephage a écrit :La maison aux 1 000 corps, de Rob Zombie
Trash, certes, mais absolument entousiasmant pour l'amateur de films de genre que je suis. :D :D
Tu me donnes envie en tout cas! :D
Si tu n'es pas réfractaire au genre (l'horreur/gore dans la droite lignée de massacre à la tronçonneuse/dernière maison sur la gauche et autres), je te conseille d'essayer.

Pour moi, Rob Zombie est un des grands "nouveaux talents" d'un genre qui peine à se renouveler (difficile, le principe étant un méchant massacre des innocents, d'innover).
Son talent principal est avant tout son sens du rythme très marqué. Sa mise en scène est pour ainsi dire construite comme une partition, des inserts visuels, plans courts ou mini-footage télévisuel, viennent ponctuer le film, accélérer ou ralentir l'action, en tout cas enrichir la vision du film d'un rythme très prenant.
Du coup, c'est un peu distancié (on n'a pas peur comme on peut l'avoir dans un film plus stressant comme The descent, par exemple, qu'on pourrait "vivre de l'intérieur", en se mettant à la place des protagonistes), mais aussi plus esthétisé. Ca a de la gueule, en somme : le production design est d'enfer.
En même temps, ça déborde de mauvais gout assumé (presque comme un équivalent cinématographique du metal trashy que pouvait jouer Rob Zombie en musique (encore que je ne sois pas un expert, loin s'en faut), tout en restant très ludique.
Et par moments, ça décolle complètement et certaines séquences sont assez intenses.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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odelay
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Message par odelay »

Alligator a écrit :Mortelle randonnée - Claude Miller - 1983 - 7,5/10

Image

Un film qui m'a décontenancé à plusieurs reprises. Ce n'est pas désagréable d'être bousculé de temps en temps. On peut appeller ça de la surprise aussi.

Agréable d'autant qu'on se laisse facilement absorbé par ce récit d'allure ordinaire, mais plein de chausse-trappes. Ici ou là, un mot, un acte, un regard auquel on ne s'attend pas. Le spectateur est immergé dans un récit marécageux. Comme embourbé plutôt. On s'y déplace avec difficulté, le récit prenant des virages en aiguille sans arrêt. Ca pique. Au final, qu'avons nous vu? Un trajet réel? Un rêve? N'avons-nous pas voyager dans les méandres de la folie du personnage de Serrault? Tout cela n'est-il pas une mascarade? Certains moments le laissent à penser : le barrage forcé, l'espèce de télépathie entre "l'oeil" et Catherine. Plus probablement, est-ce à une lente dérive fantasmatique, à un grand délire pathétique de "l'oeil" que Miller et la famille Audiard nous invitent avec grâce, subtilité et élégance.

Le scénario est aux petits oignons. Le jeu des comédiens est magnifique. Serrault va même certainement au-delà (une de ses meilleures performances, nul doute).

Certains plans sont magnifiques, étonnent tant la réalisation de Miller semble parfois bien fade. J'aime beaucoup le cadre de présentation de l'hotel du globe par ex.
Les intérieurs rappellent certains plans toc, mais non sans charme 80's, de Garde à vue.

Je regrette assez amèrement de l'avoir vu sur Cinépolar qui nous a livré là une copie souvent crasseuse, baveuse.

Outre le jeu des comédiens, c'est donc le flou dans lequel les personnages baignent continuellement qui m'a particulièrement plu.

Je regrette également une bande musicale totalement en décalage, parfois grotesque. Une musique de film comique. On s'attend quasiment à des tagada tsouin tsouins. J'exagère un chouïa. Bref, l'accompagnement musical n'a pas fait son boulot et a dérangé l'imprégnation à laquelle je me laissais aller avec délice. Véritable écharde.
C'est quelle version que tu as vu? Celle de 2h (montage de la sortie)? ou celle de 90 min qui a été remaniée par Miller à la fin des années 90?
Pour ma part j'avais vu celle de 83 il y a très longtemps, maintenant je ne tombe que sur celle de 90'.
julien
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Message par julien »

Moi j'ai la version de 2h. Tiens c'est quoi cette histoire de remaniement ? Bizarre, je ne savais pas du tout que Miller avait refait un nouveau Montage.

:?:
Alligator
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Message par Alligator »

odelay a écrit :C'est quelle version que tu as vu? Celle de 2h (montage de la sortie)? ou celle de 90 min qui a été remaniée par Miller à la fin des années 90?
Pour ma part j'avais vu celle de 83 il y a très longtemps, maintenant je ne tombe que sur celle de 90'.
Heu... je crois bien que ce n'était que la version 90 min. Maintenant que tu avances qu'il en existe une de 2h, je m'en lèche les babines.
julien
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Message par julien »

Je n'en reviens pas qu'il y ait eu 30 mn de coupes sur ce film :shock:
frédéric
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Message par frédéric »

odelay a écrit :Les Producteurs (2005) :

Je n'ai pas encore vu l'original (j'ai honte je l'ai en VHS depuis des années, je n'avais pas accroché à la première demi-heure, mais là il faut que je m'y remette), donc je ne peux comparer et je vais faire comme si c'était un film qui ne dépendait pas d'un autre, ce qui après tout est quand même l'optique dans laquelle la majorité des spectateurs doit voir le film.

Donc si on ne prend donc pas en compte l'original de Mel Brooks, faudra qu'on m'explique pourquoi ce film a été si mal accueilli à sa sortie.
C'est la première fois depuis des années que je vois un véritable hommage aux comédies musicales d'Arthur Freed dans la réalisation : non seulement les chansons sont réussies en plus d'être hilarantes, mais leurs mises en scène n'est jamais surdécoupée comme c'est toujours le cas aujourd'hui (surtout pour nous faire croire que les acteurs célèbres savent aussi danser). La réalisatrice privilégie les longs plans larges et c'est aux acteurs/danseurs, à la chorégraphie et à la mise en scène dans le cadre de donner le rythme, pas au montage. Comme au "bon vieux temps" en fait. Ce n'est donc peut être pas nouveau, mais c'est finalement très surprenant car cela faisait très longtemps qu'on n'avait pas vu cela. Et c'est vraiment source de plaisir car Lane et Broderick savent danser (et ils chantent pas mal). Quant à Uma Thurman, elle bouge aussi très bien, comme le prouve son beau duo avec Broderick.
La farce n'est certes pas très légère mais elle est franchement drôle : on peut citer le ballet des vieilles avec leur déambulateurs, le casting d'Hitler, la danse bavaroise de Will Farrell avec Broderick et Lane, la scène extrémement clichée complètement assumée mais finalement très drôle chez le metteur en scène gay la lecture de la carte postale de Rio, sans oublier bien le légendaire "Springtime for Hitler and Germany".

On a dit que les acteurs en faisaient trop devant la caméra, que ce qui marchait sur scène ne fonctionnait pas forcément à l'écran. Si ça surprend un peu au début, on se rend vite compte qu'il s'agissait de la seule option possible pour que la farce soit vraiment drôle; celle-ci n'acceptant pas de demi-mesure elle ne peut marcher que si tout le monde y va à fond. Un peu comme dans Victor, Victoria auquel le film m'a fait penser dans l'esprit et dans certains partis-pris de mise en scène.

Je vais vite voir l'orginal qu'on dit plus drôle. Sans doute, mais franchement, cette version rend un bel hommage à un cinéma qu'on ne fait plus.

7,5/10

+1, malgré cependant quelques lourdeurs, mais c'est plutôt réussi et c'est dommage que le film soit passé complètement inaperçu en France.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

American Splendor
Le film est vraiment excellent. On est vraiment dans la lignée des 2 films de Zwigoff (Crumb et Ghost World) avec cette même Amérique qu'on ne voit nulle part ailleurs. Le mélange entre la vie de Harvey Pekar, celle dans ses comics et celle qu'on voit dans le film est assez troublant.
Giamatti est vraiment l'un des acteurs les plus intéressants du moment, Hope Davis est surprenante dans un rôle à des années lumières de ses rôles précédents.
Un sans faute et, en plus, j'ai eu la bonne surprise de trouver des sous-titres français sur le Z1 alors que ce n'étaitt pas indiqué sur la jaquette.
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k-chan
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Message par k-chan »

*Green Snake de Tsui Hark - 1993

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Découvrant Tsui Hark depuis quelques mois seulement, et m'ayant pris de belles claques avec des films comme L'enfer des armes, Il était une fois en chine 1 et 2, Shanghai Blues ou The Lovers (ces 2 derniers ont été mes films de mois précédents), j'attendais beaucoup de celui-ci qui en plus a pour actrice principale la merveilleuse Maggie Cheung, que j'aime tellement.
Reprennant la légende du Serpent Blanc, l'histoire est celle de 2 serpents transformés en femmes, qui désirent vivre parmi les humains et y trouver l'amour, tandis qu'un moine bouddhiste s'acharne à vouloir les contrecarrer.
Première chose qui nous frappe : l'esthétique du film, proche de ce que le cinéaste nous offrira 1 ans plus tard avec The lovers, est absolument incroyable. C'est sublime, tout simplement.
Mais encore plus magnifiques sont les 2 principales et talentueuses interprètes, à savoir la douce Joey Wong (serpent blanc), et la malicieuse Maggie Cheung (serpent vert) qui rivalisent ici de beauté, de classe et de sensualité (jamais je n'ai vu cette dernière aussi belle). Comment ne pas être amoureux de ces 2 somptueuses et fascinantes créatures ? Bref, elles tuent, à tel point que s'en est même émouvant (larmes aux yeux et sourire bête devant la scène du bain :mrgreen: ).
Face à elles, Chiu Man-Cheuk dans le rôle du moine est impeccable.
Outre sa beauté visuelle à tomber et ses 2 affolantes actrices, Green Snake est une touchante et magnifique histoire fantastique, sur l'amour, la religion, la peur et l'acceptation de ce qui nous est étrangé... Un spectacle magique et envoûtant, à la fois drôle et tragique, auquel il semble difficile de résister, même si le film ne plaira pas à tous ceux qui le découvriront. Une véritable féérie ponctuée de superbes thèmes musicaux, dont un numéro clairement influencé par Bollywood, qui semblerait l'espace d'un moment faire basculer le film vers le Musical (thème repris dans le trailer réalisé par HK video).
Au final, Green Snake est une merveille. Et même si certains effets spéciaux sont aussi déconcertants qu'embarrassants (je parle de ce serpent géant en plastique ou de cette cigogne en carton devant lesquels on serait tenté de se cacher les yeux), ils ne parviennent pas à gâcher notre plaisir.
Que l'on aime ou non, Green Snake n'est en tout cas pas le genre d'expérience qui laisse indifférent. J'adore !

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Tsui Hark s'installe tranquillement parmis mes cinéastes préférés, et Maggie Cheung est plus que jamais un de mes grands amours de cinéphile (le plus grand ? :oops: ).
tewoz
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Message par tewoz »

k-chan a écrit : Maggie Cheung est plus que jamais un de mes grands amours de cinéphile (le plus grand ? :oops: ).
Il faut avouer que dans ce film... :oops: :oops:
(et cette danse très Bollywood dont tu parles. :oops: bis)
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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