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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

poet77 a écrit :Image

Dans ce manuscrit inachevé, miraculeusement retrouvé en 2013 alors qu'on le croyait perdu, le grand écrivain hongrois se livre à une analyse des dix années qui ont bouleversé sa vie propre, ainsi que la société de son pays. Entre 1938 et 1948, tout a été chamboulé à jamais et le mode de vie qui était celui de l'écrivain a été anéanti. Un testament politique bouleversant.
De Sandor Marai, j'ai lu il y a plusieurs années Libération, ce texte éblouissant et marquant qu'il avait demandé de ne publier qu'après sa mort. Et récemment j'ai lu Les Braises qui en comparaison fut une relative déception.
Du coup, vu le sujet, plus proche de Libération que des Braises, ce livre m'intrigue.
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Message par Ikebukuro »

Les braises est pour moi le chef d’œuvre de Sandor Marai, que ce soit de par mes lectures ou des dires de mes amis donc ton avis m'a surpris.

En tout cas cet auteur peu connu en France perce depuis 5, 6 ans auprès du grand public grâce à la politique active de son éditeur.

Sinon je viens de lire ça, une pièce de théâtre très prenante se déroulant lors de la Révolution.
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Message par Max Schreck »

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Décidément, quel auteur complexe et passionnant ce Graham Greene. On est un peu dans la lignée de la Fin d'une liaison, l'interrogation sur la foi étant à nouveau ici au cœur du récit. C'est l'histoire d'un homme comblé par la vie, qui tente d'échapper à son destin en allant se faire oublier dans une léproserie au fin fond du Congo. L'arrivée de ce personnage va servir de révélateur pour la petite humanité qui vit là-bas, accrochée à ses espoirs, ses illusions, ou au contraire en lutte permanente avec le présent. Les codes pesants de la société ne tarderont pas à ressurgir, confrontant à nouveau le protagoniste au rôle qu'on a décidé pour lui et qu'il pensait pouvoir refuser de jouer. Un texte superbement écrit, profondément triste et beau. L'atmosphère de l'Afrique et de la léproserie est formidablement restituée, on devine que Greene parle d'expérience. Et ça pourrait parfaitement bien se préter à une adaptation ciné.
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Message par Strum »

-Kaonashi Yupa- a écrit :De Sandor Marai, j'ai lu il y a plusieurs années Libération, ce texte éblouissant et marquant qu'il avait demandé de ne publier qu'après sa mort. Et récemment j'ai lu Les Braises qui en comparaison fut une relative déception.
Du coup, vu le sujet, plus proche de Libération que des Braises, ce livre m'intrigue.
Effectivement, Les Braises, malgré sa réputation, n'est pas son meilleur je trouve. J'avais beaucoup aimé L'héritage d'Esther pour ma part.
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hellrick
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Message par hellrick »

DRAGON de Thomas Day

Ayant déjà plus d’une dizaine de romans et pratiquement autant de recueils de nouvelles à son actif, l’excellent Thomas Day inaugure la collection « Une heure lumière » chez Le Belial consacrée à des romans courts (ou novellas comme disent les anglophones) destinés à être lus d’une traite, peut-être pas en une heure mais en une petite soirée. DRAGON compte donc 150 pages bien tassées et évite de se disperser pour proposer un thriller horrifique bien mené.
Nous sommes dans une anticipation proche, à Bangkok. Une dizaine d’années dans l’avenir. Le système politique a changé et, suite à des bouleversements climatiques, la ville est en partie inondée ce qui oblige de s’y déplacer grâce à des jetski. C’est là que surgit un tueur en série surnommé le Dragon. Son but est de débarrasser la Thaïlande des pédophiles, lesquels sont toujours aussi nombreux et protégés par des autorités fermant les yeux devant ce lucratif tourisme sexuel. Dragon en massacre donc quelques-uns dans un bordel spécialisé dans la prostitution enfantine, attirant l’attention de Susan, une militante d’une ONG anti-pédophilie. Les forces de l’ordre, de leur côté, confient l’enquête à Tann Ruedpokanon (surnommé Red Pokemon), un inspecteur gay venant de rompre avec Pearl, son / sa petit(e) ami(e) Ladyboy désireux d’être opéré(e). Pour ses supérieurs la mission est simple et claire : trouver Dragon et le supprimer, sans faire de vagues et sans procès. Bangkok style.
Comme toujours (on pense en particulier à son éprouvant recueil WOMEN IN CHAINS), Day ne lésine pas sur le sordide pour secouer le lecteur, pointant du doigt aussi bien la corruption généralisée permettant à la prostitution enfantine de se développer que les particularités culturelles de l’Asie du Sud-Est qui, pendant des siècles, a admis et même encouragé la pédophilie. Le style de Day reste pour sa part percutant, fait de courts chapitres écrits de manière brut, voire brutale comme en témoigne la scène très gore au cours de laquelle Dragon émascule un policier pédophile.
Si le lecteur se range volontiers dans le camp du tueur en série justicier (dont on nous dévoile la jeunesse traumatisante), Day prend une certaine distance avec les actes commis : la responsable d’ONG suggère tout d’abord de lui donner une médaille puis lui déclare « vous n’êtes pas la solution ».
Contrairement à la plupart des romans de Day, les éléments science-fictionnels et d’anticipation sont, eux, relégués à l’arrière-plan (selon l’auteur ce qui se passe en Thaïlande n’intéresse pas le monde, plus soucieux des événements qui se déroulent en Europe mais dont on ne saura rien) tandis que le fantastique se veut discret avec cette métaphore (?) du dragon vengeur qui possède les hommes pour accomplir sa mission. On eut aimé que Day s’attarde davantage sur la relation unissant l’enquêteur à son ladyboy (un sujet rarement abordé en littérature) mais on apprécie la concision dont il fait preuve pour délivrer un court roman qu’il m’a d’ailleurs dédicacé en ses mots : « ça va aller vite, ça va cogner fort et nul n’en sortira indemne ». Un parfait résumé de ce DRAGON pas spécialement plaisant (vu le sujet on s’y attendait) mais qui se lit sans répit jusqu’à sa conclusion légèrement attendue mais implacable. Et si beaucoup de romans délaient inutilement l’action, on se dit que, dans le cas de Day, une cinquantaine de pages supplémentaires n’auraient pas été de refus pour développer davantage la psychologie du personnage principal ou l’arrière-plan politique (fiction) de cette Thaïlande inondée et pluvieuse. Malgré ses légères réserves DRAGON constitue encore une belle réussite de la part d’un des meilleurs auteurs francophones actuels des littératures de l’imaginaire.
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Message par hellrick »

CHERRY O CHEZ MAO de Glen Chase

La saga de CHERRY O, alias « Cherry Delight, Sexecutioner » (tout un programme) fut un classique des halls de gare durant les années ’70 au même titre que le similaire O.S.S.E.X. (autrement dit « The Lady from L.u.s.t ».) Ces deux séries étaient écrites respectivement par Glen Chase et Rod Gray. En réalité, un seul homme se dissimulait derrière ses deux pseudonymes : Gardner Fox, personnalité incontournable du comic-book américain.
Gardner Fox participa, en effet, à la conception de quelques-uns des plus célèbres super-héros de l’éditeur DC Comics, notamment Hawkman, The Flash, Doctor Fate, Batgirl ou encore Sandman, sans oublier la création de la Justice League. On lui doit aussi l’écriture, en 1961, de ce qui reste une des plus célèbres aventures du Flash avec l’excellent « Flash of two worlds » qui introduisait le concept du multivers devenu central au cours des décennies suivantes pour le monde DC. Fox écrivit aussi de nombreuses nouvelles pour les pulps, fut publié par Weird Tales et créa un musculeux émule de Conan en la personne du barbare Kothar.

Est-il donc étonnant de le retrouver à la tête de deux sagas de sexpionnage, autrement dit d’un mélange très roman de gare entre l’espionnage à la James Bond, l’érotisme exotique façon porno chic et une légère science-fiction ponctuée d’une violence décomplexée ?

Dans cette nouvelle aventure, Cherry O, agent du SPASM (le Service Spécial anti maffia et anti stupéfiant, rien que ça !) doit retrouver les trois meurtriers d’un agent secret. Si les deux premiers sont facilement éliminés, le dernier se trouve en Chine communiste (horreur !) où il s’associe avec la secte Tongs pour tenter de mettre la main sur le fabuleux trésor du Khan (celui-là même que le Dirk Pitt de Cussler finira par trouver bien des années plus tard). Sur place, Cherry O retrouve un autre espion du SPASM, Derek Guyfford, afin de boucler sa mission et de déboucler sa ceinture.

Classique, CHERRY O CHEZ MAO déroule une histoire de traque déjà lue et relue dans le domaine de l’espionnage. Le récit est donc sans surprise mais relativement plaisant. Disons que l’on ne voit pas le temps passer et c’est le principal but de ce genre de bouquins bien tassés (moins de 200 pages) à lire le temps d’un trajet de train ou d’une soirée puisqu’aujourd’hui « la littérature de gare n’existe plus : les plus longs voyages durent trois heures et les voyageurs regardent un film sur leur tablette plutôt que d’ouvrir un bouquin ».

Au fil des pages, la Rousse explosive et nymphomane détaille ses turpitudes sexuelles, lesquelles occupent un bon tiers du roman avec toutes les figures imposées : duo, scène saphique, orgie, etc. L’auteur y ajoute un certain humour pince sans rire, une pointe bienvenue d’anticommunisme, un soupçon d’exotisme façon guide touristique et une large rasade de tortures. Tout cela est donc plaisant, sans prise de tête et finalement assez amusant. De là à lire toute la série qui compte trente-sept titres (dont certains ne furent d’ailleurs pas écrits par Fox mais par les « traducteurs » de l’édition française) il y a un pas…
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Message par hellrick »

SHERLOCK HOLMES ET LE MYSTERE DU HAUT KOENIGSBOURG

Les pastiches littéraires de Sherlock Holmes sont aujourd’hui innombrables à tel point que le « canon » légué par Conan Doyle parait bien mince face à ces dizaines (centaines ?) d’imitations plus ou moins inspirées.
Cette nouvelle enquête se situe en 1909 alors que l’Alsace-Lorraine est retourné dans le giron allemand et que Guillaume II s’est mis en tête de restaurer le château du Haut-Koenigsbourg alors en ruines. Détective à la retraite, Sherlock Holmes, sollicité par son frère Mycroft, mène l’enquête, sous couvert d’écrire un guide des forteresses médiévales, en compagnie de l’indispensable Watson. Un trésor inestimable serait, en effet, enfoui au cœur du château. Mais il pourrait s’agir d’une bien plus redoutable arme qui pourrait s’avérer décisive dans la Grande Guerre annoncée…

Ecrit pour célébrer le cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Doyle, ce roman fut un joli succès de librairie qui eut même droit à son adaptation en bande dessinée. Mérité car l’auteur, le journaliste alsacien Jacques Fortier, connait bien la région décrite et le roman se veut, en quelque sorte, un guide de voyage destiné à faire découvrir au lecteur les richesses de l’Alsace, tant architecturales que culturelles, historiques et culinaires. Le tout débute ainsi en 1190, à la mort de l’empereur Barberousse, avant de voyager à travers les siècles jusque 1909, année où se déroule l’affaire que Watson relatera bien des années plus tard, ce qui permet de visiter non seulement le Haut-Koenigsbourg mais également Strasbourg, sans oublier un détour par Pierrefonds.

Nous sommes en présence d’un pastiche enlevé, court (192 pages) et donc rythmé en dépit de quelques descriptions informatives qui ralentissent la lecture en particulier durant les premiers chapitres parfois très (trop ?) proches de celles du « guide du routard ». L’enquête en elle-même manque peut-être un peu de tonus mais se suit sans déplaisir et Holmes préfigure parfois Indiana Jones puisqu’il finit par découvrir un artefact religieux légendaire convoité par l’Allemagne à des fins de propagande (non il ne s’agit pas du Graal). Les puristes de Conan Doyle risquent par conséquent de tiquer mais le personnage a depuis longtemps perdu sa stature réaliste pour devenir une sorte d’archétype, voire de super-héros, aussi ingénieux que courageux, inégalé dans la déduction et infaillible dans la résolution de mystères souvent aux frontières du réel.

Roman d’aventures policières teinté de références historiques et ésotériques (nous étions alors – en 2009 - en pleine vogue de ce genre de thrillers mystiques ayant assuré le succès de Dan Brown), SHERLOCK HOLMES ET LE MYSTERE DU HAUT KOENIGSBOURG avance jusqu’à sa conclusion sans ennuyer le lecteur, l’auteur agrémentant son récit de touches humoristiques bienvenues et des inévitables références littéraires aux énigmes les plus célèbres résolues par Holmes. Dans la masse des pastiches holmésiens, cette énigme rhénane se révèle au final plutôt convaincante.
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Max Schreck
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Message par Max Schreck »

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Le problème, c'est que j'ai eu l'impression d'avoir pratiquement affaire à un quasi-remake de Je te retrouverai, roman encore frais dans ma mémoire puisque c'est le dernier que j'ai lu et qui ne m'avait déjà pas pleinement convaincu. L'enfance et l'éducation sexuelle d'un protagoniste privé de père, sur fond de campus, de représentations théâtrales et de matchs de lutte est en effet ici à nouveau au rendez-vous. Alors je suis le premier à apprécier qu'un auteur persiste à explorer des thématiques qu'il a su traiter avec talent, sauf qu'ici ça m'a cruellement semblé manquer d'inspiration, et de ce sentiment de nécessessité qui pour moi doit présider à la rédaction d'un roman. Le narrateur est un peu trop spectateur de sa propre vie, et le pittoresque des personnages qui l'entoure un peu forcé (même s'il y a de beaux portraits). Je me suis même permis de trouver un peu confuse la construction, pleine de digressions voire de répétitions, comme si l'auteur ne s'était pas relu ou était persuadé qu'on avait oublié des détails. Irving a toujours su faire surgir la part de grotesque qui colore nos destins, mais peut-être que je commence à trouver ça fabriqué. Et j'en suis d'autant plus attristé que c'est une vision de l'existence qui me plaît et me parle.

Le dernier tiers du bouquin, qui fait une sorte de tableau des années SIDA, est sans doute le plus réussi et on finit par comprendre que c'est surtout ça qu'Irving voulait raconter, mais ça mènera finalement à des enchaînements d'épilogues où là encore le narrateur se laisse porter alors qu'on aurait du être submergé par l'émotion.
C'est certainement pas un mauvais roman. Mais en tant qu'amateur de l'univers romanesque d'Irving, une vraie (et supplémentaire) déception. Je crois que je vais arrêter là avec les titres récents, et revenir vers les plus anciens qu'il me reste encore à découvrir (L'épopée du buveur d'eau, Un mariage poids moyen, Un enfant de la balle, et Une prière pour Owen).
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Message par Johnny Doe »

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Très client du style de Zola, j'ai par contre eu plus de mal à m'attacher et à être touché par les personnages. Une distance subsiste, il y a quelque chose de l'étude dans ce bouquin, qui rends le sang, les larmes et la fièvre avec application, mais sans vrai implication. À quelques passage prêt donc (les scènes d'émeutes et surtout tout le passage où Etienne et Catherine sont prisonniers), le livre a eu du mal à m'agripper complétement donc. Et ça m'a fait un peu le même effet que Crimes et Châtiments : après une première partie géniale, j'ai eu ce sentiment que ça patinait, dans les deux cas je comprends pourquoi ce flottement existe, pourquoi l'intrigue se fait languissante, pourquoi on y trouve des répétitions, sauf qu'à lire ça me touche très peu.

Je reste sur une très bonne impression quand même, surtout que je pensais que ça me tomberait des mains, alors que c'est assez passionnant et que ça se lit très facilement.

Sinon j'ai commencé Les Trois Mousquetaires de Dumas. C'est génial. Mais vraiment. Je sais que c'est pas très original de venir se palucher sur un tel monument avec 170 ans de retard, mais j'ai rarement lu quelque chose d'aussi jubilatoire et enlevé, doté d'un souffle romanesque complétement dingue. Je suis impatient de m'y remettre. :D
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Message par Bogus »

Johnny Doe a écrit : Sinon j'ai commencé Les Trois Mousquetaires de Dumas. C'est génial. Mais vraiment. Je sais que c'est pas très original de venir se palucher sur un tel monument avec 170 ans de retard, mais j'ai rarement lu quelque chose d'aussi jubilatoire et enlevé, doté d'un souffle romanesque complétement dingue. Je suis impatient de m'y remettre. :D
Pas mieux. Ton enthousiasme fait plaisir à voir et j'avais ressenti la même chose lors de sa découverte il y a 4 ans. :D
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Message par Ikebukuro »

Bogus a écrit :
Johnny Doe a écrit : Sinon j'ai commencé Les Trois Mousquetaires de Dumas. C'est génial. Mais vraiment. Je sais que c'est pas très original de venir se palucher sur un tel monument avec 170 ans de retard, mais j'ai rarement lu quelque chose d'aussi jubilatoire et enlevé, doté d'un souffle romanesque complétement dingue. Je suis impatient de m'y remettre. :D
Pas mieux. Ton enthousiasme fait plaisir à voir et j'avais ressenti la même chose lors de sa découverte il y a 4 ans. :D
C'est bien la preuve qu'en France on peut faire de la littérature populaire ET de qualité!

Sinon j'ai attaqué Regain de Giono : très décevant par rapport à Colline.
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Message par hellrick »

READY PLAYER ONE d’Ernest Cline

Roman de science-fiction d’un auteur biberonné à la « geekitude », READY PLAYER ONE fut un best-seller surprise de 2011 et reçu de nombreuses récompenses. Une promotion importante accompagna cette sortie, notamment l’édition d’un audio-livre raconté par Will Wheaton et le lancement d’un concours dont le gagnant, après avoir battu le record mondial du jeu vidéo Joust, remporta une DeLorean.
Son auteur, Ernest Cline, appartient depuis longtemps à l’univers geek puisqu’il écrivit, pour le plaisir, une séquelle au film culte BUCKAROO BANZAI puis participa au scénario de FANBOYS au sujet d’une bande de copains désireux de s’introduire dans le Skywalker Ranch. READY PLAYER ONE est son premier roman et sera prochainement adapté à l’écran par Steven Spielberg en personne. Il fut suivi par ARMADA, hommage au film STARFIGHTER, lui aussi promis à une prochaine version cinématographique. Bref, tout roule pour Cline. Ce succès est-il pour autant mérité ? Oui…et non.

READY PLAYER ONE se veut un hommage aux années ’80 et se situe dans un futur proche peu reluisant. Les changements climatiques, les guerres, les pénuries ont rendu la Terre invivable au point que la majorité de la population se réfugie dans un monde virtuel, l’Oasis, composé de centaines d’univers où chacun peut étancher sa soif d’aventures, de STAR WARS au SEIGNEUR DES ANNEAUX en passant par WARCRAFT.

Peu avant sa mort, le créateur de l’Oasis, James Halliday, décide de léguer sa gigantesque fortune à celui qui parviendra à ouvrir trois portes secrètes dissimulées au cœur de l’Oasis sous forme d’«easter eggs ». La tâche se révèle rapidement ardue et, cinq ans après la déclaration d’Halliday, la plupart des candidats ont abandonné cette quête en apparence imsoluble. Cependant, un adolescent, Wade, cherche à percer les énigmes en s’imprégnant de la culture populaire des années ’80 qui, selon lui, pourra lui permettre de déchiffrer les arcanes d’Halliday. Surnommé dans l’Oasis Parzival, il localise la première clé, celle de cuivre, dissimulée dans une recréation de Donjon & Dragon. Après voir défait le gardien de la tombe, le sorcier Acererak dans un duel mené sur le jeu vidéo des années 80 Joust, Parzival attire l’attention de tous les « chasseurs d’œufs » (ou plus simplement « chassoeufs ») de la planète et en particulier de l’héroïque Art3mis. La quête s’annonce serrée pour mettre la main sur les deux dernières clés car des méchants capitalistes corporatistes veulent s’emparer des richesses d’Halliday pour pervertir son beau projet.

Typique roman pour « young adults », READY PLAYER ONE reprend les codes des récits initiatiques en les plongeant dans un bain d’influences à la fois science-fictionnelle et heroic fantasy. Ernest Cline accumule ainsi les références aux jeux de rôle des années ’70 (en particulier Donjons & Dragons), au cinéma des années ’80 (notamment les inévitables BLADE RUNNER et WARGAMES), au rock (le fabuleux album concept « 2121 » de Rush joue un rôle crucial dans l’intrigue) et aux jeux vidéo préhistoriques comme Joust, Black Tiger, Adventure, ou Zork, sans oublier la nécessité de réussir un score parfait au plus célèbre Pac Man.

Si le metavers (autrement dit l’univers virtuel) se montre particulièrement développé et fascinant (défini par l’auteur John Scalzi comme un véritable nerdgasm), l’intrigue s’avère, hélas, beaucoup plus classique : le trio de personnages principaux rappelle à la fois HARRY POTTER et la STRATEGIE ENDER d’Orson Scott Card tandis que le background empreinte aux classiques du cyberpunk (NEUROMANCIEN de William Gibson, LE SAMOURAI VIRTUEL de Neal Stephenson mais aussi les précurseurs comme LES CAVERNES D’ACIER d’Asimov et la quasi-totalité de l’œuvre de Philip K. Dick) mais aussi aux plus récentes dystopies destinées à la jeunesse comme DIVERGENTE ou HUNGER GAMES. Le triangle amoureux n’a, lui non plus, aucune originalité et la présence de deux faire-valoir japonais (très caricaturaux) semble avoir pour unique but de titiller les amateurs de dessins animés nippons ou de mangas.

Le récit se révèle également peu crédible : les héros n’ont pas encore vingt ans mais ont assimilés une trentaine d’années de « culture geek » (ils ont terminé tous les jeux vidéo des années 80, vus 47 fois SAGRE GRAAL ou connaissent par cœur la moindre réplique de WAR GAMES) pendant les moments où ils ne déambulent pas dans l’Oasis, ne sont pas à l’école ou ne dorment pas. Les références citées, sans doute déjà obscures pour 99% de la population mondiale de moins de trente ans, sont balancées par paquets par un auteur qui tente de les imposer comme la « norme culturelle » absolue de milliers de geek adolescents de l’an 2044. Résoudre les énigmes laissées par le dieu décédé de l’Oasis ne demande d’ailleurs pas vraiment d’imagination ou d’indépendance puisqu’il s’agit davantage d’identifier un décor de jeu de rôle ou de pouvoir dupliquer sans se tromper tous les faits et gestes du héros de WARGAMES.

Le name dropping, amusant dans les premiers chapitres, devient, dès lors, assommant tant Ernest Cline surcharge sa maigre intrigue en détaillant les scénarios d’à peu près tous les films de science-fiction qu’il a visionnés durant son adolescence. En parlant de jeunesse, l’écriture, voulant s’adresser à un public supposé jeune et plus habitué des consoles de jeux que des romans, se montre banale et plate : pas de mots compliqués, pas de tournure de phrases alambiquées, une impression accentuée par une traduction française pénible. Lire des « wesh mon pote » et des « salut cousins » dans la bouche de jeunes adultes de 2044 reste assez déstabilisant.

Malgré tous ces bémols, difficile de ne pas prendre un certain plaisir à ce READY PLAYER ONE pourtant très prévisible, que l’on peut rapprocher d’un DAVINCI CODE : ce n’est objectivement pas très bon mais on tourne quand même les pages pour connaitre le dénouement. Inspirée (volontairement ?) des jeux vidéo de plateforme, la progression linéaire implique un problème à résoudre, une réflexion plus ou moins longue, un éclair de génie (car les héros comptent beaucoup sur la chance pour avancer) et une résolution avantageuse après avoir défait un « boss » de fin de niveau. Répétez cela trois fois et le roman se termine au terme d’une gigantesque bataille (que l’on imagine immédiatement transposée sur grand écran) entre le côté obscur représenté par les multinationales capitalistes (lesquels utilisent des moyens colossaux pour gagner) et la confrérie de la geekitude (qui ne possède que leur bite, leur manette de jeu et le manuel de AD&D pour l’emporter).
S’il est possible de trouver READY PLAYER ONE satisfaisant, on regrette qu’un environnement aussi immense et fascinant (la réalité virtuelle) soit simplement au service d’une version hightech de la « Chasse au trésor ».

Cline travaille actuellement à une séquelle de READY PLAYER ONE (qui devrait logiquement s’intituler READY PLAYER TWO) et précise que tout cela pourrait ne plus être de la science-fiction d’ici une dizaine d’années. Possible même si, dix ans après son buzz, Second Life ne semble plus attirer beaucoup d’adeptes.


http://hellrick.over-blog.com/2017/04/r ... cline.html :wink:
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Message par hellrick »

L'IMPLACABLE: FATALE FINALE

Les années ’70 furent sans doute les plus favorables aux « romans d’aventures pour hommes » (men’ss adventure novels en anglais dans le texte), de courts récits (entre 200 et 250 pages généralement) centrés sur les exploits d’un héros viril sauvant le monde et tombant les filles. Ces épigones de James Bond se nommaient l’Exécuteur Mack Bolan, le Pénétrateur Mark Hardin ou S.A.S le Prince Malko. Parmi bien d’autres ayant sombrés dans l’oubli.
Crée en 1971 par Richard Sapir et Warren Murphy, Remo Williams, dit l’Implacable, s’inscrit dans cette lignée mais ses aventures sont plus portées sur le second degré que celles de ses concurrents. Elles sont également souvent empreintes d’un côté fantastique ou science-fictionnelle délirant hérité des romans pulp des précédentes décennies. Si la violence y est très présente (quoique plus cartoonesque que sadique), l’érotisme se montre par contre quasi absent. La série compte aujourd’hui plus de 150 romans (elle se poursuit encore malgré le décès de ses deux créateurs), auxquels s’ajoutent plusieurs comics (chez Marvel), un film plutôt divertissant dans les limites de ses ambitions (REMO SANS ARME ET DANGEREUX tourné en 1985) et un épisode-pilote pour une série télé avortée en 1988.

L’intrigue générale (telle que résumée dans le premier bouquin, IMPLACABLEMENT VOTRE puis à nouveau dans le reboot LA FIN DU COMMENCEMENT) suit les pas d’un jeune policier, Remo Williams, exécuté sur la chaise électrique pour un meurtre dont il est innocent. En réalité, Remo est engagé pour rejoindre une organisation secrète, Cure, dirigée par Harold Smith, afin de protéger les Etats-Unis contre des menaces qui ne peuvent être combattues de manière légale. Remo sera donc formé aux disciplines de combat par un Coréen, Chiun, grand maitre de Sinanju, petit village dont sont originaire tous les arts martiaux.
L’originalité de L’IMPLACABLE réside dans l’antagonisme entre Remo, fier représentant de l’Occident bouffeur de hamburgers, et Chiun, défenseur des valeurs orientales dont la seule faiblesse réside dans son addiction aux séries télévisées à l’eau-de-rose et en particulier au soap hospitalier « Quand tourne les planètes », unique contribution valable, selon lui, de l’Occident à la culture mondiale.

Dans ce FATALE FINALE nous assistons à une série d’attaques commises à l’encontre de Remo, ce qui le laisse gravement blessé. Pendant ce temps, Chiun retourner à Sinanju afin de défendre son village contre des militaires agressifs. La situation se complique lorsque l’ancien élève de Chiun vient lui contester son titre de Maitre de Sinanju…Les deux disciples devront en découdre.

Moins porté sur l’humour que la moyenne de la série, FATALE FINALE n’en demeure pas moins un excellent bouquin, d’ailleurs hautement apprécié par les fans de Remo, puisqu’il nous permet de découvrir enfin le village de Sinanju, la Perle de l’Orient. L’émotion domine (étonnant pour ce genre de romans « de gare ») et développe la relation entre Chiun et Remo jusqu’au duel final, dans un esprit très seventies, entre kung fu de série B et western spaghetti. Le roman aurait d’ailleurs donné un film très efficace (avis auc cinéastes !) avec quelques passages spectaculaires, notamment lorsque Chiun se bat à mains nues contre un tank. Tout l’excès de la littérature populaire résumé en une scène mémorable !

Une très belle réussite pour cette série culte (de toute manière nous sommes rarement déçu à la lecture d’un IMPLACABLE, des récits toujours enlevés, inventifs et amusants) quoique ce ne soit définitivement pas un titre « traditionnel » de la saga. A découvrir.


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rodoliv
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Message par rodoliv »

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Un bon moment que ce roman policier se passant à la fin de la seconde guerre mondiale en Allemagne avec un enquêteur juif, cela rappelle la trilogie berlinoise pour les amateurs.
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Ikebukuro
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Re: Vos dernières lectures

Message par Ikebukuro »

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Quel style que celui de Maupassant, quelle méchanceté aussi avec ses "héros" :shock:
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