Citations
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
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Il y a bien un topic consacré à nos dernières lectures, mais je n'en ai point trouvé qui invite à transcrire des citations au fil de nos lectures.
Voici donc une première citation que je viens de trouver dans le "Journal littéraire" de Paul Léautaud à propos d'Anatole France:
"L'insupportable ennui que dégage la perfection..." Voilà qui est très juste. Qui lit encore Anatole France?... Mieux vaut des écrivains qui écrivent "imparfaitement" comme Balzac...
Voici donc une première citation que je viens de trouver dans le "Journal littéraire" de Paul Léautaud à propos d'Anatole France:
"L'insupportable ennui que dégage la perfection..." Voilà qui est très juste. Qui lit encore Anatole France?... Mieux vaut des écrivains qui écrivent "imparfaitement" comme Balzac...
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Re: Citations
Un classique mais toujours rigolo à lire :
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
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Re: Citations
Le gars qui assume avec en plus. Il met bien son adresse en évidence, des fois que l'autre aurait envie d'aller lui casser la gueule. Satie il avait écrit un truc comme ça aussi, plus laconique et avec un peu moins de tact, à l'encontre d'un critique qui avait qualifié son ballet Parade, d’œuvre outrageante au goût français :Federico a écrit :Un classique mais toujours rigolo à lire :
«Monsieur et Cher ami,
Vous n'êtes qu'un cul, mais un cul sans musique»
«Signé : Erik Satie»
Comme c'était envoyé sur une carte postale ouverte, que tout le monde pouvait lire, Satie a écopé de 8 jours de tôle sans sursis, pour injures publiques et diffamations !
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Citations
J'avais maladroitement tenté un topic de ce genre et ne résiste pas à vous copier coller mon message de l'époque...
On croise tous, dans nos lectures ou même dans un film, quelques vers, quelques proses qui nous séduisent immédiatement par leur puissance lyrique.
Notre premier réflexe, en tout cas le mien, est souvent de le partager avec la personne qui est proche de nous. Je vous propose, faisant fi de toutes pudeurs , de les partager ici. Attention, il ne s'agit pas de copier-coller une poésie entière, ou pire encore d'amonceler des maximes et des citations, mais juste de réécrire les lignes qui illustraient ce que vous venez de voir ou de lire, et que l'auteur ou le réalisateur a pris soin de partager avec nous.
Je me lance avec Gide, rencontré dans des correspondances de guerre, et tiré du livre "Français en résistance" par Guillaume Piketty.
Pauvre âme incertaine, tu ne peux t'éprendre
A la fois de l'avenir et du passé.
Il s'agit de voir si tu veux rester pleurant sur des cendres,
Si vers la tombe enfin il ne te reste plus qu'à descendre
Ou si, dans l'inconnu, tu te sens assez jeune encore pour t'élancer...
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Re: Citations
Commencé "Bleak House" de Charles Dickens. Dès le début, dès le premier chapitre, c'est du meilleur Dickens. Celui-ci règle ses comptes avec la Justice de son époque, avec les tribunaux qui font traîner interminablement des affaires sans jamais les conclure. D'où cette phrase que Dickens place dans la bouche des gens honnêtes et qui sonne comme un avertissement: "Supportez tout le tort que l'on pourra vous faire, plutôt que d'entrer ici (c'est-à-dire au tribunal) pour demander justice."
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Re: Citations
Décidément, la bêtise n'a pas de limites... Et on peut la dénicher même chez les écrivains.
J'entendais ce matin, sur France Info, Dany Laferrière, écrivain canadien d'origine haïtienne, expliquer que, pour lui, le premier critère pour estimer la qualité d'un livre c'est l'émotion sexuelle. Autrement dit, un livre est bon s'il provoque des émotions sexuelles!!! Si ce monsieur a raison, il y a quantité d'écrivains qu'il va falloir jeter à la poubelle, y compris parmi les plus prestigieux. Débarrassons-nous, par exemple, des "Pensées" de Pascal car je n'imagine pas quelqu'un ayant des émotions sexuelles en lisant cet ouvrage! Et pourtant quel livre!
J'espère que Dany Laferrière sait, à l'occasion, se montrer un peu plus intelligent que cela...
J'entendais ce matin, sur France Info, Dany Laferrière, écrivain canadien d'origine haïtienne, expliquer que, pour lui, le premier critère pour estimer la qualité d'un livre c'est l'émotion sexuelle. Autrement dit, un livre est bon s'il provoque des émotions sexuelles!!! Si ce monsieur a raison, il y a quantité d'écrivains qu'il va falloir jeter à la poubelle, y compris parmi les plus prestigieux. Débarrassons-nous, par exemple, des "Pensées" de Pascal car je n'imagine pas quelqu'un ayant des émotions sexuelles en lisant cet ouvrage! Et pourtant quel livre!
J'espère que Dany Laferrière sait, à l'occasion, se montrer un peu plus intelligent que cela...
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Re: Citations
Si : un janséniste confit comme le personnage sans doute caricatural du prince de Conti dans le Molière d'Ariane Mnouchkine.poet77 a écrit :Décidément, la bêtise n'a pas de limites... Et on peut la dénicher même chez les écrivains.
J'entendais ce matin, sur France Info, Dany Laferrière, écrivain canadien d'origine haïtienne, expliquer que, pour lui, le premier critère pour estimer la qualité d'un livre c'est l'émotion sexuelle. Autrement dit, un livre est bon s'il provoque des émotions sexuelles!!! Si ce monsieur a raison, il y a quantité d'écrivains qu'il va falloir jeter à la poubelle, y compris parmi les plus prestigieux. Débarrassons-nous, par exemple, des "Pensées" de Pascal car je n'imagine pas quelqu'un ayant des émotions sexuelles en lisant cet ouvrage!
Sinon oui, la remarque de Laferrière n'engage que lui. Même si en ce qui me concerne, les lectures qui m'ont le plus marqué étaient pour la plupart très incarnées (Proust, Melville, Joyce, Bernanos, Claudel, Graham Greene, Tchekhov, Laclos, Penn Warren, Giono...) et certainement très éloignées des pensées de Pascal.
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Re: Citations
"Moi j'veux devenir c'que j'aurais dû être"
Booba sur le morceau "la lettre" sur l'album Mauvais oeil.
"Grandir sans père, c'est dur, même si la mère persévère
Ca sert, mais pas à trouver ses repères, c'est sûr"
Oxmo Puccino sur le morceau "Mama Lova" sur l'album Sad Hill de Kheops.
"Mon père savait très bien ce qu'il faisait lorsqu'il m'a conçu"
Jay-Z sur le morceau "Can't knock the hustle" sur l'album Reasonable Doubt.
Bon c'est écouté avant d'être lu, mais c'est lu quand même.
Booba sur le morceau "la lettre" sur l'album Mauvais oeil.
"Grandir sans père, c'est dur, même si la mère persévère
Ca sert, mais pas à trouver ses repères, c'est sûr"
Oxmo Puccino sur le morceau "Mama Lova" sur l'album Sad Hill de Kheops.
"Mon père savait très bien ce qu'il faisait lorsqu'il m'a conçu"
Jay-Z sur le morceau "Can't knock the hustle" sur l'album Reasonable Doubt.
Bon c'est écouté avant d'être lu, mais c'est lu quand même.
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- Machino
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Re: Citations
Putain quelle rime de bâtard.Beck a écrit :"Moi j'veux devenir c'que j'aurais dû être"
Booba sur le morceau "la lettre" sur l'album Mauvais oeil.
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Re: Citations
Zeldoune a écrit :Putain quelle rime de bâtard.Beck a écrit :"Moi j'veux devenir c'que j'aurais dû être"
Booba sur le morceau "la lettre" sur l'album Mauvais oeil.
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Re: Citations
« Le difficile en littérature, c'est de savoir quoi ne pas dire. » Gustave Flaubert
Cette citation de Flaubert, fort juste, on peut l'appliquer au cinéma: le plus difficile au cinéma, c'est de savoir quoi ne pas montrer. C'est le problème avec un film comme "La Vie d'Adèle". Abdellatif Kechiche n'a pas su faire le tri entre ce qu'il convenait de montrer et ce qu'il valait mieux ne pas montrer...
Cette citation de Flaubert, fort juste, on peut l'appliquer au cinéma: le plus difficile au cinéma, c'est de savoir quoi ne pas montrer. C'est le problème avec un film comme "La Vie d'Adèle". Abdellatif Kechiche n'a pas su faire le tri entre ce qu'il convenait de montrer et ce qu'il valait mieux ne pas montrer...
- Billy Budd
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Re: Citations
Sur le père, je préfère largement :Beck a écrit :"
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Bon c'est écouté avant d'être lu, mais c'est lu quand même.
"I tried had to have a father
But instead I had a dad"
(Kurt Cobain)
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Re: Citations
Ça m'en rappelle une autre que je cite de mémoire car je ne retrouve pas le texte exact. Il devait s'agir d'un échange épistolaire entre Alexandre Dumas fils et son père, hommes qui se détestèrent cordialement. Or un jour, Dumas fils aurait écrit à son glorieux paternel, sans doute à la suite d'une critique étonnamment élogieuse de sa part, une lettre qui se terminait à peu près sur cette touche ironique :Billy Budd a écrit :Sur le père, je préfère largement :
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"I tried had to have a father
But instead I had a dad"
(Kurt Cobain)
"Ces compliments me touchent d'autant plus profondément qu'ils viennent d'un homme dont mon père m'a toujours dit le plus grand bien."
On jurerait une vacherie de Sacha Guitry, qui lui aussi fut longtemps en conflit avec son papa. Au point que je me demande si ce ne serait pas de lui...
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Joseph L. Mankiewicz
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Re: Citations
Quand meurt un poète:
"Faites semblant de pleurer puisque les poètes ne font que semblant d'être morts."
Jean Cocteau, dans le Testament d'Orphée.
"Faites semblant de pleurer puisque les poètes ne font que semblant d'être morts."
Jean Cocteau, dans le Testament d'Orphée.
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Re: Citations
C'est un rappel puisque pas mal d'entre les forumeurs doivent se souvenir de cela: dans les "Brèves de comptoir, III", on voit un candidat à la députation ou à la mairie flatter les poivrots présents, et quitter le café, ses brossages à reluire étant suivis par l'intervention d'une femme facteur: "Travailler plus, pour gagner plus, pour acheter plus de conneries qu'on va jeter plus, pour bouffer plus, pour crever plus. Ce serait mieux de réfléchir plus pour se taire plus".
Ce n'est pas de la littérature (même si les textes des "Brèves" sont écrits au millimètre), mais on y vient: c'est troublant de voir, à certains moments, dans cette série, la facilité avec laquelle l'intelligence cohabite avec l'énormité ou la bêtise, à quel point elles peuvent se tenir chaud. Alors, tout de suite, on pense, parmi d'autres choses, à l'obsession de FLAUBERT, à la fixation qu'il faisait sur la bêtise, et ce qu'il en a tiré dans "Bouvard et Pécuchet". ['Me donne envie de décidément finir sa célèbre correspondance (le tome IV, l'avant-dernier de l'édition moderne, m'avait semblé tiède et fade par rapport aux trois précédents, qui, quoi qu'il en soit, suffisent à la renommée des lettres de GF) : beaucoup sont morts autour de lui mais j'imagine qu'il creuse un peu les choses avec George SAND, qui reste solide avec sa finesse, son intelligence, son bon sens modeste, ses confitures*, et lui remonte le moral, à lui, le névrosé]. Et puis, ces connivences entre le bête et le non-bête, on les ressent parfois en voyant certains films qui ont de bonnes cartes pour être intelligents mais amènent, à la fin, le spectateur à se poser la question pas très bonne pour sa propre névrose : c'est moi qui suis con, ou bien...?
*et qui a écrit, parmi ses oeuvres, "Consuelo" (et son tome 2, "la Comtesse de Rudolstadt"), roman fantastique autour de la musique ou roman d'amour sur la musique fortement teinté de fantastique (sociétés secrètes, si je me souviens bien), très grand bouquin, publié en feuilleton, à l'époque, ce qui faisait que GS s'y perdait un peu!! J'ai repéré, notamment, dans un fil, un lecteur d'ADORNO qui adorerait sans doute cela, s'il ne l'a pas lu.
PS: je ne suis pas trop hors sujet, là?
Ce n'est pas de la littérature (même si les textes des "Brèves" sont écrits au millimètre), mais on y vient: c'est troublant de voir, à certains moments, dans cette série, la facilité avec laquelle l'intelligence cohabite avec l'énormité ou la bêtise, à quel point elles peuvent se tenir chaud. Alors, tout de suite, on pense, parmi d'autres choses, à l'obsession de FLAUBERT, à la fixation qu'il faisait sur la bêtise, et ce qu'il en a tiré dans "Bouvard et Pécuchet". ['Me donne envie de décidément finir sa célèbre correspondance (le tome IV, l'avant-dernier de l'édition moderne, m'avait semblé tiède et fade par rapport aux trois précédents, qui, quoi qu'il en soit, suffisent à la renommée des lettres de GF) : beaucoup sont morts autour de lui mais j'imagine qu'il creuse un peu les choses avec George SAND, qui reste solide avec sa finesse, son intelligence, son bon sens modeste, ses confitures*, et lui remonte le moral, à lui, le névrosé]. Et puis, ces connivences entre le bête et le non-bête, on les ressent parfois en voyant certains films qui ont de bonnes cartes pour être intelligents mais amènent, à la fin, le spectateur à se poser la question pas très bonne pour sa propre névrose : c'est moi qui suis con, ou bien...?
*et qui a écrit, parmi ses oeuvres, "Consuelo" (et son tome 2, "la Comtesse de Rudolstadt"), roman fantastique autour de la musique ou roman d'amour sur la musique fortement teinté de fantastique (sociétés secrètes, si je me souviens bien), très grand bouquin, publié en feuilleton, à l'époque, ce qui faisait que GS s'y perdait un peu!! J'ai repéré, notamment, dans un fil, un lecteur d'ADORNO qui adorerait sans doute cela, s'il ne l'a pas lu.
PS: je ne suis pas trop hors sujet, là?
Dernière modification par simon le 2 nov. 13, 18:59, modifié 1 fois.