Tu as du me confondre avec une twingo.(alors que 7swans et ses 115kg pour 1m72...)
Bonne proposition. Il va falloir trouver un modo conciliant.Sinon, je propose de rebaptiser ce topic en "Dieu Sufjan".
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Tu as du me confondre avec une twingo.(alors que 7swans et ses 115kg pour 1m72...)
Bonne proposition. Il va falloir trouver un modo conciliant.Sinon, je propose de rebaptiser ce topic en "Dieu Sufjan".
Je pourrais le faire mais faut pas pousser non plus, hein?7swans a écrit :Bonne proposition. Il va falloir trouver un modo conciliant.Sinon, je propose de rebaptiser ce topic en "Dieu Sufjan".
SUFJAN STEVENS A L'OLYMPIA : du rock progressif pour fluo-kids
Ce fut à la fois consternant et amusant de se voir confirmer par l'absurde en concert ce que le disque laissait supposer avec brio : à force de s'être enferré dans le dédain pour ce genre musical pestiféré, les critiques ne savent plus reconnaître le rock progressif quand ce dernier frappe à leur porte.
Car Sufjan Stevens en 2010, c'est plus que tout autre chose, de l'authentique prog-rock.
Eh oui, avec ses signatures rythmiques en 5/4, 7/4 et 11/8, ses marches harmoniques tarabiscotées, ses textes brassant mythologie et introspection, science-fiction et spiritualité, ses chansons à tiroirs fuyant le systématisme du couplet / refrain, ses dialogues mélodiques entre différents personnages, ses couches d'instrumentation bigger than life miraculeusement emboîtées entre nos deux oreilles. Ses solos de guitare, aussi. Son epic final de 25 minutes également. Bref, tout concourt à faire de 'The Age Of Adz' est un très bon disque de prog, peut-être le seul paru en 2010.
Rien de choquant à ce qu'il soit l'oeuvre d'un gars qui n'est pas issu du sérail : moi qui ai beaucoup écouté de prog 70s, je peux considérer sans regret qu'entre les mains de sous-Marillion et autres Pendragon de camelote dont vous n'entendez heureusement jamais parler dans les Inrocks - et tant mieux - ce genre a rapidement fini par se trahir lui-même en se préocuppant de la lettre au détriment de l'esprit. En revanche, le Sufjan Stevens de 'The Age Of Adz' nous fait entendre 2010 (son Auto-Tune clin d'oeil, ses effets de scratches numériques, etc...) avec un peu de la folie débridée qu'on a pu entendre à l'oeuvre sur 'Close to the edge' ou 'Relayer' de Yes, de 'Night At The Opera' de Queen, de, allez, n'importe quel Genesis de la période Gabriel, bref, sans y coller à la lettre, de tout ce qui fait la valeur des plus grandes réussites du progressif millésimé 70-75 et qui continue de fasciner, n'en déplaise à ses détracteurs, de nouvelles générations d'auditeurs et de musiciens par son audace, son anticonformisme et, disons-le, un certain génie. Un génie d'écriture unique, fruit d'un creuset créatif éphémère (une poignée d'années) que les critiques musicaux actuels - qu'ils soient toutefois loués pour leur talent certain - ne manqueraient pas de relever s'ils écoutaient un peu davantage la musique avec leurs oreilles plutôt qu'avec leurs yeux, en ayant recours à davantage de musicolgie qu'à une socio / psychologie de bazar héritée d'un âge d'or punk fantasmatique et pas très frais qui vit la revanche du critique littéraire sur le musicien.
Vous voulez une confirmation supplémentaire du fait que Sufjan Stevens est digne du meilleur du prog ? La voici : son spectacle était ABSOLUMENT AFFREUX.
Malgré l'amour (auquel je ne cherche à convertir personne) qu'on peut porter à son chef-d'oeuvre 'Close to the edge', Yes était affreux sur scène, les décors psychédéliques inspirés par les fameuses pochettes heroic fantasy de Roger Dean étaient aussi gonflables que gonflants malgré (ou à cause de) leur conformité au goût de l'époque, et tout, dans la transposition scénique terre-à-terre de cette musique que nous aimons pour sa féconde imagination, tout disais-je tombait lamentablement à plat et nous incline à jeter un voile pudique sur la dramatique postérité visuelle de cette esthétique musicale très premier degré, magnifiquement brocardée par le film 'This is Spinal Tap'.
Alors il paraît qu'on ne fait pas de grand artiste sans mauvais goût. Il est vrai que la peur de la faute de goût est castratrice, et que l'époque actuelle produit beaucoup de très bons musiciens (merci aux Inrocks, entre autres, de nous les faire découvrir) dont, par sagesse, nous n'attendons déjà plus de réel faux pas ni de prise de risque. Pour ce qui est de Sufjan Stevens, soyons rassuré : ce musicien de grand talent nous a confirmé à l'Olympia que son mauvais goût était des plus sûrs.
Nous fûmes donc gratifiés, à l'occasion de la présentation de ce nouvel album, d'un show visuel high-tech en forme de worst-of du dénichage de tendances, brassant des dizaines de formes de laideur issues de cultures et d'époques variées parmi lesquelles :
- des images de synthèses proches des visuels de la rappeuse et graphiste daltonienne M.I.A. (dont le site internet fait les beaux jours de Webnavet);
- des costumes rétro-80 "hauts en couleurs" qui feraient passer ceux des Teletubbies pour du Balenciaga et Allison Goldfrapp pour une carmélite;
- des animations inspirées de l'artiste brut Royal Robertson (dont Stevens s'est entiché) qui décrit une cosmogonie, disons, très... syncrétique à base de Goldoraks au crayon de couleur et de pyramides en carton emboîtées les unes dans les autres;
- une esthétique fluo-kid générale qui dégouline des magazines branchés depuis cinq ans;
- évidemment Véronique et Davina en choristes, pas toujours synchrones (c'est dur la synchro, à partir de deux personnes);
- une ambiance proche du come-back récent du Club Dorothée à Bercy avec, dans la fosse, cinq cent gosses de trente ans esbaudis par la neige artificielle et le lâcher de ballons final... et des quadras mélomanes consternés au balcon, d'où un début d'hémorragie au bout d'une heure (bien sûr je généralise un peu);
Etc...
Vous me trouverez peut-être méchant, mais détrompez-vous : il me paraît opportun de préciser que ce spectacle ne POUVAIT pas être à la hauteur de cette musique touffue mais pas confuse, violente, brûlante et remarquablement jouée par ailleurs. Le 'Impossible soul' final ? Si je pouvais user d'un outil type Fashematics, je le décrirais comme un remake par Mika du fameux 'Supper's ready', renversant tour de force théatro-musical de vingt minutes et clou des spectacles de Genesis en 1972-73 au cours duquel Peter Gabriel épatait déjà son monde avec ses costumes bricolés, scintillants ou rigolos parmi lesquels un casque cônique lumineux qui anticipait autant celui de Sufjan que celui de l'obélisque de la Concorde.
Bref ne jetez pas le cd avec l'Olympien, 'The Age Of Adz' est un grand disque, c'est-à-dire qu'il est potentiellement mauvais mais ça c'est l'avenir qui le dira, pas la scène. Et si vous voulez voir un vrai bon show rock multimedia, placez plutôt vos espoirs dans un hypothétique prochain passage en France du japonais Cornelius.
Si quelqu'un a d'autres suggestions, je suis preneur.
Je lirai cet avis demain matin. Les contrepoints sont toujours intéressants.AtCloseRange a écrit : Sinon, lu sur le site des Inrocks un contrepoint d'un de leurs lecteurs qui me semble très intéressant
http://www.telerama.fr/musique/sufjan-s ... ,68698.phpTélérama a écrit :Hier soir, sur la scène de l'Olympia, à Paris, Sufjan Stevens et son groupe de dix musiciens magnifiques ont livré une version visuelle éclatante de son récent album “The Age of Adz” et de quelques chansons plus anciennes. Un incroyable mélange d'art brut, de pop dansante et de chorégraphies décomplexées, sous le haut parrainage de Zappa, Bowie, et quelques autres, dont l'artiste graphique Prophet Royal Robertson, vraie star du show. Un moment hors-normes. [etc...]
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.htmlLe Monde a écrit :Boulevard des Capucines, à Paris, l'enthousiasme se partage entre silence ébahi et surexcitation verbale ("le meilleur concert de ces dix dernières années").
[...]
Déchaîné, entre deux moments de grâce folk, Stevens triomphe en maître de cérémonie jubilatoire.
http://www.lesinrocks.com/musique/musiq ... -lolympia/Les Inrocks a écrit :Fou, au sens le plus littéral du terme : le concert de Sufjan Stevens hier à l'Olympia fut un spectacle schizophrène, mégalomane, beau et kitsch à la fois. Fascinant. [...]
A-t-il écouté l'album ? Pour les solos de guitare, complètement saturé, on est loin du prog. Et je ne savais pas que ne pas faire couplet-refrain était signe de mauvais gout... quand aux textes, je ne les ai pas étudié à la loupe, mais de ceux que je connais, ils ne sont pas du tout lié au mysticisme ou à une science fiction de bazar.ses textes brassant mythologie et introspection, science-fiction et spiritualité, ses chansons à tiroirs fuyant le systématisme du couplet / refrain, ses dialogues mélodiques entre différents personnages. Ses solos de guitare, aussi.
Oui mais l'unanimité, c'est louche.7swans a écrit :(Parce que, oui, dans la presse, c'est unanime).
Ils sont même carrément liés à une seule chose, qui n'a rien à voir avec l'univers barré et coloré de Royal Robertson* : Sufjan Stevens lui-même (il s'est d'ailleurs plusieurs fois moqué de son narcissisme, pendant ses petits interludes).aurelien86 a écrit :quand aux textes, je ne les ai pas étudié à la loupe, mais de ceux que je connais, ils ne sont pas du tout lié au mysticisme ou à une science fiction de bazar.
- une ambiance proche du come-back récent du Club Dorothée à Bercy avec, dans la fosse, cinq cent gosses de trente ans esbaudis par la neige artificielle
AtCloseRange.et des quadras mélomanes consternés au balcon, d'où un début d'hémorragie au bout d'une heure
ça y est, tu prends le tic scolaire d'Anorya? Tu mets des commentaires (astérisque, nota bene, référence bibilographique, etc...) en fin de dissertation?Ratatouille a écrit :Ils sont même carrément liés à une seule chose, qui n'a rien à voir avec l'univers barré et coloré de Royal Robertson*
* il n'y a que le morceau "Get Real Get Right" qui est un hommage cet artiste
Pardon, j'ai été traumatisé par ma prof de français en 1ère L qui était un peu MILF (Mme Chabrier, si vous me lisez...ceci est un hommage).7swans a écrit :ça y est, tu prends le tic scolaire d'Anorya? Tu mets des commentaires (astérisque, nota bene, référence bibilographique, etc...) en fin de dissertation?
7swans a écrit : ça y est, tu prends le tic scolaire d'Anorya? Tu mets des commentaires (astérisque, nota bene, référence bibilographique, etc...) en fin de dissertation?
Les titres des topics sont neutres.Ratatouille a écrit :Sinon, je propose de rebaptiser ce topic en "Dieu Sufjan".
Hein ? Quoi ?7swans a écrit :Je lirai cet avis demain matin. Les contrepoints sont toujours intéressants.AtCloseRange a écrit : Sinon, lu sur le site des Inrocks un contrepoint d'un de leurs lecteurs qui me semble très intéressant
En attendant :
http://www.telerama.fr/musique/sufjan-s ... ,68698.phpTélérama a écrit :Hier soir, sur la scène de l'Olympia, à Paris, Sufjan Stevens et son groupe de dix musiciens magnifiques ont livré une version visuelle éclatante de son récent album “The Age of Adz” et de quelques chansons plus anciennes. Un incroyable mélange d'art brut, de pop dansante et de chorégraphies décomplexées, sous le haut parrainage de Zappa, Bowie, et quelques autres, dont l'artiste graphique Prophet Royal Robertson, vraie star du show. Un moment hors-normes. [etc...]
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.htmlLe Monde a écrit :Boulevard des Capucines, à Paris, l'enthousiasme se partage entre silence ébahi et surexcitation verbale ("le meilleur concert de ces dix dernières années").
[...]
Déchaîné, entre deux moments de grâce folk, Stevens triomphe en maître de cérémonie jubilatoire.
http://www.lesinrocks.com/musique/musiq ... -lolympia/Les Inrocks a écrit :Fou, au sens le plus littéral du terme : le concert de Sufjan Stevens hier à l'Olympia fut un spectacle schizophrène, mégalomane, beau et kitsch à la fois. Fascinant. [...]
Etc, etc, etc... (Parce que, oui, dans la presse, c'est unanime).