The Comics Corner

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Les classiques - Kirby, Romita, Byrne, Miller
16
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Les néo-classiques - Loeb, Sale
3
4%
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29
40%
Les néo-punks anglais - Ennis, Millar, Ellis
5
7%
M'en fous de ces clowns en collants moulants, rendez-moi mon Tintin asexué!
20
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nobody smith
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Message par nobody smith »

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Le Dossier Noir est un quatrième tome un peu particulier. Celui-ci se compose d’une partie regroupant les travaux de Grant Morrison et d’une autre jouant les anthologies. Les deux s’avèrent croustillantes. Après les aventures plus "classiques" du troisième album, on retrouve ici le Morrison qui "te nique la tronche". Prisonnier sur Apokolips, Batman se fait torturer mentalement. A l’instar de Batman R.I.P., c’est l’occasion d’une vertigineuse plongée dans l’esprit du personnage. Là encore, Morrison déploie une narration d’une extrême densité. Avec la virtuosité qui le caractérise, le scénariste résume toute la vie du personnage y insérant au passage hallucinations (une sorte de Pour Celui Qui A Déjà Tout pour la chauve-souris) et associations d’idées diverses (Batman rapproché d’Hamlet). Le voyage est aussi fascinant qu’éprouvant, prolongeant ce que Morrison avait déjà brillamment mis en lumière précédemment. Pas trop fan par contre du Batman #700 où l’intrigue alambiquée à base de voyage dans le temps m’a laissé sur le carreau. Faut dire que je trouve en plus la représentation du futur de Gotham par Morrison pas franchement convaincante (le réputé Batman #666 m’avait déjà laissé de marbre).

La partie anthologie regroupe elle des épisodes des années 50/60 dont s’est inspiré Morrison. Pour peu de rentrer dans le ton enfantin (Bruce Wayne résolvant le meurtre de ses parents !!!) et les délires SF (Batman se la jouant Superman sur une autre planète), il est possible de prendre un certain plaisir à ces histoires. Bien sûr, il est également très intéressant de voir comment Morrison se les ait réapproprié. Cela montre l’acuité de l’auteur qui aura su mettre en évidence les bonnes idées de ces épisodes pour les amener à un tout autre niveau. Pour compléter le tout, Urban rajoute une histoire des 90’s Chevalier Noir Ville Ténébreuse qui devrait aider à la compréhension du prochain tome. C’est une super histoire où une enquête sur le Sphinx dérive vers un rituel satanique et convoque l’âme de Gotham. Même si je suis partagé sur la vision du Sphinx virant en sous-Joker, le résultat est un splendide et intense spectacle horrifique. Ça me donne clairement envie de voir ce que Morrison va faire avec le contenu sur son propre run.

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Dans une préface, Rick Remender mentionne le plaisir qu’il prend à travailler sur une œuvre indépendante comme Deadly Class. Pas de restriction, pas d’impératif mais juste la liberté d’expérimenter et de surprendre son lecteur. Je dois admettre que le bonhomme fait fort. La réserve que j’émettais plus haut, il l’a littéralement atomisé. Plutôt que de laisser traîner les choses, Remender boucle très rapidement certains aspects pour en ouvrir de nouveaux. Il n’hésite ainsi pas à boucler la sous-intrigue sur Fuckface dès le second tome et a liquidé un personnage principal dans le troisième. Je ne parles même pas de la situation dans laquelle il laisse son héros à la fin de celui-ci (le titre Snake Pit est on ne peut plus indiqué). Et le tout d’être torché toujours en s’attachant à son principe de chroniques adolescentes et en offrant des dessins créatifs. Vraiment de la bonne.
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nobody smith
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Message par nobody smith »

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Même lorsqu’il t’attire avec un pitch prometteur, il faut toujours se méfier de ce petit chenapan qu’est Mark Millar. Et Old Man Logan est le genre de chose à confirmer cette précaution. Au premier abord, ça paraît cool. Non on pourrait même dire que ça a l’air très bien. Millar offre à Wolverine une dernière aventure, un baroud d’honneur post-apocalyptique. On éprouve un véritable attachement pour le personnage calqué sur le Clint Eastwood d’Impitoyable. Soit un ancien chien fou tentant de trouver la paix par le biais d’une vie simple mais qui va être obligé de reprendre les armes et se confronter ainsi à sa nature profonde. Millar force probablement trop la comparaison mais le résultat est là. Les premières scènes avec la famille de Logan sont remarquables et contiennent une authentique émotion. Lorsqu’il est temps de prendre la route, la qualité est toujours là avec une exploration plutôt pertinente de l’univers. Mais les anciens démons de Millar vont prendre le dessus. A force de vouloir convoquer le maximum de l’univers à sa récréation, Millar part dans des scènes d’action gogoles (le T-rex possédé par le symbiote) et n’hésite plus à laisser éclater son goût de la provoc à deux balles (Red Skull dans le costume de Captain America). Le tout accompagné de sa définitivement indispensable complaisance pour la violence. L’intérêt de l’intrigue finit par se perdre dans sa passion pour la tripaille. Il n’y a alors plus qu’à savourer les moments où Millar a su se contenir et traiter avec respect son histoire.

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Avant d’achever la lecture du run de Scott Snyder, j’ai profité de la réédition de Sombre Reflet pour rattraper ce premier travail du scénariste sur le personnage. En ayant en perspective tout ce qui va suivre, Sombre Reflet s’apparente à un brouillon. Ce prélude regroupe ce qui s’avèrera les forces et les faiblesses de son run. Au rang des qualités, il y a cette attention à explorer le passif des personnages, d’exploiter les failles laissées par d’anciennes histoires et surtout de traiter Gotham comme personnage à part entière. Snyder commence également à poser des concepts qui trouveront des formes plus abouties par la suite (l’ambiance des séances du commissaire-priseur contiennent les germes de la cour des hiboux). L’album propose son lot d’idées foisonnantes même si pas toujours traitées jusqu’au bout. C’est là où on retrouve également le mauvais versant de Snyder, celui qui a plombé Batman Eternal. Sombre Reflet n’échappe pas à un certain dispersement, greffant trop de choses à l’intrigue principale sur James Gordon Jr. Ces éléments satellites gravitant autour du noyau central ont plus tendance à l’alourdir qu’à en révéler la pertinence. Leurs intérêts arrivent cependant à maintenir le navire à flot.
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Après les nuisances causées par l’event Avengers Vs X-men, j’espérais que Jason Aaron fasse repartir son Wolverine And The X-men sur les chapeaux de roues. Manque de chance, si ce troisième tome s’ouvre sur une réplique résumant toute la saveur de la série ("les défis que nous relevons ici chaque jour n’ont pas d’équivalents dans le système éducatif"), le début est pour le moins poussif. Toute l’intrigue sur le cirque de Frankenstein est franchement laborieuse et inintéressante. L’humour est là, il y a une attention constante sur les personnages mais la mayonnaise ne prend pas. Ça me confirme ce que je pensais à la lecture des épisodes liés à Avengers Vs X-men. La série fonctionne lorsqu’elle ne s’éloigne pas trop de l’école ou au moins de la notion d’éducation. Tout son charme provient de la cohabitation entre ses adolescents dont l’immaturité n’est pas un frein à des pouvoirs surpuissants et des adultes qui ne se sentent jamais aptes dans leur statut d’éducateur. La deuxième partie du tome s’en souvient heureusement avec un Wolverine embarquant les éléments récalcitrants dans un stage de survie en Terre Sauvage. Dans cette veine, Wolverine And The X-men devient une œuvre aussi hilarante qu'attachante.

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Conclusion du run de Scott Snyder. Le début de cette seconde partie m’a fait croire que le scénariste allait se vautrer en beauté. Snyder semble avoir épuisé ses idées par rapport au Batman incarné par James Gordon et se montre franchement mou. Son intérêt se porte de toute évidence plus du côté du retour dans le costume de Bruce Wayne. Et à ce niveau, c’est une belle réussite abordant avec pas mal de bonnes idées (les retrouvailles avec le Joker) l’évolution du personnage, son esprit et naturellement sa place dans Gotham. Snyder n’échappe pas à quelques facilités (la population qui abandonne les graines tous en chœur à la vue d’un Bat-signal) mais il insuffle une telle verve dans ce final que ça s’excuse. Une fin sympa pour un run sympa.
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Re: The Comics Corner

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Voilà une histoire a la mesure de sa réputation. J’étais pourtant des plus dubitatifs en commençant la lecture de Weapon X à cause de sa préface pompeuse. Larry Hama balance trois tonnes de superlatif sur l’œuvre de Barry Windsor-Smith et j’ai tendance à être septique sur ce genre de débordement. N’empêche que l’œuvre est effectivement une réussite résultant de la totale maîtrise de son auteur. Dans le fond, Weapon X équivaut à un classique histoire de Frankenstein où la créature finit par se retourner contre son créateur. La qualité de l’œuvre tient au traitement qu’en fait Windsor-Smith pour créer un récit au combien tortueux et bestial. Pour faire ressentir toute la déshumanisation de Logan, Il fait preuve d’une authentique virtuosité narrative. Ecriture et dessin sont en totale symbiose. L’un et l’autre se nourrissent pour donner toute son intensité à l’expérience. Bref, Weapon X est un sacré morceau.

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Le Retour De Bruce Wayne est une preuve supplémentaire que Grant Morrison est un génie fou… ou un fou génial, j’ai encore du mal à savoir. En tout cas, le bonhomme n’a pas froid aux yeux et son talent lui en donne bien le droit. En apparence, l’arc propose un concept ludique et potentiellement fun : Batman est projeté dans le temps. Chaque époque est l’opportunité d’adopter un style différent et de s’offrir une fantasque représentation du personnage (Batman l’homme des cavernes, Batman le pirate, Batman le cow-boy, etc…). Mais Morrison ne peux décemment pas se contenter de cela. Le scénariste voit au-delà et conçoit une intrigue bien plus complexe. Par rapport aux précédentes histoires, je croit que Le Retour De Bruce Wayne est celle qui nécessite le plus une deuxième lecture pour en comprendre toutes les arcanes. En l’état, il reste un récit fascinant employant son périple temporel pour embrasser la mythologie, la symbolique et la psychologie du personnage. Bref, encore une histoire déstabilisante par sa richesse mais aussi une nouvelle expérience indispensable.
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Message par Max Schreck »

nobody smith a écrit :Image

Voilà une histoire a la mesure de sa réputation. J’étais pourtant des plus dubitatifs en commençant la lecture de Weapon X à cause de sa préface pompeuse. Larry Hama balance trois tonnes de superlatif sur l’œuvre de Barry Windsor-Smith et j’ai tendance à être septique sur ce genre de débordement. N’empêche que l’œuvre est effectivement une réussite résultant de la totale maîtrise de son auteur. Dans le fond, Weapon X équivaut à un classique histoire de Frankenstein où la créature finit par se retourner contre son créateur. La qualité de l’œuvre tient au traitement qu’en fait Windsor-Smith pour créer un récit au combien tortueux et bestial. Pour faire ressentir toute la déshumanisation de Logan, Il fait preuve d’une authentique virtuosité narrative. Ecriture et dessin sont en totale symbiose. L’un et l’autre se nourrissent pour donner toute son intensité à l’expérience. Bref, Weapon X est un sacré morceau.
Classique à la réputation effectivement méritée, superbe et essentielle contribution au personnage, et sans doute le chef-d'œuvre de Windsor-Smith, quasi baroque dans son travail graphique. Je pense vraiment que ça a été une date dans le monde du comics, et je pense qu'un paquet d'auteurs lui reconnaissent son importance. Ça peut du coup être intimidant en contrepartie, voire décevant, de l'approcher aujourd'hui sur la foi de tous ces dithyrambes. Je trouve ça chouette (et rassurant) qu'il soit toujours édité et qu'il puisse continuer à être découvert.
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

Max Schreck a écrit :Je trouve ça chouette (et rassurant) qu'il soit toujours édité et qu'il puisse continuer à être découvert.
Il va d'ailleurs être réédité dans une édition de luxe grand format en mars pour la sortie de Logan
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Re: The Comics Corner

Message par The Eye Of Doom »

Afin de ne pas laisser Noboby Smith seul à contribuer à ce topic, je m'y colle avec quelques comics garantis 100% sans super-héros. :wink:


Providence #11 (Moore-Burrow chez Avatar)

Pour ceux qui ne la connaîtrait pas, cette dernière série d'Alan Moore (puisqu'il arrête les comics) raconte l'histoire de Robert Black, journaliste homosexuel au Herald Tribune qui, suite à un trauma personnel, décide de parcourir la Nouvelle Angleterre en l'an 1919, à la recherche d'inspiration pour un futur roman. Son périple l'amène sur les lieux qui ont inspiré Lovecraft où il rencontre différents individus pour le moins insolites, alter ego des personnages des histoires de HPL. Il finira par rencontrer le maitre et découvrir que ...

On retrouve tout le talent de Moore pour tisser une histoire pétrie de références littéraires ou historiques et à la construction sophistiquée. Providence est le point d'orgue de la fascination de Moore pour HPL qui était déjà visible dans de multiples oeuvres et s'est concrétisée dans The Courtyard et Neonomicon (dont Providence est la suite ( et fin?)).
Pour apprécier, il vaut mieux donc avoir deja une solide intimité avec l'œuvre d'HPL et si possible aussi avec celles des auteurs qui l'ont inspiré (Huysman, Chambers, Bierce, Dunsany, ...). Dans tout les cas, la consultation du site https://factsprovidence.wordpress.com/ est le prolongement naturel pour s'assurer que l'on a pas raté qcq chose.
Le dessin de Burrow est plus "rond" que dans Neonomicon mais tres efficace pour faire naitre le trouble et le malaise. Il signe de plus une magnifique série de plus de 120 couvertures
Attention, si elle réserve quelques moments de pure terreur c'est avant tout une ambiance d'angoisse sourde qui est restituée et non une orgie gore.
On en est au 11 sur 12. Fin en Fevrier/Mars

Indispensable donc pour les fans de Moore ou de HPL ou de BD complexe et cérébrale ou de BD tout court.
2 volumes sortis en france


Rumble (Arcudi/Harren chez Image)

Comment raconter le début de l'intrigue...
C'est un jeune, serveur dans un bar de quartier, qui voit sa vie bouleversée par l'apparition d'un grand épouvantail armé d'une épée mastoc qui castagne à tout va des créatures improbables. L'épouvantail accueille en fait l'âme d'un grand guerrier d'un passé tres lointain qui cherche à récupérer son corps et son cœur.
Comme dans Providence, il est aussi question ici de grands anciens mais c est pas les mêmes ! C est pas sérieux pour deux sous (sans être une comédie) ca part dans tout les sens avec une galerie de personnages haut en couleurs, on n'a aucune idée de ce qui va se passer page suivante. Bref c'est enlevé, bien écrit, les personnages sont attachants et bien campés, le dessin de Harren est dynamique, un vent frais de liberté souffle sur tout ca. . Il faut accepter le côté désinvolte de l'affaire. 3 TPB parus au US (2 en france) et on s'ennuie pas un instant.


Shadows from the grave (Corben chez Dark Horse)

Nouvelle série de Richard Corben apres Ratgod. Il s'agit d'une anthologie de courts récits d'horreur dans le plus pur style EC, prévue sur 8 comics. 2 sont déjà sortis.
Dans la ligne directe des oeuvres précédente de Corben, ceci n'est pas d'une folle originalité mais le style inimitable de maitre, ici dans un noir charbonneux de circonstance, reste impressionnant et la lecture est des plus agréables. Il y a aussi un recit "mythologique" Danaus à suivre.
Deux positions possibles (et compatibles) face à cette serie: soit on se réjouir de voir Corben toujours actif, fidèle à lui même, délivrer régulièrement une œuvre de qualité alors que nombreux sont ceux de sa génération qui ont cassé leur pipe ( Bode, Jones) ou ont disparus des radars (Windsor Smith), soit on regrette une période plus aventureuse de sa production, avec des projets plus ambitieux (La maison au bord du monde par exemple)
En fait, le vrai problème est que le dernier ArtBook de Corben date de plus de 20 ans.... On aimerais le voir plus dans l'illustration ou les covers, où on le sait il a toujours donné des trucs inimitables.
Ceci dit, Shadows from the grave c'est bien!
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

Sympa de me tenir compagnie :D

Moi je ne lâche pas mes mecs en collant :mrgreen: Terminé le tome 6 de Grant Morrison Présente Batman qui marque la suite de la série Batman And Robin. Comme je l’ai indiqué pour le tome 3, cette série constitue le versant accessible du travail de Morrison. Et il fallait bien ça pour se remettre du Retour De Bruce Wayne. Les épisodes proposés suivent ainsi Dick Grayson et Damian Wayne dans leur enquête au temps présent alors que Bruce Wayne se ballade dans diverses époques. J’admets être un poil déçu que Morrison n’exploite pas plus les répercussions des actes de Bruce dans le passé sur le présent. Il y a de ça bien sûr mais la certaine retenue de la série rend le résultat finalement peu bouleversant à ce niveau. Morrison semble porter son attention ailleurs et après tout c’est normal puisque cette histoire doit mettre un point final à l’intrigue avec Dr Hurt. Cela dit, ça ne l’empêche pas de se montrer toujours aussi brillant dans son écriture, offrant son lot d’idées aussi surprenantes que pertinentes (l’utilisation du Joker).
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Re: The Comics Corner

Message par The Eye Of Doom »

Grant Morrison, je crois que j'ai jamais rien lu de lui.
Ha si , The Filth ou un truc comme ca: bien barré, plein d'idées mais creux in fine.
Tu aurais un ou deux trucs trouvables à me conseiller ?
Doom Patrol et The Invisibles (avec les covers de Bolland :D ) c'est sorti en Francais ?
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

Je n’ai pas encore trop approfondit le travail de Morrison. Pour le moment, ça se limite à ses Batman (strictement réservé à ceux qui connaissent un minimum le personnage), All Star Superman (considéré comme l’histoire définitive sur le kryptonien mais ça m’a déçu perso) et quelques épisodes éparses de la Justice League (Urban a sorti ce mois-ci le premier tome d’une réédition dans les règles). Pour Doom Patrol, je ne crois pas que ce soit disponible en France. Il me semble que le sujet revient régulièrement dans les forums consacrés aux comics et ça serait pas étonnant qu’Urban le sorte un jour. Par contre, Panini a bien publié chez nous The Invisibles et c’est apparemment toujours trouvable à un prix raisonnable :wink:
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Re: The Comics Corner

Message par magobei »

The Eye Of Doom a écrit :

Providence #11 (Moore-Burrow chez Avatar)
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pour ceux qui ne la connaîtrait pas, cette dernière série d'Alan Moore (puisqu'il arrête les comics) raconte l'histoire de Robert Black, journaliste homosexuel au Herald Tribune qui, suite à un trauma personnel, décide de parcourir la Nouvelle Angleterre en l'an 1919, à la recherche d'inspiration pour un futur roman. Son périple l'amène sur les lieux qui ont inspiré Lovecraft où il rencontre différents individus pour le moins insolites, alter ego des personnages des histoires de HPL. Il finira par rencontrer le maitre et découvrir que ...

On retrouve tout le talent de Moore pour tisser une histoire pétrie de références littéraires ou historiques et à la construction sophistiquée. Providence est le point d'orgue de la fascination de Moore pour HPL qui était déjà visible dans de multiples oeuvres et s'est concrétisée dans The Courtyard et Neonomicon (dont Providence est la suite ( et fin?)).
Pour apprécier, il vaut mieux donc avoir deja une solide intimité avec l'œuvre d'HPL et si possible aussi avec celles des auteurs qui l'ont inspiré (Huysman, Chambers, Bierce, Dunsany, ...). Dans tout les cas, la consultation du site https://factsprovidence.wordpress.com/ est le prolongement naturel pour s'assurer que l'on a pas raté qcq chose.
Le dessin de Burrow est plus "rond" que dans Neonomicon mais tres efficace pour faire naitre le trouble et le malaise. Il signe de plus une magnifique série de plus de 120 couvertures
Attention, si elle réserve quelques moments de pure terreur c'est avant tout une ambiance d'angoisse sourde qui est restituée et non une orgie gore.
On en est au 11 sur 12. Fin en Fevrier/Mars
Indispensable donc pour les fans de Moore ou de HPL ou de BD complexe et cérébrale ou de BD tout court.
En tant que fan de Moore et de HPL, je dois dire que ce Providence, dont j'avais suivi les premiers numéros chez Avatar Press, m'était tombé des mains. C'est effectivement truffé de références littéraires, comme beaucoup d'autres bouquins de Moore; c'est même le ressort de l'action ici. Et le risque, avec ce genre de procédé, c'est de faire passer totalement le récit au second plan, voire d'en faire un prétexte à un étalage érudit. Parfois ce jeu de pistes peut être savoureux - je prends l'exemple de Smax, histoire sans grande intrigue mais très fun par son empilage de références empruntée à la pop culture -, parfois il peut être un peu laborieux. C'est ce sentiment que m'a laissé Providence: je me suis pris au jeu au début, au point de me replonger dans Lovecraft, mais cela m'a assez vite lassé. Dommage.
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: The Comics Corner

Message par hellrick »

The Eye Of Doom a écrit :Grant Morrison, je crois que j'ai jamais rien lu de lui.
Perso j'ai trouvé All Star Superman excellent et globalement très accessible.

Pour ce qu'il fait sur Batman je suis plus mitigé, même avec 30 ans de comics derrière moi j'ai l'impression à chaque fois de lire des histoires auxquelles il manque au moins un tiers du récit :mrgreen:
Donc ça passe plus ou moins bien. J'ai trouvé Batman RIP / Final Crisis / etc. assez imbuvable quoique pas inintéressant. Je relirais le tout un de ces jours.
Je préfère Batman Inc, on s'y perd aussi un peu mais ça gêne moins.

JLA nouvel ordre mondial c'était pas mal, plus classique.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Re: The Comics Corner

Message par The Eye Of Doom »

magobei a écrit :
The Eye Of Doom a écrit :

Providence #11 (Moore-Burrow chez Avatar)

En tant que fan de Moore et de HPL, je dois dire que ce Providence, dont j'avais suivi les premiers numéros chez Avatar Press, m'était tombé des mains. C'est effectivement truffé de références littéraires, comme beaucoup d'autres bouquins de Moore; c'est même le ressort de l'action ici. Et le risque, avec ce genre de procédé, c'est de faire passer totalement le récit au second plan, voire d'en faire un prétexte à un étalage érudit. ....
C' est particulièrement vrai ici. Providence est constamment à la frontière du pur processus : Black et la couleur tombée du ciel, Black à Insmouth, Black et reanimator, ....
Globalement 9 numéros sur 12 dans ce style, on peut trouver cela bien répétitif ( surtout quand on attend 2 mois entre deux numéros!) Apres, c'est nécessaire vu que ce périple constitue le ressort intime de l intrigue et notre Heros vas de Carybbe en Sylla.
Alors je pense qu il faut laisser chacun apprécier, que la lecture dans l édition française en 3 volumes s y préte bien ( mieux que celle en 2 des US), qu il faut attendre la fin pour porter un jugement définitif.
Pour ma part, je trouve Providence plus intéressant que La ligue, serie pour laquelle Moore avait brassé de la même façon un fond littéraire majeur ( la littérature populaire fin 19ieme-debut 20ieme) sans véritable mise en perspective de celle-ci. On a eu à la fin un melting-pot agréable mais creux. Ici pour le moins, c est bien l'œuvre de HPL qui est le cœur du propos.
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Re: The Comics Corner

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Pris ce Wolverine : Ennemi D’Etat en me demandant un peu pourquoi je m’imposais ça. Ben c’est finalement pas mal du tout. Mark Millar part d’un postulat simple : Wolverine a subit un lavage de cerveau et devient un tueur au service d’Hydra. Ça ne vole pas haut mais étonnamment Millar emballe bien le truc. A l’image des dessins de John Romita Jr, le spectacle assume son classicisme pour chercher des qualités ailleurs. En l’occurrence, l’histoire dispose d’une narration efficace sachant comment ménager ses surprises. Ennemi D’état devient ainsi un bon gros page turner. J’ai l’impression que ça lui réussit plutôt bien à Millar de bosser sur ce genre de production mainstream. Lui poser des limites, ça revient à le forcer d’atténuer ses vilaines habitudes. J’aurais préféré que celles-ci soient totalement éradiquées mais ce qu’il reste de provocation (Elektra se justifiant des meurtres commis pour infiltrer La Main avec un "je suis un agent secret") et de fascination pour la violence (il a du mal à tenir la bête sur la fin de l’arc) est minoritaire. Bref, un blockbuster sympa.
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

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Troisième tome d’Uncanny X-Force où Wolverine et son équipe font un détour par l’Outremonde. Ce qui permet à Rick Remender de faire sa petite aventure à la Seigneur Des Anneaux. Alors est-ce la meilleure idée du monde ? Pour être franc, je ne suis pas sûr que la série ait besoin de se diriger là-dedans même pour quelques épisodes. N’empêche que le résultat est assez fun. Remender montre un beau savoir-faire avec un récit un peu balisé mais riche en action et invention. Je le sens par contre toujours limité dans ses possibilités pour explorer la complexité de ses personnages. Ça me renforce l’impression qu’il ne peut pas aller aussi loin qu’il le désirerait. Mais bon, il arrive à s’accommoder avec ce qu’on lui laisse (voir la conclusion de l’arc).

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J’ai lu dernièrement le début de la prestation d’Alan Moore sur Swamp Thing. Le peu que j’ai pu lire est à la mesure de sa haute réputation. En seulement un numéro, le scénariste réinvente complètement le personnage et lui donne une extraordinaire complexité. Complexité qu’il exploite sur les trois numéros suivants pour amener directement le monstre vers une élévation spirituelle. Faut avouer que c’est sacrément fortiche. Alors évidemment, lorsque je commence à lire le run de Scott Snyder sur le personnage, ben ce n’est pas la même sauce. Snyder tente d’une certaine manière d’émuler la recette de Moore. Certes Snyder fait revenir Alec Holland, alter-ego de Swamp Thing que Moore avait purement et simplement rayé de l’équation. Cependant, il soumet le personnage à un cheminement intérieur pas forcément totalement différent à sa précédente itération. Cependant, là où l’écriture de Moore transpirait d’érudition, celle de Snyder est bien moins subtile. L’histoire est assez laborieuse dans son déroulement. Toute la mythologie et les forces surnaturelles peinent à convaincre. La dimension horrifique me laisse de marbre malgré les dessins fouillés et déchaînés de Yanick Paquette. Il y a des choses intéressantes mais rien d’enthousiasmants. Toutefois, je suis prêt à lire la suite du run pour une seule raison : l’angle romantique. La série a réussit à m’accrocher par cette proposition plus intime avec ses simples humains sous le joug de forces surpuissantes. C’est bien l’unique élément qui a réussi à toucher mon petit cœur.
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