Le petit coin de la SF

Pour parler de toute l'actualité des livres, de la musique et de l'art en général.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 23898
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: Le petit coin de la SF

Message par cinephage »

Randolph Carter a écrit :ImageImage
Grand fan de Mieville, je ne peux que me réjouir de cet achat (je l'avais lu en anglais, trop impatient pour attendre une traduction). En revanche, je ne connais rien du tout de cet autre auteur. Peux-tu me dire ce qui t'a attiré dans le bouquin ??
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Randolph Carter
Accessoiriste
Messages : 1520
Inscription : 26 févr. 06, 08:53
Liste DVD
Localisation : Kadath

Re: Le petit coin de la SF

Message par Randolph Carter »

cinephage a écrit :
Randolph Carter a écrit :Image
je ne connais rien du tout de cet auteur. Peux-tu me dire ce qui t'a attiré dans le bouquin ??
C'est simplement le quatrième de couverture:
Au Moyen Âge, une petite ville de la Forêt-Noire, Eifelheim, a été rayée de la carte et jamais reconstruite.
Pour Tom, historien, cette disparition contredit les lois de l'histoire statistique. Faisant partager par Sharon, sa compagne, une physicienne, cet intérêt qui vire à l'obsession, il exploite toutes les données disponibles afin de comprendre les raisons de ce mystère. 1348, juste avant que la peste Noire ne ravage l'Europe. Un astronef s'écrase près d'Eifelheim. Le père Dietrich, curé du village, est un homme cultivé qui a étudié les sciences et la philosophie, notamment à Paris.
Les hasards de la vie et sa participation à des révoltes l'ont amené à se réfugier dans cet endroit perdu. Rien ne l'a préparé à devenir le premier intermédiaire entre l'humanité et une espèce intelligente étrangère qu'il approche à travers ses catégories mentales. Et le lecteur découvre peu à peu tout ce qui nous rapproche et tout ce qui nous sépare de ces formes anciennes de pensée et de celles des étrangers.
On pense à Umberto Eco. C'est une expérience fascinante de relativité culturelle. Un grand roman, inattendu, original, qui a manqué de peu le prix Hugo en 2007.
Image
Avatar de l’utilisateur
Eusebio Cafarelli
Passe ton Bach d'abord
Messages : 7895
Inscription : 25 juil. 03, 14:58
Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...

Re: Le petit coin de la SF

Message par Eusebio Cafarelli »

c'est la même chose qui m'avait décidé à l'acheter.
Ubik
Ennemi d'état et du grand cinéma
Messages : 2165
Inscription : 31 déc. 05, 02:47

Re: Le petit coin de la SF

Message par Ubik »

Image

Un climatologue au passif chargé (irlandais en terre d'angleterre) se voit proposé un poste sur une île isolée. Il devra y mesurer le climat, réduit à la plus stricte solitude pendant une longue année : personne pour lui tenir compagnie, pas même le passage d'un bateau ou deux. Arrivé sur l'île, impossible de trouver trace du climatologue précédent. Tout au plus un far avec son gardien, bonhomme taciturne qui ne place pas un mot et qui semble reclus dans la folie. Qu'importe : notre héros décide de poursuivre malgré tout. Le bateau qui l'y dépose repart. Il suffira d'une nuit. Dans sa cabane, notre climatologue est la proie d'une terrible attaque. Une nuée de "montres", créatures qu'il est incapable de décrire, l'attaque pour le manger. Il survivra à cette nuit. La première d'une longue série...

SF, fantastique ou drame humain ? Difficile à dire. L'incipit met dans le bain fissa, c'est admirablement bien écrit, c'est absolument passionnant, c'est très intelligent, certains passages sont d'anthologie (j'ai du rester assis sur le banc d'une station de métro pour terminer un passage d'apocalypse ! :shock: ). En fait, c'est tellement bien écrit que le livre s'échappe du "rayon" dans lequel il est mis en avant pour rejoindre celui de la littérature avec un grand L, et d'ailleurs une publication méritée chez Acte Sud (et aujourd'hui Babel). C'est LE bouquin que je mettrais en avant dans mes lectures 2008, de loin. Et l'auteur aurait confirmé l'essai sur son livre suivant, Pandore au Congo. A suivre... :P

Un extrait que j'adore :

"Pour renforcer mes défenses, je fis des piles de bois, de livres également. La flamme du papier dure moins longtemps mais elle est plus intense. Je me dis que j'obtiendrais peut être ainsi une surprise foudroyante. Adieu Château-Briand ! Adieu Goethe, adieu Aristote, adieu Rilke, adieu Stevenson ! Adieu Marx, Laforgue et Saint-Simon ! Adieu Milton, Voltaire, Rousseau, Gongora et Cervantes ! Mes chers amis, on vous vénère, mais que l'admiration ne se mèle pas à la nécessité : vous êtes soumis à la contingence ! Je souris pour la première fois depuis le début du drame parce que, tandis que je constituais les piles, tandis que je les arrosais de pétroles et pratiquais une rigole pour les relier au futur bûcher, tandis que j'effectuais ces opérations, je découvris qu'une seule vie, en l'occurrence la mienne, avait davantage de valeurs que les oeuvres de tous les génies, philosophes et lettrés de l'humanité toute entière."
Cosmo Vitelli
Pipeaulogue
Messages : 7754
Inscription : 13 avr. 03, 00:48
Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK

Re: Le petit coin de la SF

Message par Cosmo Vitelli »

Ubik a écrit :Et l'auteur aurait confirmé l'essai sur son livre suivant, Pandore au Congo. A suivre...
Qu'on peut considérer comme une variation sur son premier livre, l'humour et la mise en abyme littéraire en plus.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
Ubik
Ennemi d'état et du grand cinéma
Messages : 2165
Inscription : 31 déc. 05, 02:47

Re: Le petit coin de la SF

Message par Ubik »

Cosmo Vitelli a écrit :
Ubik a écrit :Et l'auteur aurait confirmé l'essai sur son livre suivant, Pandore au Congo. A suivre...
Qu'on peut considérer comme une variation sur son premier livre, l'humour et la mise en abyme littéraire en plus.
En effet, une amie m'avait dit que La Peau Froide n'était d'ailleurs qu'une sorte de brouillon de Pandore. Je l'ai acheté mais du coup je me le garde pour dans quelques temps. :wink:
Nimrod
Hypoglycémique
Messages : 26173
Inscription : 13 avr. 03, 18:57

Re: Le petit coin de la SF

Message par Nimrod »

Ubik a écrit :Image
J'ai adoré.

Je ne sais pas si l'auteur a écrit d'autres bouquins qui valent d'être lus ?
Ubik
Ennemi d'état et du grand cinéma
Messages : 2165
Inscription : 31 déc. 05, 02:47

Re: Le petit coin de la SF

Message par Ubik »

Pandore au congo ! 8)
Nimrod
Hypoglycémique
Messages : 26173
Inscription : 13 avr. 03, 18:57

Re: Le petit coin de la SF

Message par Nimrod »

OK j'essaierai ça. :)
Ubik
Ennemi d'état et du grand cinéma
Messages : 2165
Inscription : 31 déc. 05, 02:47

Re: Le petit coin de la SF

Message par Ubik »

Avatar de l’utilisateur
Colqhoun
Qui a tué flanby ?
Messages : 33435
Inscription : 9 oct. 03, 21:39
Localisation : Helvetica
Contact :

Re: Le petit coin de la SF

Message par Colqhoun »

Image

La Horde du Contrevent || Alain Damasio


Résumé
Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu’un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s’y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d’eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu’en Extrême-Aval ait été formé un bloc d’élite d’une vingtaine d’enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueule, leur vie durant, le vent jusqu’à sa source, à ce jour jamais atteinte : l’Extrême-Amont.
Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m’appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l’éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l’azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l’ultime.


La Horde du Contrevent est de ces bouquins qui vous marquent au fer rouge. De ces oeuvres si puissantes qu'elles vous poursuivent dès que vous en stoppez la lecture et que s'accroche ce sentiment d'en connaître personnellement chaque personnage, chaque lieu, chaque événement.

Ici, Alain Damasio, plus qu'un simple récit de science-fiction, a créé un univers totalement autre, reprenant nos acquis humains, terriens, pour les transposer et les recréer selon cette topologie du vent, de ce souffle continue qui balaie cette terre sans nom que remonte la Horde jusqu'en Extrême-Amont. Toute l'oeuvre se construit alors, tant dans son récit que dans sa forme, sur cette idée de Vent omniprésent, qui crée ou détruit, qui porte ou empêche toute progression, qui rafraîchit ou déchire les chairs, un vent duquel naissent des néologismes d'une rare pertinence (on peut croiser plusieurs phrases qui ne sont construites quasiment que sur des mots inexistants et le tout se tient par miracle). L'auteur, lorsqu'il ne nous agrippe pas par la spectaculaire force de son récit, nous fascine par ses concepts nouveaux développés autour du vent, de cette rythmique d'écriture qui nous fait passer d'un personnage à l'autre (chaque membre de la Horde prend la "parole" pour nous conter leur périple) et de ce sens de l'ellipse parfois surprenant.

Un livre aux multiples niveaux de lecture, fascinant ne serait-ce que pour son récit de surface, mais qui se révèle hypnotisant si l'on est prêt à se laisser porter par la myriade d'idées de Damasio et de sa Horde. Un grand livre. Peut-être même bien un véritable chef d'oeuvre, qui dépasse le simple statut de bouquin de sf et qui gagne ses lettres de noblesses dans cette parfaite maîtrise des mots. Vivement la suite (puisque Damasio parlerait d'un diptyque).
"Give me all the bacon and eggs you have."
Cosmo Vitelli
Pipeaulogue
Messages : 7754
Inscription : 13 avr. 03, 00:48
Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK

Re: Le petit coin de la SF

Message par Cosmo Vitelli »

Colqhoun a écrit :Vivement la suite (puisque Damasio parlerait d'un diptyque).
Ce n'est plus trop d'actualité. Par contre son nouveau roman Les Furtifs ne devrait plus trop tarder.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
Avatar de l’utilisateur
Colqhoun
Qui a tué flanby ?
Messages : 33435
Inscription : 9 oct. 03, 21:39
Localisation : Helvetica
Contact :

Re: Le petit coin de la SF

Message par Colqhoun »

Cosmo Vitelli a écrit :Ce n'est plus trop d'actualité. Par contre son nouveau roman Les Furtifs ne devrait plus trop tarder.
Le projet d'une suite à la Horde est donc abandonné ?
Dommage.
Je vais voir pour me procurer son premier bouquin.
"Give me all the bacon and eggs you have."
Le prisonnier
Assistant opérateur
Messages : 2609
Inscription : 3 sept. 03, 13:45
Localisation : Le village

Re: Le petit coin de la SF

Message par Le prisonnier »

Colqhoun a écrit :Le projet d'une suite à la Horde est donc abandonné ?
Dommage.
En même temps il me semble qu'il en a fait le tour... :fiou:
Avatar de l’utilisateur
Jack Griffin
Goinfrard
Messages : 12389
Inscription : 17 févr. 05, 19:45

Re: Le petit coin de la SF

Message par Jack Griffin »

UN petit peu de pub pour ma boite et pour la bonne cause.
Norman Spinrad viendra pour une séance de signature de son nouveau livre à Gibert Joesph, le 21 mars dans l'après midi

Image
Qui est vraiment Ralf, le « comique venu du futur » ? Et pourquoi « Le Monde selon Ralf », le talk-show qu’il anime à la télévision, est-il de plus en plus amer ? Quand Texas Jimmy Balaban, son agent, l’a découvert sur les planches d’un café-théâtre de troisième zone, il était pourtant d’un drôle… Dexter D. Lampkin, un écrivain de science-fiction désabusé, et Amanda Robin, qui joue les coaches mystiques, pensaient avoir bien peaufiné le personnage. Le problème, c’est que Ralf ne sort jamais de son rôle. Comme s’il était son rôle. Comme s’il venait vraiment du futur… et quel futur !

Le pire que vous puissiez imaginer : la biosphère a été dévastée, l’air est irrespirable, et les derniers représentants de l’espèce humaine se sont réfugiés dans des centres commerciaux pressurisés. En un mot, l’homme survit sur le vaisseau devenu fou d’une planète morte qu’il n’a pas su sauver.

Ralf a-t-il été renvoyé dans le passé pour réveiller nos consciences ? Est-il celui dont nous avons besoin pour traverser l’inévitable « crise de transformation » que nous devons affronter ? Car ce qui est, est réel. Et nous ne pourrons y échapper.

Dans ce roman à l’humour ravageur, Norman Spinrad, l’auteur virtuose de Jack Barron et l’éternité, des Miroirs de l’esprit et des Années fléaux, met en scène notre époque avec intelligence et férocité face aux grands périls qui pèsent sur l’humanité et comme, dans Rêve de fer, poursuit sa réflexion sur son genre de prédilection, car Il est parmi nous est aussi le grand roman de la science-fiction.
Répondre