Philip Glass

Pour parler de toute l'actualité des livres, de la musique et de l'art en général.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

giftongue
Electro
Messages : 899
Inscription : 30 juin 11, 22:21
Localisation : Paris

Re: Philip Glass

Message par giftongue »

Anorya a écrit :
julien a écrit :Juste pour dire qu'une nouvelle (et probablement dernière) représentation de l'opéra EINSTEIN ON THE BEACH sera prévue en janvier 2014, à Paris au théâtre du Châtelet !
C'est tentant. Rien que pour voir les gens se barrer de la salle à nouveau, je dirais pas non. :D
Encore que bon, les parisiens devraient avoir moins de problèmes avec l'oeuvre de Glass non ?
C'est vrai que les "provinciaux" sont tellement peu éduqués culturellement! :roll: Il y avait pas mal de "parisiens" qui s'étaient déplacés à Montpellier pour l'occasion...il faudrait peut-être en finir avec ces clichés, non ?
Image
Avatar de l’utilisateur
-Kaonashi-
Tata Yuyu
Messages : 11413
Inscription : 21 avr. 03, 16:18
Contact :

Re: Philip Glass

Message par -Kaonashi- »

Ces dix derniers jours, j'ai découvert les trois opéras de Philip Glass, dans cet ordre : Satyagraha, Einstein on the Beach, Akhnaten.
J'ai écouté plusieurs fois le premier, en CD (édition 1990), ce fut une révélation pour moi : je m'attendais en effet à trouver le style Glass fatigant sur une oeuvre si longue, mais en fait je trouve Satyagraha magnifique !
Du coup j'ai cherché à écouter ses deux autres opéras, et grâce à musicme c'est chose fait.
Einstein on the Beach dans son édition 1979 de 4 CDs (2h45) m'a surpris par son minimalisme, le côté extrême de ses recherches de sons, d'accords et de rythmes... et au final ça m'a beaucoup plu. Il faudra que je le réécoute dans d'autres conditions (autrement qu'en bossant).
En comparaison, Akhnaten c'est presque un opéra classique ! J'ai écouté l'édition 2007, dirigé par Dennis Russel Davies. Des trois opéras c'est le plus mélodique, mais pas le moins déplaisant pour moi. J'y trouve autant de satisfaction et de réussite que pour Satyagraha.

Bref du coup j'aimerais beaucoup voir ces opéras sur scène, même si la durée réelle d'Einstein on the Beach me ferait beaucoup hésiter.
J'ai vu sur le site de Glass que Satyagraha est joué à Bonn en juin... J'hésite.
Image
perso / senscritique.com/-Kaonashi- / Letterboxd
Spoiler (cliquez pour afficher)
Image
Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Re: Philip Glass

Message par Anorya »

giftongue a écrit :
Anorya a écrit :
C'est tentant. Rien que pour voir les gens se barrer de la salle à nouveau, je dirais pas non. :D
Encore que bon, les parisiens devraient avoir moins de problèmes avec l'oeuvre de Glass non ?
C'est vrai que les "provinciaux" sont tellement peu éduqués culturellement! :roll: Il y avait pas mal de "parisiens" qui s'étaient déplacés à Montpellier pour l'occasion...il faudrait peut-être en finir avec ces clichés, non ?
Où vois-tu que je dirais que les provinciaux seraient peu éduqués ? Attention, ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit (écrire plutôt).
Déjà je n'habite pas à Paris (pas encore) et ensuite je n'ai pas la prétention de me mettre à leur place, ni aux parisiens, ni à celles des provinciaux Giftongue. En l'occurrence, de région parisienne, je faisais partie des gens qui s'étaient déplacés à Montpellier tu le sais tu m'y a vu. Ce que je constate, vu la concentration d'expositions, de cinéma, d'oeuvres artistiques sur la capitale mais aussi de meilleures conditions facilités d'accès à la culture malgré des prix assez honteux parfois, c'est qu'on aura le plus souvent plus de personnes connaissant l'oeuvre d'un artiste en région parisienne qu'à la campagne, et ce, même si de nombreuses villes offrent d'excellentes choses (Montpellier, Toulouse, Lyon...). Après c'est à double tranchant parce qu'internet a aussi fait beaucoup. Mon amie Toulousaine (en déplacement en Hollande actuellement) apprécie un peu l'oeuvre de Glass qu'elle a justement découverte par le net plutôt que les films à ma différence, mais dans son entourage, elle est l'une des rares. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a pas forcément essayé de faire découvrir autour d'elle, mais là c'est aussi autre chose lié plus aux goûts des gens.

Bon après mon commentaire peut-être interprêté un peu ironiquement, surtout après la phrase où j'avoue que j'apprécie de voir les gens se barrer de la salle, mais c'est plus la première phrase qui l'est (ironique). La seconde tenait plus du constat désintéressé (pas forcément faux ni vrai comme tu le vois) et qui ne demande qu'à être vérifié avec cette séance au théâtre du Châtelet.
Dernière modification par Anorya le 1 juin 13, 00:07, modifié 1 fois.
Image
Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Re: Philip Glass

Message par Anorya »

aurelien86 a écrit :
Ah ok. Pourtant, je me souviens d'une critique très enthousiaste de Julien et Anorya suite à la vision du "spectacle" à Montpellier. Pourquoi penses tu que ce sera une déception probable ? Juste à cause du lieu ?

D'ailleurs, en passant, moi qui ne connait pas le théatre du Chatelet, que peut on en dire ? :D
Julien et Anorya, vous comptez y retourner ou pas ? Si oui, peut être qu'on pourrait essayer de caler la même date... ? Ca a un sens de prendre des places "très" chers sur ce type d'opéra ?
C'est plus Julien (et Giftongue aussi sans doute) qui s'y connais dans ce domaine je pense. Donc ce que vaut le théâtre du Châtelet, aucune idée.
Sinon oui je compte bien y retourner je pense. Déjà musicalement c'est assez incroyable à la base alors si le visuel suit, je dis pas non.
Dernière modification par Anorya le 31 mai 13, 13:12, modifié 1 fois.
Image
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Philip Glass

Message par julien »

Au Châtelet il vaut mieux ne pas se mettre trop en hauteur, on y voit rien ou assez mal. Au niveau de l'orchestre par contre je sais pas ce que ça donne, j'ai jamais testé. Je pense que ça serait bien d'être légèrement placé en hauteur. On devrait mieux voir le chœur et l'orchestre situés dans la fosse. Leur rôle est assez important. J'irais bien le dernier jour. Le Dimanche 12 janvier, pour la dernière !
-Kaonashi Yupa- a écrit :Bref du coup j'aimerais beaucoup voir ces opéras sur scène, même si la durée réelle d'Einstein on the Beach me ferait beaucoup hésiter. J'ai vu sur le site de Glass que Satyagraha est joué à Bonn en juin... J'hésite.
Si t'es dans le coin, hésite pas mais je pense qu'il vaut mieux ne pas y aller exprès. En fait tout dépend de la réalisation scénique, du design et de la distribution vocale. Ça peut ne pas être à la hauteur de l'oeuvre ; tandis qu'avec Einstein t'as au moins la garantie d'une mise en scène et d'un plateau vocal vraiment remarquable. En plus depuis l'année dernière ils ont dû grandement s'améliorer je pense. Ils devraient être tous au top à Paris.
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
aurelien86
Electro
Messages : 778
Inscription : 2 mai 08, 16:26
Contact :

Re: Philip Glass

Message par aurelien86 »

julien a écrit :Au Châtelet il vaut mieux ne pas se mettre trop en hauteur, on y voit rien ou assez mal. Au niveau de l'orchestre par contre je sais pas ce que ça donne, j'ai jamais testé. Je pense que ça serait bien d'être légèrement placé en hauteur. On devrait mieux voir le chœur et l'orchestre situés dans la fosse. Leur rôle est assez important. J'irais bien le dernier jour. Le Dimanche 12 janvier, pour la dernière !
C'était déjà excellent l'année dernière non ?
Et niveau son, ça vaut quoi le théatre du Chatelet ?

Merci pour les précisions en tout cas. Je pense que j'irais aussi le dimanche après midi. Mais donc tu conseillerais de taper dans quelle catégorie de places ? Cat 2 ?
monfilm
Machino
Messages : 1242
Inscription : 19 août 08, 05:09

Re: Philip Glass

Message par monfilm »

aurelien86 a écrit :
monfilm a écrit :
Pas vu tout court. Pas envie. Et encore moins dans ce théâtre du Chatelet que je n'aime pas.
Ah ok. Pourtant, je me souviens d'une critique très enthousiaste de Julien et Anorya suite à la vision du "spectacle" à Montpellier. Pourquoi penses tu que ce sera une déception probable ? Juste à cause du lieu ?

D'ailleurs, en passant, moi qui ne connait pas le théatre du Chatelet, que peut on en dire ? :D
Julien et Anorya, vous comptez y retourner ou pas ? Si oui, peut être qu'on pourrait essayer de caler la même date... ? Ca a un sens de prendre des places "très" chers sur ce type d'opéra ?
Ben le lieu est primordial oui s'il s'agit d'un live. Comme l'a dit Julien Châtelet c'est praticable uniquement avec les places les plus chères.
Si ça avait été à Pleyel rénové je n'aurais pas hésité.
ImageImage
Tout le reste est dérisoire.
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Philip Glass

Message par julien »

aurelien86 a écrit :Merci pour les précisions en tout cas. Je pense que j'irais aussi le dimanche après midi. Mais donc tu conseillerais de taper dans quelle catégorie de places ? Cat 2 ?
Cat 1 ou Cat 2, après c'est un peu limite... En fait faut voir ce qu'il y a comme places intéressantes. Pour avoir un bon son vaut mieux être placé assez prés de la scène évidemment. Niveau Corbeille ou Premier Balcon, mais pas plus haut. Oui sinon la performance de l'année dernière à Montpellier était très bien, c'est juste que les chanteurs avaient parfois un peu de mal à se retrouver parmi les 1-2-3 , 1-2-3-4 ; fa-si-do , fa-si-do-re etc. Chanter ça pendant 25mn, c'est assez redoutable quand même ! (Le live est plus long que sur le cd en plus).

Voici le lien pour réserver les places :

http://chatelet-theatre.com/2013-2014/e ... e-beach-fr
monfilm a écrit :Ben le lieu est primordial oui s'il s'agit d'un live. Comme l'a dit Julien Châtelet c'est praticable uniquement avec les places les plus chères.
Si ça avait été à Pleyel rénové je n'aurais pas hésité.
A Bastille ça aurait était bien mieux, mais ils sont moins branchés sur le répertoire contemporain !
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
aurelien86
Electro
Messages : 778
Inscription : 2 mai 08, 16:26
Contact :

Re: Philip Glass

Message par aurelien86 »

Au fait, ça vaut quoi ça ? Je ne connais ni le disque, ni la version "film" ?
http://www.amazon.fr/Koyaanisqatsi-Godf ... aanisqatsi

Et l'autre ?
http://www.amazon.fr/Powaqqatsi-Godfrey ... im_sbs_d_3
Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Re: Philip Glass

Message par Anorya »

aurelien86 a écrit : Et l'autre ?
http://www.amazon.fr/Powaqqatsi-Godfrey ... im_sbs_d_3
Powaqqatsi je l'ai chroniqué il y a 3 semaines en partie cinéma.
Quand à Koyaanisqatsi c'est indispensable, aussi bien film que disque de Glass (l'une des meilleures B.Os du bonhomme avec Candyman pour moi). A la limite il te faudrait les deux. ;)

Sinon qualité technique des DVDs et Blu-ray je ne saurais dire. J'ai le DVD de la première édition de Koyaanisqatsi (pas "remastérisé" mais j'ai connu bien pire de la part de MGM donc bon) et le blu-ray de Powaqqtasi qui est sorti récemment chez koba films (sublime ce dernier).
Image
aurelien86
Electro
Messages : 778
Inscription : 2 mai 08, 16:26
Contact :

Re: Philip Glass

Message par aurelien86 »

Hallucinant, quelle que soit la séance, il te file la même place, à chaque fois "excentré" ou sur un strapontin extérieur, même en cat 1 ou 2, c'est un peu scandaleux. Toutes les places sont bloquées pour les abonnés ou quoi ? :shock:
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Philip Glass

Message par julien »

Oui les abonnés sont privilégiés et je crois qu'il y a un assez gros contingent, c'est ça qui est emmerdant avec le châtelet ; par contre j'ai regardé dans les corbeilles et sur les balcons, et en fait même en catégorie 3, tu trouves quand même de bonnes places, relativement bien au centre.
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Philip Glass

Message par julien »

The Perfect American

Image

Samedi 01 Juin c'était la première représentation londonienne du nouvel opéra de Fifi : The Perfect American, inspiré par l'ouvrage de Stephan Peter Stephan Jungk : Le Roi de l'Amérique.

The Perfect American est une biographie-fiction retraçant les derniers mois de la vie de Walt Disney. Philip Glass y a projeté toutes les préoccupations majeures de cette personnalité extrêmement influente dans le monde culturel du 20e siècle. En tête de liste : les désillusions de Walt Disney quant à la possibilité de vivre éternellement grâce à la cryogénisation.

Si au premier regard, Walt semble être l'heureux détenteur d'une baguette magique exauçant tous ses vœux, on découvre bien vite qu'il est tout aussi torturé que Wilhelm Dantine, un dessinateur qui travailla pour lui – notamment pour des illustrations de La Belle au bois dormant. Fasciné par l'omnipotence infantile d'un homme qui s'identifiait à Mickey Mouse, Dantine rechercha constamment et désespérément la reconnaissance de Disney, au risque de sa propre faillite.

C'est lui à la gauche de Walt :

Image

Dans cet opéra, l'univers de ce "Perfect American", (l'Américain parfait) est recréé comme par magie par la présence de personnages intimes de Walt Disney : son épouse Lillian, sa confidente Hazel, son frère Roy, ses enfants Diane et Sharon et ses collaborateurs proches. Dans la Première scène de l'Acte II, on croise même Andy Warhol, voulant prendre une photo de Walt, pour sa série de portrait sur les légendes américaines.

Image

Si Peter Stephan Jungk et Philip Glass ont déclaré ne pas détester Walt Disney, et même avoir une certaine admiration pour cette «icône de la modernité», la schématisation induite par le genre opéra ne fait pas moins de The Perfect American une œuvre à charge. Les studios Disney, alertés par le fait que Gérard Mortier avait passé commande à Glass de l’ouvrage pour le New York City Opera, puis pour l’Opéra de Madrid, où il a été finalement nommé, ont appelé le compositeur pour le dissuader d’accepter. Le livret signé Rudy Wurlitzer fut ensuite envoyé à la firme californienne pour approbation, mais ne suscita aucune réponse. Ce qui n’étonne guère, vu la place qu’y occupe le réquisitoire de Wilhelm Dantine, personnage fictif d’employé viré du jour au lendemain pour avoir tenté de réclamer des droits sur ses dessins. L'égocentrisme de Disney atteint d'ailleurs son paroxysme lorsqu'il se compare à Ronald Reagan et souligne que les enfants connaissent plus Mickey Mouse que Jésus-Christ !

Image
«Suis-je un homme ou une entreprise?"

Ce qui aurait pu se révéler une peinture au vitriol de la société bien-pensante du spectacle à l'américaine, se révèle davantage un voyage poétique et tragique à travers les derniers mois de la vie d'un artiste. A 76 ans, Glass, a sans doute dû trouver dans le livret de Rudy Wurlitzer, une certaine résonance avec son oeuvre et son propre parcours... Dommage, car il aurait était à mon sens bien plus passionnant d'un point de vu dramatique de recentrer davantage le sujet de l'opéra sur la rivalité entre le tout puissant Disney et le méprisé dessinateur, renvoyé injustement et traité par le studio non comme un artiste mais comme un simple exécutant. Cet aspect, beaucoup plus présent dans le livre original n'est ici que partiellement traité et le livret assez éparpillé pêche par des scènes un peu trop sentimentalistes qui alourdissent inutilement l'histoire. Sans doute que les concepteurs de l'opéra, par crainte d'effaroucher la susceptibilité des producteurs Disney n'ont pas cru bon de mettre tellement en avant cette image du grand méchant loup tapi derrière le gentil « roi des enfants » . On ne peut d'ailleurs s'empêcher de penser à ce qu'aurait pu faire Terry Gilliam d'un tel sujet ; celui-là même qui avait monté récemment La Damnation de Faust de Berlioz, avec Christopher Purves dans le rôle de Mephisto.

Image
Une scène cocasse où Walt dialogue avec une réplique automatisée d'Abraham Lincoln, qui se dérègle progressivement !

Un petit extrait de la scène III de l'Acte I, qui illustre particulièrement bien la ferveur des échanges relationnels entre Disney et Dantine.



Malgré l’interdiction légale de représenter Mickey, Minnie, Pluto et Donald, l'opéra s'avère néanmoins très plaisant à regarder. Le metteur en scène Phelim McDermott a conçu un spectacle trépidant et visuellement inventif, dans lequel les animations de personnages et de formes en image de synthèse sont projetés sur des écrans et un carrousel de gazes transparentes. Les chorégraphies, même si elles ajoutent à l'ensemble une certaine dynamique sont malheureusement assez superficielles et peu convaincantes !

Image

Côté musique, Glass a un peu laissé tomber ses sempiternels ostinatos ainsi que ses fameuses structures répétitives qui font sa marque de fabrique, pour composer une musique plus chatoyante qu'à l'accoutumé. Certains passages, sans doute pour faire écho à l'époque de Disney, évoquent parfois la musique d'Aaron Copland.

Dés le Prologue cauchemardesque où Disney rêve de l'image d'une chouette qu'il a tué enfant de ses mains, l'auditeur se retrouve plongé dans une atmosphère inquiétante et ténébreuse amenée par des cordes graves et un pupitre de percussion particulièrement présent. L'ouvrage bascule ensuite entre passages lyriques vifs et animés et des moment plus calmes et introspectifs, assez proche du style vocal d'Adams sur Nixon en Chine. Par contre, on ne trouve pas tellement d'airs mélodiques mémorables. Les mélodies sont globalement neutres et auraient mérités d'êtres remaniés et mieux travaillés. Comme d'habitude, on sent que Glass a composé ça d'un seul jet sans trop prendre la peine de revoir sa partition ! Grâce à un effectif instrumental assez développé, on note néanmoins quelques tournures orchestrales plus séduisantes et raffinés que sur les précédents opéras de guerres qu'étaient Waiting for the Barbarians, et Appomatox, qui péchaient un peu par des excès de lourdeurs. En fait il faut surtout rendre hommage aux chanteurs, très investis dans leurs rôles, à commencer par Christopher Purves, un baryton-Verdi à l’aigu vaillant et aux graves tonnants, traduisant avec une même conviction la dureté et la fragilité du personnage de Walt Disney.

Dans l'ensemble un spectacle plaisant à défaut d'être réellement transcendant !

Image
"Lucy", Incarnation de la chouette, qui se révèle être l'ange de la Mort.

Quelques extraits de la représentation de Madrid, à paraître prochainement en septembre en dvd/blu-ray chez Arthaus :



A la fin du show, Fifi était même présent, pour les salutations d'usage :

Image
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Philip Glass

Message par julien »

Les Egarés

Image

Et hop, ça continue. Après Londres, la suite des aventures de Fifi en Autriche. Voici le compte rendu d'un nouvel Opéra, qui s'est déroulé à Linz à l'occasion de l'inauguration d'une grande salle de concert. J'ai pas pu y assister mais ça avait l'air joyeusement barré :

http://www.ilghirlandaio.com/dal-mondo/ ... modernite/
Philip Glass-Peter Handke, une association inédite d'une grande modernité

di Redazione

Une musique du compositeur américain Philip Glass sur un texte de l'écrivain autrichien Peter Handke, la "première" mondiale de l'opéra "Spuren der Verirrten" (Traces des égarés) vendredi soir au Musiktheater de Linz au nord de l'Autriche, a été d'une grande modernité.
Avec un livret d'après la pièce de théâtre de Handke arrangée par le Directeur de l'Opéra de Linz, l'Allemand Rainer Mennicken, le metteur en scène britannique David Pountney a donné un spectacle tout à la fois monumental et fragmentaire, centré sur la question "Où sommes nous" et la futilité de la vie quotidienne.
Plusieurs genres s'y côtoient, de l'Abraham de la Bible à Alice au pays des merveilles: des vachères homosexuelles rencontrant des patients à l'hôpital, des militants anti-nucléaires aux côtés de touristes, des instruments musicaux passant de la fosse d'orchestre à la scène...
Quant à la musique, c'est du Glass pur jus: très rythmée, avec un important usage des percussions et un vibraphone dans le rôle du basso contino, sans oublier des instruments de folklore autrichien, comme la cithare et le cor des Alpes, qui sont joués sur scène.
L'intégration de ces instruments traditionnels locaux illustre l'intérêt du compositeur, âgé de 76 ans, pour la musique folklorique, comme en témoigne le recours à la musique arabe ou indienne dans ses oeuvres précédentes.
L'Orchestre Bruckner était dirigé par un familier de la musique de Philip Glass, le chef d'orchestre américain Dennis Russell Davies, et la distribution a été dominée par le baryton-basse autrichien Martin Achrainer.
A l'issue de la "première" de cet opéra moderne et complexe, le public a gratifié les protagonistes de dix minutes de rappels.
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
aurelien86
Electro
Messages : 778
Inscription : 2 mai 08, 16:26
Contact :

Re: Philip Glass

Message par aurelien86 »

julien a écrit :Les Egarés

Image

Et hop, ça continue. Après Londres, la suite des aventures de Fifi en Autriche. Voici le compte rendu d'un nouvel Opéra, qui s'est déroulé à Linz à l'occasion de l'inauguration d'une grande salle de concert. J'ai pas pu y assister mais ça avait l'air joyeusement barré :
Par curiosité, tu travailles où ? Dans un secteur en relation avec ça ?
Répondre