Ressenti à chaud, au retour du Roadburn.
L'impression dominante - écrasante même - sera celle laissée par
Green Carnation interprétant l'intégralité de
Light of day, day of darkness. Des frissons pendant une heure, la gorge serrée, la larme à l’œil devant une telle intensité émotionnelle produite par des musiciens enthousiastes, précis et talentueux. L'interprétation en intégralité d'un album, particulièrement lorsqu'il est aussi touchant que celui là, n'est pas forcément chose aisée. Ici tout était parfait, les adaptations nécessaires étaient faites et réussies, les musiciens impliqués et inspirés. J'ai rarement été autant ému devant un concert, je n'en ai en tout cas pas le souvenir et celui-ci restera un souvenir profondément ancré dans ma mémoire.
Derrière ça il y eut de nombreux bons moments. Certains étaient attendus : le premier show de
Misþyrming, d'une intensité très supérieure à ce que j'avais vu à Paris en décembre, le concert de
Lychgate, toujours aussi déroutant dans son interprétation intégrale, avec un orgue, de
An antidote for the glass pill ou les dernières minutes du concert d'
Oranssi Pazuzu, malheureusement amputé par une longue attente devant le Het Patronat.
D'autres furent de bonnes surprises pour moi. D'abord le show de
Hexvessel accompagné d'
Arktau Eos, bien plus inspiré que la prestation la veille du groupe seul qui retrouvait ici une part de sa noirceur et de son mystère. Ensuite l'OVNI
Nyiþ, plus une "expérience" qu'un véritable concert, avec accordéon, trompette, clochette et pattes de poulet. Il y eut aussi
Skepticism, qui me convainc moyennement en live mais dont le set spécial de samedi était emprunt d'une atmosphère particulièrement prenante. Dans une salle bondée, belle surprise aussi que les performances hypnotiques de
Chaos Echoes et d'
Atomikylä et avec un public plus clairsemé un grand pied devant le "brown metal" du
Lugubrum Trio. Enfin une belle conclusion de fest devant
Jakob et son post-rock hypnotique, quoique manquant de variation, avant d'assister à quelques kilomètres de là aux concerts de
Saturnus et de
The Vision Bleak, groupes qui donnent toujours le sourire.
Impression mitigée devant le concert de
Paradise Lost, finalement plus inspiré lors des rappels que dans l'interprétation de l'immense
Gothic, légèrement ternie par quelques imprécisions qui trahissaient vraisemblablement un manque de préparation du groupe. C'était toutefois un vrai bonheur d'entendre un si bel album en live. Petite déception aussi devant
Inverloch, qui me semble beaucoup plus intéressant sur album, et une certaine incompréhension devant le set acoustique d'
Amenra dont la mise en scène, avec des artistes dos au public, était particulièrement agaçante. Une incompréhension qui n'atteint évidemment pas celle ressentie devant quelques minutes de
Diamanda Galás, la Diva qui interdit d'entrer et de sortir pendant ses chansons, de prendre des photos, d'acheter des bières. Un jour elle interdira de respirer...
Malgré quelques problèmes logistiques pour entrer dans les petites salles, ce premier Roadburn me laisse tout de même une belle impression : bonne ambiance, son généralement de bonne qualité, line-up superbe... Ce ne sera surement pas mon dernier.