Oui, ce doit avoir énormément joué sur mon ressenti. Je ne lisais alors qu'à peine une demi heure par jour et il y a tellement de personnages et ramifications que j'avais déjà oublié le lendemain qui était qui, qui faisait quoi ; j'étais très souvent perdu à vrai dire. Je retenterais le coup une fois que je pourrais les lire avec plus d'assiduité.Jihl a écrit :Personnellement, j'avais lu l'ensemble de la Trilogie à un moment (trop rare) où j'avais beaucoup de temps libre et du coup quasiment à temps plein. Cette immersion dans la Trilogie reste un de mes grands souvenirs de lecteur.
James Ellroy
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Re: James Ellroy
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Re: James Ellroy
Pour le Quatuor, j'aurais dû faire ce que j'ai fait depuis pour le premier volume de la Trilogie : prendre des notes au sujet des personnages et créer ainsi une sorte de mini-dictionnaire. Ca aide pour s'y retrouver dans la jungle romanesque du Dog.Jeremy Fox a écrit : Oui, ce doit avoir énormément joué sur mon ressenti. Je ne lisais alors qu'à peine une demi heure par jour et il y a tellement de personnages et ramifications que j'avais déjà oublié le lendemain qui était qui, qui faisait quoi ; j'étais très souvent perdu à vrai dire. Je retenterais le coup une fois que je pourrais les lire avec plus d'assiduité.
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Re: James Ellroy
Il était venu à Deauville en septembre 2006, pour la promo du film de Brian De Palma " le dahlia noir" , curieux personnage qui signait ses livres d'un gribouillis, ce qui énerva une festivalière qui lui jeta le livre à la figure, j'ai un gribouillis sur l'édition poche du " Dahlia noir" . Pas sympathique ce monsieur, et un tantinet fantasque.
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Re: James Ellroy
Ça l'emmerdait je pense. J'y étais aussi et le souvenir que j'en ai, c'est qu'on savait tous qu'il n'aimait pas le film bien qu'il disait le contraire à la projection. Il l'avait attaqué peu avant dans un journal, et puis il est venu le présenter en en disant du bien, sûrement par obligation.Chip a écrit :Il était venu à Deauville en septembre 2006, pour la promo du film de Brian De Palma " le dahlia noir" , curieux personnage qui signait ses livres d'un gribouillis, ce qui énerva une festivalière qui lui jeta le livre à la figure, j'ai un gribouillis sur l'édition poche du " Dahlia noir" . Pas sympathique ce monsieur, et un tantinet fantasque.
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Re: James Ellroy
Rien à voir avec l'ancienneté, il ne s'agit pas d'une compétition du nombre de chefs-d'œuvre, et de toute façon Ellroy n'a pas écrit ses romans il y a 200 ans. Je suis d'abord cinéphile, mais même s'il arrive que des livres moyens (Shining) voire "médiocres" pour reprendre le terme de Sydney Pollack (Les Trois/Six jours du Condor) donnent de très grands films, un livre permet à un lecteur d'amener son expérience personnelle, ses propres images, d'avoir des détails ou des explications qu'aucun film ne parviendrait à donner (même avec la facilité d'utiliser un narrateur). Au cinéma, un cinéaste impose sa vision des choses, ses images, condense l'histoire...Hitchcock a écrit :Pas forcément, je pense que ces deux arts ont leurs particularités propres et d'une certaine manière, se complètent (même s'il y a sans doute plus de chefs d'oeuvres en littérature à cause de son ancienneté).Dale Cooper a écrit :De toute façon, le cinéma étant un Art inférieur à la littérature
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Re: James Ellroy
Ça reste ton avis j'ai envie de dire, d'autant que la phrase était assénée comme une vérité générale. Pour ma part, le cinéma est un art qui, d'une manière générale, me satisfait plus que la littérature, même si je suis d'accord sur le fait que les adaptations des chefs d'oeuvre de la littérature donnent rarement des films d'une qualité équivalente.
Dernière modification par Hitchcock le 25 avr. 15, 11:20, modifié 1 fois.
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Re: James Ellroy
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Re: James Ellroy
Cela étant une vérité (tu ne vas pas me contredire?):Guy Béart a écrit :Ça reste ton avis j'ai envie de dire, d'autant que la phrase était assénée comme une vérité générale.
...même si je préfère, moi aussi, le cinéma par goût, la littérature me paraît quand même supérieure.Gainsbourg a écrit :un livre permet à un lecteur d'amener son expérience personnelle, ses propres images, d'avoir des détails ou des explications qu'aucun film ne parviendrait à donner (même avec la facilité d'utiliser un narrateur). Au cinéma, un cinéaste impose sa vision des choses, ses images, condense l'histoire...
Cite-moi un seul film équivalent à La Recherche du temps perdu... ou au Dahlia noir.
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Re: James Ellroy
Je suis pas sûr qu'on puisse réellement comparer mais les fresques viscontiennes peuvent éventuellement rivaliser avec l'oeuvre de Proust (mais je ne suis pas très objectif étant donné que La recherche m'endort). De même, certains films noirs, par leur rigueur formelle et leur quasi-perfection scénaristique, peuvent également prétendre boxer dans la même catégorie que le roman d'Ellroy. Mais encore une fois, la comparaison ne me paraît pas évidente.
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Re: James Ellroy
Le cinéma n'est pas inférieur a la littérature , ce genre de hiérarchie des arts n'a vraiment aucun sens
En établissant un tel rapport de hiérarchie on manque tout simplement la singularité de chaque art. Ce n'est pas parce que le cinéma et la littérature ont en commun de pouvoir raconter des histoires qu'ils sont parfaitement comparable et qu'on peut attendre la même chose d'eux. Effectivement la littérature a la faculté de nous plonger dans le détails de la psychologie de ses personnages avec une précision que le cinéma peut difficilement égaler (cela dit je ne pense pas que ça soit impossible). De même la littérature fait plus appel a l'imagination que le cinéma.
Mais je ne vois pas ou est le problème puisque le cinéma a lui aussi ses particularités propres étrangère a la littérature et pour lequel elle pourras difficilement trouver des équivalents. A commencer justement par l'image et le son, le cinéma avant d'être un art du récit c'est quand même un art de l'image, du mouvement et du son, aussi belle qu'elle puisse être une description littéraire ne seras jamais l'équivalent d'une représentation pictural, elle ne provoque pas les même sensation et pas tout a fait les mêmes émotions. En tout cas elle ne propose absolument pas la même expérience.
La littérature ne propose pas d'expérience plastique, le cinéma si et c'est là sa spécificité raconter une histoire en image, ou ne pas raconter une histoire d'ailleurs. Parce qu'un film peut très bien ne pas être un récit (la littérature c'est déjà plus difficile) on peut ne pas aimer le cinéma expérimental il n’empêche qu'il existe et qu'il offre des possibilités passionnante et parfois fascinante et qui n'ont rien de littéraire. Réduire le cinéma a une histoire (même pour le plus classiquement narratif des films) ne peut que faire passer a côté de toutes sa richesse qui vaut largement celle de la littérature et qui passe par le travail sonore, la composition du cadre, le jeu des couleurs, de l'ombre et de la lumière, le montage et les diverses effets d'associations, d'oppositions ou de rythme qu'il peut créer.
et puis bon je suis désolé mais l'exemple de l’œuvre intransposable ça marche largement dans les deux sens un récit en focalisation interne a la première personne ne pourrait pas restituer tout ce que j'ai pu ressentir devant un film comme Huit et demi parce qu'une bonne partie de l’intérêt du film est justement dans sa plastique, avec les visions halluciné de Fellini, dans son traitement sonore: la musique de Nino Rota mais également les bruitage et le traitement très particulier des voix auquel se livrait Fellini sur ses films (se livrant a de véritable casting de voix). Du reste ça vaut pour tous les films de Fellini l'ambiance et la folie qui les rend si fascinant vient justement de l'image et du son et c'est bien ce qui ne peut pas être rendu par la littérature. Même en reprenant la technique du flux de conscience que soit dans la manière faulkneriene, Woolfienne ou Joyciene.
Je doute que la folie du mouvement qui habite les films d'un Tsui Hark (et qui est le véritable moteur de son cinéma) soit transposable en mot, d'ailleurs pour le coup je suis certains que c'est parfaitement impossible. Même chose pour les compositions colorés et baroque d'un Dario Argento, ou celles plus abstraites (moins sensoriel, en tout cas pour moi) d'un Antonioni, ou même encore la dimension graphique omniprésente chez Hitchcock et qui participe autant a la réussite de ses films (et au sens multiples que l'on peut y découvrir) que sa science du récit. De la même manière l'expérience quasi-physique que peuvent donner d'un lieux les plans séquence de Bela Tarr par leur gestion si particulière du temps n'est pas non plus traduisible verbalement. Quand a un Paradjanov tout son cinéma est construit sur la picturalité des plans et on peut dire de même d'un Greenaway.
Sinon pour Proust je pense que des Visconti ou des Orson Welles aurait largement pu se sortir d'une adaptation de la recherche. Mais justement parce qu'il ne serait pas contenter de chercher une équivalence mais bien de recréer l’œuvre pour le cinéma et surtout de de l'intégrer a leur propre univers. Alors ça n'aurait pas été Proust, ça aurait été différent mais ça ne veut pas dire que ça aurait été moins bien. Les adaptations de Kafka ou de Shakespeare par Welles soutiennent sans problème la comparaison avec leurs sources littéraires mais ce n'est pas Shakespeare et Kafka que l'on regarde (même si dans le cas du premier ses mots et sa poésie sont toujours là et essentiel, la force et la réussite des films est ailleurs).
J'ajoute qu'avec Il était une fois en Amérique Sergio Leone propose un travail sur la temps et la mémoire dont je ne sais nullement si il est un "équivalent" crédible a la recherche du temps perdu (c'est le cadet de mes soucis) mais qui est en tout cas largement aussi riche fascinant que l'expérience proposé par Proust.
En établissant un tel rapport de hiérarchie on manque tout simplement la singularité de chaque art. Ce n'est pas parce que le cinéma et la littérature ont en commun de pouvoir raconter des histoires qu'ils sont parfaitement comparable et qu'on peut attendre la même chose d'eux. Effectivement la littérature a la faculté de nous plonger dans le détails de la psychologie de ses personnages avec une précision que le cinéma peut difficilement égaler (cela dit je ne pense pas que ça soit impossible). De même la littérature fait plus appel a l'imagination que le cinéma.
Mais je ne vois pas ou est le problème puisque le cinéma a lui aussi ses particularités propres étrangère a la littérature et pour lequel elle pourras difficilement trouver des équivalents. A commencer justement par l'image et le son, le cinéma avant d'être un art du récit c'est quand même un art de l'image, du mouvement et du son, aussi belle qu'elle puisse être une description littéraire ne seras jamais l'équivalent d'une représentation pictural, elle ne provoque pas les même sensation et pas tout a fait les mêmes émotions. En tout cas elle ne propose absolument pas la même expérience.
La littérature ne propose pas d'expérience plastique, le cinéma si et c'est là sa spécificité raconter une histoire en image, ou ne pas raconter une histoire d'ailleurs. Parce qu'un film peut très bien ne pas être un récit (la littérature c'est déjà plus difficile) on peut ne pas aimer le cinéma expérimental il n’empêche qu'il existe et qu'il offre des possibilités passionnante et parfois fascinante et qui n'ont rien de littéraire. Réduire le cinéma a une histoire (même pour le plus classiquement narratif des films) ne peut que faire passer a côté de toutes sa richesse qui vaut largement celle de la littérature et qui passe par le travail sonore, la composition du cadre, le jeu des couleurs, de l'ombre et de la lumière, le montage et les diverses effets d'associations, d'oppositions ou de rythme qu'il peut créer.
et puis bon je suis désolé mais l'exemple de l’œuvre intransposable ça marche largement dans les deux sens un récit en focalisation interne a la première personne ne pourrait pas restituer tout ce que j'ai pu ressentir devant un film comme Huit et demi parce qu'une bonne partie de l’intérêt du film est justement dans sa plastique, avec les visions halluciné de Fellini, dans son traitement sonore: la musique de Nino Rota mais également les bruitage et le traitement très particulier des voix auquel se livrait Fellini sur ses films (se livrant a de véritable casting de voix). Du reste ça vaut pour tous les films de Fellini l'ambiance et la folie qui les rend si fascinant vient justement de l'image et du son et c'est bien ce qui ne peut pas être rendu par la littérature. Même en reprenant la technique du flux de conscience que soit dans la manière faulkneriene, Woolfienne ou Joyciene.
Je doute que la folie du mouvement qui habite les films d'un Tsui Hark (et qui est le véritable moteur de son cinéma) soit transposable en mot, d'ailleurs pour le coup je suis certains que c'est parfaitement impossible. Même chose pour les compositions colorés et baroque d'un Dario Argento, ou celles plus abstraites (moins sensoriel, en tout cas pour moi) d'un Antonioni, ou même encore la dimension graphique omniprésente chez Hitchcock et qui participe autant a la réussite de ses films (et au sens multiples que l'on peut y découvrir) que sa science du récit. De la même manière l'expérience quasi-physique que peuvent donner d'un lieux les plans séquence de Bela Tarr par leur gestion si particulière du temps n'est pas non plus traduisible verbalement. Quand a un Paradjanov tout son cinéma est construit sur la picturalité des plans et on peut dire de même d'un Greenaway.
Sinon pour Proust je pense que des Visconti ou des Orson Welles aurait largement pu se sortir d'une adaptation de la recherche. Mais justement parce qu'il ne serait pas contenter de chercher une équivalence mais bien de recréer l’œuvre pour le cinéma et surtout de de l'intégrer a leur propre univers. Alors ça n'aurait pas été Proust, ça aurait été différent mais ça ne veut pas dire que ça aurait été moins bien. Les adaptations de Kafka ou de Shakespeare par Welles soutiennent sans problème la comparaison avec leurs sources littéraires mais ce n'est pas Shakespeare et Kafka que l'on regarde (même si dans le cas du premier ses mots et sa poésie sont toujours là et essentiel, la force et la réussite des films est ailleurs).
J'ajoute qu'avec Il était une fois en Amérique Sergio Leone propose un travail sur la temps et la mémoire dont je ne sais nullement si il est un "équivalent" crédible a la recherche du temps perdu (c'est le cadet de mes soucis) mais qui est en tout cas largement aussi riche fascinant que l'expérience proposé par Proust.
Dernière modification par A serious man le 30 avr. 15, 10:17, modifié 1 fois.
"Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie."
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Re: James Ellroy
Entièrement d'accord avec A Serious Man sur ce sujet. Et dans la foulée, je vais aller m'acheter Perfidia
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Re: James Ellroy
Bien vu. Je ne le voyais pas sous cet angle.A serious man a écrit :Le cinéma n'est pas inférieur a la littérature , ce genre de hiérarchie des arts n'a vraiment aucun sens
En établissant un tel rapport de hiérarchie on manque tout simplement la singularité de chaque art. Ce n'est pas parce que le cinéma et la littérature ont en commun de pouvoir raconter des histoires qu'ils sont parfaitement comparable et qu'on peut attendre la même chose d'eux. Effectivement la littérature a la faculté de nous plonger dans le détails de la psychologie de ses personnages avec une précision que le cinéma peut difficilement égaler (cela dit je ne pense pas que ça soit impossible). De même la littérature fait plus appel a l'imagination que le cinéma.
Mais je ne vois pas ou est le problème puisque le cinéma a lui aussi ses particularités propres étrangère a la littérature et pour lequel elle pourras difficilement trouver des équivalents. A commencer justement par l'image et le son, le cinéma avant d'être un art du récit c'est quand même un art de l'image, du mouvement et du son, aussi belle qu'elle puisse être une description littéraire ne seras jamais l'équivalent d'une représentation pictural, elle ne provoque pas les même sensation et pas tout a fait les mêmes émotions. En tout cas elle ne propose absolument pas la même expérience.
La littérature ne propose pas d'expérience plastique, le cinéma si et c'est là sa spécificité raconter une histoire en image, ou ne pas raconter une histoire d'ailleurs. Parce qu'un film peut très bien ne pas être un récit (la littérature c'est déjà plus difficile) on peut ne pas aimer le cinéma expérimental il n’empêche qu'il existe et qu'il offre des possibilités passionnante et parfois fascinante et qui n'ont rien de littéraire. Réduire le cinéma a une histoire (même pour le plus classiquement narratif des films) ne peut que faire passer a côté de toutes sa richesse qui vaut largement celle de la littérature et qui passe par le travail sonore, la composition du cadre, le jeu des couleurs, de l'ombre et de la lumière, le montage et les diverses effets d'associations, d'oppositions ou de rythme qu'il peut créer.
et puis bon je suis désolé mais l'exemple de l’œuvre intransposable ça marche largement dans les deux sens un récit en focalisation interne a la première personne ne pourrait pas restituer tout ce que j'ai pu ressentir devant un film comme Huit et demi parce qu'une bonne partie de l’intérêt du film est justement dans sa plastique, avec les visions halluciné de Fellini, dans son traitement sonore: la musique de Nino Rota mais également les bruitage et le traitement très particulier des voix auquel se livrait Fellini sur ses films (se livrant a de véritable casting de voix). Du reste ça vaut pour tous les films de Fellini l'ambiance et la folie qui les rend si fascinant vient justement de l'image et du son et c'est bien ce qui ne peut pas être rendu par la littérature. Même en reprenant la technique du flux de conscience que soit dans la manière faulkneriene, Woolfienne ou Joyciene.
Je doute que la folie du mouvement qui habite les films d'un Tsui Hark (et qui est le véritable moteur de son cinéma) soit transposable en mot, d'ailleurs pour le coup je suis certains que c'est parfaitement impossible. Même chose pour les compositions colorés et baroque d'un Dario Argento, ou celles plus abstraites (moins sensoriel, en tout cas pour moi) d'un Antonioni, ou même encore la dimension graphique omniprésente chez Hitchcock et qui participe autant a la réussite de ses films (et au sens multiples que l'on peut y découvrir) que sa science du récit. De la même manière l'expérience quasi-physique que peuvent donner d'un lieux les plans séquence de Bela Tarr par leur gestion si particulière du temps n'est pas non plus traduisible verbalement. Quand a un Paradjanov tout son cinéma est construit sur la picturalité des plans et on peut dire de même d'un Greenaway.
Sinon pour Proust je pense que des Visconti ou des Orson Welles aurait largement pu se sortir d'une adaptation de la recherche. Mais justement parce qu'il ne serait pas contenter de chercher une équivalence mais bien de recréer l’œuvre pour le cinéma et surtout de de l'intégrer a leur propre univers. Alors ça n'aurait pas été Proust, ça aurait été différent mais ça ne veut pas dire que ça aurait été moins bien. Les adaptations de Kafka ou de Shakespeare par Welles soutiennent sans problème la comparaison avec leurs sources littéraires mais ce n'est pas Shakespeare et Kafka que l'on regarde (même si dans le cas du premier ses mots et sa poésie sont toujours là et essentiel, la force et la réussite des films est ailleurs).
J'ajoute qu'avec Il était une fois en Amérique Sergio Leone propose un travail sur la temps et la mémoire dont je ne sais nullement si il est un "équivalent" crédible a la recherche du temps perdu (c'est le cadet de mes soucis) mais qui est en tout cas largement aussi riche fascinant que l'expérience proposé par Proust.
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Re: James Ellroy
Avant de me jeter sur Perfidia, j'ai voulu me lancer dans la relecture du premier Quatuor de Los Angeles presque 20 ans après leur découverte. J'en suis au 3/4 du Dahlia noir et c'est fabuleux, l'un des sommets de la littérature mondiale, rien de moins ; aussi sombre que profondément romantique ! Pas pu attendre la fin avant de le réaffirmer.
Pour ceux qui auraient été démotivés en découvrant Ellroy par ses derniers romans et leur nombre trop conséquent de personnages et situations, n'ayez pas peur de lire le premier quatuor, très sobre de ce point de vue ; on ne s'y perd pas du tout.
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Re: James Ellroy
Vu que je viens d'y mettre un terme pas plus tard qu'il y a une demi-heure, ça ne mange pas de pain de le confirmer. Un roman parfait et sublime ! Top Ten.Jeremy Fox a écrit : j'ai voulu me lancer dans la relecture du premier Quatuor de Los Angeles presque 20 ans après leur découverte. J'en suis au 3/4 du Dahlia noir et c'est fabuleux, l'un des sommets de la littérature mondiale, rien de moins ; aussi sombre que profondément romantique ! Pas pu attendre la fin avant de le réaffirmer.