James Ellroy

[Rockatansky]

Vous m'avez mis l'eau à la bouche.

+1
Je viens de m'acheter mon premier Ellroy en poche un peu au hasard : 'Tijuana mon amour', elles sont belles ces éditions de rivages noir, je trouve..
Un avis sur ce bouquin ??

Je trouve que Ellroy n'excelle pas dans l'exercice des nouvelles, mais ce recueil doit être le meilleur des 3/4 qu'il a sorti. Comme le dit Jeremy la trilogie Lloyd Hopkins (Lune sanglante - A cause de la nuit - La Colline aux suicides) est un bon début pour Ellroy. Sinon tu peux commencer dans l'ordre comme je l'ai fait, en y prenant un plaisir progressif énorme.

[Gounou]

Vous m'avez mis l'eau à la bouche.

Idem. Mais avant, il faudrait que je me remette dans American Tabloïd et que je lise American Death Trip... et actuellement, c'est Le Grand Nulle Part

Pour chrislou, je te recommande pour commencer Le Dahlia Noir qui est un exceptionnel condensé des qualités d'Ellroy sans pour autant jouer de l'éclatement de point de vue comme dans ses bouquins les plus complexes.

[chrislou]

merci pour les conseils !!
Je vais donc me prendre dans la foulée 'le dahlia noir', j'ai revu le film il y a peu et j'ai été saisi par le superbe documentaire de 52 mn 'la vérité sur le dahlia noir' faisant parti des bonus, captivant.
l'avez-vous vu ?

[Jeremy Fox]

Mais il ne faut pas oublier non plus son autobiographie, Ma part d'ombre, l'un des livres les plus puissants que j'ai pu lire.

[takezo]

En cours de lecture d'Underworld USA. Je pense que c'est le meilleur de la trilogie. Le style d'Ellroy s'est asséché (si, si c'est possible !!), le rythme est haletant. Un immense roman.

Ce doit être du style White Jazz (chef d'oeuvre) alors ? Comme s'il finissait ses séries par le roman le plus radical du lot question stylistique.

White Jazz est le plus expérimental, question style. Dans Underworld, il a conservé la sécheresse et les respirations si particulière de son écriture (la rage est toujours là, mais plus diffuse), tout en poursuivant son exploration de l'identité américaine avec cette rigueur et cette sensibilité abrupte inimitables. Immense livre, immense auteur.

[Rockatansky]

White Jazz est à mon avis un peu rude à appréhender pour un premier Ellroy, c'est celui que j'ai eu le plus de mal à lire, même si une fois dedans j'ai adoré.
Et sinon pour apporter ma pierre négligeable à l'édifice, je suis un fan absolu de Ellroy, et je déteste Le Dalhia noir. Voilà c'est dit

[Jihl]

White Jazz est à mon avis un peu rude à appréhender pour un premier Ellroy, c'est celui que j'ai eu le plus de mal à lire, même si une fois dedans j'ai adoré.
Et sinon pour apporter ma pierre négligeable à l'édifice, je suis un fan absolu de Ellroy, et je déteste Le Dalhia noir. Voilà c'est dit

Moi aussi fan d'Ellroy depuis plus de 20 ans, découvert à l'époque sur les bons conseils d'Antoine de Caunes (dans je ne sais plus quelle émission ou quel article) et c'est White Jazz que je n'aime pas... et qui me semble aussi le moins accessible.
Je n'ai pas commencé Underworld, car je vais faire comme d'autres ici, relire la trilogie à la suite, je me garde ça pour cet été.
Sinon en complément de la lecture Ellroy, une vision des polars de Fuller (Pick up / Underworld USA /Naked kiss) montre à mon avis la considérable influence de Fuller sur Ellroy...

[Nimrod]

Un avis sur ce bouquin ??

C'est dommage de commencer Ellroy par ça.

[Jack Griffin]

des petits spoilers qui n'en sont pas

Underworld est un livre personnel et intéressant mais déçoit un peu au vu des deux autres. Il crée une certaine frustration, Ellroy changeant à la moitié du récit la nature du roman. On se retrouve vers la fin dans une enquête policière un peu trop riche en rebondissement, dont l'impact est tout de même moindre que les fins des deux précédents livres. J'ai regretté l'évacuation de certains personnages, l'absence total de Bondurant, la figure de Nixon sous-employé. Reste un Crutch dans lequel on retrouve bien sûr Ellroy mais l'arrivée du personnage est peut être trop tardive pour qu'on s'y "attache" vraiment.

[George Kaplan]

merci pour les conseils !!
Je vais donc me prendre dans la foulée 'le dahlia noir', j'ai revu le film il y a peu et j'ai été saisi par le superbe documentaire de 52 mn 'la vérité sur le dahlia noir' faisant parti des bonus, captivant.
l'avez-vous vu ?

Non mais il me semble que c'est tiré du livre de Steve Hodel (à lire absolument, passionnant).

Sinon, pour commencer Ellroy j'aurais également conseillé la trilogie Lloyd Hopkins. Au fond, je ne suis pas très fan de son Dahlia Noir.

Et comme Jeremy, je conseille vivement la lecture de Ma Part d'ombre.

Enfin, mon préféré est certainement Le Grand Nulle Part.

A+

[joe-ernst]

Je pense, et c'est mon tout petit avis sur la question, que si l'on veut s'attaquer au Quatuor de Los Angeles, mieux vaut les lire dans l'ordre chronologique, car on y suit l'évolution de certains personnages :

1. Le Dahlia noir : pas mal, mais ce n'est pas le meilleur.
2. Le grand nulle part : d'une noirceur absolue, quasi nihiliste, étouffant, et la mort d'un des protagonistes m'a laissé assommé. J'avoue avoir été soulagé d'apprendre dans une interview d'Ellroy que c'était son roman le plus noir car je ne sais pas si j'aurais eu envie de replonger dans un pareil enfer.
3. L.A. Confidential : mon préféré. C'est assez jouissif tout en restant bien noir. Un beau jeu de massacre.
4. White Jazz : j'ai eu l'impression d'une redite, qu'Ellroy peinait à trouver un nouveau souffle pour sa fresque et radotait presque. De plus le style est assez pénible à lire.

Voilà, très succinctement.

[chrislou]

merci pour les conseils !!
Je vais donc me prendre dans la foulée 'le dahlia noir', j'ai revu le film il y a peu et j'ai été saisi par le superbe documentaire de 52 mn 'la vérité sur le dahlia noir' faisant parti des bonus, captivant.
l'avez-vous vu ?

Non mais il me semble que c'est tiré du livre de Steve Hodel (à lire absolument, passionnant).

Tout à fait, d'ailleurs Steve Hodel commente pratiquement tout le reportage, en étant jamais tendre avec son père, il le cite comme un assassin et un vrai sadique, comme le meurtrier d'Elisabeth Short tout simplement..
John Huston entre autres, participait à ces orgies.

[Gounou]

Fini ce matin. Un grand roman, extrêmement dur et immersif, et dont l'extraordinaire richesse thématique autant que le soin obsessionnel apporté aux détails rendent l'univers mi-fiction/ mi-réalité historique véritablement addictif. Le plus beau, c'est cette façon acrobatique qu'à Ellroy de partir du plus général d'une Histoire des Etats-Unis, profusion de données, de personnages, et austérité du ton (quitte à égarer par moments dans un premier temps)... pour habilement reserrer au plus intime de personnages contrariés, pour la plupart égoïstes, corrompus voire carrément pourris, mais tous investis au final par une quête de vérité. Quelqu'en soit le coût. Je vais enchaîner directement avec L.A. Confidential.

[Helena]

Le dernier livre de l'auteur Hilliker Curse, est une pure merveille, un livre assez spécial comme l'était déjà l'ouvrage où il parle de sa mère et des enquêtes qu'il a menés avec son ami le détective. C'est un ouvrage de fan par contre, je tiens à le préciser. C'est une ode à la femme ou comme dans ses nombreux récits celle-ci ont prises une place spéciale dans sa vie et ses pensées. C'est un ouvrage qui parle de la femme comme je l'ai dit et si je parlais de sa mère au début de mon écrit, Ellroy montre encore une fois qu'elle est la cause de tout. Il n'aime pas son père pour les disputes qu'il y avait avec sa mère et sa manière d'être et en même temps cette haine reste confuse, nous n'avons pas l'impression qu'il le déteste au sens propre du terme, c'est assez spécial à décrire, en faite il n'aime pas sa manière d'être, mais il l'apprécie vu que c'est son père et comme sa mère à laquelle il fait des reproches vis-à-vis de sa vie et qui en même temps reste une femme qu'il aime et qu'il tentera de retrouver dans les femmes qu'il va connaître durant sa vie. On voit bien que durant la lecture il y a cette dualité entre amour et haine qui parcoure tout le long du récit, cela se ressent à chaque instant sans que cela ne transforme ses propos de manière confuse. D'ailleurs cette recherche de l'amour en vient même à nous dire qu'il a mendié cet amour, il le cherchait partout, bar, soirée, c'était presque obsessionnel, en tout cas je le vois ainsi! Il parle de toutes les femmes qu'il rencontre: prostitué, mère au foyer, agent de police, toxicomane et j'en passe, bref des rencontres multiples qui forgent sa vision de la femme qu'il a depuis le départ de sa mère.

Le récit se fait de façon chronologique, comme je l'ai dit il a vu de nombreuses femmes depuis sa jeunesse et ce sont les différents moments de sa vie et où il était surtout... et un peu dans quel état également. Il nous parle de ses mariages avec des détails parfois surprenant et qui montre toute la force et en même temps la fragilité de l'homme qu'il est et était. Sur la fin il nous parle de sa relation actuelle avec Erika Schickel dont l'amour se ressent dans chaque page, d'ailleurs je vous recommande les écrits de sa femme qui sont particulièrement intéressants, c'est l'amour de sa vie et on le comprend très bien. En même temps il arrive qu'il y ait un certain recul sur ce qu'il dit, par moment on ne sait pas si c'est un personnage qu'il s'invente ou non vu que certaines choses sont comment dire, un peu trop belle, je ne dis pas qu'il ment loin de là et je n'avancerai jamais sur ce chemin, je dis juste qu'il donne sa vérité et peut-être que la version des femmes de ses récits pourraient nous éclairer sur certains propos ce qui n'arrivera pas. Après une autobiographie reste toujours une vision de l'artiste sur son oeuvre et sa vie, c'est un peu logique me direz vous. Après le recul qu'il a et qu'il faut avoir, c'est un homme qui aime les femmes et qui dans ses propos est assez respectueux, on pourrait penser qu'il utiliserait dans son oeuvre des propos graveleux et pourtant ce n'est pas le cas, cette plongée dans son esprit en est même déroute vu qu'il y a comme un cheminement digne d'un conte ou il passe les obstacles bien malgré lui pour arriver à sa muse actuelle et surtout la femme qu'il aime plus que Erika.

Son oeuvre parle de l'obsession, les femmes en étant l'un des sujets, mais avant tout c'est l'obsession l'une des thématiques, cette vision qu'il a de sa vie montre le portrait d'un homme intelligent mais solitaire, anxieux et surtout en quête d'amour comme beaucoup d'hommes et même de femme ayant eu un manque de tendresse à un moment ou l'autre de sa vie. C'est un livre réellement instructif sur sa vie où on apprend beaucoup sur l'homme qu'il est et en même temps on apprend sur lui ce qu'il veut, c'est calibré, il reste un homme assez mystérieux et même s'il nous a semblé réellement proche dans cet ouvrage, on ne peut dire si tout est dit ou non. En tout cas cette oeuvre se démarque de ses autres ouvrages et nous donne une vision différente sur son travail et surtout sur l'homme qu'il est. Vous devez l'acheter.

[Nimrod]

C'est le premier Ellroy que je n'ai pas eu envie de lire, et donc pas acheté.
Déjà parce que j'ai eu beau m'y reprendre à deux reprises, je n'ai jamais fini Underworld USA (alors que j'ai dévoré tous ses précédents livres).
Ensuite parce que lire Ellroy déblatérer sur sa mère ou son rapport aux femmes... au secours ! J'ai déjà lu Ma Part d'Ombre, et tous ses recueils de nouvelles/articles dans lesquels il se répand déjà bien sur la question.
Du coup mon avis est plein d'a priori, c'est vrai. Mais qu'il nous ponde son prochain roman vite fait, sans attendre 10 ans, et ça sera déjà bien.