Vos dernières lectures

Pour parler de toute l'actualité des livres, de la musique et de l'art en général.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Rockatansky
Le x20, c'est dangereux
Messages : 44834
Inscription : 13 avr. 03, 11:30
Last.fm
Liste DVD

Re: Vos dernières lectures

Message par Rockatansky »

J'aime beaucoup ce livre, mon seul bémol, le "serial killer" fait tache dans ce portrait d'une certaine banlieue
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Avatar de l’utilisateur
Mama Grande!
Accessoiriste
Messages : 1603
Inscription : 1 juin 07, 18:33
Localisation : Tokyo

Re: Vos dernières lectures

Message par Mama Grande! »

Rockatansky a écrit :J'aime beaucoup ce livre, mon seul bémol, le "serial killer" fait tache dans ce portrait d'une certaine banlieue
C'est vrai que si cette histoire est intéressante en soi, notamment dans sa dénonciation de la banalisation des images violentes, elle apporte peu à l'ensemble. C'est d'autant plus dommage que les autres sous-intrigues, des élus locaux à la brigade des stups en passant par les relations entre profs, s'accordent très bien.
Avatar de l’utilisateur
poet77
Assistant opérateur
Messages : 2657
Inscription : 12 août 11, 13:31
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par poet77 »

Image

Un roman qui puise toute sa matière dans une histoire vraie. Une histoire vraie qui se raconte comme un roman. Les personnages de ce récit sont bien réels et leur histoire commune a défrayé la chronique et provoqué un fameux scandale à la fin des années 40. Histoire de passions, d'affrontements, d'égos surdimensionnés: d'un côté le réalisateur italien Roberto Rossellini, de l'autre deux actrices, l'une qui s'estime trahie et bafouée (Anna Magnani) et qui veut se venger, l'autre que le cinéaste a élu pour son prochain film et qui devient aussitôt son amante (Ingrid Bergman) alors qu'elle est mariée à un Suédois et mère d'une enfant. L'apogée du combat entre les deux actrices se déroule sur deux îles volcaniques voisines: Stromboli, choisie par Rossellini pour son film avec Ingrid Bergman, et Vulcano, investie par le réalisateur William Dieterle pour y tourner un film similaire à celui de l'Italien mais avec Anna Magnani! Une histoire qu'on n'oserait à peine inventer, mais qui se dévore comme un roman, d'autant plus qu'elle est fort bien racontée par l'auteur, François-Guillaume Lorrain.
Avatar de l’utilisateur
poet77
Assistant opérateur
Messages : 2657
Inscription : 12 août 11, 13:31
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par poet77 »

Image

0nze chroniques écrites, pour la plupart, au cours des années 60 et 70. D'une plongée au coeur d'un quartier hippie jusqu'à l'évocation des morts de la guerre du Viet-Nam rapatriés à Hawaï en passant par la description d'un ghetto noir ou même par le souvenir d'un John Wayne âgé et malade, Joan Didion interpelle et dérange. Elle se plaît à montrer l'envers des décors, elle raffole de ce qui est hors norme, elle a le chic pour mettre à jour ce qui, en Amérique, penche dangereusement du côté des dérives.
Avatar de l’utilisateur
poet77
Assistant opérateur
Messages : 2657
Inscription : 12 août 11, 13:31
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par poet77 »

Image

Il y a beaucoup de tristesse et d'amertume dans ce roman qui se fonde sans doute, en grande partie, sur la propre expérience de l'auteur. Le grand écrivain hongrois y raconte en effet l'arrivée à Paris en 1926 d'un de ses compatriotes. Venu vivre dans la capitale française, le coeur rempli d'espoir, l'homme devra assez vite se rendre à l'évidence: les étrangers de son espèce sont condamnés à survivre plutôt qu'à vivre. Rien ni personne n'aide beaucoup à l'intégration, comme on dirait aujourd'hui. Et quand tout semble s'arranger, lorsque, à la faveur d'une escapade en Bretagne, l'espoir renaît, il se peut bien que ce ne soit à nouveau qu'une illusion... Ce récit poignant de Sandor Marai reste d'ailleurs tristement d'actualité. Beaucoup des pages qui le composent pourraient être écrites presque de la même manière aujourd'hui!
Avatar de l’utilisateur
poet77
Assistant opérateur
Messages : 2657
Inscription : 12 août 11, 13:31
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par poet77 »

Image

Le 22 février 1943, âgés respectivement de 24 et 21 ans, après une parodie de procès qui fit suite à leur arrestation, pris en flagrant délit de distribution de tracts anti-nazis, Hans et Sophie Scholl furent condamnés à être guillotinés. Malgré le recours en grâce déposé par leur père, le verdict fut aussitôt exécuté.
C'était le sixième tract qu'ils avaient rédigé et tenté de diffuser, eux et les autres membres d'un groupe de résistance au nazisme qui avait pris, au moins dans un premier temps, le nom de "Rose Blanche". On l'ignore, mais en Allemagne, durant toute la période nazie, et tout particulièrement pendant la guerre, il y eut des groupes plus ou moins bien constitués de résistance. La "Rose Blanche" n'était pas un cas unique. Malgré les terribles dangers qui les menaçaient, des Allemands eurent le courage, au péril de leur vie, de dénoncer d'une manière ou d'une autre les folies mortifères initiées et aggravées au fil du temps par Hitler et ses adeptes.
Parmi ceux-ci, on peut distinguer, sans dresser d'eux un portrait hagiographique, les deux enfants Scholl, Hans et Sophie. Ni l'un ni l'autre n'étaient des saints, contrairement à ce que leur soeur Inge voulut transmettre d'eux, et, d'une certaine façon, l'on peut dire : tant mieux! C'étaient des jeunes gens presque ordinaires, mais jetés dans les troubles d'une époque si perturbante qu'elle ne laissait pas de place à l'indifférence. Hans et Sophie Scholl en ont pris conscience petit à petit, chacun à son rythme et à sa manière, et ils ont eu l'audace (ou la naïveté, diront certains) d'oser appeler leurs compatriotes à se rebeller contre l'ordre nouveau voulu par Hitler.
La lecture de leurs lettres et de leurs journaux intimes, sans mettre en lumière tous leurs débats intérieurs, laisse cependant percevoir comment leurs pensées, à tous deux, ont évolué. Bien des choses sont dites ou simplement suggérées, mais l'on sent bien que tous deux sont habités du désir profond de renaître, de participer à la renaissance d'une autre Allemagne, transformée intellectuellement et spirituellement. Car tous deux, mais Sophie davantage que Hans, témoignent aussi d'un profond cheminement spirituel, traversé d'épreuves et de crises, mais tout entier marqué par le désir de Dieu.Comme l'écrit Sophie dans son Journal à la date du 6 novembre 1941, "si Dieu ne veut pas m'aider, j'aurai la foi quand même".
C'est en 2005, à l'occasion de la sortie sur les écrans d'un film de Mark Rothemund ("Sophie Scholl - les derniers jours") que j'ai découvert avec émotion ces jeunes gens. J'en ai été si impressionné que je me suis juré de ne pas rater une occasion de parler d'eux et de les faire davantage connaître. Ils le méritent amplement, j'en suis convaincu.
Max Schreck
David O. Selznick
Messages : 14811
Inscription : 13 août 03, 12:52
Localisation : Hong Kong, California
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par Max Schreck »

Image
Cet auteur m'intriguait depuis longtemps, je l'adopte ici sans débat. Le texte est extraordinaire, le récit fascinant. L'ouverture à elle seule est un authentique morceau de bravoure où sur 90 pages l'auteur parvient à maintenir en haleine à partir d'un unique et troublant événement, en brodant sur toutes ses implications réelles ou fantasmées. L'écriture minutieuse y développe toute une série de réflexions vertigineuses sur la condition humaine. Il y est question de ce qui nous lie aux autres dans la vie comme dans la mort. Le tout dans une ambiance morne, due à la communicative passivité d'un narrateur qui parvient à nous faire perdre de vue ses comportements odieux (un genre de Meursault ?). Et en même temps, l'humour est bien présent, notamment dans sa vision carrément satirique de la société de Cour espagnole.


Image
Profitant de l'avoir sous la main, j'ai découvert Grangé avec ce dernier polar en date. N'en attendant rien, la surprise fut excellente. Le gars a clairement du métier et sa façon d'accélerer le rythme et de rendre son récit haletant est assez impressionnante. Je n'aime pas trop céder à ce genre de comparaison, mais il y a quand même quelque chose de cinématographique dans sa construction, la gestion du rythme et — ce qui m'a particulièrement plu — dans sa description des lieux et des espaces. En se limitant à des détails pertinents, Grangé parvient à restranscrire avec énormément de vérité des lieux comme Paris et sa banlieue (de même qu'une certaine culture japonaise).

On tolérera un ou deux gros trous dans l'évolution de l'enquête, ainsi que le traitement un peu douteux accordé à un personnage. Mais je n'ai clairement pas boudé mon plaisir (pas sûr pour autant d'avoir envie d'en lire d'autres).


ImageImage
Un roman gigantesque par son volume (1200 pages au total) et son ambition, en forme d'autobiographie d'un romancier qui va traverser tout le XXe siècle. Burgess brasse quantité de sujets avec une intelligence impressionnante (politique, morale, religion, art, etc.), sans pour autant faire de ses personnages des pantins ou exploiter l'Histoire avec un grand H de façon artificielle. C'est émouvant mais aussi drôle. Le ton est plein d'ironie, le narrateur assumant régulièrement son rôle de créateur libre de jouer avec la vérité de ses souvenirs, mais c'est souvent pour mieux dissimuler des événements douloureux. Le bouquin, publié au début des 80's, est reparu il y a peu en un seul volume. C'est une œuvre absolument magistrale, qui mérite vraiment une nouvelle reconnaissance.


Image
Dérangeant parce que cru et impudique. Bouleversant pour les mêmes raisons. Et toujours cette écriture à la fois simple et profondément captivante. J'ai un peu de mal à en parler mais c'est vraiment une lecture marquante. Le bouquin n'est pas épais, mais il est écrasant, contenant et livrant plein d'existences.


Image
Intéressant de se confronter à la "première" (?) période de l'auteur. On pourrait en effet dire qu'il y a eu un avant et un après L'Adversaire. Sur le fond, on retrouve complètement les obsessions de Carrère : où la quête identitaire passe par une forme de suicide social. Sur la forme, l'écriture est beaucoup plus précieuse, ciselée. Un travail d'orfèvre parfaitement à sa place ici puisqu'il s'agit de fouiller avec une précision maniaque la folie du jeu, des probabilités, les pouvoirs du hasard. Un sujet qui ne m'intéressait a priori pas plus que ça mais qui est vite rendu fascinant. C'est encore une fois captivant, convaincant (ça a toutes les apparences d'un travail documenté), beau et poignant.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Avatar de l’utilisateur
poet77
Assistant opérateur
Messages : 2657
Inscription : 12 août 11, 13:31
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par poet77 »

Image

Ce roman fut adapté au cinéma en 1956 par John Ford qui en fit un des plus grands westerns (sinon le plus grand) de toute l'histoire du cinéma. Un film que je vois et revois sans me lasser et en ressentant chaque fois la même admiration et la même émotion. On l'imagine, j'étais donc fort curieux de découvrir le roman. Et j'ai été conquis, comme je le suis par le film de Ford. Ce dernier est d'ailleurs resté assez fidèle au livre. Alan Le May raconte avec grand talent la quête acharnée d'Amos et de Martin, engagés dans la poursuite implacable d'une tribu de Comanches, coupables d'avoir massacré les habitants d'un ranch et d'y avoir enlevé deux fillettes, Lucy et Debbie. La première finit par être retrouvée morte, mais il reste Debbie. Pendant plus de cinq ans, les deux hommes s'acharnent à la retrouver tout en se demandant ce qu'il est advenu d'elle, si elle est toujours vivante, et dans quel état ils la retrouveront. Alan Le May fait le récit de cette quête éperdue avec grand soin et grande précision sans jamais fatiguer le lecteur. Il en dit beaucoup aussi, il faut le souligner, sur la vie et les moeurs des tribus indiennes sur lesquelles il a dû se documenter avec sérieux. Pour tout dire en une phrase: c'est un grand roman qui a donné lieu à un grand film!
Avatar de l’utilisateur
poet77
Assistant opérateur
Messages : 2657
Inscription : 12 août 11, 13:31
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par poet77 »

Image

Recueil d'articles, conférences et interview de l'écrivain turc. Ce livre un peu fourre-tout trouve cependant son unité dans les thèmes et les obsessions dont l'auteur se fait l'écho. Beaucoup de pages intéressantes sur son enfance et sa jeunesse, sur Istanbul, sur la fascination et la méfiance suscitées par l'Europe, sur la place du romancier dans la société turque, voire dans le monde d'aujourd'hui, sur ses propres romans, sur les écrivains qu'il aime et qui l'ont influencé (Dostoïevski, Nabokov, Thomas Bernhardt...).
Max Schreck
David O. Selznick
Messages : 14811
Inscription : 13 août 03, 12:52
Localisation : Hong Kong, California
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par Max Schreck »

poet77 a écrit :Image

Ce gros roman de plus de 1000 pages commence de manière tonitruante par une explosion au Metropolitan Museum de New-York. Theo Decker, un adolescent de 13 ans en visite avec sa mère, en réchappe mais pas cette dernière. Orphelin, le garçon, par un concours de circonstances, a emporté avec lui une des toiles les plus précieuses du musée, une oeuvre de très petite taille mais considérée comme un chef d'oeuvre, "Le Chardonneret", peint par Carel Fabritius (1622-1654).
Cette entrée en matière paraît de bon augure. Malheureusement le roman m'a laissé une impression mitigée, un peu comme si la romancière elle-même ne savait plus que faire du tableau volé par son personnage.
Le livre se divise clairement en deux grandes parties. La première, qui conte les aventures de Theo adolescent et dans laquelle il n'est quasiment plus question du tableau, fait irrésistiblement songer aux romans de Charles Dickens. On y retrouve les qualités et les défauts de l'auteur d'"Oliver Twist". C'est, à mon avis, le meilleur de l'ouvrage de Donna Tartt. La deuxième partie, beaucoup plus sombre, lorgne vers le thriller, le roman d'épouvante, le roman social à tendance nihiliste. Il y a une surprenante rupture de ton entre les deux parties. Theo, devenu adulte, se transforme en un personnage presque cynique sombrant dans l'alcool et la drogue, capable de trahir son mentor et de se laisser entraîner dans tous les vices sous l'influence d'un russe prénommé Boris. Le roman s'enlise et se perd alors dans des aventures abracadabrantes qui m'ont semblé peu convaincantes.
Ce roman de Donna Tartt, encensé par beaucoup de critiques, me paraît surévalué. Certes, il impressionne par son ampleur et par son ambition, mais il se perd dans ses excès de références et dans son artificialité. Difficile de croire aux personnages qu'il met en scène!
Je viens de le finir et ça m'a tenu pas mal de semaines. C'est toujours aussi bien écrit, et je suis vraiment sensible à cette façon qu'a l'auteur de décrire ces environnements désolés, les errances de personnages qui décident de ne plus lutter avec la fatalité qu'ils se sont choisis pour destin. Tarrt a peut-être trop (?) de talent et se laisse aller à creuser le moindre élément de vie de ses personnages. C'est ce qui rend ses univers si crédibles et touchants, et ce roman comme les précédents ma régulièrement ému. Par ses thèmes et son style, elle ne se renouvelle pas vraiment, et effectivement le basculement dans le thriller n'est pas le plus convaincant, mais comme il donne quand même lieu à quelques-unes de pages le plus fortes du bouquin, je n'en ferai pas non plus un reproche. J'avais aussi été tenté de considérer que Tarrt s'égarait aussi de temps en temps dans les marges sur Le Petit copain, mais en même temps ça reste un vrai bonheur de lecteur.

Qu'elle continue à écrire peu (3 bouquins en 20 ans ?) mais aussi bien.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54829
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par Flol »

Je suis en train de relire La vie est ailleurs de Kundera. Et je me souviens pourquoi je l'avais considéré, à l'époque de sa découverte, comme mon bouquin préféré.
bronski
Touchez pas au grisbi
Messages : 17373
Inscription : 23 févr. 05, 19:05
Localisation : location

Re: Vos dernières lectures

Message par bronski »

Perso je suis en train de relire Les Bienveillantes de Jonathan Littell. C'est toujours aussi bon, et les 100 premières pages sont magnifiques.
Avatar de l’utilisateur
karadoc
Independence Day
Messages : 5250
Inscription : 22 juin 06, 19:55
Localisation : Somewhere in Time

Re: Vos dernières lectures

Message par karadoc »

En pleine lecture de la rentrée littéraire depuis un mois déjà je vais essayer de venir régulièrement vous présenter les bons bouquins à venir.

Image

Le 26 août chez Fayard "Six Jours" de Ryan Gattis.
Un roman qui revient sur les six jours d'émeutes qui ont secoués Los Angeles en 1992 suite au verdict qui acquitta les agents des services de police dans l'affaire Rodney King.

Préambule:
"Il est possible, et même probable, qu'un certain nombre de victimes, apparemment sans rapport avec les émeutes, aient été en fait les cibles d'une combinaison sinistre de circonstances.
Il se trouve que 121 heures sans loi dans une ville de près de 3,6 millions d'habitants, répartis sur un comté de 9,15 millions d'habitants, cela fait un laps de temps bien long pour régler des comptes.
Ce qui suit évoque certains de ces règlements de compte."

Immersif, viscéral et sans porter le moindre jugement Gattis livre le portrait d'une ville sans aucunes concessions.

Extrait :
"La zone du patio s'est bien clairsemée. D'après mes calculs, deux ont mis les bouts, ce qui fait deux de trop. La viande sur le barbecue est noire et dégage ses propres petites colonnes de fumée. Quel à-propos, ce microcosme me dis-je. Los Angeles tel un barbecue non surveillé, où crame la bidoche ayant la malchance d'être coincée dessus."
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54829
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par Flol »

karadoc a écrit :Le 26 août chez Fayard "Six Jours" de Ryan Gattis.
Alors celui-là, je me le note. Merci pour le conseil.
Max Schreck
David O. Selznick
Messages : 14811
Inscription : 13 août 03, 12:52
Localisation : Hong Kong, California
Contact :

Re: Vos dernières lectures

Message par Max Schreck »

Image
Décidément ce gars offre dans ses bouquins d'incroyables plongées au cœur de l'âme humaine, et c'est un voyage qui me laisse à chaque fois profondément remué. C'est passionnant de suivre cet auteur dans son projet littéraire, cette quête de la vérité entamée à partir de L'Adversaire et qui s'affirme ici plus que jamais. Carrère et sa personne demeurent le fil rouge, mais les vies (et les morts) qui tournent autour de lui font tout autant partie de son destin. Et c'est toujours aussi dérangeant d'être ainsi confronté à la justesse de ses observations, sa capacité à explorer l'âme des gens qu'il décrit, qu'il rencontre, et dont il rend compte. Parce que ce sont tout simplement des âmes humaines dans lesquelles on est forcément amené à se retrouver d'une façon ou d'une autre. Et que son regard n'est pas pour autant éloigné des réalités sociales, de ce qui nous lie ou nous aliène. Le tout est raconté sans naïveté, ni dénonciation stérile. On est plutôt dans le constat implacable.

L'écriture est sans gras, simple en apparence, et en même temps elle donne l'impression d'avoir trouvé une formule quasi alchimique qui s'adresse directement au plus profond de nous. C'est donc encore une fois une lecture incroyablement puissante.

Plus que jamais, j'ai envie de poursuivre mon exploration de cette œuvre, littéraire comme filmique, tant tout semble indissociable.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
Mes films du mois...
Mes extrospections...
Mon Top 100...
Répondre