Dvdclassik : cinéma et DVD

Partant du thème de l'amour interdit, le chef d'œuvre « Mort à Venise » de Luchino Visconti est une ode à beaucoup de formes d'art ;
d'abord littéraire puisqu'il est l'adaptation d'une nouvelle de Thomas Mann : « La Mort à Venise »
et musicale bien sur par l'utilisation de la 5éme symphonie de Gustav Mahler tout le long de cette histoire.
Même dans les dialogues, Visconti réussi à intégrer une discussion opposant le personnage principal Ascenbach et son ami Alfried sur leurs conceptions réciproques de la création artistique ramenant ainsi le scénario à ce qui semble être un leitmotive.
Il est un autre hommage à signaler,peut être plus anecdotique, c'est celui rendu à la peinture. La beauté plastique des prises de vues impose le film, on ne peut pas en perdre une miette et les clins d'œil aux grands peintres impressionnistes défilent sous nos yeux. J'en ai isolé un petit florilège pour le plaisir des yeux.

Formidables mises en perspective en effet ! Merci homerwell.

Alors là, bravo!
Ce sujet pouvait paraître comme le plus facile (beaucoup de cinéastes se sont inspirés de peintres) mais il était sans doute le plus difficile.
On peut avoir "l'impression de". Par exemple, j'ai l'impression que Raoul Ruiz a construit des plans, non pas tant sur des peintures, mais sur les couleurs de Millet dans son film Les Âmes Mortes. Mais de là à faire le lien...
Certains rapports sont indiqués par le cinéaste, ainsi La Ronde de Nuit dans Passion de Godard. Là, le rapport est connu puisque indiqué, c'est même l'un des sujets du film...Mais de là à en dire quelque chose de plus que le cinéaste...

Trouver, en revanche, comme tu l'as fait, les correspondances entre des peintures et des plans du film nécessite une excellente connaissance des deux.
Dans le cas présent, c'est lumineux. Bravo encore!

Mon Visconti préféré, c'est Ludwig. Il y a des correspondances comme celles que tu as trouvé dans Mort à Venise? La scène d'équitation dans le manège, ressemble vraiment à un tableau.Je te demande cela par curiosité mais si c'est un autre film de Visconti, n'hésite pas.

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Et j'aime beaucoup les 4 volumes d'Ibiscus
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une bande dessinée formidable et très russe de Rabaté. L'avatar d'homerwell est le héros de la série

Raoul Ruiz n'est pas que cinéaste, il est aussi plasticien et a fait beaucoup d'expositions et de "happenings"

Ouh lala... pas facile d'apporter des contributions "pertinentes".

Je me permettrais toutefois de vous signaler une probable citation de l'illustrateur suédois Carl Larsson (1853-1919) dans un film de Bergman.

J'avais fait une petite page sur mon site perso (complètement passée inaperçue, à n'en pas douter) et je vous en propose le lien (voir les illustrations en bas de la page) : http://ahbon.free.fr/Wifstrand.html

Commissaire Juve a écrit :Ouh lala... pas facile d'apporter des contributions "pertinentes".

Ce sont les textes "initiaux", qui sont censés être "pertinents", à présent, on peut commenter de façon très arbitraire... J'ai l'impression que cette thématique intimide un peu, alors que l'idée était justement de délier les langues, en posant quelques bases d'où faire partir les discussions...

Commissaire Juve a écrit :Je me permettrais toutefois de vous signaler une probable citation de l'illustrateur suédois Carl Larsson (1853-1919) dans un film de Bergman.

J'avais fait une petite page sur mon site perso (complètement passée inaperçue, à n'en pas douter) et je vous en propose le lien (voir les illustrations en bas de la page) : http://ahbon.free.fr/Wifstrand.html

Intrigant, je ne connaissais pas cet illustrateur. Ca n'a pas l'air mal du tout.

A parcourir une page consacrée à cet illustrateur, je me dis qu'il a probablement touché Ingmar d'une façon plus large que le Visage : même si c'est assez remarquable dans ce cas particulier, plusieurs tableaux de Larsson me "font penser" à du Bergman (la couleur en plus)...

bronski a écrit :Raoul Ruiz n'est pas que cinéaste, il est aussi plasticien et a fait beaucoup d'expositions et de "happenings"

Puisqu'on évoque le génial réalisateur de Trois vies et une seule mort, il a beaucoup observé le film de Visconti et les oeuvres des impressionnistes lui-même avec son chef opérateur, Ricardo Aronovitch, (sans doute auraient-ils abouti au travail d'Homerwell si le dvd avait existé à cette époque) lorsqu'il a adapté le Temps Retrouvé de Proust...

Très simplement, j'ajoute deux citations "évidentes"...

Ilya Répine chez Eisenstein pour La ligne générale.
Vermeer (Velasquez aussi, sans doute, pour les jeux avec les miroirs) chez Ridley Scott, dans les Duellistes.

J'ai recadré les Vermeer. J'ai également "débouché" la capture des miroirs chez Ridley Scott.

Au départ de la procession, les images ont la même orientation que sur le tableau de Répine (gauche-droite), mais, à ce moment-là, Eisenstein fait des gros plans sur les croix, les icônes... Chez Eisenstein, l'handicapé à la béquille de Répine (à gauche) devient un handicapé à "roulettes".


Répine chez Eisenstein








Vermeer chez Ridley Scott









Et bravo à celui qui trouvera la nature morte qui a (peut-être) servi de modèle... le papier est une partition.

Il y en a trop... un Baugin peut-être ?

Généralement sur une nature morte, quand il y a une partition il y a aussi une guitare ou un luth...

bronski a écrit :Généralement sur une nature morte, quand il y a une partition il y a aussi une guitare ou un luth...

Les instruments à corde sont dans l'immédiat hors-champ, à droite, où D'Hubert et son ami médecin sont en train de jouer. Le plan de "nature morte" montré par le Commissaire s'inscrit d'ailleurs dans un panoramique les incluant.

Les reconstitutions que fait Godard dans PAssion sont assez passionnantes. Je vous renvoie à l'article de Glen Norton (en anglais)

http://www.geocities.com/glen_norton/passion.html (les liens à l'interieur de l'article renvoient souvent à des images telles celles-ci :




Godard a souvent cité des tableaux, de Renoir à Picasso en passant par Rembrant, ingres, delacroix.. et cela sans parler des "histoire(s) du cinéma... Le corpus est trop grand pour un seul homme...

autre exemple :

bronski a écrit :Généralement sur une nature morte, quand il y a une partition il y a aussi une guitare ou un luth...

Ce style de nature morte est ce qu'on appelle les vanités très prisées au XVIIIè siècle, et elle représente souvent les sens ou les pêchés capitaux; Qui dit partition, dit musique, dit "ouie"

Très belle idée en effet que ce thème qui amène a découvrir et les films et les tableaux. Je ne suis pas capable de faire les liens moi-même mais suis interessé pour que quelqu'un fasse ce même travail sur les films de P. Greenaway (je suis persuadé qu'il y a plein d'oeuvres de peintres à retrouver dedans), et dans l'autre sens que l'on me dise dans quels films retrouver les traces de Hooper (impossible en effet qu'aucun cinéaste ne se soit inspiré d'un peintre aussi "cinématrographique").

Crousti Crousta a écrit :et dans l'autre sens que l'on me dise dans quels films retrouver les traces de Hooper (impossible en effet qu'aucun cinéaste ne se soit inspiré d'un peintre aussi "cinématrographique").

Hopper et le cinéma américain c'est une très longue histoire! Lynch et Wenders ont un rapport particulièrement intime avec ce peintre.

Hitchcock a aussi dû être marqué par lui...

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