Triple agent (Eric Rohmer - 2004)
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Triple agent (Eric Rohmer - 2004)
Un nouveau chef-d'oeuvre en perspective?
En 1936, le Front Populaire et la Guerre d'Espagne agitent les esprits. Fiodor, un jeune général de l'armée tsariste réfugié à Paris avec son épouse grecque Arsinoé, participe au trouble ambiant. Pendant qu'elle sympathise avec des voisins communistes, il effectue des voyages secrets et aime à inquiéter son entourage. S'il ne cache pas qu'il est un espion, il ne dit pas pour qui il travaille. Mais le sait-il lui-même ?
En 1936, le Front Populaire et la Guerre d'Espagne agitent les esprits. Fiodor, un jeune général de l'armée tsariste réfugié à Paris avec son épouse grecque Arsinoé, participe au trouble ambiant. Pendant qu'elle sympathise avec des voisins communistes, il effectue des voyages secrets et aime à inquiéter son entourage. S'il ne cache pas qu'il est un espion, il ne dit pas pour qui il travaille. Mais le sait-il lui-même ?
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Anecdotes d'Allociné :
Présenté à Berlin
Triple agent a été présenté en Sélection Officielle, en compétition, au Festival de Berlin en 2004.
La genèse du projet
"C'est un cheminement assez semblable à celui de L'Anglaise et le Duc", explique Eric Rohmer , "un article de la revue Historia lu il y a quelques années, a attiré mon attention sur une sombre affaire : l'enlèvement en septembre 1937, à Paris, du Général Miller, le président des Anciens combattants russes. On a accusé son collaborateur direct, le général Skobline, qui aurait été retourné par les agents bolcheviks. Mais il a disparu lui aussi après l'enlèvement (...) J'ai pu travailler sur des articles, des livres sur ce sujet (...) et la copie du réquisitoire du procureur lors du procès de la femme de Skobline, la Plevitzkaïa."
Entre contes et Histoire
Si Eric Rohmer met le plus souvent en scène des intrigues sentimentales qui ont pour cadre la France d'aujourd'hui, en particulier dans le cadre de ses collections "Six contes moraux", "Comédies et proverbes" et "Contes des quatre saisons", il a déjà tourné des films d'époque avant Triple agent. En 1976, il porte ainsi à l'écran La Marquise d'O de Kleist, dont l'action se déroule en Italie en 1799. Son film suivant, Perceval le Gallois, est une adaptation de l'oeuvre moyen-âgeuse de Chrétien de Troyes. Vingt-cinq ans après, il choisit encore de tourner consécutivement deux films d'époque, tout d'abord L'Anglaise et le Duc, à partir du Journal tenu par une aristocrate anglaise pendant la Révolution Française, puis ce Triple agent qui a pour cadre le Paris de 1936. Ces films ont nécessité un plus gros budget que ceux auxquels le réalisateur est habitué, mais ce n'est pas leur seul point commun. "Une lucidité pessimiste lie L'Anglaise et Triple agent", estime le cinéaste, qui ajoute "On pourrait effectivement dire que j'ai abordé une nouvelle série : la série des tragédies de l'Histoire."
Souvenirs et influences
Eric Rohmer, qui était adolescent au moment des faits, a des souvenirs de discussions autour de ces questions politiques : "(...) j'avais entendu parler des exécutions des généraux en URSS. J'étais en khâgne à Henri IV, on discutait, on s'informait. Moi, je ne faisais pas de politique, mais je me souviens très bien de disputes vives, mais très civilisées, entre élèves communistes, pacifistes ou royalistes de l'Action Française. J'ai sûrement voulu retrouver à certains moments du film un peu de cette ambiance de la France de ma jeunesse. Mais des livres, aussi, m'ont marqué : Les Possédés de Dostoïevski par exemple, lui-même inspiré par le complot des Décembristes, en Russie, et, à un moindre degré, Agent secret de Joseph Conrad. Et j'ai évidemment vu des films d'espionnage."
Renko, triple héros rohmérien
Serge Renko, qui joue le rôle-titre de Triple agent, a déjà tourné deux fois sous la direction d'Eric Rohmer, tout d'abord dans Les Rendez-vous de Paris (il tenait le rôle principal du deuxième sketch, Les Bancs de Paris), puis dans L'Anglaise et le Duc. Cet acteur français d'origine ukrainienne a beaucoup joué au théâtre.
Une actrice venue d'ailleurs
Pour jouer le rôle d'Arsinoé (un personnage que le cinéaste a fait évoluer par rapport à la réalité historique), Eric Rohmer a choisi une comédienne grecque, qui n'avait jamais travaillé en France, Katerina Didaskalu. Pour le rôle principal de son précédent film, L'Anglaise et le Duc, le cinéaste avait déjà fait appel à une actrice dont c'était le premier tournage en France, la britannique Lucy Russel.
Un film d'espionnage ?
Si Triple agent a pour héros un espion, il est assez éloigné des films d'espionnage traditionnels, ainsi que l'explique le réalisateur : "Je ne montre pas un espion en pleine action. Plutôt une femme qui se demande si son mari est un espion, et comment il fait pour pratiquer un métier dont il ne veut pas lui parler très clairement. C'est pourquoi Triple agent ne repose pas sur l'action mais sur la parole. C'est l'un de mes films où l'on parle le plus. Mon personnage est un agent secret, il le dit, mais je ne montre pas comment il travaille, et on ne saura jamais s'il a vraiment trahi, ni selon quels procédés."
Une sentinelle chez Rohmer
Dans le rôle d'André, on retrouve Emmanuel Salinger, un comédien révélé par La Sentinelle, un des rares films d'espionnage français des années 90, et le premier long-métrage d'Arnaud Desplechin.
Triple agent dans l'oeuvre de Rohmer
Le réalisateur précise la place qu'occupe Triple agent à l'intérieur de sa filmographie : "Dans mon oeuvre, je cherche l'unité et la variété. Ce film s'inscrivait dans cette double ambition : reprendre certains types de personnages et certains thèmes qui m'intéressent ; et en même temps changer d'époque, me soumettre un nouveau défi."
Films d'actualité
Un carton au début du film prévient le spectateur qu'il n'est pas face à un récit historique mais à une fiction. Cependant, Eric Rohmer a inséré dans Triple agent des extraits des films d'actualité de l'époque. Il explique ce choix : "(...) visionnant beaucoup de ces films, j'en ai admiré la beauté, le talent des cadreurs, et j'ai voulu les intégrer comme une trace du contexte de l'époque. C'est un contrepoint tragique et historique à l'intrigue que je développe, qui, en son début, semble plutôt légère et journalière. Je voulais que mes personnages soient emportés par leur destin tragique, et ces vues m'autorisent cela." Dans un premier temps, il avait songé à incruster les personnages de Triple agent dans ces images, mais cela s'est révélé trop difficile à concevoir. Dans son précédent film, L'Anglaise et le Duc, le réalisateur avait eu recours à ce procédé d'incrustation des personnages, sur des toiles peintes.
Pauline et les espions
On retrouve au générique du film une comédienne familière du cinéma d'Eric Rohmer. Amanda Langlet qui incarne Janine, la voisine, professeur de lettres communiste mariée à Emmanuel Salinger, jouait en effet le rôle-titre de Pauline à la plage en 1983, alors qu'elle était encore adolescente. Elle retrouvait le cinéaste en 1996 pour Conte d'été dans lequel elle tentait de séduire Melvil Poupaud. Triple agent marque donc sa troisième collaboration avec Rohmer.
Présenté à Berlin
Triple agent a été présenté en Sélection Officielle, en compétition, au Festival de Berlin en 2004.
La genèse du projet
"C'est un cheminement assez semblable à celui de L'Anglaise et le Duc", explique Eric Rohmer , "un article de la revue Historia lu il y a quelques années, a attiré mon attention sur une sombre affaire : l'enlèvement en septembre 1937, à Paris, du Général Miller, le président des Anciens combattants russes. On a accusé son collaborateur direct, le général Skobline, qui aurait été retourné par les agents bolcheviks. Mais il a disparu lui aussi après l'enlèvement (...) J'ai pu travailler sur des articles, des livres sur ce sujet (...) et la copie du réquisitoire du procureur lors du procès de la femme de Skobline, la Plevitzkaïa."
Entre contes et Histoire
Si Eric Rohmer met le plus souvent en scène des intrigues sentimentales qui ont pour cadre la France d'aujourd'hui, en particulier dans le cadre de ses collections "Six contes moraux", "Comédies et proverbes" et "Contes des quatre saisons", il a déjà tourné des films d'époque avant Triple agent. En 1976, il porte ainsi à l'écran La Marquise d'O de Kleist, dont l'action se déroule en Italie en 1799. Son film suivant, Perceval le Gallois, est une adaptation de l'oeuvre moyen-âgeuse de Chrétien de Troyes. Vingt-cinq ans après, il choisit encore de tourner consécutivement deux films d'époque, tout d'abord L'Anglaise et le Duc, à partir du Journal tenu par une aristocrate anglaise pendant la Révolution Française, puis ce Triple agent qui a pour cadre le Paris de 1936. Ces films ont nécessité un plus gros budget que ceux auxquels le réalisateur est habitué, mais ce n'est pas leur seul point commun. "Une lucidité pessimiste lie L'Anglaise et Triple agent", estime le cinéaste, qui ajoute "On pourrait effectivement dire que j'ai abordé une nouvelle série : la série des tragédies de l'Histoire."
Souvenirs et influences
Eric Rohmer, qui était adolescent au moment des faits, a des souvenirs de discussions autour de ces questions politiques : "(...) j'avais entendu parler des exécutions des généraux en URSS. J'étais en khâgne à Henri IV, on discutait, on s'informait. Moi, je ne faisais pas de politique, mais je me souviens très bien de disputes vives, mais très civilisées, entre élèves communistes, pacifistes ou royalistes de l'Action Française. J'ai sûrement voulu retrouver à certains moments du film un peu de cette ambiance de la France de ma jeunesse. Mais des livres, aussi, m'ont marqué : Les Possédés de Dostoïevski par exemple, lui-même inspiré par le complot des Décembristes, en Russie, et, à un moindre degré, Agent secret de Joseph Conrad. Et j'ai évidemment vu des films d'espionnage."
Renko, triple héros rohmérien
Serge Renko, qui joue le rôle-titre de Triple agent, a déjà tourné deux fois sous la direction d'Eric Rohmer, tout d'abord dans Les Rendez-vous de Paris (il tenait le rôle principal du deuxième sketch, Les Bancs de Paris), puis dans L'Anglaise et le Duc. Cet acteur français d'origine ukrainienne a beaucoup joué au théâtre.
Une actrice venue d'ailleurs
Pour jouer le rôle d'Arsinoé (un personnage que le cinéaste a fait évoluer par rapport à la réalité historique), Eric Rohmer a choisi une comédienne grecque, qui n'avait jamais travaillé en France, Katerina Didaskalu. Pour le rôle principal de son précédent film, L'Anglaise et le Duc, le cinéaste avait déjà fait appel à une actrice dont c'était le premier tournage en France, la britannique Lucy Russel.
Un film d'espionnage ?
Si Triple agent a pour héros un espion, il est assez éloigné des films d'espionnage traditionnels, ainsi que l'explique le réalisateur : "Je ne montre pas un espion en pleine action. Plutôt une femme qui se demande si son mari est un espion, et comment il fait pour pratiquer un métier dont il ne veut pas lui parler très clairement. C'est pourquoi Triple agent ne repose pas sur l'action mais sur la parole. C'est l'un de mes films où l'on parle le plus. Mon personnage est un agent secret, il le dit, mais je ne montre pas comment il travaille, et on ne saura jamais s'il a vraiment trahi, ni selon quels procédés."
Une sentinelle chez Rohmer
Dans le rôle d'André, on retrouve Emmanuel Salinger, un comédien révélé par La Sentinelle, un des rares films d'espionnage français des années 90, et le premier long-métrage d'Arnaud Desplechin.
Triple agent dans l'oeuvre de Rohmer
Le réalisateur précise la place qu'occupe Triple agent à l'intérieur de sa filmographie : "Dans mon oeuvre, je cherche l'unité et la variété. Ce film s'inscrivait dans cette double ambition : reprendre certains types de personnages et certains thèmes qui m'intéressent ; et en même temps changer d'époque, me soumettre un nouveau défi."
Films d'actualité
Un carton au début du film prévient le spectateur qu'il n'est pas face à un récit historique mais à une fiction. Cependant, Eric Rohmer a inséré dans Triple agent des extraits des films d'actualité de l'époque. Il explique ce choix : "(...) visionnant beaucoup de ces films, j'en ai admiré la beauté, le talent des cadreurs, et j'ai voulu les intégrer comme une trace du contexte de l'époque. C'est un contrepoint tragique et historique à l'intrigue que je développe, qui, en son début, semble plutôt légère et journalière. Je voulais que mes personnages soient emportés par leur destin tragique, et ces vues m'autorisent cela." Dans un premier temps, il avait songé à incruster les personnages de Triple agent dans ces images, mais cela s'est révélé trop difficile à concevoir. Dans son précédent film, L'Anglaise et le Duc, le réalisateur avait eu recours à ce procédé d'incrustation des personnages, sur des toiles peintes.
Pauline et les espions
On retrouve au générique du film une comédienne familière du cinéma d'Eric Rohmer. Amanda Langlet qui incarne Janine, la voisine, professeur de lettres communiste mariée à Emmanuel Salinger, jouait en effet le rôle-titre de Pauline à la plage en 1983, alors qu'elle était encore adolescente. Elle retrouvait le cinéaste en 1996 pour Conte d'été dans lequel elle tentait de séduire Melvil Poupaud. Triple agent marque donc sa troisième collaboration avec Rohmer.
- Marcus
- Jamais trop Tarr
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Forcément, les Cahiers du Cinéma ont adoré, au point de faire un numéro spécial sur Rohmer. Mais j'ai vu que Première a également bien noté le film. Il semble que depuis qq temps, Rohmer fasse des films de son temps et plus abordables.
Je dois dire que celui ci me tente assez.
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Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
Jean Eustache, La Maman et la Putain
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- Georges Perec
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Re: TRIPLE AGENT : Rohmer is back !
Je l'espère, je l'espère. La perspective d'un mariage Rohmer + film d'espionnage me fait rêver depuis l'annonce du projet (sur lequel, fidèle à mon habitude, je n'ai rien lu, pour garder la surprise - et je me bouche présentement les yeux pour ne pas lire les anecdotes d'Allo-Ciné ci-dessus ).Bob Harris a écrit :Un nouveau chef-d'oeuvre en perspective?
En tout cas, il m'épate, papy. Se frotter, à quatre-vingt-deux ans, aux technologies numériques de pointe d'une manière totalement convaincante à mes yeux (l'Anglaise et le duc), avant d'effectuer un nouveau virage à 180° sans cesser d'être fidèle à lui-même : chapeau.
- Jeremy Fox
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- Vic Vega
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Pareil que pour le Gallo: pas le film que j'attends le plus; j'apprécie certains Rohmer, reconnais l'importance du cinéaste mais dans ce que j'ai vu -les Comédies et Proverbes, les Contes Moraux- je lui ferais un peu le même reproche qu'à Ozu, faire des films se ressemblant trop mais bon là c'est un film d'espionnage après un film de costume donc au moins il y aura du changement... Et puis accessoirement d'avoir employé certains acteurs -Luchini, Dombasle- que j'apprécie moyennement. Mais j'irai voir surtout qu'il sort en période creuse.
- Jeremy Fox
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C'est pour ça qu'on l'aimeVic Vega a écrit :Pareil que pour le Gallo: pas le film que j'attends le plus; j'apprécie certains Rohmer, reconnais l'importance du cinéaste mais dans ce que j'ai vu -les Comédies et Proverbes, les Contes Moraux- je lui ferais un peu le même reproche qu'à Ozu, faire des films se ressemblant trop :
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- Georges Perec
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Curieux qu'on ne fasse jamais ce reproche à John Woo ou Kitano, qui me semblent tout autant répétitifs sous une diversité de surface, sinon davantage (no polemic intention inside).Jeremy Fox a écrit :C'est pour ça qu'on l'aimeVic Vega a écrit :Pareil que pour le Gallo: pas le film que j'attends le plus; j'apprécie certains Rohmer, reconnais l'importance du cinéaste mais dans ce que j'ai vu -les Comédies et Proverbes, les Contes Moraux- je lui ferais un peu le même reproche qu'à Ozu, faire des films se ressemblant trop :
Plus généralement, c'est un peu comme si on reprochait à Chardin d'avoir toujours peint des natures mortes.
J'aime beaucoup ce dialogue de Rio Lobo, que Hawks n'a sans doute pas mis là par hasard :
Wayne : Tu joues toujours le même air.
Le papy : C'est parce que c'est celui que je connais le mieux.
- Vic Vega
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Je faisais la comparaison avec Ozu, pas avec Woo ou Kitano (pour ces deux-là ça a pu être le cas à un certain stade de leur carrière mais ils ont ensuite essayé d'élargir leur registre): dans les deux cas, des cinéastes qui creusent certains motifs, certaines situations avec des sujets assez proches d'un film à l'autre. Les défenseurs diront qu'il y a quand même des différences subtiles d'un film à l'autre, qu'à force de creuser leur sujet ces cinéastes y atteignent un grand degré de maîtrise. De mon côté, je préfère les cinéastes abordant une grande diversité de sujets et de genres cinématographiques (Hawks, Scorsese, Kubrick...) au cours de leur carrière.Bartlebooth a écrit :Curieux qu'on ne fasse jamais ce reproche à John Woo ou Kitano, qui me semblent tout autant répétitifs sous une diversité de surface, sinon davantage (no polemic intention inside).Jeremy Fox a écrit : C'est pour ça qu'on l'aime
Plus généralement, c'est un peu comme si on reprochait à Chardin d'avoir toujours peint des natures mortes.
J'aime beaucoup ce dialogue de Rio Lobo, que Hawks n'a sans doute pas mis là par hasard :
Wayne : Tu joues toujours le même air.
Le papy : C'est parce que c'est celui que je connais le mieux.
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- Georges Perec
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Je sais, puisque c'est moi qui la fais .Vic Vega a écrit :Je faisais la comparaison avec Ozu, pas avec Woo ou Kitano
Ma remarque était d'ordre général : je m'étonnais que cet argument revienne toujours à propos d'Ozu ou de Rohmer, mais rarement à propos d'autres à qui on pourrait à tout aussi bon droit, sous une diversité qui n'est souvent qu'apparente, faire le même "reproche" (qui n'en était d'ailleurs pas vraiment un sous ta plume, plutôt un constat, j'ai bien compris aussi).
Mais je les aime aussi, l'un n'empêche pas l'autre !Vic Vega a écrit :De mon côté, je préfère les cinéastes abordant une grande diversité de sujets et de genres cinématographiques (Hawks, Scorsese, Kubrick...) au cours de leur carrière.
(Cependant, Hawks pourrait aussi bien relever de la première catégorie, dans la mesure où, s'il semble avoir eu à coeur de réaliser un film-prototype dans chacun des genres qu'il a abordés, il s'est également employé, à partir d'un film-matrice qui est Seuls les anges ont des ailes, à refaire plusieurs fois le même film ; en tous les cas, l'aspect "variations sur les mêmes thèmes" est aussi frappant chez lui que chez Rohmer).
- Vic Vega
- Roi du BITE
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Je veux bien un peu nuancer à propos d'Ozu: s'il a eu ce genre de démarche à partir des années 50 -sa période la plus connue- ce n'était pas le cas dans sa période muette. Quant au fait de creuser certaines situations, c'est une démarche courante chez les cinéastes de genre. Ce que sont Rohmer et Ozu d'une certaine manière (le terme de cinéma de genre s'applique d'ailleurs aussi à des catégories comme le drame intimiste dans un pays comme le Japon). Le "genre cinématographique" qu'ils ont abordé me touche globalement un peu moins que ceux abordés par Hawks, ça doit expliquer ma remarque.Bartlebooth a écrit :Je sais, puisque c'est moi qui la fais .Vic Vega a écrit :Je faisais la comparaison avec Ozu, pas avec Woo ou Kitano
Ma remarque était d'ordre général : je m'étonnais que cet argument revienne toujours à propos d'Ozu ou de Rohmer, mais rarement à propos d'autres à qui on pourrait à tout aussi bon droit, sous une diversité qui n'est souvent qu'apparente, faire le même "reproche" (qui n'en était d'ailleurs pas vraiment un sous ta plume, plutôt un constat, j'ai bien compris aussi).
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- David O. Selznick
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Justement, c'est un reproche qui a énormément été fait à Kitano jusuq'à ce qu'il se renouvelle (du moins en apparence) avec Dolls puis Zatoichi/Bartlebooth a écrit :Curieux qu'on ne fasse jamais ce reproche à John Woo ou Kitano, qui me semblent tout autant répétitifs sous une diversité de surface, sinon davantage (no polemic intention inside).Jeremy Fox a écrit : C'est pour ça qu'on l'aime
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- King of (lolli)pop
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L'anglaise et le Duc, voilà à peu près le seul Rohmer avec Le Genou de Claire que je considère comme son meilleur film et de loin. Sa série des Contes ne m'a pas convaincu. Mais c'est une personne importante du ciné français, je ne le conteste pas, mais n'accroche pas non plus à ses films, quelque peu verbeux.
Je vote pour Victoria Romanova
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- Rang spécial
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