Au-dessous du volcan (John Huston - 1984)
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Au-dessous du volcan (John Huston - 1984)
Qui a vu ce beau film de John Huston diffusé ces jours-ci sur Ciné Auteur, et adapté d'un roman de Malcolm Lowry?
Un consul anglais erre ivre-mort dans les rues de Cuernavaca au Mexique pour oublier le départ de sa femme. Celle-ci ne tarde pourtant pas à le rejoindre pour lui redonner une seconde chance, mais ces retrouvailles vont-ils vraiment tout arranger?
Un grand film macabre et cruel sur l'enfer de l'alcoolisme, avec un prodigieux Albert Finney.
J'aimerais bien l'avis des spécialistes de Huston, je sais qu'il y en a dans ce forum.
Un consul anglais erre ivre-mort dans les rues de Cuernavaca au Mexique pour oublier le départ de sa femme. Celle-ci ne tarde pourtant pas à le rejoindre pour lui redonner une seconde chance, mais ces retrouvailles vont-ils vraiment tout arranger?
Un grand film macabre et cruel sur l'enfer de l'alcoolisme, avec un prodigieux Albert Finney.
J'aimerais bien l'avis des spécialistes de Huston, je sais qu'il y en a dans ce forum.
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Re: Au-dessous du volcan
Je ne suis pas un spécialiste de Huston (cinéaste dont les films me touchent assez peu dans l'ensemble...Huston, nous avons un problème !). Mais ce film compte parmi mes préférés de l'auteur du Faucon Maltais.Bob Harris a écrit :Qui a vu ce beau film de John Huston diffusé ces jours-ci sur Ciné Auteur, et adapté d'un roman de Malcolm Lowry?
Un consul anglais erre ivre-mort dans les rues de Cuernavaca au Mexique pour oublier le départ de sa femme. Celle-ci ne tarde pourtant pas à le rejoindre pour lui redonner une seconde chance, mais ces retrouvailles vont-ils vraiment tout arranger?
Un grand film macabre et cruel sur l'enfer de l'alcoolisme, avec un prodigieux Albert Finney.
J'aimerais bien l'avis des spécialistes de Huston, je sais qu'il y en a dans ce forum.
J'adore le début, quand l'écrivain erre pendant la fête des morts, suivi par un chien (si mes souvenirs sont bons).
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
Re: Au-dessous du volcan
Cosmo Vitelli a écrit : (Huston, nous avons un problème !).
Oui, tu as bonne mémoire.J'adore le début, quand l'écrivain erre pendant la fête des morts, suivi par un chien (si mes souvenirs sont bons).
Moi, j'adore le plan de la vieille indienne qui joue aux dominos avec un poulet.
Et puis cette fin...
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Salut,
je ne me prétends pas spécialiste de Huston mais c'est vrai que j'adore son cinéma même si cet affreux à fait tellement de films que je n'ai toujours pas réussis à tous les voir.
J'en adore certains et la plupart sont trés trés bien mais il y en à aussi que je ne peux pas supporter tels The Misfits, The Unforgiven, Annie.
En ce qui concerne Under the Volcano, ça été une claque énorme pour moi !!
J'ai découvert Albert Finney avec ce film et quel acteurs mes mais, quel acteur.
Huston à vraiment su rendre de façon magnifique les errances éthyliques de son héros et surtout l'aspect tragique de l'alcoolisme employé comme méthode d'autodestruction et de dissimulation ou du moins déformation d'un réel trop difficile à porter.
En voila un personnage tragique auuel le spectateur en peut que s'accrocher du fait de sa symapthie naturelle et ce malgré tous les actes pitoyables et pathétiques qu'il commet sous l'influence de l'alcool (la séquence dans la taverne perdue au fin fond du Mexique est hallucinante à det égard).
Le film vire par ailleurs trés souvent au fantastique grace à une vision particulière du mexique, endroit idéal pour raconter une telle histoire.
La mise en scènes, le scénario, les dialogues, le jeu des acteurs, tout est de trés grande qualité dans ce film beau et émouvant mais de façon différente que le genre d'oeuvres pour lesquels ces adjectifs sont habituellement cités.
L'un des films traitant de l'alcoolisme, ses joies et ses ravages de façon trés juste avec Barfly de Barbet Schroeder.
Pour moi une oeuvre trop méconnue de Huston et qui mérite pourtant une place de choix dans le peloton de tête des oeuvres les plus réussies de son auteur.
Stef
je ne me prétends pas spécialiste de Huston mais c'est vrai que j'adore son cinéma même si cet affreux à fait tellement de films que je n'ai toujours pas réussis à tous les voir.
J'en adore certains et la plupart sont trés trés bien mais il y en à aussi que je ne peux pas supporter tels The Misfits, The Unforgiven, Annie.
En ce qui concerne Under the Volcano, ça été une claque énorme pour moi !!
J'ai découvert Albert Finney avec ce film et quel acteurs mes mais, quel acteur.
Huston à vraiment su rendre de façon magnifique les errances éthyliques de son héros et surtout l'aspect tragique de l'alcoolisme employé comme méthode d'autodestruction et de dissimulation ou du moins déformation d'un réel trop difficile à porter.
En voila un personnage tragique auuel le spectateur en peut que s'accrocher du fait de sa symapthie naturelle et ce malgré tous les actes pitoyables et pathétiques qu'il commet sous l'influence de l'alcool (la séquence dans la taverne perdue au fin fond du Mexique est hallucinante à det égard).
Le film vire par ailleurs trés souvent au fantastique grace à une vision particulière du mexique, endroit idéal pour raconter une telle histoire.
La mise en scènes, le scénario, les dialogues, le jeu des acteurs, tout est de trés grande qualité dans ce film beau et émouvant mais de façon différente que le genre d'oeuvres pour lesquels ces adjectifs sont habituellement cités.
L'un des films traitant de l'alcoolisme, ses joies et ses ravages de façon trés juste avec Barfly de Barbet Schroeder.
Pour moi une oeuvre trop méconnue de Huston et qui mérite pourtant une place de choix dans le peloton de tête des oeuvres les plus réussies de son auteur.
Stef
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Malheureusement, mon visionnage du film remonte à au moins une dizaine d'années et j'avoue que si mon souvenir est trés fort, il n'est pas forcément d'une précision qui me permettrait de répondre à ta question.
Par contre voila une lacune importante à combler: à quand une belle édition de ce superbe film?
Stef
Par contre voila une lacune importante à combler: à quand une belle édition de ce superbe film?
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Re: Au-dessous du volcan
Arghhhhh j'aimerais trop le voir... J'adore Huston, le livre est prenant, et il n'y a que de bons échos dessus.
SPOILERS
Et cette fin, effectivement, mise en image ça doit être fort, un peu comme Sean Connery dans "L'homme qui voulut être roi"...
Et tu dis que Jacqueline Bisset, qui joue la femme du Consul je crois, meurt... C'est bizarre, y a pas du tout ça dans le livre.
FIN SPOILERS
En tout cas le film doit être bien s'il arrive à retranscrire l'ambiance unique du livre, s'il est très bien interprété et s'il élague le livre (qui est un peu trop longuet)...
SPOILERS
Et cette fin, effectivement, mise en image ça doit être fort, un peu comme Sean Connery dans "L'homme qui voulut être roi"...
Et tu dis que Jacqueline Bisset, qui joue la femme du Consul je crois, meurt... C'est bizarre, y a pas du tout ça dans le livre.
FIN SPOILERS
En tout cas le film doit être bien s'il arrive à retranscrire l'ambiance unique du livre, s'il est très bien interprété et s'il élague le livre (qui est un peu trop longuet)...
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Pour célébrer le 1er Novembre, je viens de voir Au-dessous du Volcan dans l'excellente édition Criterion. Je ne connaissais Lowry que de nom et n'ai pas lu le livre.
Je me suis laissé emporter par la narration assez lâche du film, la photo splendide (ces scènes du cimetière au début !) et la tendresse deséspérée du rapport entre l'ex-consul et sa femme. Et le jeu d'Albert Finney! Les scènes d'ivresse au ciné sont le plus souvent à la limite du ridicule, même quand elles sont jouées par le plus grands acteurs. Mais tenir l'interprétation d'un alcoolique sur une durée de 2 heures, toute entière dans un glissement de la gestuelle, de la parole et du regard comme le fait Finney dans ce film, c'est extraordinaire. Pour moi, c'est une des très grandes interprétations de l'histoire du cinéma. Au-delà de ce sommet d'un acteur par ailleurs toujours excellent, le film est bouleversant quand on remet son tournage dans le contexte de la vie et de la carrière de John Huston (comme le dit Jacqueline Bisset dans une interview de 2007 dans le bonus du DVD) : le vieux Huston était malade et se projetait sans aucun doute dans le personnage de l'ex-consul, infatigable voyageur amoureux de la Femme, de la Bouteille et du Mexique... Le cheval blanc qui s'élance à la fin du film est une belle métaphore sur la vie qui continuera.
Un film lent et parfois décousu (mais c'est l'histoire d'un alcoolique et le rythme en est donc justifié) qui laisse une impression de douce tristesse . Huston fera plus fort encore avec The Dead deux ans plus tard, deux films qui peuvent former comme un dyptique sur le déracinement et le temps qui passe.
Je me suis laissé emporter par la narration assez lâche du film, la photo splendide (ces scènes du cimetière au début !) et la tendresse deséspérée du rapport entre l'ex-consul et sa femme. Et le jeu d'Albert Finney! Les scènes d'ivresse au ciné sont le plus souvent à la limite du ridicule, même quand elles sont jouées par le plus grands acteurs. Mais tenir l'interprétation d'un alcoolique sur une durée de 2 heures, toute entière dans un glissement de la gestuelle, de la parole et du regard comme le fait Finney dans ce film, c'est extraordinaire. Pour moi, c'est une des très grandes interprétations de l'histoire du cinéma. Au-delà de ce sommet d'un acteur par ailleurs toujours excellent, le film est bouleversant quand on remet son tournage dans le contexte de la vie et de la carrière de John Huston (comme le dit Jacqueline Bisset dans une interview de 2007 dans le bonus du DVD) : le vieux Huston était malade et se projetait sans aucun doute dans le personnage de l'ex-consul, infatigable voyageur amoureux de la Femme, de la Bouteille et du Mexique... Le cheval blanc qui s'élance à la fin du film est une belle métaphore sur la vie qui continuera.
Un film lent et parfois décousu (mais c'est l'histoire d'un alcoolique et le rythme en est donc justifié) qui laisse une impression de douce tristesse . Huston fera plus fort encore avec The Dead deux ans plus tard, deux films qui peuvent former comme un dyptique sur le déracinement et le temps qui passe.
... and Barbara Stanwyck feels the same way !
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Re: Au-dessous du volcan (John Huston)
Au Mexique à la veille de la seconde guerre mondiale en pleine fête des morts un ancien consul abandonné s’offre jusqu'à l’extrême au pouvoir d’un alcool absorbé en masse à toutes heures de la journée.
Le retour pénitent d’une femme rattrapée par les remords ne dévie pas un processus de démolition se devant à une fin. Alcoolisé au denier degré Geoffrey Firmin s'en va lentement vers une déchéance choisie.
Un abandon d’antan non cicatrisé formate un vice quotidien, la bouteille remplace la femme. Le retour inespérée d’une escapade ne réveille pas un homme brisé accoutumé à une maîtresse de remplacement frisant les quarante degrés.
L’homme s’effondre en pleine rue, voit des cafards la ou il n’y en a pas, perturbe des soirées. Le processus de récupération fonctionne admirablement. Geoffrey s’enfonce irrémédiablement dans l’inconscience malgré l’entame d’une remise à niveau sentimentale.
Albert Finney est pathétique, très proche par moment du Ray Milland de Lost Week-End. Le comédien parfait dans ses mimiques frise la démence sur un visage contorsionné par le décapage quotidien d’une tequila quémandée bien souvent en urgence comme un apaisement.
« Au dessous du volcan » est le choix inconditionnel d’un homme brisé par la rupture, récupéré par un paradis artificiel entretenant sa peine dans un processus d’auto destruction. Incapable de rebrousser chemin, un ancien consul autrefois respecté termine sa course dans un scénario proche du contexte de l’auge à cochons.
Une descente salissant au fur et à mesure de ses procédures l’origine immaculée d’un costume blanc détruit par la déchirure. L’homme sabre au clair finit au plus bas dans un dernier sursaut de combativité.
Le retour pénitent d’une femme rattrapée par les remords ne dévie pas un processus de démolition se devant à une fin. Alcoolisé au denier degré Geoffrey Firmin s'en va lentement vers une déchéance choisie.
Un abandon d’antan non cicatrisé formate un vice quotidien, la bouteille remplace la femme. Le retour inespérée d’une escapade ne réveille pas un homme brisé accoutumé à une maîtresse de remplacement frisant les quarante degrés.
L’homme s’effondre en pleine rue, voit des cafards la ou il n’y en a pas, perturbe des soirées. Le processus de récupération fonctionne admirablement. Geoffrey s’enfonce irrémédiablement dans l’inconscience malgré l’entame d’une remise à niveau sentimentale.
Albert Finney est pathétique, très proche par moment du Ray Milland de Lost Week-End. Le comédien parfait dans ses mimiques frise la démence sur un visage contorsionné par le décapage quotidien d’une tequila quémandée bien souvent en urgence comme un apaisement.
« Au dessous du volcan » est le choix inconditionnel d’un homme brisé par la rupture, récupéré par un paradis artificiel entretenant sa peine dans un processus d’auto destruction. Incapable de rebrousser chemin, un ancien consul autrefois respecté termine sa course dans un scénario proche du contexte de l’auge à cochons.
Une descente salissant au fur et à mesure de ses procédures l’origine immaculée d’un costume blanc détruit par la déchirure. L’homme sabre au clair finit au plus bas dans un dernier sursaut de combativité.
Chaque individu a le devoir de se réaliser par l'esprit dans le contexte historique de son époque.
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Re: Au-dessous du volcan (John Huston)
Modo sur ClassikJipi a écrit :Alcoolisé au denier degré Geoffrey Firmin s'en va lentement vers une déchéance choisie.
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Re: Au-dessous du volcan (John Huston)
Dans quelle galère cinéphage s'est-il fourré !?!AlexRow a écrit :Modo sur ClassikJipi a écrit :Alcoolisé au denier degré Geoffrey Firmin s'en va lentement vers une déchéance choisie.