Tsui Hark

[Pikaro]

Mettre au même niveau "Green Snake" + les deux premiers "Il était une fois en Chine" et "Knock Off" + "Le Syndicat du Crime 3", voilà qui est original.

[The Eye Of Doom]

Revu Dee 2
A sa sortie, le film souffrait d être une suite d'un Dee 1 qui marquait le retour en grande forme (et en grâce) d'un Tsui Hark qui semblait à la peine (cf les turpitudes de production de 7 swords).
Ce deuxième opus sentais un peu l'exploitation. Et il fallait accepter les SFX omni present.
Aujourd hui je le trouve finalement plus réussi que le 1er. Il y a des plusieurs passages formellement magnifiques. La photo est superbe. L'intrigue se tient bien grâce à l'interactions entre les divers personnages. Et puis il y a la séquence tour de force hallucinante comme on ne peut en voir que dans des fîlms de Tsui Hark: la bataille verticale. Judicieusement proposée vers la fin, on a le sommet du film.
Très belles reconstitutions historiques (probablement complètement imaginaires).
Il y a aussi le court passage inattendu chez les arabes fumeurs de Chica.
C'est,je trouve, un fort beau film d aventure, sans prétention, distrayant.
Quand aux FX, je les voit comme du Melies. On est pas dans un film réaliste !

Ps: par contre son prochain film, ca a l air d être du "lourd", je craint le pire...

[Pikaro]

Tsui a déjà plus ou moins renié "Journey to the West : The Demons Strike Back" ou alors il le met un peu à part dans sa filmo en tout cas.
(et effectivement, le film n'est pas très inspiré )
Son prochain, "Dee 3" est déjà plus personnel, il le tourne actuellement en 48fps.

[The Eye Of Doom]

Son prochain, "Dee 3" est déjà plus personnel, il le tourne actuellement en 48fps.

Moi j aimerais bien le revoir dans un film contemporain : un polar, une comédie, un drame social, un mélo, ...
Ou mieux tout en un comme, dans la veine à la The host

Dee 3, c est sans risque !
(Enfin si, de faire moins bien que les précédents...)

[bruce randylan]

Tsui a déjà plus ou moins renié "Journey to the West : The Demons Strike Back" ou alors il le met un peu à part dans sa filmo en tout cas.
(et effectivement, le film n'est pas très inspiré )

Il sera diffusé logiquement diffusé au Festival du cinéma Chinois en France en mai-juin (la liste de films était en ligne vendredi mais plus rien sur le site, bizarre )
http://festivalducinemachinois.com/index.htm

Du coup, la remontée de ce topic m'a donné envie de me plonger dans un de ces inédits.

All The Wrong Clues (For The Right Solution) (1981)


Durant les années 40, un détective est approché la fiancé d'un gangster fraîchement sorti de prison.

Après 3 premiers films qui se sont tous plantés au box-office, Tsui Hark est contraint de revoir ses ambitions à la baisse et doit livrer une production commerciale s'il ne veut pas griller sa carrière. Il se tourne naturellement vers la comédie populaire et livre donc ce All The Wrong Clues (For The Right Solution) qui cartonna au box-office permettant la concrétisation de Zu, les guerriers de la montagne magique.

C'est un divertissement sympathique sans la moindre prétention qui fait la part belle à ses comédiens : George Lam, Teddy Robin, Eric Tsang, Karl Maka ou John Sham dans un caméo.
Tous font leur show sans tomber dans le cabotinage mal calibré (par chance Dean Shek n'est que producteur !) et Georges Lam se révèlent assez classe avec un flegme salutaire. Comédie cantonaise oblige, on n'est pas chez Lubitsch et ça gesticule ou grimace régulièrement mais l'humour n'est pas le plus rude d'accès. Les gags et les situations sont assez inégaux sans atteindre ni des sommets ni des abymes malgré 2-3 moments un brin longuet. On sourit davantage qu'on ne rit en appréciant que la comédie ne tendent pas vers le graveleux et le vulgaire.
On retrouve un sens de l'absurde parfois réjouissant (Teddy Robin et son maniement des armes à feux, le briquet géant, Karl Maka uniquement photographié de dos...)

Il faut en revanche reconnaître que Tsui Hark emballe sa commande avec un certain savoir-faire technique. Le rythme est soutenu et assez enlevée avec quelques réelles trouvailles. Le cinéaste a aussi pu co-écrire son scénario et ça se ressent avec plusieurs éléments qui annoncent certains de ses films à venir comme Shanghai Blues. L'histoire prend place ainsi durant les années 40, les personnages féminins (même effacées) ne sont pas des potiches et l'ambiance est un pastiche des films noirs américains de l'après-guerre. L'influence visuelle est cependant plus proche de Seijun Suzuki avec plusieurs décors aux couleurs pop ou des effets d'éclairages recherchés qui prouvent que le cinéaste ne bâcle pas la réalisation pour une énergie et une fluidité qui sortent vraiment de la moyenne des productions du même genre de l'époque. Il y a une poignée de scènes où Tsui Hark s'amuse comme la longue séquence de baston dans un bar de nouvel an pour du slapstick assez inspiré. Le final dans l'entrepôt ne manque pas de mouvement non plus et fait preuve d'un chouette sens de l'espace et du déplacement. Faut juste aimer les accélérés par contre.
Il y a aussi une séquence assez curieuse avec des blocks de glace rebondissant qui pré-figurent les éléphants de Zu.

Faute de budget, l'ensemble du film se déroule en studio et bricole les extérieurs autant que possible pour éviter la moindre reconstitution : quelques véhicules d'époque et des terrains vagues ou des rues/routes nocturnes, propice à un terrains de jeux foutraque lors d'une poursuite en voiture farfelue.

Totalement mineur évidement mais pas négligeable pour autant même si bien-sûr le film s'adresse avant tout au amateur de comédie cantonaise pré Mo Lei Tau. On passe un agréable moment et c'est le principal. Et on voit que Tsui Hark a plus de caractère que les comédies équivalentes de Johnnie To ou John Woo.



All the wrong clues a eu droit à une édition restaurée chez Fortune Star en zone all il y a quelques années pour un master assez propre et un bon rendu de la photographie.

[Rockatansky]

on ne peux pas dire que cela soit une franche réussite, bon je ne suis pas vraiment client des comédies HK c'est tellement débile et grimaces à gogo que je décroche, c'est du Benny Hill, le film aura eu le mérite de remettre en selle l'ami Tsui en faisant un gros carton au box office après ses trois échecs initiaux, comme me le disais un vendeur dans mon magasin d'import HK préféré "Mais chez nous tout est comédie...", rien à ajouter lol

[bruce randylan]

on ne peux pas dire que cela soit une franche réussite, bon je ne suis pas vraiment client des comédies HK c'est tellement débile et grimaces à gogo que je décroche, c'est du Benny Hill

Y-a d'l'idée.

Curieusement, ca m'a jamais vraiment dérangé, du moins quand le cabotinage reste canalisé comme avec Richard Ng que j'adore. Je sens des barrières culturelles insurmontables avec des trucs bien plus proches de nous.

[Alexandre Angel]

Tiens du coup, je vais me regarder le seul que j'ai en dvd :Time and Tide

[bruce randylan]

Chef d'œuvre !
Mais je sais pas si c'est le plus simple pour commencer

[cinephage]

Chef d'œuvre !
Mais je sais pas si c'est le plus simple pour commencer

Oui, c'est un film qui décontenance parfois... Mais auquel on revient forcément.

[Alexandre Angel]

Oui, c'est un film qui décontenance parfois... Mais auquel on revient forcément.

Justement, j'y reviens! Mais j'avais pas compris grand chose

[The Eye Of Doom]

Plutot decu par Shanghaï blues .
Cela commence pourtant bien par la description enlevée d' un cabaret strass et paillette un rien ringard qui se retrouve sous les bombes japonaises. Toute la première partie est bien sympa, de la rencontre initiale entre un couple d inconnus sous un pont qui se fait le serment de se retrouver apres la guerre (scene initiale typique d un mélo hollywoodien) jusqu'à la presentation de la jeune provinciale fauchée et naïve qui débarque dans la grande ville. Elle rencontre une chanteuse de cabaret avec laquelle elle va cohabiter, pour partager pauvreté et espoirs. Le schéma topologique se met en place : les deux jeunes filles habitent en dessous du jeune du début de retour de l Armée. Tout cela est relativement classique mais bien mis en place et porté par le dynamisme et le charme des actrices ( j ai pensé ici au formidable "Ma sœur est du tonnerre".
Il y a aussi la truculente peinture du groupe d ex soldats clochards qui vivent sous le fameux pont.
C'est sans génie mais agréable .
Apres j'ai petit à petit décroché... Trop de gesticulations, de sentiments de répétitions, une intrigue connue d avance qui n'avance pas, un comique un peu lourd, ... Et en fait et surtout une mise en scene que j'ai trouvé bien plate.
Pour tout dire, j ai appuyé sur la zapette un peu sur la fin.
L' interview de Tsui Hark est tres éclairante sur les origines du fîlms et son ambition : faire une comédie sur un sous texte réaliste et peu reluisant. On peut considérer que le film reflète bien ces enjeux mais je le trouve tout de même trop long et trop lâche dans sa construction . N'est pas Wilder qui veut...

Apres n ayant aucune connaissance du cinéma de Hong Kong de l époque, je suis dans l incapacité de positionner ce film dans son contexte et en en évaluer les aspects innovants.

À suivre avec l Enfer des armes

[k-chan]

Shanghai Blues est un de ses films que j'aime le plus, voire même mon préféré du cinéaste.
La mise en scène est plus sage que dans certains autres films, mais plate, je ne suis pas du tout d'accord.

[tenia]

The Lovers et The Blade pour moi. Probablement les 2 Tsui Hark que je revois avec le plus de facilité.

[1kult]

Tsui a déjà plus ou moins renié "Journey to the West : The Demons Strike Back" ou alors il le met un peu à part dans sa filmo en tout cas.
(et effectivement, le film n'est pas très inspiré )

Ah mais ça veut dire qu'il est sorti en import ? Etonnant, j'avais entendu que la collaboration se passait bien, Tsui hark jouait bien le jeu de la promo (les vidéos avec Stephen Chow).