Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1998)
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Bob Harris a écrit :J'aime ce film et je vous merde
Mac Lean a écrit :J'en ai ras-le-bol de lire que Argento a perdu toute inspiration... "Le Syndrôme de Stendhal" est un grand film et "Le Fantôme de L'Opéra" est un petit bijou. Ces deux films transcendent la frontière entre le sublime et le grotesque.
Rassures-toi, tu t'la colles tout seulBob Harris a écrit :Mais arrête de me foutre la honte !
Heu non... c'est pas ça que j'voulais dire !
Je suis solidaire avec toi vu que j'apprécie aussi ce film, voire plus que la merde disco que nous a livré l'aut' gros barbu ( cf. une de mes réponses sur le topic de l'aut' film )
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
Film qui inaugure la période de déchéance de Dario Argento, Le Fantôme De L’Opéra titillait gentiment ma curiosité depuis plusieurs années. D’abord juste parce que j’apprécie ce mythe et ensuite en raison de son statut catastrophique. Crédulement, je m’imaginais que celui-ci pouvait être minimisé en comparaison des désastres les plus récents d’Argento. Et bien, on ne peut pas dire que sa piètre réputation soit usurpée. Très clairement, la découverte à l’époque de sa sortie ne pouvait que décevoir. Après le réussi Syndrome De Senthal, il y avait de quoi s’enflammer sur ce que pouvait faire le réalisateur de Suspiria avec l’histoire imaginée par Gaston Leroux. La scène d’ouverture donne une certaine idée de ce que pouvait (ou plutôt aurait du) être cette version dans les mains du maestro. Dénuée de parole et uniquement portée par la musique d’Ennio Morricone (peu inspirée mais remplissant son office), la scène montre l’abandon d’un bébé et son adoption par les rats séjournant sous l’opéra. Le spectacle opte judicieusement pour une ambiance opératique et on fantasme d’avance sur ce que la virtuosité du cinéaste pourra donner par ce biais. Puis, vient le premier meurtre et là on sent que c’est un peu foutu. La mise en scène tombe dans une extraordinaire platitude, dénué de souffle et pratiquement sans la moindre idée. C’est d’un ennui mortifiant et c'est d’autant moins compréhensible que la production étale des moyens laissant entendre que beaucoup de chose était possible d'un point de vu technique. Argento n’offre pourtant quasiment rien, incapable de créer une ambiance de mystère ou d’inquiétude. Soit il verse dans l’ineptie (les hallucinations du fantôme sur le toit de l’opéra la ratmobile ), soit il ne construit rien. La description du fantôme est en ce sens particulièrement déplorable. Bien que le script semble initialement avoir des idées intéressantes sur le sujet, la tentative de mixer un personnage à l’aspect séduisant avec des pouvoirs horrifico-fantastique s’avère du plus mauvais effet (le premier annule constamment le second). La tronche d’enterrement de Julian Sands n’améliore pas les choses. Même avec le recul, ce Fantôme De L’Opéra reste définitivement une belle calamité.
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1999)
Contrairement à ce que pouvait raconter Argento en interviews, la collaboration avec le scénariste Gérard Brach (L'Ours, Le Nom de la Rose, Le Locataire...) pour ce film n'a pas été aussi facile qu'il le prétend (mais sûrement qu'Argento ne s'en est pas rendu compte ). Brach, qui par ailleurs n'était pas du tout familier avec l'univers giallesque, a eu énormément de mal à saisir ce que désirait Argento, et il a essayé tant de bien que mal de faire un truc qui se tienne avec les choix du metteur en scène. C'était clairement deux écoles différentes: Brach qui prône l'authenticité, cherchant davantage le glauque via une atmosphère claustrophobe et réaliste, et Argento qui est davantage un visuel cherchant le prétexte pour des séquences graphiques. Le résultat est là, la combinaison ne pouvait pas fonctionner! Sinon je vous recommande, si l'occasion se présente à vous, la lecture des scénarios de Brach, même pour des films médiocres comme ce Fantôme de l'Opéra ou (toujours pire dans l'horreur) Sa Majesté Minor. L'écriture de Brach, c'est quelque chose...
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1999)
Je serais justement curieux de trouver le scénario original, il est dispo quelque part?Major Tom a écrit :Contrairement à ce que pouvait raconter Argento en interviews, la collaboration avec le scénariste Gérard Brach (L'Ours, Le Nom de la Rose, Le Locataire...) pour ce film n'a pas été aussi facile qu'il le prétend (mais sûrement qu'Argento ne s'en est pas rendu compte ). Brach, qui par ailleurs n'était pas du tout familier avec l'univers giallesque, a eu énormément de mal à saisir ce que désirait Argento, et il a essayé tant de bien que mal de faire un truc qui se tienne avec les choix du metteur en scène. C'était clairement deux écoles différentes: Brach qui prône l'authenticité, cherchant davantage le glauque via une atmosphère claustrophobe et réaliste, et Argento qui est davantage un visuel cherchant le prétexte pour des séquences graphiques. Le résultat est là, la combinaison ne pouvait pas fonctionner! Sinon je vous recommande, si l'occasion se présente à vous, la lecture des scénarios de Brach, même pour des films médiocres comme ce Fantôme de l'Opéra ou (toujours pire dans l'horreur) Sa Majesté Minor. L'écriture de Brach, c'est quelque chose...
La part d'écriture de Brach, et celle d'Argento...le film manque clairement d'unité, ça se disperse un peu dans tous les genres, comme tu le dis probablement du à cette incompatibilité d'approches au niveau du scénario...ce côté saynètes avec un manque de liant certain c'est aussi ce qui pénalise (dans une moindre mesure) son autre film en costumes récent, "Dracula".
L'idée du fantôme non défiguré, les touches d'humour un peu bouffonnes à l'italienne avec la grosse diva, les chasseurs de rat, ça me parait plus porter la patte d'Argento qui avait d'ailleurs déclaré à l'époque vouloir revenir avec ce "Fantôme" aux touches humoristiques des ses premiers gialli.
Je ne sais pas comment Brach est arrivé sur le projet mais ce qui attirait Argento c'était justement la personnalité agoraphobe et étrange du scénariste, comme le Fantôme qui vit reclus dans sa tanière.
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1999)
Mmmh maintenant que j'y pense, ce n'est pas vraiment possible... pour la majorité d'entre eux en fait, ou peut-être des gros trucs style L'Ours et même celui-là, je ne crois pas. J'ai eu la chance de pouvoir en lire quelques-uns (et même d'en avoir un original chez moi ), mais les ayants-droit de Brach ne sont pas du tout préoccupés par les fans (qu'ils méprisent un peu, beaucoup) et gardent dans des cartons chez eux des pépites du cinéma. Toubiana réclame les travaux de Brach depuis des lustres pour la Cinémathèque, mais bon, toujours ces questions d'argent, j'imagine...mannhunter a écrit :Je serais justement curieux de trouver le scénario original, il est dispo quelque part?
Ça, ça a dû lui faire vachement plaisir!mannhunter a écrit :Je ne sais pas comment Brach est arrivé sur le projet mais ce qui attirait Argento c'était justement la personnalité agoraphobe et étrange du scénariste, comme le Fantôme qui vit reclus dans sa tanière.
"Dans une moindre mesure"?mannhunter a écrit :c'est aussi ce qui pénalise (dans une moindre mesure) son autre film en costumes récent, "Dracula".
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1999)
c'est dommage, c'est toujours intéressant de pouvoir comparer les modifications entre la phase de l'écriture et celle du tournage.Major Tom a écrit :les ayants-droit de Brach ne sont pas du tout préoccupés par les fans (qu'ils méprisent un peu, beaucoup) et gardent dans des cartons chez eux des pépites du cinéma. Toubiana réclame les travaux de Brach depuis des lustres pour la Cinémathèque, mais bon, toujours ces questions d'argent, j'imagine...
faut que je retrouve ses propos exacts dans l'interview parue dans l'Ecran Fantastique à l'époque..Major Tom a écrit :Ça, ça a dû lui faire vachement plaisir!
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1999)
Disponible en BR avec commentaire audio, making of, interview...
Dernière modification par mannhunter le 22 nov. 20, 17:13, modifié 1 fois.