Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1998)
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Le Fantôme de l'Opéra (Dario Argento - 1998)
Allez, pour lancer un topic sur un film qui fasse moins l'unanimmité que "Les dents de la mer":lol:
En 1999, ce "fantôme de l'Opéra" vient "gâcher la fête" de la retrospective argento à la cinémathèque (selon les mots de Frederic Bonnaud dans les inrocks). Au moment ou il est célébré en France, ce dernier opus vient tout foutre en l'air. Pourtant, c'est un peu une relation amour/haine que je ressens vis à vis du film. Haine, parce qu'Argento est passé à côté de ce qui aurait pu être le film de sa vie. Poussiéreux et parfois bien mollasson, l'oeuvre déçoit en partie sur la forme: la blague critique récurente étant d'affirmer que ce "fantôme" ressemble aux téléfilms nazes de Lamberto Bava. Les scènes gores sont parfois pitoyables, et un espèce de clip Kitch d'Asia Argento sur les toits de l'Opéra laisse franchement réveur. Autre problème de fond: Julian Sands est minable et ridicule de bout en bout... Ce fantôme ne gagne rien à son visage humain.
Alors pourquoi de l'amour quand mème? Thématiquement, le film est très fort... S'il y a une certaine distance vis à vis des jeux sados-masochistes de "Stendhal", Dario n'hésite pas ici à faire un transfet direct de son rapport à sa fille, et ça en est extrèmement troublant . Argento voit ce récit comme un passage de témoin... L'héroîne, c'est Asia, en espèce de symbôle virginal. Le fantôme est l'initiateur maudit, vivant dans les bas fonds et l'ombre (élevé par les rats comme le pengouin de "batman returns", dont le générique du film est un plagiat, il perpétue aussi le rapport aux animaux instaurés dans les films fantastiques du réal), hors de la lumière, qui, à la fois figure de père et d'amant, va éveiller la jeune chanteuse. Aboutissement du récit, le final en est extrèmement émouvant.
La relation télépathique, déjà abordé par Argento, donne lieu à de très belles scéquences ici, matière à un trouble très fort. Alors la forme ne peut s'empécher de s'emballer malgré tout, et donner lieu à de très belle scènes. Quand Asia chante seule sur scène, quand Argento reprend les références picturales sur les petis rats de Paris et les rend iconoclastes en révélant les pédophiles pervers dans son arrière fond, quand il lance sa caméra à toute allure dans ses souterrains mystérieux, filme l'intimité des deux personnages dans leur cachette... C'est un film de vieux, un film fatigué, dont on sort sans conteste à de maintes reprises, mais qui dégage aux détours de plusisurs plans, de plusieurs scènes, une forme de sagesse, un humour, une poésie et une beauté qui touche bien plus que ce que l'on voit dans nos plats ordinaires. Argento, comme tout cinaste de la fascination, ne peut empécher d'attirer mème dans ce qu'il livre de moins convaincant.
C'est sans nul doute le moins réussis des Argento que j'ai vu, et pourtant, je suis dans l'incapacité de lui mettre moins de 3/6...
En 1999, ce "fantôme de l'Opéra" vient "gâcher la fête" de la retrospective argento à la cinémathèque (selon les mots de Frederic Bonnaud dans les inrocks). Au moment ou il est célébré en France, ce dernier opus vient tout foutre en l'air. Pourtant, c'est un peu une relation amour/haine que je ressens vis à vis du film. Haine, parce qu'Argento est passé à côté de ce qui aurait pu être le film de sa vie. Poussiéreux et parfois bien mollasson, l'oeuvre déçoit en partie sur la forme: la blague critique récurente étant d'affirmer que ce "fantôme" ressemble aux téléfilms nazes de Lamberto Bava. Les scènes gores sont parfois pitoyables, et un espèce de clip Kitch d'Asia Argento sur les toits de l'Opéra laisse franchement réveur. Autre problème de fond: Julian Sands est minable et ridicule de bout en bout... Ce fantôme ne gagne rien à son visage humain.
Alors pourquoi de l'amour quand mème? Thématiquement, le film est très fort... S'il y a une certaine distance vis à vis des jeux sados-masochistes de "Stendhal", Dario n'hésite pas ici à faire un transfet direct de son rapport à sa fille, et ça en est extrèmement troublant . Argento voit ce récit comme un passage de témoin... L'héroîne, c'est Asia, en espèce de symbôle virginal. Le fantôme est l'initiateur maudit, vivant dans les bas fonds et l'ombre (élevé par les rats comme le pengouin de "batman returns", dont le générique du film est un plagiat, il perpétue aussi le rapport aux animaux instaurés dans les films fantastiques du réal), hors de la lumière, qui, à la fois figure de père et d'amant, va éveiller la jeune chanteuse. Aboutissement du récit, le final en est extrèmement émouvant.
La relation télépathique, déjà abordé par Argento, donne lieu à de très belles scéquences ici, matière à un trouble très fort. Alors la forme ne peut s'empécher de s'emballer malgré tout, et donner lieu à de très belle scènes. Quand Asia chante seule sur scène, quand Argento reprend les références picturales sur les petis rats de Paris et les rend iconoclastes en révélant les pédophiles pervers dans son arrière fond, quand il lance sa caméra à toute allure dans ses souterrains mystérieux, filme l'intimité des deux personnages dans leur cachette... C'est un film de vieux, un film fatigué, dont on sort sans conteste à de maintes reprises, mais qui dégage aux détours de plusisurs plans, de plusieurs scènes, une forme de sagesse, un humour, une poésie et une beauté qui touche bien plus que ce que l'on voit dans nos plats ordinaires. Argento, comme tout cinaste de la fascination, ne peut empécher d'attirer mème dans ce qu'il livre de moins convaincant.
C'est sans nul doute le moins réussis des Argento que j'ai vu, et pourtant, je suis dans l'incapacité de lui mettre moins de 3/6...
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C'était un pari osé et assez audacieux, même si déjà traité et de façon plus éclatante, mais c'est un ratage intégral à mon sens. Je ne vois que deux scènes à sauver tout au plus, et sans Asia Argento, le film serait d'un vide absolu. Je trouve que la réalisation se rapproche plus d'un téléfilm lambda que d'autre chose et la photo est impersonnelle au possible. La relation entre le cinéaste et sa fille est dix mille fois plus troublante et complexe dans le Syndrome de Stendhal.
Je ne sais pas ce qu'à voulu faire au final Argento mais c'est un sinon son plus mauvais film. Autant être franc.
Et je n'aime pas non plus Suspiria et Inferno. Donc je ne fais pas de fixette sur celui-là en particulier.
Je ne sais pas ce qu'à voulu faire au final Argento mais c'est un sinon son plus mauvais film. Autant être franc.
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
assez d'accord avec toi (hormis un impressionnant empalement surdimensionné,et la mort du pédophile perçue à travers les yeux d'une enfant),mais je trouve surtout qu'elles sont GRATUITES!Les scènes gores sont parfois pitoyables
c'est assez original mais...je me demande bien ce qu'a voulu faire/exprimer Dario à ce moment là!un espèce de clip Kitch d'Asia Argento sur les toits de l'Opéra laisse franchement réveur.
pour ma part,je ne le trouve ni nul (comme beaucoup l'ont dit),ni bon,ce fantôme à la fois pathétique et décadent (avec son look grunge-intéressante d'ailleurs,l'idée de l'absence de difformité extérieure!-)...julian Sands dans le rôle est juste transparent...comme un fantôme!Autre problème de fond: Julian Sands est minable et ridicule de bout en bout... Ce fantôme ne gagne rien à son visage humain.
c'est vrai que les dernières images sont assez belles et émouvantes...Aboutissement du récit, le final en est extrèmement émouvant.
là encore,assez d'accord avec toi!C'est un film de vieux, un film fatigué, dont on sort sans conteste à de maintes reprises, mais qui dégage aux détours de plusisurs plans, de plusieurs scènes, une forme de sagesse, un humour, une poésie et une beauté qui touche bien plus que ce que l'on voit dans nos plats ordinaires
pour ma part,je trouve que le film hésite trop entre romance,horreur et burlesque,il finit par être brouillon et échouer un peu sur tous les tableaux (comme l'exprimait d'ailleurs Bonnaud dans sa critique )...
cela dit,je trouve que Dario offre un très beau rôle à sa fille,beaucoup plus généreux,moins tourmenté que ses prestations dans TRAUMA et LE SYNDROME DE STENDHAL...significativement,les plus jolis moments du films sont ceux qui mettent en scène Asia (la descente d'Asia dans les catacombes,Asia éclairée à la bougie,la fin),à tel point qu'on finit par se demander si LE FANTOME DE L'OPERA n'est pas plutôt un film consacré à sa fille qu'un film SUR le fantôme (plutôt en retrait)!
en attendant une révision-le film avait été amputé de quelques minutes en France-,je le noterais:
2,5-3/6
PS: je recherche d'ailleurs le dvd TF1 VIDEO...si quelqu'un veut s'en débarasser...
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
yep, tout à fait, et quand le film se termine on a la sensation étrange qu'Asia ne tournera plus jamais avec son père... le jeu de Sands peut se justifier par rapport à ça, mais bon, il est bien pénible quand mème.mannhunter a écrit :significativement,les plus jolis moments du films sont ceux qui mettent en scène Asia (la descente d'Asia dans les catacombes,Asia éclairée à la bougie,la fin),à tel point qu'on finit par se demander si LE FANTOME DE L'OPERA n'est pas plutôt un film consacré à sa fille qu'un film SUR le fantôme (plutôt en retrait)!
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je pense que j'attends sa sortie Zone 2, parce que je ne l'ai jamais vu.mannhunter a écrit :oui,j'ai d'ailleurs le CD..."Sospiri e sospiri"...très beau.Mac Lean a écrit :et je rajoute que la musique de Morricone est très bien itou...
PS: Mac Lean,que penses tu de cet autre film villipendé du grand Dario: TRAUMA?
Sinon, Je viens d'aller voir les critiques du site Dark Dreams, et ça laisse réveur: ils descendent quasi intégralement "Phénoména" et font un texte très favorable au "fantôme" pas très crédible ("c'est son 8 1/2" )
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
c'est comme ça que les Cahiers du Cinéma l'avaient interprété à la sortie du film,d'ailleurs...Mac Lean a écrit :yep, tout à fait, et quand le film se termine on a la sensation étrange qu'Asia ne tournera plus jamais avec son père...mannhunter a écrit :significativement,les plus jolis moments du films sont ceux qui mettent en scène Asia (la descente d'Asia dans les catacombes,Asia éclairée à la bougie,la fin),à tel point qu'on finit par se demander si LE FANTOME DE L'OPERA n'est pas plutôt un film consacré à sa fille qu'un film SUR le fantôme (plutôt en retrait)!
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
je trouve d'ailleurs cette critique assez intéressante, mème si voir la revue qui a peu considérer le cinéaste se racheter en faisant un gros éloge de ce film fait bizarre... C'était Tesson, non?mannhunter a écrit :c'est comme ça que les Cahiers du Cinéma l'avaient interprété à la sortie du film,d'ailleurs...Mac Lean a écrit :
yep, tout à fait, et quand le film se termine on a la sensation étrange qu'Asia ne tournera plus jamais avec son père...
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
Tesson avait publié une critique positive du film dans le numéro de Février 99 (petite interview-portrait sympa de Dario,au passage! ),et jérôme Larcher était revenu brièvement sur le film le mois suivant (à l'occasion d'un portrait d'asia Argento),où il évoquait justement la fin du film.Mac Lean a écrit :je trouve d'ailleurs cette critique assez intéressante, mème si voir la revue qui a peu considérer le cinéaste se racheter en faisant un gros éloge de ce film fait bizarre... C'était Tesson, non?mannhunter a écrit :
c'est comme ça que les Cahiers du Cinéma l'avaient interprété à la sortie du film,d'ailleurs...
sinon,c'est vrai que la revue n'avait jamais fait de dossiers sur le cinéaste mais les Cahiers,de mémoire,n'ont jamais méprisé le cinéma d'Argento (critiques positives de TENEBRES-classé par un des rédacteurs dans le top de 1983- et PHENOMENA,papier plutôt élogieux de jean-françois Rauger à l'occasion de la rétrospective sur Canal + en 1995...).
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Re: Le Fantôme de l'Opéra (Dariiiiio)
O.K (enfin, je ne compte pas trops les rattrapages pour les diffusions ciné)...mannhunter a écrit :
sinon,c'est vrai que la revue n'avait jamais fait de dossiers sur le cinéaste mais les Cahiers,de mémoire,n'ont jamais méprisé le cinéma d'Argento (critiques positives de TENEBRES-classé par un des rédacteurs dans le top de 1983- et PHENOMENA,papier plutôt élogieux de jean-françois Rauger à l'occasion de la rétrospective sur Canal + en 1995...).
Les cahiers ont mis le paquet sur "Le fantôme" parce qu'il y avait la rétrospective à la cinémathèque et qu'ils sont toujours à suivre l'actualité de ce qui se passe là bas.
Le bouquin de Thoret est indiqué comme épuisé sur Amazone: on peut le commander aux "Cahiers"?
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je pense qu'on peut encore le commander...
tiens,écoute un peu ce compte rendu paru dans les Cahiers,à l'occasion de Gérardmer 99 (année où fut présenté LE FANTOME DE L'OPERA):
"un film romantique,serein,avec des oiseaux qui chantent et une rivière qui coule",c'est ainsi que le cinéaste présenta,aux côtés de sa fille,son film à son public,un rien désarçonné.
Public qui,effectivement désorienté par ce qui est avant tout un beau film d'amour,reçut le film avec quelques quolibets et sifflets.
tiens,écoute un peu ce compte rendu paru dans les Cahiers,à l'occasion de Gérardmer 99 (année où fut présenté LE FANTOME DE L'OPERA):
"un film romantique,serein,avec des oiseaux qui chantent et une rivière qui coule",c'est ainsi que le cinéaste présenta,aux côtés de sa fille,son film à son public,un rien désarçonné.
Public qui,effectivement désorienté par ce qui est avant tout un beau film d'amour,reçut le film avec quelques quolibets et sifflets.
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mannhunter a écrit :je pense qu'on peut encore le commander...
tiens,écoute un peu ce compte rendu paru dans les Cahiers,à l'occasion de Gérardmer 99 (année où fut présenté LE FANTOME DE L'OPERA):
"un film romantique,serein,avec des oiseaux qui chantent et une rivière qui coule",c'est ainsi que le cinéaste présenta,aux côtés de sa fille,son film à son public,un rien désarçonné.
Public qui,effectivement désorienté par ce qui est avant tout un beau film d'amour,reçut le film avec quelques quolibets et sifflets.