Actioners HK 80's et 90's

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Message par Best »

1kult a écrit :Hong Kong Godfather (Wang Lung-wei, 1985)
Ce que j'en avais pensé à l'époque :)

Une chronique mafieuse d’une noirceur abyssale, ultra violente et sans espoir de rédemption pour ses personnages, embarqués dans une quête vengeresse impitoyable. Le tout servi par un casting d’habitué, idéal pour donner une véritable dimension à la trame dramatique déroulée sous nos yeux. L’ambiance crépusculaire hors norme se retrouve jusque dans des scènes d’actions pétrifiantes car très spectaculaires et en même temps tout à fait lisibles. Coups de machettes à foison oblige, les affrontement sont particulièrement sanglants. Le final, point culminant du film, est hallucinant par sa fureur et le bain de sang qui en résulte.
LA référence ultime du film de triades, qui se paye le luxe d’enterrer le pourtant très bon The club du maître Kirk Wong, dans lequel l'approche nihiliste est plus habillement distillée, mais où j’aurais été moins sensible comparé au jusqu'au-boutisme visuel de ce Hong Kong godfather.
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Message par bruce randylan »

1kult a écrit :Hong Kong Godfather (Wang Lung-wei, 1985)
A voir pour les amateurs, mais pas le plus évident pour débuter (si Bruce confirme) !
Oui, c'est peut-être pas le plus évident pour commencer car, en effet, la "sensibilité" est très locale mais ne fait que transposer dans la société contemporaine l'univers des wu xia pian façon Chang Cheh (qui transposait au cinéma le genre de personnages masculins de la littérature chevaleresque typiquement chinoise comme ceux de l'incontournable Au bord de l'eau).

Après, dans le genre Bloody brotherhood du même réalisateur est sans doute un peu plus accessible bien que sans grande surprise dans le scénario (l'immigré chinois mainlander qui se retrouve dans les triades) mais il y a une dimension sociale assez bien rendue.
Et toujours de Johnny Wang, son angry ranger (un peu moins machette quand même) est assez énervé aussi :)
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Re: Actioners HK 80's et 90's

Message par bruce randylan »

Pour rester sur l'année 1984

Fingers on trigger (Ang Saan - 1984)

Pour soigner son fils malade, un policier devient tueur à gage. Son ancien collègue et ami le soupçonne bientôt d'être derrière plusieurs assassinats.

Malheureusement, le film est bien moins marquant que Hong-Kong godfathers à cause d'une mise en scène anecdotique qui manque un peu de nervosité et de pêche. Saan ne se gêne d'ailleurs même pas pour piller plusieurs passages de Dirty Harry en reproduisant pratiquement à l'identique la séquence d'ouverture du Don Siegel, y compris la musique ! :o
Il essaye malgré tout de dynamiser un peu la narration avec une construction par flash-backs par vraiment originale mais qui permet de sortir d'une linéarité qui aurait vraiment plomber le film. Ca ne suffit pas tout de même à faire oublier les lacunes, le manque de surprise, le casting inégal ou la photo médiocre.

En revanche, Stanley Tung plutôt connu pour ses comédies avec les Lucky stars s'en sort pas trop mal dans le rôle principal et s'avère assez crédible dans un registre dramatique. Une dimension dramatique qu'on peine tout de même à prendre au sérieux quand on tombe sur les scènes où il entraîne son enfant au maniement des armes à feux. Le genre de scènes assez irresponsable, typique de l'absence de bienséance de HK. En tout cas, le film ne fait vraiment pas dans la finesse pour son discours. :lol:

Sinon, les scènes d'actions sont honnêtes mais font évidément pale figure en comparaison des premiers Heroic bloodshed qui commençait à sortir. On trouve deux séquences tout de même bien troussés, surtout le final qui fonctionne pour sa noirceur et quelques cascades impressionnantes.



Pour les curieux nostalgique d'une certaine période, le dvd zone all fortune star fait le strict minimun.
Dernière modification par bruce randylan le 21 oct. 16, 22:50, modifié 1 fois.
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Message par bruce randylan »

Casino (Billy Tang - 1998)

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Petite délocalisation puisque l'histoire se déroule à Macau en grande partie. Et plus précisément lors de violente guerres entre triades.
Le film est inspiré de faits réels et ça se sent dans la première partie qui est construite autour de plusieurs témoignages où les acteurs s'expriment à une journaliste, face caméra. C'est plutôt original et ça permet un montage rapide et soutenu que le film ne perdra plus même si la narration oubliera (malheureusement) ces aller-retours et ce petit côté mise en abîme. Cela à l'avantage d'établir immédiatement certains rapports entre les personnages (comme un chef mafieux et un responsable des autorités) et surtout de rendre les intervenants particulièrement charismatiques, à commencer par Simon Yam vraiment magnétique suivi de prés par Alex Fong.
On pourrait presque dire que ce charisme sera la quasi unique composante de leurs psychologies qui est assez peu développée et qui se résume à leur fraternité et leur volonté d'en découdre avec leurs adversaires. C'est regrettable car quelques séquences laissaient croire qu'on aurait pu avoir un regard plus complexe sur ces responsables de triades (comme lorsque Yam roule sur la jambe d'une motocycliste croyant qu'il s'agissait d'un tueur à gage). Les grandes perdantes sont les personnages féminins, réduites à faire de la figuration.

Malgré ces reproches, le film se suit sans temps mort grâce à son tempo très soutenu et une réalisation alerte pour un montage très maîtrisée. On y trouve beaucoup de règlements de comptes aux machettes et battes de base-ball particulièrement hargneux. Pas de chorégraphies mais des mêlées sauvages bouillonnantes de combattants. Billy Tang met un point d'honneur à rendre son film le plus chargé en figurants possible. Les incessants cortèges de voitures, les bras droits par douzaine hurlant aux téléphones ou de masses de sbires prêt à découdre trouvent rapidement une dimension quasi absurde qui montre à quel point ces luttes de pouvoir et règlement de comptes deviennent abstraite au bout d'un moment. On pourrait avancer que le film est d'ailleurs très répétitif mais ça serait oublier que c'est justement le cœur du film : un reflux perpétuel de va et vient d'un clan à l'autre pour une lutte condamnée à la répétition.

Le film change tout de même dans la dernière ligne droite pour devenir plus narratif avec d'ailleurs une très belle intensité dramatique rondement menée et quelques twists bien emmenés.
Après le dément Run & kill, il va vraiment falloir que je trouve d'autres réalisations de Billy Tung. :)



Dommage que le DVD HK zone all ne soit que letterbox et pas d'une compression discrète même si la photo est plutôt bien rendu.
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Message par bruce randylan »

Le film HK de la semaine :

Runaway blues (David lai - 1989)

Sur le principe, rien de bien nouveau pour cette modeste production hong-kongaise de la seconde moitié des années 80 : 90 minutes au compteur avec un début accrocheur, un sérieux coup de mou de quasiment une heure et une fin redoutable ; le tout sur fond de triades et de mainlander en fuite. Et Andy Lau est au casting.
Cependant ce terrain balisé est pour ainsi dire transcendé par une noirceur et une violence assez inhabituelle, même pour un cinéma connu pour sa radicalité. Sa vision de la ville de Hong-kong est assez sordide au point que le film semble exercer une réelle fascination envers les latrines : un policier passe son temps à se plaindre de ses hémorroïdes, une des héroïnes se fait avorter seule dans sa salle de bain, Andy Lau lui indique plus tard comment se faire un bandage en évoquant son anatomie avant que les deux ne se livrent à une scène romantique alors que celle-ci sort des toilettes. Même la rivalité amoureuse entre deux femmes se traduit par un moment de provocation entre elles où l'une va uriner en laissant la porte ouverte pour être sûr qu'Andy Lau la regarde !
Et pour parachever une vision assez primaire et bestiale, plusieurs combats se déroulent autour d'animaux : poulaillers et chenil !

Mais surtout ce qui fait donc la différence avec d'autres films du même genre est bel et bien sa hargne. On trouve dans ce film certaine des cascades les plus impressionnantes que j'ai pu voir dans un film hong-kongais, ce qui n'est pas peut dire. :o
Citons la course en scooters totalement démente qui ouvre le film, un plongeon depuis un phare pour arriver à quelques (centi)mètres de rochers, un homme en feu (qui n'a pas l'air d'avoir beaucoup de protection ! :shock: ), une démentielle chute où un cascadeur tombe sur le toit d'un bus à deux étages en train de démarrer, il se raccroche à une des fenêtres avant de rouler au sol alors qu'une voiture cherche à éviter de lui broyer la jambe ! Sans oublier une chute de plusieurs étages le long d'une façade, un combat très intense au milieu de dobermans et autres rouler-boulers dans un escalator !
C'est assez dingue et Blacky Ko, le chorégraphe, n'en perd pas une miette et emballe ça avec une belle efficacité.

Le scénario offre aussi une conclusion tout aussi sadique avec pas mal de surprises !
Spoiler (cliquez pour afficher)
Les deux héros masculins se font sauvagement assassiner alors qu'on pensait qu'il allait mener le traditionnel raid vengeur final et c'est une femme qui va aller se sacrifier pour aller affronter le méchant
Ces éléments permettent d'en recommander le visionnage tout au précisant que le reste du film n'est malheureusement pas de cet acabit entre une narration maladroite et assez embrouillé, des personnages flous ou inutiles, des sous-intrigues abandonnées, une photographie inexistante et surtout un très long tunnel au milieu du film.

Runaway Blues existe à ma connaissance uniquement dans un DVD 4/3 letterbox qui mériterait un bon nettoyage.
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Message par bruce randylan »

City Kids 1989 (Poon Man-kit - 1989)

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Une famille fuit la chine communiste pour Hong-Kong. Malgré les difficultés, le jeune garçon se lie rapidement d'amitié avec un enfant de la ville. Devenus adulte, tous deux rejoignent des clans opposés.

Malgré un sujet vu, archi-vu et rabâché (le mainlander rejoint une triade, amitié fraternelle etc..) Poon Man-kit réussit à apporter du caractère et un peu d'émotion dans ce titre qui privilégie les personnages à l'action pur et dur.
Ce n'est certes pas du Bergman mais il y a un réel effort apporté pour humaniser les personnages et étoffer leurs psychologie. De plus, le scénario évite les chemins trop balisés pour une scénario qui arrive à surprendre un peu, assez solidement construit et bien rythmé. On peut même presque regretter que certains passage soient trop rapidement traités comme le séjour de plusieurs années en prison.
Andy Lau et Max Mok forment un très bon duo avec une complicité palpable qui rend de facto l'intrigue assez crédible et prenante.

Sans être virtuose, j'aime bien la réalisation de Poon Man-kit qui bénéficie d'une jolie assurance et on voit rapidement qu'il maîtrise ses cadrages et ses mouvements de caméra. Ca permet aussi d'intégrer une dimension sociale assez palpable. C'est précis, carré sans tomber dans l'exercice de style.
Quant aux quelques scènes d'actions, elles sont excellentes avec cette sécheresse et cette efficacité typiques du cinéma hong-kongais. Le montage et le découpage sont très percutants avec des plans assez courts mais qui s'enchaînent avec une belle fluidité pour une violence assez crue et directe. On trouve une poursuite en voiture sur des quais assez impressionnantes et quelques combats brutaux et nerveux pour quelques chutes intenses.
C'est ce bon vieux Backy Ko qui est aux chorégraphies et qui livre encore une pognée de séquences remarquables.

Plutôt recommandables donc :)
(le dvd 4/3 deltamac a l'air épuisé mais fortune star semble avoir récupéré les droits)
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Message par bruce randylan »

No problem 2 (Chin Kar Lok - 2002)
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Un japonais, maladroit, chétif et adorant le cinéma hong-kongais, se retrouve dans l'ancienne colonie anglaise et est pris pour un tueur à gage dont la mission consiste à éliminer une compatriote dont il tombe amoureux.

Petit détour dans les années 2000 pour cette comédie d'action qui a attiré mon attention pour Yuen Biao. L'autre nom "connu" au générique avait de quoi donner envie de fuir puisqu'il s'agit de Chin Kar Lok, comédien très sympathique des années 80-90 mais auteur de l'exécrable New Mad Mission avec sa réalisation minable et son humour pouet-pouet.

Sans qu'on puisse admettre que ce No problem 2 soit forcément une grande réussite, ça demeure le petit divertissement du samedi soir. La petite valeur en plus réside dans la co-production japonaise (c'est la Shochiku qui est derrière) pour la présence dans le rôle titre de Takashi Okamura dont je n'avais jamais entendu parlé mais qui doit être un comique locale très apprécié. Il cabotine beaucoup mais il dégage quelque chose d'immédiatement attachant. Ca doit venir de son côté looser et plein de bonne volonté. En tout cas, le film est assez amusant bien que reposant sur des effets faciles (et des bruitages cartoons insupportables). C'est très absurde et bien idiot mais certains gags m'ont bien fait rire (pas tous quand même, faut pas déconner). Faut dire que les comédiens s'en donnent à cœur joie à commencer par Yuen Biao qui semble s'être beaucoup amusé (Candy Lo aussi, qui s'enlaidit avec bonheur)
Avec son héros fan du cinéma hong-kongais, le film se permet quelques parodies correctes à défaut d'être original mais toujours avec respect (The Killer, Police story, Drunken master, Bruce Lee, Tigres et dragons...).

Niveau action, Chin Kar Lok essaye de retrouver donc l'esprit de l'âge d'or de son pays (qu'il a connu) mais n'y parvient qu'en partie à cause d'une réalisation qui ne peut rivaliser avec la précision du découpage des 80's-90's. Mais c'est correctement emballé, certains combats sont bien fichus même si on aurait voulu que Yuen Biao soit plus présent.



Encore un DVD 4/3, chez Universe cette fois. Mais sa jeunesse permet des couleurs vives, une copie propre et pas si mal définie.
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Message par 1kult »

Tiger cage (Yuen Woo-ping, 1988)

Oubliez les BruceRandylâneries que de toute façon, vous ne verrez jamais (à moins d'inviter Bruce Randylan, qui se déplace toujours avec quelques films du genre sous le bras dans la doublure de sa doudoune). Tiger Cage, un des films les plus célèbres du genre est disponible chez nous un peu partout en galette, et ce dans une belle copie. Donc pas de problème de zonage ou de sous-titrage (c'est Metropolitan, donc ça a la réputation - je ne parle pas la langue - d'être bons). C'est signé Yuen Woo Ping, qu'on aime à saluer comme le mec qui a fait les chorés de Kill Bill et Matrix, ce qui est vrai mais très réducteur.

Réalisateur de l'iconoclaste Le Chinois se déchaîne, suivi ensuite par le tout aussi fuck off Drunken Master, mais aussi Le héros magnifique, Tigre blanc, Miracle Fighters, avant de signer les chorégraphies des deux premiers Il Etait une fois en Chine, Fist of legend, crazy Kung Fu, mais aussi donc les succès hollywoodiens qui cachent la montagne. Parmi ses autres réalisations ? Le sympathique tai Chi master, le très célèbre Iron Monkey, et plus récemment Tigre et dragon 2 (après avoir signé les chorés du premier il y a déjà pas mal d'année. Et donc une poignée de polars, à savoir 4 réalisés entre 1988 et 1991 (oui, un par an, c'est cela). Tiger cage, un temps sorti chez nous sous le titre La rançon des traitres, ouvre les festivités.

Un polar avec flics et truands, et méchants flics corrompus dedans, qui défouraille pas mal (notamment dans son introduction). C'est très classique, pas toujours très fin dans la mise en scène, et rien de nouveau mais efficace. L'introduction donc se concentre sur une fusillade lors d'une descente de flics pour chopper en flag' un dealer local. C'est fabuleux, ça explose de partout et bougrement inventif, mais malheureusement tous ces beaux personnages vont globalement planquer les armes à feu pour se battre ensuite à mains nus, quand on s'en doute on accusera des gens à tort, quand on tentera de faire le ménage dans ses services et qu'on découvrira des traitres au sein du service.

Des combats parfois un peu courts comme lors de cet affrontement sur la plage entre un second rôle impressionnant Donnie Yen qui faisait presque ses débuts) et Michael Woods (éternel méchant occidental du cinéma de HK). Les autres acteurs ? Jackie Cheung (Une balle dans la tête, Swordsman), Simon Yam (PTU, Election 1 & 2), Ng Man-tat (vu sur Shaolin Soccer) et pas mal de seconds rôles que l'amateur a certainement déjà croisé ici ou là. On ne s'ennuie pas, mais il faut reconnaître encore une fois que l'originalité n'st pas là au niveau narratif, allant même jusqu'à prendre des acteurs qui sont des spoils sur patte, tellement on les a déjà vu dans ces rôles à cette époque (le félon, le ripou, etc...).

Mais ne boudons pas notre plaisir : cet avatar du Sens du devoir, de Police Story et du Syndicat du crime, de par son efficacité, compense son manque de surprise scénaristique par les chorés (à mains nus plus qu'à coup de pétoire). Devant le peu de titres dispos chez nous, je vous conseille donc le DVD Metro, assez nu en terme de bonus, mais trouvable pas cher ici et là...

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Message par 1kult »

Tiger cage 2 (Yuen Woo-ping, 1990)

Après avoir dirigé de nouveau Donnie Yen pour signer le sympathique Sens du devoir IV, Yuen Woo Ping retrouve sa saga Tiger Cage. Bon, si dans le premier il n'y avait ni Tigre, ni Cage, ce film n'est pas non plus réellement une séquelle. Ce n'est plus réellement un polar, dans le sens où les forces de l'ordre ne sont pas réellement là, hormis à travers le personnage de Donnie Yen, qui a quitté la police. Bon, il ne joue pas le même rôle (et pour cause) que le premier film, donc pas de soucis. Pire : si le premier affichait un sérieux sans faille, hormis à travers des séquences humoristiques éparses, pour montrer la vie quotidienne de ces forces de l'ordre entre potos, on peut ranger cet opus dans la case des comédies d'action, avec une série de passages navrants. On a l'impression que Donnie Yen, fugitif que l'on accuse de meurtre, souhaitait montrer qu'il n'était pas qu'un artiste martial mais aussi un acteur, mais le pauvre, il s'est trompé de scénar dans ce cas. Il tente vainement de nous faire rire à travers une fausse romance où, menotté à une fille (la gentille cruche Rosamund Kwan, éternelle Tante Yee dans les Il était une fois en Chine) elle aussi accusée dudit crime, va s'uriner dessus et mouiller son falzar. Hanou-navrant, il faut bien le dire, même quand il "sent mauvais parce qu'il s'est pris des ordures sur la tête" ou "il est jaloux parce qu'il aime la fille et il pense qu'elle aime quelqu'un d'autre", fille qui "lui crache ses nouilles trop épicées dessus". #LOL

Une rupture avec le précédent donc, mais qui compense ces passages gênants (il n'y a pas la folie d'un Stephen Chow) surtout que Donnie Yen et l'humour ça fait plus que deux. Beaucoup plus. Heureusement, Yuen Woo Ping oblige, on appréciera pas mal d'inventivité dans des affrontements à mains nus, comme lors de ce combat justement menotté, ce qui entrave les coups, ou bien évidemment un combat final épique comme il faut, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, mais qui permet à Donnie Yen de sortir les sabres, et un peu plus tard de réaffronter Michael Woods dans un final à la John Woo. Bref : Tiger Cage 2 évite la redite et change de ton, assure toujours au niveau des fights, mais cette somptueuse bande démo de Donnie Yen est souvent gênante dans la colonne "ah et je sais aussi jouer de la comédie, vous savez".

Le DVD gaulois comme son précédent est tout nu niveau suppléments, mais propose une belle copie, et au format, et pas cher, et sous titré français. Le fan appréciera donc...

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Message par bruce randylan »

1kult a écrit :Tiger cage (Yuen Woo-ping, 1988)

Oubliez les BruceRandylâneries que de toute façon, vous ne verrez jamais (à moins d'inviter Bruce Randylan, qui se déplace toujours avec quelques films du genre sous le bras dans la doublure de sa doudoune).
Et puisqu'on parle de genre, justement 8)

Gun 'n rose (Clarence Ford - 1992)

Trois frères se lancent dans une lutte pour la direction d'une triade taiwanaise. Après plusieurs coup fourrés et trahison, l'un d'eux (en fait un fils adoptif) va se réfugier à Hong-Kong.

Dit comme ça, le scénario à l'air plutôt simple. Oulala ! Détrompez-vous camarade ! C'est assez incompréhensible avec une narration qui file à 100 à l'heure durant les 30 minutes sans qu'on prenne le temps de nous présenter les personnages. Alors certes, on ne s'y ennuie pas mais on ne pige rien du tout. Ce qui est plutôt dommage car il y a un potentiel tragique qui avait un certain panache (genre un peu richard III pour l'ambiance quoi).
Donc ça se calme au bout d'une demi heure pour devenir beaucoup plus posé. A un point où on se demande si on a pas tout simplement changé de film. On bascule dans une comédie teenage où Andy Lau cabotine à outrance en chef d'un gang juvénil. Seul Alan Tang (également producteur) fait vaguement la transition entre les deux éléments avant que le dernier tiers n'essaye de raccrocher tant bien que mal les 2 wagons. Ce scénario de Wai Kai Fai (futur acolyte et co-réalisateur fréquent pour Johnnie To) donne l'impression de vouloir compiler deux films qui n'avaient rien à voir à la base, comme un bon vieux 2 en 1 de Godfrey Ho.

Un grand moment WTF d'autant que l'introduction du segment Andy Lau envoie du lourd sans la moindre explication avec deux copains qui se lancent un défi idiot dans un bus en feu, entouré d'explosions (?), qu'Andy Lau ne tardera à diriger vers un précipice (??). Et quelques minutes après notre beau gosse préféré avalera plusieurs dizaines de pilules de drogue, histoire de faire cabotiner encore plus. Assez surréaliste comme sa moto qui continue de rouler toute seule lors d'une séquence d'action plus tardive. Et le fugace trampoline + lance roquette m'a carrément collé un fou-rire.

Ce n'est heureusement pas pour le scénario qu'on insère le DVD mais bien pour ce sacré Alan Tang à la production avec l'assurance d'une certaine générosité pour l'action, le tout sous la caméra fébrile d'un Clarence Ford à deux doigts du surmenage. Il en résulte une poignée de scènes d'actions totalement bordélique, pas toujours lisible, mais jouissive et survoltée avec des douzaine des figurants qui surgissent régulièrement par magie avant de se faire joyeusement dégommer par Alan Tang (qui se croit dans un casting de sosie de Chow Yun Fat). Le bougre saute, virevolte, bondit partout, en tournoyant de préférence avec un imper super classe. Je dois avouer qu'il en ressort un côté euphorisant tant la démesure est de rigueur. Et si le montage et la gestion de l'espace sont aléatoires, le dynamisme des chorégraphies, la caméra déjantée, les cascadeurs montés sur ressort et la composition virtuoses de certains plans hissent le film à un niveau largement recommandable pour ne pas dire dans les must du genre. Faut juste pas être allergique au sur découpage. :mrgreen:
Le seul problème, c'est que les fusillades over the top disparaissent durant une bonne moitié du récit (celle d'Andy Lau kikoolol) qui repose avant tout sur 2-3 combats à mains nus assez sympa cela dit.
Les gunfights reviennent pour le final mais sans retrouver la folie du début.

Totalement crétin, en roue libre et sans queue ni tête mais niveau défouraille, c'est du bonheur.



Dernier point, le DVD HK est assez bon, 16/9 avec une photo assez belle qui permet de profiter de quelques fulgurances graphiques assez géniales de Clarence Ford, réalisateur des totalement barré Dragon from Russia (sorti chez nous via Asian Star) et Black panther warrior (l'un des sommets du actioner Mo Lei Tau). Faudra que je penche un peu plus sur sa première période car le mec a du style et de l'énergie.
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Message par Kevin95 »

bruce randylan a écrit :réalisateur des totalement barré Dragon from Russia (sorti chez nous via Asian Star)
Ou comment me faire raquer 3euros sur Priceminister. :mrgreen:

Effectivement, ça a l'air salé.
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Message par 1kult »

Ah bah ça peut être visionnable chez bibi avec le môme Randylan un soir si tu le sens... :wink:
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Message par Kevin95 »

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Message par hellrick »

Kevin95 a écrit :
bruce randylan a écrit :réalisateur des totalement barré Dragon from Russia (sorti chez nous via Asian Star)
Ou comment me faire raquer 3euros sur Priceminister. :mrgreen:

Effectivement, ça a l'air salé.

C'est pas terrible mais c'est assez fun.

Un texte d'époque:

Cette adaptation du manga Crying Freeman ne fait pas vraiment le poids face à celle de Christophe Gans. Mais on ne s'y ennuie pas trop, finalement. Le gros problème du métrage réside essentiellement dans son scénario troué comme un gruyère. On ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe à l'écran, on voit débouler un personnage, en disparaître un autre et les interactions entre tout ce petit monde semblent souvent se dérouler en dépit du bon sens. Autre problème: l'ensemble est complètement bancal, allant de passages violents à d'autres d'une grande naïveté, d'intermèdes romantiques à des passages de comédie débile avec lâcher de pêts et autres idioties. L'histoire est assez floue, passe d'un continent à un autre, et ne semble pas vouloir ralentir le rythme un instant malgrè des passages plutôt mal ficelés. En fait, cela devient rapidement impossible à suivre et les expérimentations du cinéastes, couplées à un montage à la hache transforment l'intrigue en une suite de séquences totalement décomplexées. Bref, c'est lourd, d'autant que Clarence Ford ne fait aucun effort pour rendre le tout plus digeste. Et puis il faut avouer que certaines décisions de casting sont aberrantes, qu'un même personnage est parfois joué par deux acteurs (Yuen Tak et Yuen Wah), que le méchant est doté d'une tronche à la Elephant Man pour des raisons farfelues, etc.

Niveau interprétation, Sam Hui n'a pas trop l'âge de jouer au jeune héros romantique: il est quand même moins beau et charismatique que Mark Dacascos, vous pouvez passer votre chemin les filles. En plus il ne connaît rien aux arts martiaux, ce qui dans un film qui multiplie les combats finit par poser problème...Heureusement que la doublure est de rigueur et que le bonhomme porte souvent un masque! Même si Clarence Ford prétend le contraire dans l'interview Hui n'était pas l'homme du rôle, tout simplement. Que reste t'il donc de bon dans tout ça? Et bien un certain savoir faire d'honnête faiseur de la part de Clarence Ford, l'homme qui aime les tueuses lesbiennes avec des flingues. Mais bon, pas de ça ici, nous avons bien une demoiselle à la sexualité ambiguë mais on ne verra rien. Et dans la scène de la douche l'actrice porte un maillot de bain. Oui! Je sais c'est aberrant mais c'est ainsi, fan de Naked Killer rejoignez les filles déjà parties et passez votre chemin aussi.

Evidemment, nous avons de bons combats bien aériens et délirants, avec des chorégraphies réussies et outrageusement câblées. Vu le ton volontiers déjanté du film, cela ne gêne pas trop. Des affrontements courts mais diversifiés et surtout suffisamment nombreux pour que l'on ne s'ennuie pas. Les dernières vingt minutes mettent carrément le paquet niveau action et grosses explosions spectaculaires, à la grande joie des amateurs de pif paf. Mais l'abus des cables risque de décontenancer les adeptes du old-school. Eux aussi peuvent passer leur chemin et rattraper ceux qui sont déjà partis...

Dragon From Russia n'est donc pas une grande réussite. Il apparaît en outre bien daté, on dirait un film à petit budget du début des années 80 alors qu'il fut tourné en 1990. Mais ça se laisse voir...c'est même assez sympa par moment. Faut aimer la grosse série B tournée n'importe comment. Ouf, les fans de bis peuvent rester. Un peu plus et on aurait perdu tous les spectateurs potentiels! Je vais m'arrêter là car plus j'essaie de rendre ce texte cohérent et plus je pense embrouiller les choses. Ma seule excuse est que le métrage en lui-même est terriblement confus.


et je rappelle que Ford c'est donc surtout Naked Killer :mrgreen:
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Re: Actioners HK 80's et 90's

Message par 1kult »

Tiger cage 3 (Yuen Woo-ping, 1991)

Suite et (triste) fin d'une fausse trilogie, toujours sous la houlette de Yuen Woo-ping, qui n'a vraiment - mais alors vraiment - pas l'air d'y croire. L'histoire ? Une vague histoire de flics trahis, qui enquêtent sur un mafieux, avec un peu d'amour, d'amitié et d'action. "de l'action non stop", annonce d'ailleurs la jaquette. Je penche sur du cynisme, un pari de graphistes goguenards, qui pensaient à faire une blague. Parce que oui, il y a quelques affrontements, mais on sent le service minimum. Soit le tout est expédié en quelques plans, soit il suit un tunnel narratif déjà vu mille fois, et d'une artificialité sans nom, mais surtout il est filmé globalement de la même façon, c'est à dire avec une mollesse ahurissante. Du coup, on aurait aimé vous dire que c'est ne serait-ce que plaisant malgré tout, mais de la part de Yuen Woo-ping, on est forcément déçu. Allez, il y a bien un combat au bâton enflammé, ou une attaque sur un radeau, oui, il n'y a plus d'humour qui plombait le précédent opus, mais c'est toujours cerné par une ambiance de mauvais Z, avec une musique affligeante, des effets spéciaux guère mieux (mon Dieu ce maquillage !!!) et un non-scénario récupéré on ne sait où (et franchement, on ne veut pas le savoir).

Et oh : n'attendez rien du "final". Il ne sauvera pas nn plus le machin.



Du coup : préférez une Bruce Randylânerie, même si le DVD est dispo chez nous pour pas cher, avec un beau master, et sous-titré gaulois.
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