Actioners HK 80's et 90's

[1kult]

Return Engagement (Joe Cheung)

Typique des "petits" films du genre, produits à mon avis plus pour l'export qu'autre chose. Le cahier des charges est scripté au maximum, avec un gunfight assez moyen au début, de gros tunnels, une histoire prétexte et sans originalité (signée Wong Kar-Wai qui paye ses impôts) et surtout une réalisation proche du néant, avant un final de 10 minutes heureusement plus musclé. Un chef de la mafia sort de prison après quelques années passée en prison pour avoir vengé sa femme assassinée sous ses yeux. Il revient à Hong Kong pour retrouver sa fille qu'il n'a pas vu pendant 15 ans. On pique du nez pendant le long creux et la réalisation téléfilmesque, pendant laquelle on grille bien en amont les retournements de situation. Simon Yam n'est là que durant une poignée de séquences, Andy Lau guère plus, mais heureusement le final est là pour nous réveiller. Alan Tang, qui produit le tout et qui interprète le personnage principal, serre les dents et regarde dans le vide avec le regard de la moule en descente après une prise de LSD, et invite plus à sourire qu'à l'admiration. Idem pour quelques séquences (ce plan où Simon Yam se rase en pleine fusillade, pour montrer son absence d'âme est fabuleuse).

On notera aussi au crédit quelques courtes séquences assez violentes (la fille qu'on frappe pour qu'elle dise publiquement qu'elle n'a pas été battu) mais rien de bien folichon.

Le final :

[youtube]QhmAlAQAsEc?t=1h33m36s[/youtube]

le DVD Megastar est au format, avec sous titres anglais - qui disparaissent sur le carton de fin - et est toute zone. La copie est dans son jus, avec tâches d'humidité, mais au vu du soin apporté à la photographie, rien de rédhibitoire. Anecdotique et pour complétistes hardcore et autres Bruce Randylan.

[bruce randylan]

Fichtre il dégaine vite

Bon, je serais un peu moins méchant.

D'abord contrairement à tant d'autres productions du même genre, je n'ai pas trouvé le temps "si long" que ça pour voir que le film dure un peu plus d'1h50. Certes on vire dans le mélodrame mais les personnages, et leurs relations, ne sont pas si creux que ça. Je pourrais même dire qu'il y a quelques passages assez touchant dans ces vrai-faux rapports père-fille.
Quant à Wong Kar-wai, on retrouve quand même cette ambiance citadine nocturne et mélancolique. Après, c'est pas ce qu'il a fait de plus profond, on est d'accord. Même chose pour la réalisation, souvent anodine mais qui tente de temps en temps quelque trucs sur la photographie (même si du coup, ça jure un peu avec le style habituel).

Et niveau action, il faut quand même noter deux séquences intermédiaire assez réussis :
- le massacre d'un gang lors d'un deal de drogue (là où Simon se rase électriquement la barbe dans sa voiture en attendant que ça se passe avant de flinguer femme et enfants et son bras droit pas assez bourrin pour lui)
- la grosse fusillade dans l'immeuble qui est très efficace et bien découpée avec plein de petites idées toujours sympa.
(et le coup, fugace, du poulet )

Mais c'est vrai que c'est surtout le final totalement démesuré qui a fait la (petite) réputation du film et il mérite vraiment le coup d'œil avec 5-6 gentils dans une fourgonnette blindée entourée d'une cinquantaine de bad guys armés jusqu'aux dents et en mode "unlimited ammo"
C'est pas King of Gambler mais c'est très réjouissant.

C'est pas le meilleur Joe Cheung, c'est sûr. Un petit artisan qui a livré surtout l'excellente kung fu comedy Deux frères justiciers (très bonnes chorégraphies) et la comédie policière Pom Pom et hot hot (et son final de malade totalement culte).
J'ai encore dans ma collection Rosa (avec Yuen Biao ) et Flaming brothers.

[bruce randylan]

Mission of justice (Tony Liu - 1992)



"Kubrick" de Girls With Guns (pour reprendre l'expression de HK cinemagic ), Tony Liu a donné quelques classiques absolus et indétrônables du genre : le dément "Angel terminator 2", les super-efficaces Devil Hunters ou Dreaming the reality (et le portnawak The big deal).

Malheureusement ce Mission of justice est loin de pouvoir se hisser au niveau de ces références malgré sa dream team Moon Lee et Yukari Oshima (et Carrie Ng).
Si les titres précédemment cités fonctionnent bien-sûr pour leurs scènes d'actions, les scénario avaient un minimum de contenance pour offrir une certaine intensité dramatique. Ici, c'est consternant de platitude où des gentils insipides tentent d'arrêter des méchants trafiquants transparents. Aucun effort est fait pour développer le moindre personnage ou la moindre séquence. On devine que le film a été tourné en Thaïlande pour économiser de l'argent et s'offrir un peu de bon temps au soleil (cf l'introduction de Moon Lee). Le comble est atteint lors de la seconde moitié vraiment affligeante avec notamment une séquence vraiment douteuse où les méchants violent et tuent une autiste et sa mère. Inutilement cela va sans dire.
La séquence d'action finale est même du pure foutage de gueule avec des ralentis post-prod hideux et incompréhensibles tant ils plombent les combats qui n'ont pas l'air fabuleux il faut dire. De la à dire qu'il s'agit d'un cache misère...
Quant à la grosse fusillade finale, c'est du champ/contre champ tout ce qu'il y a de plus paresseux (malgré le détail Bis du fusil à pompe plus redoutable qu'un mortier !).
Bref, c'est pas loin de la catastrophe.

Heureusement il y a "mais" !

Mais malgré ça, tout n'est pas çà à jeter puisque la première moitié est d'un bien meilleure niveau. Au moins pour l'action. C'est alors plus rythmé et surtout bien mieux réalisé avec un petite alternance gunfights/kung fu. C'est solidement découpé avec un montage par moment percutant et quelques bonnes idées dans les chorégraphies, notamment dans les deux séquences dans le couloirs d'un hôtel. Pas forcément de quoi se relever la nuit non plus.

Vu la différence de niveau entre le début et la fin, j'imagine que Tony Liu n'a pas dû finir le tournage (ou qu'il ne l'a pas commencé).

[bruce randylan]

Outlaw brothers (Frankie Chan - 1988)



Deux amis, voleurs de Porche, doivent s'associer malgré eux à une policière pour faire tomber un gang de trafiquants de drogue.

Ce touche à tout de Frankie Chan repasse derrière et devant la caméra pour ce kung-fu urbain fort sympathique qui s'offre un peu d'originalité avec ces voleurs de voitures de luxe. Cet élément apporte cela dit assez peu au film puisqu'on ne comptera qu'une seule vraie séquence de poursuite en voitures qui n'a d'ailleurs rien de vraiment extraordinaires avec ses cascades kitschouilles (HK n'étant pas forcément le pays ayant su le mieux filmer les bolides).
Reste donc les scènes d'actions qui sont tout à fait dans la bonne moyenne du genre. Il faut dire que Jackie Chan a supervisé une partie des chorégraphies. S'il n'applique pas son style habituel de combat, on sent surtout son savoir-faire dans les chutes et projections grâce à une "Stunt team" qui livre un bon boulot avec quelques cascades impressionnantes dont 2-3 chutes dans des escaliers bien douloureuses. Par contre, j'ai trouvé que le montage/découpage n'avait pas la puissance et la sècheresse d'un Corey Yuen (ou d'un Sammo Hung). C'est carré et solide mais ce n'est pas percutant comme on pouvait s'y attendre.

Le rythme est également un peu décevant car après une première heure rondement menée et sans trop de temps mort, il faut se coltiner 20-25 minutes stériles avant d'arriver à l'excellent final qui voit aussi l'introduction d'armes à feu pour quelques passages explosifs. A noter que le amis des animaux risquent d'halluciner devant l'emploi de poulet pour agrémenter cette dernière scène d'action. C'est assez surréaliste
Ce final est d'ailleurs vraiment réjouissant et propose quelques échanges du meilleur cru grâce à une Yukari Oshima toujours impeccable, surtout les passes contre 2 gweillos.

Est-il utile de préciser qu'on trouve quelques gags navrants (mais qui feront sourires les initiés) et que le scénario est assez fourre-tout ?

Pour une fois, ce film est sorti en DVD en Angleterre et Etats-Unis (en le ré-orientant très Fast & Furious et Gone in 60 seconds dans les visuels). Ils sont épuisés mais ce trouve toujours en occas'. Le master n'est pas parfait mais c'est toujours mieux que les Fortune Star




Sinon vite fait :

Cheetah on fire (Chui Fat et Hsu Hsia - 1992) est un très bon représentant du genre avec des scènes d'actions généreuses et assez nombreuses et quelques scènes bien bis (dont une manière très atypique pour retirer une balle). C'est pas forcément bien réalisé mais l'énergie est bien là.
Casting fort sympa avec Donnie Yen qui cabotine à outrance et se la raconte à mort et Gordon Liu en méchant bien remonté. Dommage cela dit que leur face-à-face soit un peu en deçà des espérances. Mais dans l'ensemble, il y a une bonne alternance entre gunfights et combats traditionnels. Et puis le final est particulièrement explosif et démesuré. Faisons tout péter à coup de grosses sulfateuses ! Yeah !



Malheureusement aucun dvd officiel ne semble trouvable. Faut chercher "ailleurs".

[hellrick]

Bon ça n'est pas vraiment dans le sujet vu que c'est philippin mais j'ai passé un bon moment avec ATTAQUE A MAINS NUES.



Déjà ça dure 77 minutes et il doit bien y avoir la moitié du temps consacré à des bastons. On a aussi droit à une longue scène "érotique" inutile mais le meilleur moment c'est lorsque l'héroïne est poursuivie par des méchants et qu'elle déchire sa robe puis perd son haut et se retrouve en culotte et sous-tif pour se battre, jusqu'à ce que l'un des méchant lui coupe le soutif...donc elle termine la bagarre en agitant ses nibards et en donnant des coups de pieds. Bref, le genre de scène qui fait aimer le cinéma. Difficile de s'ennuyer même si tout parait monter et réaliser n'importe comment (d'ailleurs on comprend à peu près rien aux raisons qui poussent tout ce petit monde à se botter le cul mais honnêtement on s'en fout).

et 1

et 2

et 3

et comme c'est philippin on a aussi pas mal de gore crétin et gratuit


Vraiment sympa

[bruce randylan]

Rahhhh, c'était quand même quelques chose les années 80-90's !
(faut juste couper la musique)

[Shin Cyberlapinou]

Honte à moi, je me vois comme un gros fan de cinéma HK (sans doute pas autant que Bruce mais quand même) et je n'ai pu identifier que 3 films, A toute épreuve, Eastern Condors et je crois First mission. Quid des autres?

[bruce randylan]

Je te rassure, il y en a plein que je ne connais pas (et certains des plus dingues comme le type en moto au début, le gars accroché au bus ou celui qui tombe du pont et repondi sur un camion et un van

Sinon il y a Police Story 2, Pantyhose Hero (le deuxième extrait), Shanghai express, Wheels on meals, Le sens du devoir, Projects A 2, l'exorciste chinois, la hyène intrépide, le flic de Hong-Kong.

[Best]

Pendant longtemps, se procurer les petites perles HK relevait du challenge et d'une recherche exacerbée. Je me rend compte aujourd'hui qu'un simple passage sur Youtube donne accès à pas mal de films. Du coup la nostalgie opérant je me suis vu quelques films qui m'avaient échappé jusque là.

Et en jetant un bref coup d'oeil, j'ai vu qu'il y avait aussi, entre autres, les excellents Rock'n'roll cop et Nightlife hero. Sûrement beaucoup d'autres aussi. Alors pour les nostalgiques des VCD aux sous titres incrustés, faites-vous plaisir

Burning ambition (Frankie Chan)

Un casting comme je les aimes (Frankie Chan, Yukari Oshima, Simon Yam entre autres), pour un film au scénario classique de lutte pour le pouvoir bercé par les trahisons et la vengeance. Trois scènes d'action monumentales pour lesquelles le film est à ne pas manquer, et un seul regret, l'absence de fight final assez frustrante même si on a de quoi se rassasier avant.

Man on the brink (Alex Cheung)

Polar intense qui accorde de la place à ses personnages et maintient son intérêt jusqu'à un finish très réussi. Une descente aux enfers brutale et attachante.

Princess madam (Godfrey Ho)

Parce qu'un Girls with guns avec Moon Lee, ça ne se refuse pas En plus celui-ci envoie du lourd.

Tiger over wall (Tony Liu Jun-Guk)

Pour se rappeler au bon souvenir des kicks made in Hwang Jang Lee. Histoire prétexte à quelques affrontements sympathiques jusqu'à un excellent duel final

[1kult]

Prochainement dans mon salon :

[Best]

Prochainement dans mon salon :

Ça va tataner sévère

[1kult]

Oui hein... Bon en tout cas on verra ça à la rentrée, après l'Etrange !

[Rockatansky]

Tiger Cage j'avais bien aimé, pas vu les 2 et 3

[Shin Cyberlapinou]

Tiger cage m'avait un peu déçu déçu car je m'attendais à un festival d'action alors que c'est (de mémoire) un polar assez sobre. Tiger Cage 2 correspond déjà plus à cette idée, avec un sacré combat final qui annonce les arènes des jeux de baston 3D des années 2000.

[1kult]

Hong Kong Godfather (Wang Lung-wei, 1985)

Rholalalalalalaaaaa... Un an avant Le Syndicat du Crime, voilà un film qui possède tous les éléments Wooesques sur le papier. La frontière entre triade et police est mince, l'honneur est chevaleresque, avec le respect des anciens, le tout est bigger than life en permanence... Il faut voir ces 3 potes, rire et pleurer ensemble quand ils se retrouvent pour l'anniversaire de leur boss. C'est "plus que viril", mais il y a ce fourbe, ce félon, qui est gros et ingras physiquement. Il va s'associer à ce nouveau bad guy, bien décidé à prendre le pouvoir...

Ce qui est étonnant, c'est qu'à la vision de ce machin, on a vraiment le sentiment que le fil ma été réalisé pour capitaliser sur le succès du Woo. On a une copie conforme, avec les éléments hérités du Wu Xa Pian, l'honneur, toussa... Mais version bis, un peu mal dégrossi, pas super bien photocopié. Du coup, pendant 1H20, on sourit avec un vrai plaisir coupable devant les coupes de cheveux improbables, les dialogues et les situations incomgrues, à l'instar de ce plan d'ouverture où on pense d'abord qu'un homme fait l'amour à sa femme, mais il fait en réalité de la muscu (!), ou encore cette joute verbale à grand renfort d'expressions et de proverbes qui rappelle OSS 117, et qui se finit par un "mais j'ai un sous marin, donc je peux voguer sous les eaux" (!!!) qui rappelle vraiment des spectacles qui se jouaient entre élèves de primaires dans la cour de récré. Mais c'est plaisant, et une fois de plus, ça culmine de chez culmine, dans un final de taré, sorte de "La Horde Sauvage" à la machette. Dingue, réellement, et je me rêve d'une programmation en soirée bis après la copie restaurée du Syndicat du Crime. L'un représente le meilleur du genre. Ici, Wang lung Wei nous offre le meilleur et le pire au sein du même film de cette cinématographie la plus what the fuck du cinéma d'action où tout est possible (le meurtre du môme). A voir pour les amateurs, mais pas le plus évident pour débuter (si Bruce confirme) !

Il existe un joli DVD en VOSTA, zoné, et recommandé pour son spectacle.

Le final :