Ben Castellano a écrit :Major, tu parles quand même beaucoup de ces éléments là en les portant en ridicule dans le gros premier paragraphe de ton texe; pour le reste tu reviens sur une évocation du ringuard et du kitch (et du "téléfilm") que je trouve très vague et plus de l'ordre du ressenti je dirais en relevant des détails que tu trouves ridicules, ou encore le jeu des comédiens... C'est limite un ton nanarland, qui prend quelques détails pour les porter en ridicule et il y en a pas mal dans ce que tu écris. Je témoignais juste de mon agacement parce que pour moi le film a sur le plan psychique et sensoriel, et quand à la puissance inconsciente de ses images très singulières, beaucoup d'atouts. Pour prendre Inferno, le film joue nettement plus que Suspiria de l'hétérogénéité de ses différents tableaux, de l'ésotérisme de son sujet, des décalages dans le temps et dans l'espace entre ce New-Yorck et les autres lieux de résidence des sorcières. Suspiria est souvent à juste titre considéré comme un film assez langien dans son utilisation sommes-toute restreinte et paranoïage de l'espace; Inferno par contre ne suis pas du tout cette logique, c'est un dédale moins fléché, plus ouvert même si j'en conviens très déséquilibré et parfois avec de grosses tâches dans le dernier tiers... Mais à mon sens les oeuvres ne sont pas des objets, ni le cinéma de la pure fabrication plastique et narrative, qui évoluerait en parrallèle aux failles, au sensible et aux ambiguîtés du vivant. Donc ça ne me dérange pas!
Voilà, c'est justement ce que je n'arrive pas à penser d'
Inferno!
Et je ne trouve pas que tu rentres plus dans les détails que moi. Le film n'a pas un sens, ne propose pas de questions, ni de morale heureusement, ni peu importe... J'ai du mal à le voir autrement que comme un simple d'horreur, tel que m'apparaît déjà moins son prédécesseur.
Inferno, je le perçois un peu comme le film prémonitoire de la dernière partie de carrière d'Argento, de l'horreur basique avec le goût pour l'esthétique qui s'efface (presque au fur et à mesure d'
Inferno d'ailleurs, avec les décors de plus en plus neutres, sauf à la fin mais qui est hélas ratée), révélant peu à peu une sorte de noyau fade, un récit où il ne se passe pas grand-chose et conduisant souvent à un final sans intérêt. Je n'ai rien contre les trilogies où chaque film est différent, mais la différence entre ces films (
La Terza Madre, n'en parlons pas) ne me parait pas si volontaire que ça. Au contraire, j'ai surtout cette impression qu'Argento n'a plus rien à dire, ni par l'histoire ni bientôt par les images. Ça commence pour moi dès
Inferno, même si je retiens toujours des scènes pas mal. Par ailleurs, je doute que cette idée de départ d'une saga (trois sorcières dans trois villes) certes très intéressante sur le papier, c'est vrai, soit réellement une si bonne idée quand on part d'un film comme
Suspiria. Il plaçait la barre très haut, quand même, niveau horreur, esthétique, univers, et on vivait effectivement quelque chose. Mais je sens quand même qu'il n'y a plus grand-chose à ajouter après. Pour moi,
Suspiria aurait suffit, je trouve. Et même si on prend les autres films sans les comparer à celui-là, je demeure assez insensible face à eux. Comme je disais, ce sont des films d'horreur où scénaristiquement l'imagination n'est plus vraiment là.
Dans
Inferno, sans en rajouter une couche, ce n'est pas du tout ça, mais côté "éléments risibles pour les uns", il y a par exemple ce regard-caméra de Carlo à un moment donné. Je crois me souvenir que ce moment m'avait peut-être impressionné, il y a quelques années. C'est de l'ordre du ressenti mais c'est aussi le principe d'un avis
, cependant ici, ça m'a fait sourire. Ça m'évoque un peu le film de vampires où le personnage principal tourne lentement la tête pour effrayer le public. J'utilise cet exemple pour dire que l'angoisse ne fonctionne peut-être plus sur moi du fait qu'on change avec le temps, mais bon, c'est assez relatif, Argento étant un cinéaste m'ayant très peu touché.
Tancrède a écrit :c'est génial, on se croirait revenu y a 7 ans.
The rider, tu veux pas te remettre un avatar Tarantino de trois kilomètres de haut avec signature qui va bien?
D'accord, et toi tu te rebaptiseras Kurtz?
Borislehachoir a écrit :Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point tu es un type horripilant de condescendance et dont chaque message donne envie de te frapper, cher skippy.
Ah bah c'est la fête.
Tous mes messages vraiment? ou juste dans les topics Argento?... Manifestement, c'est un moyen pour finir par parler du film, même plus ou moins sérieusement, mais sans mannhunter pour sortir ses vannes de collège ou répondre à côté de la plaque. C'est lui que je trouve un peu horripilant à force.