Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Burnett
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Burnett »

Merci :wink:
Effectivement, "Intense" est le premier réglage que j'ai modifié ! :wink:
Allez, je vais voir ce que je peux trouver...
Alligator
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Alligator »

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http://alligatographe.blogspot.com/2012 ... -hard.html

En revoyant ce film pour la 114e fois, je n'arrêtais pas de me dire à quel point John McTiernan est un cinéaste génial. Je lui vouerais volontiers un culte à ce type-là. Dans le genre étroit du film d'action, ce "Die Hard" se pose là, comme un monument!

La précision de la mise en scène est pour le moins époustouflante. L'invention dont fait preuve son metteur en scène place le film sur le podium des 3 meilleurs films d'action que j'ai vu. Je me demande même si ce n'est pas LE meilleur, tout bêtement. Après l'avoir vu tant et tant de fois, je n'ai toujours à déplorer aucune usure, aucun scorie, aucun motif à chouiner. Bien au contraire, je prends un plaisir presque enfantin à redécouvrir ce chef d'œuvre, un délice au tempo millimétré, à l'équilibre parfait.

Il ne me reste plus qu'à dégoter le film au format blu-ray et je pourrai profiter au maximum de cet exceptionnel habillage dont McTiernan sait à merveille parer son film : l'hymne à la joie censé représenter le snobisme du groupe terroriste européen porte très mal son nom. Un certain nombre de très profondes fosses au fond de l'océan Atlantique sépare les deux continents. Le scénario s'amuse à fustiger la condescendance des Européens à l'égard des Américains. Le fossé culturel s'élargit dans le fracas des armes, mais les mots et les allusions également constituent matière à rabaisser l'autre, le sauvage ou le guindé. L'orgueil démesuré de Hans (Alan Rickman) est une cible privilégiée qui pimente l'affrontement avec John McClane (Bruce Willis).

Bien entendu, le film charrie son lot de bonnes grosses ficelles, notamment le problème de couple que l'intrigue va se charger de régler dans les explosions et les tirs d'uzis ou bien la charge ultra-violente qui s'attache à la moindre scène d'action. Les coups de poing évoquent le tabassage de barbaques dans les abattoirs à la mode Rocky Balboa. Les corps sont maltraités, ça se coupe, ça saigne, on a mal. Et le héros souffre et le spectateur serre les dents pour lui. Comme le dit le titre espagnol, il est dur à tuer.

Les dialogues n'emportent pas toujours la mise mais à certains moments ils parviennent à donner ce petit coup de pouce pour créer quelque peu l'atmosphère. Une once de légèreté dans un monde de brutes et le film reprend de l'altitude.

Je ne sais pas si c'est l'unicité du lieu, mais cette espèce de huis-clos dans la tour condense les appréhensions. L'unité de temps sur une soirée appuie cette sensation de course, où le temps est raccourci, haletant. Cette configuration scénaristique est tellement bien conduite que le récit apparait d'une évidence, d'une fluidité extraordinaire, qui décuple le plaisir à le suivre.

Film consubstantiel américain où un banal type devient un super-héros pour retrouver sa famille dans la violence et le mot cool approprié, liant New-York et Los Angeles, les USA et le Japon, Beethoven et Run DMC, blancs et noirs, ce "Die hard" est si bien potelé qu'on mord dedans avec avidité et que le jackpot poussera tout le monde à produire par la suite trois autres exemplaires, plus ou moins folichons.

Un dernier mot sur les deux héros du film : Alan Rickman d'abord, un anglais pur jus dont la face altière épouse à la perfection la vanité de son personnage, est un méchant gigantesque de perfidie et l'impose au pinacle des "mauvais garçons" de l'histoire du cinéma. Si! Chapeau bas!

Face à lui, Bruce Willis ferait presque pale figure. Oh, ce serait exagéré que ça ne m'étonnerait qu'à moitié! Découvert pour ma part sur la petite lucarne de mon adolescence face à la blonde Cybill Shepherd, dans "Clair de lune", une série un peu folle et délicieusement jubilatoire, l'acteur faisait aussi bien le clown que le coup de poing, en héros belmondien, arrosé au bourbon et au rock'n roll, une figure attachante. Dans son registre finalement très limité, l'acteur est plutôt efficace. On ne lui demande pas la lune, alors profitons de ce qu'il sait faire, il le fait bien. Il récidive ici avec peut-être un peu plus de gravité, les enjeux premiers ne l'invitant guère à faire risette. Excellent, il n'en demeure pas moins qu'il aura du mal à sortir de ce rôle. Citez un autre grand film avec Bruce Willis...

Incontournable. Bâti avec les doigts des anges, ce film est un Sauternes, Château Yquem, meilleur millésime. Inestimable amour.
Jericho
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Jericho »

Citez un autre grand film avec Bruce Willis...
Incassable ! :)
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AtCloseRange
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par AtCloseRange »

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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Stygma2 »

Pas besoin d'allez dans les grands films, ne l'oublions pas dans le "Four Rooms" ; (segment "The Man from Hollywood") de tarantin, même non crédité.
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Flol
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Flol »

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Demi-Lune
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Demi-Lune »

Boire et déboires.
J'assume mes propos.
Edit : je suis rassuré, AtClose l'a cité avant moi. :mrgreen:
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Colqhoun »

Hostage (oui je le considère comme un grand film)
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Flol
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Flol »

J'avais hésité à le mettre aussi. Mais bon, de là à dire que c'est un "grand film"...
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Dunn
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Dunn »

Excellent analyse, tout simplement le meilleur et toujours film d'action de tous les temps!
Jericho
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Jericho »

Pour moi ça dépend, je jongle régulièrement entre Piège de cristal et Une journée en enfer.
C'est tellement bien filmé... Puis avec Die Hard 3, McT enfonce le clou et ne tombe pas dans la redite, c'est pour ça entre autres que parfois, il m'arrive de préférer cette suite au film original.
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par someone1600 »

Le 3e arrive a surpasser le premier en effet et ce n'est pas une mince affaire... mais oui selon moi aussi Die hard with a vengeance est supérieur. :D
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Bogus »

Grosse redécouverte en ce qui me concerne lors de sa diffusion hier soir.
Dans la saga Die Hard j'ai surtout vu et revu Une journée en enfer durant mon adolescence et ce n'est que plus tard que j'ai découvert 58 minutes pour vivre et Piège de cristal (je n'ai pas vu les 2 derniers opus).
Je ne l'avais jusque là vu qu'une seule fois il me semble et je le considérais comme un très bon film d'action mais sans plus et là je dois dire que je me demande comment j'ai fait pour passer à côté de ce bijou pendant tout ce temps.
La fluidité du récit, le soin apporté au cadrage et au découpage de l'action, l'humour et la tension omniprésents concourent à donner un plaisir maximum au spectateur.
J'ai beaucoup aimé aussi ces clins d'oeil au western qui jalonne le film, Bruce Willis (excellent, drôle et convaincant dans les quelques passages mélodramatiques) apparaissant également comme une figure contemporaine du cow-boy solitaire affrontant une bande de hors-la-loi.
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Demi-Lune
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Demi-Lune »

Bogus a écrit :le soin apporté au cadrage
Ouais mais le film était recadré du Scope en 1.85. On perd une grosse partie du travail de McTiernan sur la gestion de l'espace et du cadre. Les décadrages depalmiens McClane/Gruber, par exemple, lorsque Gruber se fait passer pour un otage et partage une cigarette, c'est pas du tout le même effet en 1.85. :)
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Shin Cyberlapinou
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Re: Die Hard - Piège de cristal (John McTiernan - 1988)

Message par Shin Cyberlapinou »

Le film passe sinon en copie numérique 2K restaurée à l'Action Ecoles. La restauration est bonne et préserve le grain (j'ai eu un peu peur sur certains plans du début, très numériques, mais ça s'améliore rapidement), j'ai pu découvrir de nouveaux petits détails (Karl appelle Tony "Brüder" avant de tronçonner les tuyaux métalliques, cette scène est marrante car on est totalement du côté du terroriste binoclard qui doit accomplir sa partie du boulot, et on apprend leur lien de parenté avant qu'il ne soit révélé par Hans), les sous-titres sont parfois approximatifs et c'est intéressant de voir que le film prend globalement son temps surtout par rapport aux standards actuels, les 20 premières minutes sont totalement consacrées aux problèmes conjugaux de McClane, même si McTiernan établit la géographie de l'immeuble sans l'air d'y toucher. Du coup je me demande si je peux le montrer aux enfants de ma compagne (10 et 12 ans) sans craindre qu'ils s'ennuient...
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