Claude Lelouch

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Supfiction
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Re: Claude Lelouch

Message par Supfiction »

Jeremy Fox a écrit :Oui, ça fait partie des quelques très jolies séquences.
C'est Lelouch ça, des éclairs de génie ou d'amour, et des scènes qui semblent destinées à alimenter son best-of final pour son ultime hommage au JT ou aux Cesars.
(ma phrase se voulait un compliment à la base, je précise)
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nobody smith
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

Mariage : Par rapport à ce qui a été dit sur les dernières pages, je rejoindrais plutôt le camp des convaincus. J’admets néanmoins que le film enquille les défauts, tout particulièrement du côté technique (la photographie est immonde, il y a un gros problème de postsynchronisation durant la séquence d’ouverture). Mais le fond également est assez problématique avec ses rapports conjugaux bougrement caricaturaux. Ça ne m’a finalement pas trop gêné car j’ai rapidement considéré le film moins pour la pertinence de son étude du couple que comme un exercice de style. J’ai trouvé le long-métrage très intéressant à suivre par son dispositif : suivre les personnages une journée tous les dix ans sans s’éloigner de ce petit bout de littoral. L’idée de choisir comme journée type les commémorations du débarquement m’a bien plu dans cette logique, l’immuable schéma cérémoniale de cette journée permettant de jouer sur l’évolution (ou l’absence d’évolution) des personnages. D’ailleurs, même si l’ambiance est dépressive, il y a toujours ce côté ludique chez Lelouch qui emporte mon adhésion (le générique d’ouverture oral, les défaillances de l’installation électrique, l’utilisation habituelle des plans-séquences). On est loin du haut de sa filmographie mais ça reste dans sa bonne moyenne à mes yeux.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

L’Amour Avec Des Si : Deuxième long-métrage de Lelouch après l’échec du désormais invisible Le Propre De L’Homme et une période de récupération en tournant des scopitones. Une œuvre de jeunesse donc qui comporte néanmoins énormément de ce qui deviendra la patte lelouchienne : le jeu du destin, l’action située en bord de mer, la passion pour la vitesse… Lelouch ira même jusqu’à en faire un auto-remake avec la première partie de Roman De Gare. Du coup, je n’ai pas été trop dupe de l’histoire et de son jeu de manipulation (une femme est pris en autostop par un homme alors que la radio annonce l’évasion d’un violeur). Le film est d’autant moins performant à mes yeux que Roman De Gare qu’il souffre de l’inévitable ambition du réalisateur débutant désirant en mettre plein la vue. Certains tics de mise en scène sont ainsi assez enquiquinants (tout ce qui tourne autour des zooms) et Lelouch étire de manière interminable certaines séquences (les deux automobilistes qui n’arrêtent pas de se doubler, le micro-trottoir de Jacques Martin). D’un autre côté, le film a en cela une énergie communicative et plaisante. J’ai tout particulièrement apprécié les expérimentations pour faire de la radio le troisième personnage de l’histoire par l’utilisation de montage d’archives et d’images. Une sympathique curiosité en somme qui pour l'anecdote fut plébiscité à sa sortie par Ingmar Bergman (pas trop étonnant quant on voit la conclusion de l'histoire).
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

A Nous Deux : ma première grosse déception de la part de Lelouch. Certes, il y a quelques découvertes pas très heureuses depuis que je me suis lancé dans sa filmographie. Néanmoins, je trouvais même dans ses réalisations les plus faiblardes une certaine ambition de fresque (Partir Revenir) ou un côté ludique (And Now… Ladies And Gentlemen) qui offrait quelques passages intéressants. Il n’y a ni l’un ni l’autre dans A Nous Deux et le résultat est diablement creux. Je le sentais mal dès le départ lorsque le film se pose comme une sorte de suite au peu fameux Le Bon Et Les Méchants (Jacques Dutronc joue le fils du personnage qu’il a précédemment incarné). Je laissais le doute à l’histoire qui aurait pu donné une intéressante réflexion sur l’inné et l’acquis. Malheureusement, je me suis retrouvé devant des défauts similaires à Le Bon Et Les Méchants avec un usage abusif des ellipses aboutissant à un récit si décousu qu’on ne s’attache jamais aux personnages. Lelouch semble totalement obnubilé par la beauté des sentiments qu’il désire conter et ne prend jamais la peine de leur donner corps. Du coup, lorsqu’on arrive à la partie romance, la relation est traitée avec une telle froideur qu’elle ne convint absolument pas. Même la mise en scène m’a désagréablement surprise. J’ai rarement sentie Lelouch aussi prétentieux dans ses effets, se préoccupant moins de l’expérience qu’il peut procurer au spectateur qu’à l’"originalité" de ses expérimentations (le travail sur le montage et la voix-off est parfois bien horripilant). Au final, je retiendrais surtout la certaine beauté du voyage hivernal en Amérique avec ses images de bateau traversant des flots glacés et ses paysages enneigés.
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

Hommes, Femmes : Mode D’Emploi : Je m’attendais au pire avant de m’aventurer là-dedans. La perspective d’une rencontre entre Claude Lelouch et Bernard Tapie n’augurait rien de bon et la monstrueuse prétention du titre semblait l’attester. Ben finalement, j’avais tout faux. Tapie n’est finalement que la partie émergée d’un casting diablement hétéroclite, celui-ci allant de Fabrice Luchini et Pierre Arditi à Ophélie Winter et William Leymergie. Quant au titre, il n’a pas grand-chose à voir avec l’histoire. Hommes, Femmes se rapproche surtout de Hasards Ou Coïncidences que Lelouch réalisera juste après. On pourrait même y voir un diptyque tant les deux œuvres affichent des questionnements similaires. Tout tourne donc en permanence autour des notions de vérité et de mensonge et Lelouch s’amuse comme un fou à ce petit jeu (la cravate Mickey, les déguisements de Luchini, la conclusion refaisant l’une des premières scènes). Hommes, Femmes fonctionne toutefois mieux qu’Hasards Ou Coïncidences. Ce dernier affichait une certaine lassitude thématique avec ses romances et ses jeux du destin alors qu’Hommes, Femmes se montre bien plus inspiré dans ses situations et efficace dans leurs articulations. Il faut dire que le plaisir manifeste que prend cet improbable casting est très communicatif. Au bout du compte, le spectacle est fort agréable et je le place facilement dans le haut du panier.
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Jeremy Fox
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Re: Claude Lelouch

Message par Jeremy Fox »

nobody smith a écrit :Tapie n’est finalement que la partie émergée d’un casting diablement hétéroclite,
Pas un trop long temps de présence alors ? Car contrairement à mon habitude de faire la part des choses entre l'acteur et l'homme, je crois que mon blocage concernant Tapie sera définitivement mon exception qui confirme la règle.
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Supfiction
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Re: Claude Lelouch

Message par Supfiction »

nobody smith a écrit :
Hommes, Femmes : Mode D’Emploi : Je m’attendais au pire avant de m’aventurer là-dedans. La perspective d’une rencontre entre Claude Lelouch et Bernard Tapie n’augurait rien de bon et la monstrueuse prétention du titre semblait l’attester. Ben finalement, j’avais tout faux. Tapie n’est finalement que la partie émergée d’un casting diablement hétéroclite, celui-ci allant de Fabrice Luchini et Pierre Arditi à Ophélie Winter et William Leymergie. Quant au titre, il n’a pas grand-chose à voir avec l’histoire. Hommes, Femmes se rapproche surtout de Hasards Ou Coïncidences que Lelouch réalisera juste après. On pourrait même y voir un diptyque tant les deux œuvres affichent des questionnements similaires. Tout tourne donc en permanence autour des notions de vérité et de mensonge et Lelouch s’amuse comme un fou à ce petit jeu (la cravate Mickey, les déguisements de Luchini, la conclusion refaisant l’une des premières scènes). Hommes, Femmes fonctionne toutefois mieux qu’Hasards Ou Coïncidences. Ce dernier affichait une certaine lassitude thématique avec ses romances et ses jeux du destin alors qu’Hommes, Femmes se montre bien plus inspiré dans ses situations et efficace dans leurs articulations. Il faut dire que le plaisir manifeste que prend cet improbable casting est très communicatif. Au bout du compte, le spectacle est fort agréable et je le place facilement dans le haut du panier.
Décidément, le film à la côte en ce moment (ou alors c'est un effet d'entrainement collectif).
Harkento en a fait l'un de ses films du mois précédent. Tapie n'est pas omniprésent mais a tout de même le co-premier rôle avec Luchini. Même si on aime pas le personnage médiatique, il est difficile de ne pas lui trouver du charme et de la sympathie dans ce film.
Supfiction a écrit :
Harkento a écrit : C'est là ma plus grosse surprise en fait. Je suis partis plutôt conquis par le début tout en me demandant si le film allait rester cohérent et intéressant sur ses deux heures de films. Et force est de constater que dès qu'il y a un peu de mou, l'instant d'après relève le niveau jusqu'à son final tout à fait génial :D . La scène dans la voiture avec Luchini et Tapie lors de leur première rencontre est anthologique, il n'y à rien à redire la dessus. Je ne sais pas si c'est moi, mais je l'ai trouvé très Devillien comme film. Faudrait que je revois d'autres Lelouch pour savoir s'il y a autant de richesse et de finesse dans les dialogues que celui là ...
Tente Tout ça pour ça dans ce cas. Même époque, même Luchini. Inégal mais avec une scène restée dans les annales alors qu'elle n'était pas dans le scénario (peut-être a t-elle vieilli d'ailleurs, je ne l'ai pas revu depuis).
Dernière modification par Supfiction le 12 nov. 15, 12:33, modifié 1 fois.
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Re: Claude Lelouch

Message par AtCloseRange »

Dans mes souvenirs, c'était correct mais faut pas pousser mémé dans les orties!
C'est loin d'être le haut du pavé chez Lelouch.
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

Supfiction a écrit :Tapie n'est pas omniprésent mais a tout de même le co-premier rôle avec Luchini. Même si on aime pas le personnage médiatique, il est difficile de ne pas lui trouver du charme et de la sympathie dans ce film.
Voilà. Il est très présent mais il ne vampirise pas le film. On passe au moins tout autant de temps sur lui que sur Luchini, Martines ou les deux gosses amoureux. Par contre, je crois que si on a une aversion pour l'homme, ça risque d'être un peu problématique. Lelouch joue quand même pas mal sur son image publique (ça participe justement à la thématique du film).
AtCloseRange a écrit :Dans mes souvenirs, c'était correct mais faut pas pousser mémé dans les orties!
C'est loin d'être le haut du pavé chez Lelouch.
J'aurais du préciser que c'était par rapport à ce que j'ai vu jusqu'à présent. J'en ai encore beaucoup à voir mais pour le moment, le meilleur des Lelouch découverts tient du sympathique divertissement et Hommes, Femmes atteint sans mal ce niveau.
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Re: Claude Lelouch

Message par Supfiction »

AtCloseRange a écrit :C'est loin d'être le haut du pavé chez Lelouch.
Non mais c'est au-dessus de la moyenne, on va dire.
AtCloseRange a écrit : faut pas pousser mémé dans les orties!
Note pour plus tard: mettre à jour ma signature.
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Re: Claude Lelouch

Message par AtCloseRange »

Supfiction a écrit :
AtCloseRange a écrit : faut pas pousser mémé dans les orties!
Note pour plus tard: mettre à jour ma signature.
C'était voulu!
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

Tout Ca Pour Ca : Un film de meublage façon Il Y A Jours Et Des Lunes. Je me suis demandé en permanence où Lelouch voulait en venir avec son bazar. Probablement nul part, se contentant du plaisir de rajouter couches sur couches pour remplir ses deux heures de spectacle. C’est d’autant plus problématique par rapport à une segmentation trop appuyée entre les histoires de cul autour du juge et de l’avocat, le périple des accusés et le procès réunissant tout le monde. Le film paraît méchamment déséquilibré, tout en étant déjà très inégal dans ce qu’il propose. Comme d’habitude chez Lelouch, il y a ainsi à boire et à manger. Certaines séquences sont fort plaisantes (le trio Gamblin/Darmon/Lindon est assez irrésistible) et d’autres flirtent avec le nanar (Martines dansant à poil dans le tribunal :lol: ). Bof quoi.

La Belle Histoire : Plutôt déçu par cet opus paraissant colossal au premier abord mais se révélant au bout du compte assez convenu de la part du cinéaste. L’accroche du poster (2000 ans de galère pour une seconde d’éternité) et la durée extrême (3H30 quand même) me laissait penser que Lelouch avait largué les amarres pour tourner son Intolérance à lui. Ben en faite non. Point de voyage à travers les époques. On se contente de naviguer entre la période contemporaine et une histoire avec Jésus Christ (ouais rien que ça). L’astuce aurait dû cela dit être totalement éradiqué, tant ces passages bibliques sont lourds et n’apportent pas de véritables poids supplémentaires à toutes ces obsessions sur la réincarnation. Hors de ces moments, la thématique est déjà bien chargée et ne mérite pas vraiment d’en rajouter une tartine. Au-delà de sa durée, l’histoire reste d’ailleurs une épopée lelouchienne très classique. La Belle Epoque reste en ce sens un spectacle agréable comportant quelques belles images et séquences. C’est juste que Lelouch s’est trop emballé pour le projet sans pour autant réussir à se renouveler (certains moments sont très répétitifs et la musique de Lai plus plombante que jamais n’aide pas).
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Re: Claude Lelouch

Message par nobody smith »

Après Les Parisiens (de la fresque lelouchienne classique avec ses qualités et défauts) et Le Courage D’Aimer (remontage pas bien passionnant des Parisiens et de sa suite inachevée), Vivre Pour Vivre a été une bouffée d’air frais. Cela peut paraître étrange, étant donné le ton dépressif du film. Mais c'est surtout que j'ai pris plaisir à retrouver le cinéaste sur quelque chose d’un peu plus intime. Loin de ses films choraux qu’il réalisera plus tard, Vivre Pour Vivre est juste l’histoire d’un couple en crise. Un postulat simple qui séduit d’entrée de jeu, notamment grâce aux interprétations d’Yves Montand et Annie Girardot. Sauf que Lelouch peine à étaler son sujet sur deux heures et le film se montre régulièrement longuet. Même en nous faisant voyager un peu partout (Afrique, Amsterdam, Vietnam), le réalisateur peine à retenir l’attention. Faut dire en même temps que ce côté itinérant n’est pas toujours de très bon goût (c’est sûr que c’est rigolo de foncer en voiture dans la savane en effrayant le maximum d’animaux :roll: ). Une déception donc malgré un certain nombre de beaux moments comme la dernière scène.

La déconvenue a été rapidement balayée par la découverte du populaire L’Aventure C’Est L’Aventure. Sa réputation est bien méritée et j’ai trouvé là mon Lelouch préféré. Pendant deux heures, j’ai été totalement conquis par cette euphorique épopée politico-criminelle mené par un Lelouch plus détendu qu’à l’accoutumé et une troupe d’acteur formidable. Un sacré panard du début à la fin.
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Watkinssien
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Re: Claude Lelouch

Message par Watkinssien »

Pour l'instant, mon préféré de Lelouch demeure le beau et bon Itinéraire d'un Enfant Gâté. Mais il faudrait que je me replonge dans sa filmographie à un moment ou à un autre.
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mannhunter
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Re: Claude Lelouch

Message par mannhunter »

Son nouveau film bientôt en salles:

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