Fred Schepisi

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Max Schreck
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Re: Fred Schepisi

Message par Max Schreck »

Demi-Lune a écrit :Quoiqu'il en soit, le film est marqué par une véritable élégance formelle, avec une mise en scène très maîtrisée qui tire remarquablement parti du tournage en Russie (une première d'ailleurs pour un film US?).
Pas loin...
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Demi-Lune a écrit : Modeste réussite, donc, mais qui s'impose néanmoins pour moi comme l'une des toutes meilleures adaptations de l'univers de Le Carré, avec L'espion qui venait du froid et La taupe.
Je crois de toutes façons que l'auteur a toujours eu de la veine avec ses transpositions à l'écran, parce que j'ai l'impression que toutes ses adaptations ont donné de très bons films (ceux qu tu cites, mais aussi La Petite fille au tambour).
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Flol
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Re: Fred Schepisi

Message par Flol »

Max Schreck a écrit :
Demi-Lune a écrit :Quoiqu'il en soit, le film est marqué par une véritable élégance formelle, avec une mise en scène très maîtrisée qui tire remarquablement parti du tournage en Russie (une première d'ailleurs pour un film US?).
Pas loin...
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Il n'y a pas eu Gorky Park avant ?
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Demi-Lune
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Re: Fred Schepisi

Message par Demi-Lune »

Flol a écrit :Il n'y a pas eu Gorky Park avant ?
Je crois que l'essentiel du tournage a eu lieu en Scandinavie, en réalité.
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Flol
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Re: Fred Schepisi

Message par Flol »

Si je me fie à IMDb, c'est effectivement beaucoup la Suède et la Finlande, et un peu Moscou aussi.
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Roilo Pintu
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Re: Fred Schepisi

Message par Roilo Pintu »

Six degrés de séparation (Fred Schepisi – 1993)

Dans l’Amérique urbaine des années 90, une satire qui vise juste en jouant sur les différences mais aussi sur les similitudes entre les nantis et les démunis.
Belle redécouverte de ce film ; dès l’ouverture du film, le rythme est soutenu, vif, Ouisa et Flan Kittredge (formidables Stockard Channing et Donald Sutherland) tous deux en pleine hystérie, vérifient le contenu de leur somptueux appartement New-Yorkais, après la rencontre d’un mystérieux personnage Paul Poitier (Will Smith). Un ton frénétique qui ne s’arrête pas sur cette première scène, le montage est habile, les dialogues sont rapides, l’histoire est une mosaïque qui accumule ses mystères, ses associations d’idées, ses anecdotes pour amuser, divertir, et parfois pour aller toucher au plus profond certains, et les faire se questionner sur leur vie ou la famille.

Le film prend la forme d’un récit à suspense, tournant autour du personnage de Paul « Poitier », de son identité réelle et sa raison d’être. La véritable identité de Paul Poitier reste une question secondaire, et moins importante que celles qui concernent sa motivation à trouver sa place (dans une série de familles riches et blanches de New York), qui amènent à questionner certains personnages sur leur famille (le constat est amer et cruel « Il a fait plus pour nous en quelques heures que nos enfants dans la vie »), ou agir de révélateur sur une classe faussement progressiste (l’illusion d’une harmonie inter-générationelle, raciale et même sexuelle, est brisée lorsque Ouisa ouvre la porte de la chambre où « dort » Paul).

La présence de Paul permet également d’examiner la question de la réussite en Amérique, et ce que certaines personnes sont prêtes à faire pour leurs réussites personnelles, en saisissant toutes les opportunités qui peuvent se présenter. Les préoccupations individuelles étant supérieures à celles de la famille (de sang, de rang social). A des degrés différents, chacun est un « escroc » qui bataillera pour conserver sa position (les Kittredge) ou vouloir la faire évoluer (Paul). Les Kittredge se battent pour maintenir leurs trains de vie luxueux, leurs collections d’art, l’appartement luxueux de la 5eme avenue, l’éducation de leurs enfants, leur style de vie (tout ce qui va tourner autour de leur « ami » sud-africain). Paul, lui, reste plus attiré par un besoin d’appartenance, un désir d’identité individuelle et familiale, que par l’argent ou le niveau de vie que peuvent apporter ces familles (il réussira d’ailleurs sur la fin à devenir un membre de la famille dans cette belle scène de l’entretien téléphonique avec Ouisa).

La réussite du film c’est également la très bonne interprétation de l’ensemble du casting, de Ian McKellen (présent dans un rôle secondaire et mineur mais qui participe à la bonne harmonie de l’histoire) à Stockard Channing et Donald Sutherland qui interprètent de manière équilibrée un couple à la fois vulnérable et monstrueux, jusqu’à l’élément central de l’intrigue, Will Smith, ici énigmatique, séduisant, complexe (tout ce qu’il ne sera malheureusement plus ensuite). Will Smith retranscrit assez bien la complexité de son personnage, à la fois en désaccord avec un système qui continue à privilégier les citoyens blancs, instruits et riches, mais il est également poussé par un désir de filiation, d’appartenance à une famille, à ce système.
En rencontrant Paul, Ouisa subit une crise morale qui va l’affecter profondément, la transformer; dans une dernière scène, brisée, elle sort de son environnement social, de son couple avec une nouvelle conscience et compréhension de ce qu’elle vit, de ce qui l’entoure.
Les six degrés de séparation du titre, divisent à la fois les individus, mais sont également six degrés de connexion.
Un film à voir et à revoir.
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manuma
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Re: Fred Schepisi

Message par manuma »

IT RUNS IN THE FAMILY (2003)

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De fortes chances pour que je l'oublie une seconde fois rapidement, celui-ci. C'est probablement le plus faible de tous les films de Schepisi vus jusqu'à présent (Mr. Baseball compris). L'idée de réunir Kirk et Michael Douglas était pourtant séduisante, le cadre socio-géographique - la grande bourgeoisie juive-new yorkaise - laissait presque espérer une étude de mœurs dans la veine de Six degrees of separation. Malheureusement l'écriture n'est pas du tout à la hauteur. Les sous-intrigues bardées de clichés s'enchainent sans rien dessiner de pertinent ou d'attachant au final. Stéréotypes et complaisance à tous les étages. Reste une mise en scène élégante, mais qui ne sauve évidemment pas l'ensemble de sa superficialité, façon mélo télé de milieu d'aprèm.

A noter que le film revêt un p'tit caractère prémonitoire puisque, comme le personnage qu'il incarne à l'écran, Cameron Douglas se fera choper quelques années plus tard pour détention et trafic de stupéfiants (dans le film, il s'en sort, dans la vie, il a pris 5 ans).
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Michel2
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Re: Fred Schepisi

Message par Michel2 »

C'est un peu étonnant que personne n'ait parlé de The Chant of Jimmie Blacksmith, adapté du roman éponyme de Thomas Kenneally. Un des films phares du cinéma australien des années 70, dont le succès international a mis Schepisi sur le radar des studios hollywoodiens et lui a permis d'aller réaliser Barbarosa/La vengeance mexicaine aux Etats-Unis avec Willie Nelson dans le rôle titre.
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