Kill Bill: vol. 1 (Quentin Tarantino - 2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Boubakar
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Re: KILL BILL Vol.1

Message par Boubakar »

Redécouverte du volume 1, plus vu depuis des années.
Cette fois, j'ai pu voir la version "japonaise", un peu plus longue, du fait de divers rajouts gore, et la musique est parfois modifiée (sans oublier les plans N&B passés en couleur), et ça marche toujours autant, c'est jubilatoire de bout en bout, et parsemé de scènes sublimes, malgré la cruauté de celles-ci.
angel with dirty face
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Re: KILL BILL Vol.1

Message par angel with dirty face »

Boubakar a écrit :Cette fois, j'ai pu voir la version "japonaise"
T'as eu ça comment ?
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Boubakar
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Re: KILL BILL Vol.1

Message par Boubakar »

angel with dirty face a écrit :
Boubakar a écrit :Cette fois, j'ai pu voir la version "japonaise"
T'as eu ça comment ?
C'était vendu 8 euros à Book off, sur Paris. :)
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Watkinssien
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par Watkinssien »

Tarantino offre ici un récital de tous ses amours cinématographiques pour une sorte de cinéphilie oedipienne, qui consisterait à enterrer tous les pères fondateurs du cinéma à la fois pour leur rendre un hommage passionné mais également pour les sublimer.

Et ce spectacle démesuré, joussif et hautement référencé est un autoportrait du cinéaste, aussi bariolé et vaste soit-il.

Ce premier volume se suffirait déjà en lui-même et contient tout ce qui caractérise Tarantino tout en nous surprenant à chaque fois.
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someone1600
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par someone1600 »

Personnelement je prefere le second volume, mais le premier est assez jubilatoire en effet. :D
The Eye Of Doom
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par The Eye Of Doom »

Découvert Kill Bill 1 à l'occasion d'un emprunt impulsif à la bibliotheque.
Je n'arrive pas à voir une seule chose que j'ai aimé dans ce truc.
Je retrouve Tarantino dans la plupart des choses que je n'aime pas chez lui:

Son humour de petit malin. Insupportable pour moi. Tres proche des Coen sur ce volet mais les Coen m'ont toujours paru plus fin. Tarantino se regarde faire de l'humour à la Tarantino. Voyez comme je sais faire des blagues cool a deux balles et flatter mon public d'ado rigolards.

Sa complaisance envers la violence. Franchement
Spoiler (cliquez pour afficher)
la calotte coupée de O Ren Ishii
ca apporte quoi à son propos ? Idem sur les valses de bras coupés. La comparaison avec De Palma est criante. Ce dernier a pu faire preuve de mauvais goût ou plutot a su assumer des pointes (rares) de mauvais gout: la tronçonneuse dans Scarface, le chignole dans Body Double. Mais c'est toujours au premier degré. A aucun moment il ne semble s'amuser de ce choix qui s'intègre dans une mise en difficulté du spectateur. Chez Tarantino c'est un amusement goguenard et vain.

L'absence d'intrigue. 2h de castagne sanglante sans propos

La valse des citations de gens qui vaillent mieux que lui et dont il pompe les idées. Comme c'est le principal et unique raison d'être du film, on y a droit tout le long. Malheureusement pour Tarantino, J'ai découvert Lady Snowblood dernièrement : c'est à tout point de vue une autre proposition de cinema: propos, mise en scène, interprétation. J'ai aussi pensé plein de fois à Tsui Hark style il était une fois en Chine ou The Blade. La encore, on a d'un côté en vrai cinéaste (avec ses nombreux défauts) et de l'autre un plagiaire qui remplace l'inspiration par l'accumulation.

Enfin, je n'ai vu ici ce qui a pu me plaire dans certains moments des autres films de QT:

une scène brillamment dialoguée et portée par de bons acteurs bien dirigés. (Cf Pulp Fiction, boulevard de la mort, Jacquie Brown,...) Ici personne n'a rien à jouer ni à dire

Une ambiance , une émotion : il y a plein de trucs que j'ai pas aimé dans Django mais à quelques moments Tarantino démontre que quand il le veut, il sait etre un vrai cinéaste j'oserai presque dire "classique". En gros chaQue qu'il abandonne la posture et renonce à son demon de la fausse bonne idée.

En fait, pour reprendre les Coen, c'est comme si il voulait faire Burn after reading en même temps No country. Mais sans réussir à faire Fargo ou The Big Lebowsky.

Les frères Coen n'ont pas fait que des grands films, Le genre comédie n'est pas celui qui leur vas le mieux, mais ils ne se sont jamais pris pour des petits génies.

Bref, je ne suis pas sur de vouloir perdre mon temps à voir le 2...
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Jeremy Fox
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Re: Kill Bill 1 (Quentin Tarantino - 2003)

Message par Jeremy Fox »

Et moi je le trouve de plus en plus jubilatoire. Il peut se prendre pour un génie puisque c'en est un ! :mrgreen:
The Eye Of Doom
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Re: Kill Bill 1 (Quentin Tarantino - 2003)

Message par The Eye Of Doom »

Jeremy Fox a écrit :Et moi je le trouve de plus en plus jubilatoire. Il peut se prendre pour un génie puisque c'en est un ! :mrgreen:
Tarantino= 80% de fumiste roublard, 20% de grand cinéaste
La proportion varie (légèrement) selon les films.
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Thaddeus
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par Thaddeus »

Ce temps où la sortie d'un film pouvait générer un topic de 50 pages en deux mois... :shock:
The Eye Of Doom a écrit :Bref, je ne suis pas sur de vouloir perdre mon temps à voir le 2...
Je pense qu'il faut voir le Volume 2 pour bien comprendre où Tarantino veut en venir, et ce que son discours recèle de problématique.
The Eye Of Doom
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par The Eye Of Doom »

Thaddeus a écrit : ce que son discours recèle de problématique.
:?:
Tu me conseille d'y aller voir alors? Pour en penser du mal ?
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Watkinssien
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par Watkinssien »

The Eye Of Doom a écrit : Tarantino

Sa complaisance envers la violence.[...]
L'absence d'intrigue. 2h de castagne sanglante sans propos

[...]un plagiaire qui remplace l'inspiration par l'accumulation.
Ce sont des termes clichés quand il s'agit de traiter du défaut du cinéma de Tarantino. La violence dans son cinéma joue toujours sur deux tableaux, il y a les séquences expiatoires, de pure jubilation, puis les moments beaucoup plu dérangeants, faisant passer des émotions beaucoup plus diverses et variées, et participant ainsi à démonter ce que l'on pensait voir. Dans Kill Bill, la toute première séquence ne me fait jamais rire, ni jubiler, ni extasier, elle choque, dégoûte et provoque (comme la séquence de l'oreille coupée de Reservoir Dogs, Jules récitant la Bible dans Pulp Fiction, le "four" extérieur ou un esclave se faisant manger par des chiens dans Django Unchained, la fellation racontée dans The Hateful Eight ou la première séquence de Inglourious Basterds). Quant au plagiaire, c'est encore une fois un faux procès. Tarantino s'inspire beaucoup, énormément, passionnément à la folie, mais son travail d'écriture et le rythme de ses mises en scène sont des élaborations tout à fait personnelles, si bien qu'il a défini un style formel et structurel qui ne lui appartient qu'à lui, à tel point qu'on copie beaucoup sa manière. Un plagiaire qui semble beaucoup plus inspirer les autres par sa personnalité que par ses qualités de copieur a priori.

[...]Bref, je ne suis pas sur de vouloir perdre mon temps à voir le 2...
Un deuxième film qui part la plupart des temps sur des chemins de traverse et un ton beaucoup plus contemplatifs, plus touchants, plus posés (malgré deux ou trois moments spectaculaires). Vraiment différent du volume 1 et pourtant totalement cohérent avec ce dernier.
Dernière modification par Watkinssien le 18 avr. 19, 00:21, modifié 1 fois.
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Thaddeus
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Re: Kill Bill 1 (Quentin Tarantino - 2003)

Message par Thaddeus »

The Eye Of Doom a écrit :Tu me conseille d'y aller voir alors? Pour en penser du mal ?
Je ne te conseille rien du tout, mais j'estime que pour être pleinement appréhendé et critiqué (en bien comme en mal), le diptyque doit être vu dans son ensemble. Tarantino articule un propos qui peut sembler en suspens à la fin de la première partie, mais qui prend tout son sens au terme de la seconde.

Ceci étant, le calvaire ressenti à la vision du Volume 1 est un argument ô combien recevable pour ne pas s'infliger la seconde ; d'ailleurs, étant donné la nature de tes reproches, je doute que ton avis soit sensiblement différent à la fin du Volume 2.
The Eye Of Doom
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Re: Kill Bill 1 (Quentin Tarantino - 2003)

Message par The Eye Of Doom »

Thaddeus a écrit :
The Eye Of Doom a écrit :Tu me conseille d'y aller voir alors? Pour en penser du mal ?
Je ne te conseille rien du tout, mais j'estime que pour être pleinement appréhendé et critiqué (en bien comme en mal), le diptyque doit être vu dans son ensemble. Tarantino articule un propos qui peut sembler en suspens à la fin de la première partie, mais qui prend tout son sens au terme de la seconde.

Ceci étant, le calvaire ressenti à la vision du Volume 1 est un argument ô combien recevable pour ne pas s'infliger la seconde ; d'ailleurs, étant donné la nature de tes reproches, je doute que ton avis soit sensiblement différent à la fin du Volume 2.
Merci pour cet avis. La tonalité du 2 semblant différente de celle du 1, je tenterais peut être le coup à l'occasion.
Watkinssien a écrit :
The Eye Of Doom a écrit : Tarantino

Sa complaisance envers la violence.[...]
L'absence d'intrigue. 2h de castagne sanglante sans propos

[...]un plagiaire qui remplace l'inspiration par l'accumulation.
Ce sont des termes clichés quand il s'agit de traiter du défaut du cinéma de Tarantino. La violence me fait jamais rire, ni jubiler, ni extasier, elle choque, dégoûte et provoque (comme la séquence de l'oreille coupée de Reservoir Dogs, Jules récitant la Bible dans Pulp Fiction, le "four" extérieur ou un esclave se faisant manger par des chiens dans Django Unchained, la fellation racontée dans The Hateful Eight ou la première séquence de Inglourious Basterds).
C'est justement les séquences "expiatoire, de pure jubilation" qui posent problème: comme peut'on jubiler devant l'étalage de massacre dans la scène du resto ou la fin de Django?
Le première scène de Kill Bill (la première confrontation mortelle) est la seule chose que je sauve du film. On peut apprécier (ou pas) les choix, mais c'est cohérent, prenant, intense,.. La suite n'est pas à la hauteur à mon gout, notamment car la question des personnages se posent rapidement. Ils sont de simples figures sans épaisseur, ´'l'heroine compris.'
Ce n'est pas le passage en animation qui fait exister O Ren Ishii.
Pour en revenir à la violence, c'est ce que je cherche à exprimer en comparant aux Coen. Ces derniers savent doser/équilibrer/justifier une violence excessive ponctuelle. Tarantino est (trop) souvent goguenard et vulgaire. Je reprend le cas du Duel final et repose la question ci dessus:
Spoiler (cliquez pour afficher)
en quoi le decalotage de O Ren ajoute quoi que ce soit au propos ? Dans tout les cas La simple vue du scalp qui tombe sur la neige suffit à faire comprendre la nature du coup final. Faire un long travelling sur le visage pour dévoiler le haut de la tête est purement la soit pour épouvanter le bourgeois (voyer j'ose vous montrer un truc atroce!) soit un racolage de pervers (Ha Ha vous allez voir ce que vous allez voir, et attendais tous maintenant que vous avez bien compris ce qui s'est passé).
C'est ce type de geste que je trouve personnellement injustifiable chez Tarentino, que je met sous couvert d'une forme d'humour en l'état detestable. Des cas comme ça le film en regorge à dès degrés divers. La malheureuse qui se fait couper Le Bras, on la voit s'agiter en fond de scène pendant de longue minute puis par miracle elle ne meure pas d'hémorragie et vas subite une autre séance de mutilation.
Watkinssien a écrit :
Quant au plagiaire, c'est encore une fois un faux procès. Tarantino s'inspire beaucoup, énormément, passionnément à la folie, mais son travail d'écriture et le rythme de ses mises en scène sont des élaborations tout à fait personnelles, si bien qu'il a défini un style formel et structurel qui ne lui appartient qu'à lui, à tel point qu'on copie beaucoup sa manière. Un plagiaire qui semble beaucoup plus inspirer les autres par sa personnalité que par ses qualités de copieur a priori.
Tout les grands artistes plagient ou s'inspire a un moment où à un autre ceux dont ils voudraient égaler.
Ici on est dans le film "hommage" donc le principe est de base de montrer des références . Est ce que cela fait un bon film ? Pas nécessairement. Dans une comedie
Par exemple, on vas jouer des références du spectateurs pour proposer des clins d'œil parodiques à des figures/scenes/postures de films aimés. Me meilleurs exemple qui me vient ici est "Raiders of the Lost Ark" Spielberg est dans l'hommage distancié et respectueux du film d'aventure qui a enchanté sa jeunesse. Malgré le second degré, Il tente d'en restitué l'essence ludique.
Dans Kill Bill, on pourrait etre dans le meme registre mais Tarantino peine à choisir son camps entre film sérieux et comedie parodique. C'est peut être cela que tu appele son style personnel. Je l'ai dit : en premier c'est son humour que j'aime pas donc cela explique pourquoi j'aime pas son Style. Un autre parallèle me vient avec Billy Wilder, dont l'approche aura pu être propre pour certains de ces films ( Le gouffre au chimère par exemple). Désolé mais QT ne fait pas le poids.
Quant à dire que fin style est source d'inspiration, dieux me préserve de voir des œuvres inspirées par le style Tarantino!
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Thaddeus
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Re: Kill Bill 1 (Quentin Tarantino - 2003)

Message par Thaddeus »

Ne mets pas le doigt là-dedans, The Eye of Doom, ou te ne vas pas t'en sortir. J'en sais quelque chose. :lol: :mrgreen:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Troublante impression de lire dans ton message des phrases que j'aurais pu écrire mot pour mot.
Max Schreck
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Re: Kill Bill / vol.1 (Quentin Tarantino)

Message par Max Schreck »

Thaddeus a écrit :Ce temps où la sortie d'un film pouvait générer un topic de 50 pages en deux mois... :shock:
Attends, le topic Star wars a gagné 20 pages en 24h rien qu'avec l'annonce d'un titre.

Sinon, The Eye of doom, j'étais pas loin de ressentir la même chose que toi à la sortie du vol. 1. Malgré une virtuosité impressionnante, c'était l'impression de vacuité qui dominait. J'avais quand même été voir le 2 qui m'avait bien déstabilisé en jouant le contrepied, mais dont j'étais sorti pas beaucoup plus satisfait. À partir de Kill Bill, je n'ai plus jamais retrouvé ce sens du dialogue qui permettait au cinéaste de tenir la durée de ses scènes (exceptée l'ouverture d'Inglorious basterds). Cependant, maintenant que je n'ai plus d'attente particulière, c'est un film que je prends beaucoup de plaisir à revoir, dont j'apprécie vraiment le soin accordé à sa fabrication.

Donc ça vaut peut-être le coup que tu boucles ton visionnage pour bien confirmer ta déception, et pouvoir ainsi laisser mûrir avant d'y revenir.
« Vouloir le bonheur, c'est déjà un peu le bonheur. » (Roland Cassard)
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