Erotik topic

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Erotik topic

Message par Jeremy Fox »

Ca fait envie :mrgreen:
bruce randylan
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Re: Erotik topic

Message par bruce randylan »

Je suis impatient de lire ce que Kevin95 va en écrire :P
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Ohh l'autre, comment il refile la patate chaude... enfin chaude... :mrgreen:

Je n'aurai presque rien à dire devant ton exposé implacable, magnifié par de superbes captures d'écran (au sens premier du terme), mais essayons d'imaginer que je sois amené à conseiller ce film (ou non) :

Film d'éducation sexuelle allemand, ce qui en soit suffit à refroidir même un vicelard du fin fond du Berry, L'Art d'aimer (ce n'est pas un Lelouch) est une magnifique pépite sortie de l'année 1968, sublimée par nos voisins d'outre-Rhin à qui on a donné un léger coup de pouce via une VF du tonnerre. Un type ultra vénère nous "introduit" dans le film, retire ses binocles et nous engueule en précisant que la plupart des gens se savent pas faire l'amour et qu'on peut déjà lui dire merci car ce grand professeur va, le temps du métrage, nous pondre la notice pour faire plaisir à madame. Des cobayes apparaissent nus, déprimés à l'avance à l'idée de montrer le film à leurs parents, dans une pièce blanche et visiblement (à la vue de leur mine et du membre masculin) sans radiateur. Un autre doc déboule, bâtonnet de Miko à la main, et détaille la compositions des deux sexes... surtout celui de l'homme vu comment il zyeute l'outillage du garçon à ses cotés (ou alors il a collé son pense-bête, aucune idée). Dix minutes de fesses/cours de SVT et PAF, l'idée maitresse du film : des mannequins O'Cedar dans toutes les positions pour illustrer les propos de Wolfgang (bon, ce n'est pas son nom mais tout le monde s'en tape). Vieux dégueulasse qui se passe en boucle Toy Story et autre fétichistes du bois, le film est pour vous. Une plombe de positions diverses et variées, parfois acrobatiques, souvent d'une banalité folle, défilent à l'écran pendant qu'une voix off sinistre sur une musique tout aussi sinistre débite d'énormes conneries du genre "cette position est très apprécié en Asie, celle-ci est très courue au Moyen-Orient...". Feux d'artifices avec une série de courbes figurants l’excitation des deux partenaires dans différents cas (c'est comme regarder la bourse - pas de jeux de mots svp - avec un couple qui se caressent au ralentit au deuxième plan). Une bande son aussi hot qu'un message d'attente Pole Emploi, des bouts de bois qui copulent, du sexe comme on fait ses impôts, autant dire qu'à un tel niveau d'érotisme, la seule chose qui s'allonge, c'est le temps. Une heure vingt quand même (ça en parait le double) avant que le prof du début se lance dans une morale à la mords-moi-le-nœud (qu'on ne verra jamais) comme quoi "l'amour c'est mieux à deux, dans la vie faut pas s'en faire et lavez vous les mains après la chose", enfin un truc dans le genre. Irregardable... donc indispensable à plusieurs, le verre (uniquement) à la main.
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Kevin95 a écrit :Film d'éducation sexuelle allemand, ce qui en soit suffit à refroidir même un vicelard du fin fond du Berry...
Et on en connaît... :mrgreen: :arrow:
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bruce randylan
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Re: Erotik topic

Message par bruce randylan »

Kevin95 a écrit :Ohh l'autre, comment il refile la patate chaude... enfin chaude... :mrgreen:

Je n'aurai presque rien à dire devant ton exposé implacable
Tsss, tssss, pas de fausses modestie, tu fais ça très bien.
En plus, tu évoques la fascinante musique que j'avais oublié de traiter alors qu'elle est pour beaucoup dans l'excentricité pour le moins atypique du produit "fini".
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Message par bruce randylan »

Les petites chattes sont gourmandes (Jozef Zachar - 1969)

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Alors c'est l'histoire d'un mec qui a chateau et.... Non, je commence mal. C'est plutôt l'histoire de l'éléphant bleue, un bordel où... Euh, ça va pas le faire... Alors, y-a plutôt deux pucelles qui cherchent à se marier et puis... Rahhh ! Toujours pas ! On va plutôt dire qu'il y a deux militaires qui... Pfff, zut et zut ! Evitons de partir de de là... Donc si je... sauf... A moins que... Mais du coup, y-a...

Bon, pourquoi je me fatigue à essayer de résumer cette grivoise comédie allemande sans queue ni tête dont la narration semble calquer sur un partie de flipper... Un flipper qui ferait régulièrement tilt parce les joueurs secouent trop la machine plutôt qu'essayer de comprendre les règles. Un jeu de va-et-vient (aucune connotation érotique) immédiatement fatiguant tant où on ne comprend strictement rien à ce qui se passe. Il y a pourtant deux scénaristes (dis)crédités. J'imagine que le premier a écrit un premier jet (aucune connotation érotique) et que le second a mélangé les feuilles en supprimant une page sur deux. Le réalisateur et le monteur ont ainsi suivi scrupuleusement cette directive. Il y a tout de même une contrainte à ce petit jeu, trouver un prétexte pour effeuiller à leur tour (de poitrine) les actrices. Mais contrairement à la plastique vaillante des comédiennes, le film subit les affres de la gravité et l'ensemble de cette production tombe bel et bien à plat : l'humour, l'érotisme, les marivaudages, les personnages.
Au milieu de ce marasme félin (plus que fellinesque), il y a tout de même une séquence qui déraille notamment et s'engouffre (aucune connotation érotique) dans la farce nonsensique où Edwige Fenech se cache sous un tapis en peau de bête (en se collant des bois de cerf pour mieux se camoufler) tandis que deux donzelles se sont munies d'armures pour jouer les fantômes avant de se livrer à un strip-tease métallique. Il n'y a que la côte de maille qui m'aille.

Car oui, il y a Edwige Fenech toute jeune dont le partenaire masculin se nomme à l'écran Mr Corbeau. D'où le poème bien connu : Mr Corbeau tenait en Fennech un naufrage... Désolé, ce sont les nerfs qui lâchent.

"Mais où ai-je mis ce scénario déjà ?"
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Question : Cache-t-on les tétons teutons qui cachetonnent ? La réponse est oui.
Dernière modification par bruce randylan le 29 juin 17, 11:29, modifié 1 fois.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

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LES PETITES CHATTES SONT TOUTES GOURMANDES (Alle Kätzchen naschen gern) - Jozef Zachar (1969) découverte

L'humour c'est comme le physique, c'est une question de gout. Alors se farcir une comédie teutonne lourde comme la Panzer division et aussi érotique d'un épisode de Heidi, vaut mieux avoir un mot du médecin. Malgré son titre français tout en poésie, le film de Jozef Zachar (je copie colle Imdb) est un plat local, sans saveur, même pas motivé à faire le foufou, juste assez hot pour un plan nichons et encore... faut demander gentiment. Mais le crime n'est pas tant d'être sinistre comme un jour sans pain, c'est de traiter la brave Edwige Fenech comme une quelconque figurante sexy et non comme le centre des attentions. A leur décharge, la miss n'était pas encore star mais tout de même, son corps lui, l'était déjà. Ennuyeux, sinistre et érotiquement sec, les trois points de la purge sont atteints.
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Message par Kevin95 »

LES CAVALEUSES (Unterm Dirndl wird gejodelt) de Alois Brummer (1973) découverte

Comédie sexy bavaroise (tout un programme). Une péloche qui bave, qui tache et qui gave. Rien de bien passionnant au menu mais merci d’éloigner le bon gout des guichets. Deux cruches s'emmerdent en ville, sont faire des galipettes au pays avant d'en (re)faire en ville. Gags saucisson, grosses loches en gros plans, tronches impayables, improbabilité du scénario et encore pleins d'autres conneries. L'équivalent italien ne vole pas haut, mais son hystérie sur son lit d'easy listening a quelque chose de fascinant, chez les teutons, c'est dur à la digestion : demoiselles vulgos, comique de légionnaire et musique de fête foraine. La copie visionnée avait des inserts hards hors-sujet, c'était peut-être les plans les plus vivants et intéressants du métrage. M'enfin, nos voisins d’outre-Rhin en diraient sans doute de même de nos comédies pouet pouet.
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Message par Kevin95 »

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PETER UND SABINE (August Rieger, 1968) découverte

Fiction à destination des jeunes allemands de l'Ouest pour qu'ils ne trempent pas n'importe-où leur biscuit. Sois jeune et touche toi, entre les lignes, Peter und Sabine préconise un plaisir solitaire mais innocent plutôt que la consommation, la gente féminine étant connue pour être irresponsable. Et qui qui va payer les avortements ! Le brave contributeur allemand, encore, qui n'a rien demandé. Foutue jeunesse, où sont passées nos valeurs d’antan ? Rien de bon à grignoter dans cette purge d'August Rieger, le discours réac étant vite bouffé par la niaiserie de l'intrigue (car oui, il y en a une) et les rires moqueurs laissent place à des bâillements fatals. Bon pour la poubelle sauf une chose, une minuscule capsule facho insérée directement dans le film, je m'explique : mise en abyme de dingue, au bout de dix minutes de métrage, le médecin demande à des parents furax (car voulant absolument que leur fille dévergondée avorte) de regarder dans spot éducatif. Film dans le film, on est déjà au bord du vertige mais ce n'est rien quand on assiste à la chose, un film de 5 minutes nous expliquant que tuer un enfant c'est mal. Et là tout y passe, surtout le plus dégueulasse : travelling sur des bambins séparés par des cercueils (métaphore), champs-contre champs entre un bébé mignon tout plein et un revolver ou (le top) la voix off d'un fœtus que l'on bute ("je suis bien dans le ventre de maman", "je l'aime", "oh qu'est-ce qu'il se passe", "je vais mourir", silence). A un tel niveau de racolage et d'idéologie cradingue, on en reste sans voix. Dans ta gueule la liberté sexuelle !
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Message par bruce randylan »

Je prends le relai :mrgreen:

Anomalies Sexuelles / Abarten der körperlichen Liebe (Franz Marischka - 1970)

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Fritz Leist, progressiste psychanalyste germanique nous explique avec rigueur et humanisme les affres et tourments d'une poignée d'individus dont les préférences ont dévié des normes établies.

Il faudra qu'un jour L'Unesco, la fondation Abbé Pierre ou SOS Société rendent justice à nos voisins d'Outre-Rhin pour leur courage et abnégation à prendre à bras le corps les sujets délicats de la sexualité, son éducation, ses travers ou ses cas particuliers.
Ici, leur conscience professionnelle leur fait embrasser de nobles ambitions en affrontant sans tabous, hypocrisie morale ou pudibonderie aux jugement hâtifs, des vrais dilemmes de nos sociétés contemporaines dont les victimes ne connaîtront jamais le repos intérieur.
Fritz Leist convoque ainsi, avec pudeur et délicatesse, lesbiennes, travestis, homosexuels et sado-masochistes en prenant pour exemples des individus déchirants et déchirés.

Pas besoin d'aller plus loin : on est dans l'altruiste lignée des grandes heures du cinéma racoleurs teutons où l'exploitation se justifie par des sujets de société qui oscillent entre conservatisme, raccourcis hallucinant et bien-sûr de quoi se rincer l’œil.
Celui-ci passe pas trop mal grâce à sa structure film à sketch qui permet de ne pas s'ennuyer avec une approche docu-fiction. Un peu de reconstitution entrecoupée d'interventions pédagogique de Fritz Leist qui voudrait bien nous faire croire que ces "anomalies sexuelles" ne sont pas issus de monstres dépravés mais sont les conséquences de leur éducation, de leur enfance et de leur précédentes expériences. La vulgarisation a ses limites et même pour les années 70, il est difficile de garder son sérieux devant les explications parfois surréalistes, surtout une fois qu'elles sont mises en images : Le sexe entre femme ? Juste une passade le temps qu'une jeune femme violée par son père apprenne à retrouver confiance dans les hommes. D'ailleurs, elle est initiée par une ainée qui n'a pas réussi à se défaire de la vision d'un exhibitionniste. Les travestis ? Seulement de jeunes garçons coincés entre une mère castratrice et une tante en nuisette. Normal donc que le pauvre hère en soit réduit à voler de la lingerie paysanne qui séchait au vent pour enfin s'habiller en femme. De plus, il ne trouve même pas le salut dans une masturbation triste qui aggrave son mal-être.
Pour les gays : "contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'homosexualité n'est pas une perversité, c'est une maladie". Et ils en souffrent ! Voyez cet homme marié qui "aime sa femme. Mais il est tiré par une force obscure. Et sa verge reste désespérément ramollie".
Pour les sado-maso, les situations sont plutôt gratinées aussi avec les adeptes des fessées ou un mari qui humilie son épouse en faisant l'amour à sa maitresse dans le lit conjugal pour mieux lui hurler de ramener le petit déjeuner.

La réalisation est à la hauteur des enjeux : stock-shots de voitures remontant des rues nocturnes, des décors se résumant à une pièce, des figurants qu'on a oublié de dirigé, une photographie aussi admirable que les papiers-peints (et les coiffures) ou une direction d'acteur naturaliste et un brin naturiste... encore que la parité ne soit pas respectée, les demoiselles étant curieusement plus généreuses devant la caméra. A noter quand même un symbolisme qui rajoute au grotesque comme les chandeliers et cendriers pour décoration unique dans le segment lesbien.
Sinon la musique est excellente et plutôt entraînante.

Petite valeur ajoutée substantielle de la VF : on rajoute une simple et unique voix-off qui commente par dessus la piste son originale et qui traduit tous les dialogues, y compris quand deux femmes sont à l'image.

Par contre, on ne se moque pas de Fritz Leist, c'est un vrai psychanalyste mais également un philosophe catholique, ceci pouvant expliquer cela. :P
Dernière modification par bruce randylan le 27 mai 18, 23:27, modifié 1 fois.
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Message par Kevin95 »

bruce randylan a écrit :Je prends le relai :mrgreen:
Avec bruce, on lance notre kickstarter pour financer notre ouvrage "M(ST) le maudit : Panorama du film d'éducation sexuelle allemand".

Pour la recherche, donnez.
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Re: Erotik topic

Message par bruce randylan »

Kevin95 a écrit :
bruce randylan a écrit :Je prends le relai :mrgreen:
Avec bruce, on lance notre kickstarter pour financer notre ouvrage "M(ST) le maudit : Panorama du film d'éducation sexuelle allemand".
Tu veux pas plutôt : "Cache-tétons pour Teuton cash " ?
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Re: Erotik topic

Message par Kevin95 »

bruce randylan a écrit :
Kevin95 a écrit : Avec bruce, on lance notre kickstarter pour financer notre ouvrage "M(ST) le maudit : Panorama du film d'éducation sexuelle allemand".
Tu veux pas plutôt : "Cache-tétons pour Teuton cash " ?
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Re: Erotik topic

Message par Kevin95 »

ANOMALIES SEXUELLES de Franz Marischka (1970) découverte

Avec les allemands, en politique comme au pieu, faut que ça file droit. Énième bande d'éducation sexuelle, Anomalies sexuelles vise à mettre à jour et à éradiquer toutes formes de sorties de route sexuelles et tout ce qui ne ressemble pas de près ou de loin à la position du missionnaire. Chaperonné par un vrai professeur en sexologie (et un vrai vieux), le film se divise en plusieurs parties : les lesbiennes (forcément traumatisées par l'homme durant l'enfance pour préférer la moule aux frites), les travelos (évidemment hystériques, cachotiers et de temps en temps voleurs de sous-vêtements) et enfin les homos mâles (obligatoirement coconnés plus que la normale par maman et se dandinant comme chez Michou). Reac à l'attaque, Anomalies sexuelles ferait presque rougir de honte Familles de France tant la vision pue le grenier de papy et les raccourcis le PMU du coin. C'est con, détestable, bref une bonne petite soirée.
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Re: Erotik topic

Message par bruce randylan »

Découvert en 35 mm (et y-a pas que les allemands dans la vie, y-a aussi les suédois)
Le journal intime d'une demi-vierge (Torgny Wickman - 1969)

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Eva est une adolescente qui traîne une mauvaise réputation pour avoir fréquemment des relations sexuels avec les mâles du village. De plus sa mère, décédée, était une prostituée, ce qui alimente d'autant plus les ragots.
Mais Eva n'est pourtant en rien une dépravée ou une nymphomane. C'est au contraire une fille candide et pure qui a un regard très détaché sur les rapports sexuels.


Question naturelle que tout le monde se pose : "Mais ! C'est quoi une demi-vierge ?"

Bonne question en effet mais qui ne sera non seulement pas résolue mais surtout jamais évoquée.
A ce niveau, on aurait même pu appeler ça "Journal intime d'une demi-verge" étant donné que Wickman ne carbure pas vraiment au viagra avec sa réalisation aussi amorphe que ses comédiens à l’œil bovin.
Le seul qui semble excité est le monteur qui, lui, fantasme secrètement sur Alain Resnais. Les scènes ne se répondent rarement, on met une heure avant de comprendre que certaines séquences sont des flash-backs sur la mère d'Eva ou des flash-backs d'Eva. La narration est totalement obscure et incompréhensible. Sauf que C.O. Skappstedt (le monteur donc) n'est définitivement pas Resnais et son labyrinthe cinématographique ne dégage absolument rien et le regard éteint des comédiens se transmet très rapidement aux spectateur qui désespèrent de n'avoir aucune branche à laquelle se raccrocher, même la moins cinéphilique : l'érotisme (très prude), le doublage français (pas vraiment gratiné), des séquences nanardesques... Sur ce point, quelques séquences sortent un peu du lot : le jeune marié qui regrette que son épouse ne soit pas une mineure comme Eva, un agent de police sur le point de craquer lors de l'interrogatoire d'Eva... Enfin, rien de folichon non plus.

Au delà du simple fait érotique, il y avait pourtant de quoi faire un drame social/sociologique intéressant en pointant le puritanisme et l’hypocrisie des personnes croisant la route d'Eva, plaquant sur son approche de la sexualité leurs propres déviances, sans jamais essayer de se défaire de leur jugement pour mieux la comprendre. La fin est presque réussie d'ailleurs, avec l'assistante sociale sur le point de faire son coming-out lesbien.
Quelques secondes plus vivantes et humaines qui surnagent in-extremis dans ce triste film où tout tombe à plat. Mais ça peut venir aussi du doublage français qui foire totalement la voix-off et de quelques coupes du distributeur (les quelques plans de nudité frontale semble avoir été supprimés via plusieurs jump-cut).
Toutefois quelque chose me dit que ca vient de Wickman et son équipe. D'ailleurs C.O. Skappstedt n'a pas fait d'autres films après (ou même avant). Car, oui, j'ai vérifié ! :mrgreen:

Curieusement, Ciné + club diffuse quelques films érotiques suédois dans ces programmes nocturnes et celui-ci a été diffusé parait-il. Ca explique sans doute pourquoi on le trouve à la location sur MyTF1VOD ! Et seulement pour 4.99 euros. Soit le "tarif" qu'accepte Eva dans le film, qui consent souvent à des rabais puisqu'elle est avant tout débonnaire.
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