Grand Canyon (Lawrence Kasdan - 1991)
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- Mister Ironbutt 2005
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Grand Canyon (Lawrence Kasdan - 1991)
Je me demande si les films de Kasdan ne sont pas les seuls films "choral" que j'arrive à apprécier pleinement. "Grand Canyon" brasse le destin de plusieurs habitants de Los Angeles à l'entrée des années 90, et s'impose à la fois comme un film social presque documentaire sur cette période de la ville au bord de l'émeute, ainsi que comme une oeuvre extrèmement universelle sur un âge de la vie ou l'on fait le point sur sois-mème, son passé et son avenir.
Dans un film comme "Magniolia" on sent souvent le réalisateur se servir de ses personnages plus comme des pions d'un discour... Dans "Grand Canyon", ce sont les personnages qui guident le metteur en scène et non le contraire. C'est la première qualité du film: Kasdan relie les différents protagonistes non seulement par un scénario extrèmement bien écrit, mais aussi par une mise en scène fluide: quand on passe d'un personnage à un autre, la ville de L.A devient un énorme réservoire commun magnifiquement filmée, on se laisse guider par les hélicoptères qui la survole, on suit les routes. Les liens entre ces gens ne sentent pas l'artifice, ils sont extraordinairement naturels: voir par exemple l'une des plus belles scéquences du film qui relie les deux rêves de Kevin Kline et Mary McDonnel.
"Grand canyon" ressemble à une projection de psychée collective, ce qui fait que le film ne navigue jamais vraiment dans le réalisme. Il touche pourtant juste humainement à tous les coups dans des scènes parfois très poétiques comme la première rencontre entre Danny Glover et Kevin Kline, ou lorsque Mary McDonnel découvre un bébé abandonné. De la mème façon, l'exeptionnel est toujours aux portes: une rafale de mitraillette spectaculaire par des gangs, une secousse sismique font aussi exploser les angoisses quotidiennes. On est dans la ville du cinéma aussi. Kevin kline avoue se jeter à corps perdu dans son amitié pour Glover pour résoudre un manque dans sa vie, il pense que c'est une explication rationnelles, sauf que le rationnel ne suffit jamais: pourquoi une femme l'a-t'elle empéché de passer un jour accidentellement sous un bus?
La beauté et la profondeur du Grand canyon représente le dépassement continuel de sois, l'inexplicable. Quel solution dés lors pour résoudre nos questionnements et nos angoisses? Le personnage de producteur incarné par Steve Martin en a peut-être la clé, lorsque lors d'un formidable monologue il lache à Kline: "Tu devrais aller plus souvent au cinéma. tous les grands mystères de la vie y ont leur réponse". C'est sans nul doute que Lawrence kasdan en apporte quelques-un dans ce film qui, en prime, a le mérite de superbement bien vieillir dans la tête après l'avoir vu.
A noter qu'une scène de dialogue entre une Mary-Louise parker déprimée et un flic rappelle étrangement une scène similaire dans "Nos années sauvage" de WKW... et annonce aussi bizarrement John C.Reilly et Melora walters dans "Magniolia". Tout se rejoint bizarrement toujours...
5,5/6
Dans un film comme "Magniolia" on sent souvent le réalisateur se servir de ses personnages plus comme des pions d'un discour... Dans "Grand Canyon", ce sont les personnages qui guident le metteur en scène et non le contraire. C'est la première qualité du film: Kasdan relie les différents protagonistes non seulement par un scénario extrèmement bien écrit, mais aussi par une mise en scène fluide: quand on passe d'un personnage à un autre, la ville de L.A devient un énorme réservoire commun magnifiquement filmée, on se laisse guider par les hélicoptères qui la survole, on suit les routes. Les liens entre ces gens ne sentent pas l'artifice, ils sont extraordinairement naturels: voir par exemple l'une des plus belles scéquences du film qui relie les deux rêves de Kevin Kline et Mary McDonnel.
"Grand canyon" ressemble à une projection de psychée collective, ce qui fait que le film ne navigue jamais vraiment dans le réalisme. Il touche pourtant juste humainement à tous les coups dans des scènes parfois très poétiques comme la première rencontre entre Danny Glover et Kevin Kline, ou lorsque Mary McDonnel découvre un bébé abandonné. De la mème façon, l'exeptionnel est toujours aux portes: une rafale de mitraillette spectaculaire par des gangs, une secousse sismique font aussi exploser les angoisses quotidiennes. On est dans la ville du cinéma aussi. Kevin kline avoue se jeter à corps perdu dans son amitié pour Glover pour résoudre un manque dans sa vie, il pense que c'est une explication rationnelles, sauf que le rationnel ne suffit jamais: pourquoi une femme l'a-t'elle empéché de passer un jour accidentellement sous un bus?
La beauté et la profondeur du Grand canyon représente le dépassement continuel de sois, l'inexplicable. Quel solution dés lors pour résoudre nos questionnements et nos angoisses? Le personnage de producteur incarné par Steve Martin en a peut-être la clé, lorsque lors d'un formidable monologue il lache à Kline: "Tu devrais aller plus souvent au cinéma. tous les grands mystères de la vie y ont leur réponse". C'est sans nul doute que Lawrence kasdan en apporte quelques-un dans ce film qui, en prime, a le mérite de superbement bien vieillir dans la tête après l'avoir vu.
A noter qu'une scène de dialogue entre une Mary-Louise parker déprimée et un flic rappelle étrangement une scène similaire dans "Nos années sauvage" de WKW... et annonce aussi bizarrement John C.Reilly et Melora walters dans "Magniolia". Tout se rejoint bizarrement toujours...
5,5/6
- Jeremy Fox
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J'ai un gros faible pour The Big Chill, que j'ai vu au moment de sa sortie. J'étais un grand fan des premiers films de Kasdan (jusqu'à Silverado, en fait), puis j'ai un peu décroché, bien que j'aie apprécié certains de ses autres films.
J'ai bien aimé Grand Canyon, mais je trouve qu'il y manque quelque chose. Peut-être une certaine démesure. On a l'impression que Kasdan a un peu peur de se lacher, bien qu'il le fasse de temps en temps (la scène où Kevin Kline vole jusqu'à la fenêtre de sa maîtresse). Il raconte et dit de belles choses, mais il manque peut-être un peu de lyrisme dans tout ça. Magnolia m'a plus séduit par son rythme quasiment musical et son côté débridé.
Je n'y avais jamais pensé mais c'est vrai que la scène entre Parker et le policier fait beaucoup penser au film d'Anderson. Enfin, pour faire plaisir à Mac Lean, j'ajouterai que la musique de James Newton-Howard est vraiment excellente. J'ai découvert la B.O. bien avant le film, en fait, et c'est une de mes préférées de ce compositeur.
J'ai bien aimé Grand Canyon, mais je trouve qu'il y manque quelque chose. Peut-être une certaine démesure. On a l'impression que Kasdan a un peu peur de se lacher, bien qu'il le fasse de temps en temps (la scène où Kevin Kline vole jusqu'à la fenêtre de sa maîtresse). Il raconte et dit de belles choses, mais il manque peut-être un peu de lyrisme dans tout ça. Magnolia m'a plus séduit par son rythme quasiment musical et son côté débridé.
Je n'y avais jamais pensé mais c'est vrai que la scène entre Parker et le policier fait beaucoup penser au film d'Anderson. Enfin, pour faire plaisir à Mac Lean, j'ajouterai que la musique de James Newton-Howard est vraiment excellente. J'ai découvert la B.O. bien avant le film, en fait, et c'est une de mes préférées de ce compositeur.
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Idem et pourtant les films de Kasdan auraient au contraire plutôt tendance à me faire fuir. Le seul de lui que j'apprécie avec Les Copains d'abordGeorge Kaplan a écrit :Vu au ciné. Excellent souvenir d'un film choral trés maîtrisé avec une superbe intro sur un terrain de basket. Il faudrait le revoir pour donner un avis plus détaillé. Reste que le souvenir que j'en ai est trés agréable !
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Egalement pareil, un film un peu long, mais qui mérite le détour.
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Même l'excellent Voyageur Malgré Lui?Jeremy Fox a écrit :Idem et pourtant les films de Kasdan auraient au contraire plutôt tendance à me faire fuir. Le seul de lui que j'apprécie avec Les Copains d'abordGeorge Kaplan a écrit :Vu au ciné. Excellent souvenir d'un film choral trés maîtrisé avec une superbe intro sur un terrain de basket. Il faudrait le revoir pour donner un avis plus détaillé. Reste que le souvenir que j'en ai est trés agréable !
J'ai aussi de bons souvenirs de Grand Canyon. Kasdan n'est pas Robert Altman mais il a un certain talent dans ce genre de films choraux.
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Moi qui n'aime guère le film choral, celui-ci est un peu l'exception, sans doute parce qu'il n'est guère démonstratif et que ses personnages et les situations dépassent vraiment le caratcère utilitaire. Du coup toute les ambiguïtés du "vivre ensemble" qu'il soit social ou fammilial y sont bien représentés, et cohabitent surtout avec les espoirs et représentations imoins rationnelles en chacun: dans ce micro genre, la très scène de rève montre à elle seule comment Kasdan s'y singularise.
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Moi aussi je l'ai vu.
Les deux premiers visionnages furent rageant puisqu'aux deux je n'avais pas pu voir la fin. Mais je trouverais le film intrigant et je ne demandais qu'à la découvrir. Et, lorsque ce fut réparé au troisième visionnage, j'avais trouvé ça très beau. Un film théorique avec donc beaucoup de dialogues existenciels, de théories sur la vie, ce qui ne me dérange pas au contraire car c'est très bien écrit.
Pour une raison que j'ignore, je confond sa jaquette avec celle du film "In America" (qui n'a pourtant rien à voir, mais je fais un lien inconscient). Dès que je vois sa jaquette chez un disquaire je me dis: "Tiens je l'ai vu mais je l'achèterais bien... ah non c'est pas ça!" Tout ça pour dire que je l'acheterais bien.
Les deux premiers visionnages furent rageant puisqu'aux deux je n'avais pas pu voir la fin. Mais je trouverais le film intrigant et je ne demandais qu'à la découvrir. Et, lorsque ce fut réparé au troisième visionnage, j'avais trouvé ça très beau. Un film théorique avec donc beaucoup de dialogues existenciels, de théories sur la vie, ce qui ne me dérange pas au contraire car c'est très bien écrit.
Pour une raison que j'ignore, je confond sa jaquette avec celle du film "In America" (qui n'a pourtant rien à voir, mais je fais un lien inconscient). Dès que je vois sa jaquette chez un disquaire je me dis: "Tiens je l'ai vu mais je l'achèterais bien... ah non c'est pas ça!" Tout ça pour dire que je l'acheterais bien.
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bizarrerie d' editions
Je ne sais ou placer ce billet, alors, à tout hasard, j'ouvre ce post :
Il y a un film de Lawrence Kasdan : GRAND CANYON que j'aime beaucoup, aussi , je consulte les différents sites de vente pour voir si ce film existe ou pas en bluray...et bien oui il existe mais là ou ça devient curieux, ce sont les tarifs : 76 dollars ! sur Amazon.com ; même prix sur Amazon anglais; les deux avec sta....hors, on peut aussi le trouver sur Amazon Espagne pour 14€ !; oui mais uniquement st espagnol...J'ai le dvd de ce film, pour le bluray, ce sera sans moi pour l'instant...
Il y a un film de Lawrence Kasdan : GRAND CANYON que j'aime beaucoup, aussi , je consulte les différents sites de vente pour voir si ce film existe ou pas en bluray...et bien oui il existe mais là ou ça devient curieux, ce sont les tarifs : 76 dollars ! sur Amazon.com ; même prix sur Amazon anglais; les deux avec sta....hors, on peut aussi le trouver sur Amazon Espagne pour 14€ !; oui mais uniquement st espagnol...J'ai le dvd de ce film, pour le bluray, ce sera sans moi pour l'instant...
F d F ( Fan de Ford )
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Re: bizarrerie d' editions
L'espagnol, c'est surement une édition pirate.
- Watkinssien
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Re: Grand Canyon (Lawrence Kasdan - 1991)
L'occasion d'écrire brièvement sur cette réussite de Kasdan, assurément un de ses meilleurs films, avec des comédiens au diapason. Une oeuvre chorale bienvenue, excellemment écrite et très touchante.
Mother, I miss you