Je pensais avoir bien exprimé la nuance, mais pour moi ce n'est pas le "cachet" années 80 qui me dérange (exemples à l'appui)... mais plutôt les facilités esthétisantes liés à cette époque (je n'ai pas lâché le mot "clip", mais en fait j'y pensais beaucoup comme tu t'en doutes... ). Exemple du montage de la baignade, des gouttes d'eau filmées en très gros plan ralenti après l'attaque contre Sean Penn (pourquoi ?)... quant à la comparaison avec le Tony Scott de l'époque, elle va dans ce sens avec certaines poses et lumières un peu appuyées à mon goût. Mais une fois de plus, tout cela ne serait finalement pas si grave si derrière j'y trouvais suffisament de substance au-delà de l'intention revendiquée... mais pour moi, tout le film pâtit de ce côté un peu superficiel... exemple : le développement de la relation père-fils ne repose concrètement que sur quelques moments en bagnole où les deux acteurs (et non personnages, qui ne se connaissent pas) partagent une certaine complicité. Et c'est tout. C'est censé suffire au dilemme moral que l'on nous soumet plus tard mais je trouve cela un peu light... idem pour la relation de Brad Junior avec Terry... on nous impose une osmose soudaine entre les deux sans qu'il y ait plus de matière pour y donner corps. Je trouve que ressentir un tel manque sur un film de deux heures est quand même révélateur... et si c'est l'atmosphère qui intéresse Foley avant tout, c'est une fois encore un peu court de filmer des contre-jours, des visages éclairés par au-dessus et de mettre deux-trois ralentis par-ci par-là. Je suis un peu dur parce que la noirceur revendiquée n'a pas pris sur moi (excepté lors de l'attaque finale dans la voiture, assez saisissante). Je ne comprends pas les personnages comme tu n'as pas compris ceux de All the real Girls, par exemple... sauf que je trouve dans le Gordon Green une vraie atmosphère qui va au-delà du plan chiadé.AtCloseRange a écrit :Pour ceux qui découvrent le film aujourd'hui, je comprends cependant que son cachet "années 80" puisse lui nuire et sa place dans mon panthéon personnel sera forcément toujours lié à la période à laquelle je l'ai vu.
Et pour répondre de façon concise à la phrase quotée, j'estime qu'un film possédant un caractère propre, de la "matière" sur le plan cinématographique (je ne parle pas de scénario mais bien de mise en scène) peut tout à la fois être marqué par son époque et ne pas être "daté" - terme plutôt péjoratif. D'où l'epxression "ne pas prendre une ride"