Andrei Tarkovski (1932-1986)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Federico
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Federico »

Anorya a écrit :
poet77 a écrit :Pour tous ceux qui aiment Tarkovski, voici un lien très intéressant. On peut y lire une interview du génial cinéaste; il y explique, entre autres, que, pour lui, le cinéma n'est pas un divertissement! Je lui donne, bien évidemment, mille fois raison!

http://fabienrothey.hautetfort.com/arch ... e-1-2.html
Ce n'est pas nouveau néanmoins. Quand on lit son journal, ça saute aux yeux (il avoue à un moment n'avoir tenu qu'une demi-heure devant Manhattan de Woody Allen et être ensuite sorti de la salle. :shock: :mrgreen: ). On dirait parfois Julien.
Merci pour ce texte que je vais m'imprimer et lire tranquillement dans la journée. :wink:
Si j'osais, je corrigerai bien l'assertion de Tarkovski : "Le cinéma n'est pas qu'un divertissement".
Divertir, ce n'est pas sale (sauf quand c'est fait salement). :mrgreen:
C'est un peu triste qu'il ait décroché à la vision de Manhattan mais bon, je peux le comprendre tant son univers en était éloigné.
En même temps, il ne faudrait pas croire que Tarkovski était un ascète tristounet ou si c'était le cas, il ne l'aura pas toujours été. J'entends encore une interview d'Andrei Mikhalkov-Kontchalovski raconter qu'il avait assisté, jeune, à des soirées particulièrement joyeuses entre son grand frère Nikita et Tarkovski où la vodka coulait à flot et où étaient conviées des filles qui n'étaient pas des nonnes d'un couvent orthodoxe... :wink:
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Anorya »

Le rouleau compresseur et le violon (1960)

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En guise d'affiche, la jaquette de sa première version DVD avant que Potemkine ne le sorte beaucoup plus tard (disponible sur le DVD "Tempo di viaggio & courts-métrages").

Moscou, années 60. Un enfant qui joue du violon se lie d'amitié avec un conducteur de rouleau compresseur.


"Parmi les toutes premières réalisations de Tarkovski, nous pouvons passer rapidement sur le film d'études Les tueurs, d'après une nouvelle d'Hemingway, The killers (...), qui nous montre Tarkovski en acteur, jouant un des tueurs du titre. En revanche, son moyen-métrage de fin d'études, Le rouleau compresseur et le violon, nous semble mériter mieux que sa réputation d'exercice d'école impersonnel car ce récit édifiant, dans lequel un petit violoniste solitaire noue une amitié avec un ouvrier conducteur de rouleau compresseur, abonde en visions et en sensations. Déjà s'y manifeste ce qu'on peut appeler "l'hyperesthésie" du réalisateur, l'exacerbation d'une sensibilité acoustique et optique presque douloureuse."

("Andréï Tarkovski" - Michel Chion - Cahiers du cinéma/Le monde)

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Quand on a vu toute la filmographie du réalisateur et qu'il ne nous restait plus que ce petit moyen-métrage (la dernière fois qu'il en fera d'ailleurs), le doute n'est en effet plus permis. On y retrouve déjà des motifs importants qui vont contaminer un peu toute l'oeuvre à la fois sur le plan des objets comme de purs moments sensitifs apportés par un soin déjà important sur la mise en scène. Mine de rien, cette pomme qu'on retrouvera ensuite à nouveau tendue non pas par un petit violoniste mais Ivan à une jeune fille (soeur ? copine ?) dans son premier long-métrage deux ans après dans une des plus belles séquences oniriques du film. Encore une pomme, inondée de pluie dans Solaris, plus tard, contemplée par Kelvin sur une terrasse, tiens. Et des enfants, presque omniprésents dans toute l'oeuvre, personnages à la fois principaux et secondaires. Même Stalker se termine sur l'image d'une gamine muette peu commune. Dire que toute l'oeuvre a venir semble presque contenue ici semble une gageure.

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Et pourtant. Les scènes d'onirisme fantastiques qui parcoureront une courte mais intense filmographie peuvent même se retrouver d'une certaine manière préfigurées par une rêverie intérieure du jeune garçon où se trouvent brouillées un court instant les frontières à la fois mentales et réalistes. Quand le petit musicien regarde dans une vitrine de magasin plusieurs miroirs, on aperçoit d'abord son visage en plusieurs morceaux, éclatés. Puis à mesure qu'il tourne son regard pour regarder hors-champ, la caméra semble rester sur une vision qui serait perçue par les miroirs : ce qu'il voit se retrouve recomposé par la fragmentation de l'image induite par les miroirs. Nous sommes à la fois dans ce qui est perçu par le personnage actuellement (les rues grouillantes de vie de Moscou) mais vu dans l'enchaînement et le prisme de ce qu'il regardait juste avant, c'est à dire les surfaces planes et lumineuses des miroirs. La séquence est courte (on sent que Tarkovski ne tient pas à perdre son spectateur à ce stade encore d'autant plus que ce n'est pas le propos) mais fait montre d'un joli brio. Tout comme les rares plongée (à la grue et timides) et travellings (un accident de vélo d'un gamin qui raccorde sur une surface rouge avant de suivre le parcours d'une sonnette qui roule jusqu'à se faire écraser par le rouleau compresseur) qui semblent bien témoigner dès le début d'une énorme envie un brin dissimulée de cinéma.

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On ajoute à ça que l'élément aquatique qui va parcourir son oeuvre se retrouve déjà là, que les cadrages et les compositions tiennent du grand art et l'on regretterait presque que cela ne soit pas plus poussé pour en faire un long-métrage. Reste une histoire un brin anecdotique où si l'on retrouve certaines marottes thématiques chères à Tarkovski sous le vernis (préoccupation pour l'art par exemple --ici avec notre petit violoniste), elles sont un peu étouffées par des préoccupations sociales-soviétiques (l'ouvrier c'est l'avenir de notre pays camarade, le pain c'est la vie et si tu le gaspilles c'est que tu es un sale fiston de bourgeois qui connaît pas la valeur des choses bla bla bla...). Et comme il faut plaire au plus grand nombre et faire le dos rond, on a même une charmante histoire d'amour naïve où notre conducteur se fait draguer (lourdement) par une collègue qui n'apporte rien du tout (on retrouvera aussi une histoire d'amour un peu inutile avec le personnage de l'infirmière dans L'enfance d'Ivan peu après). Tarkovski fait bonne figure, il termine ses études et se sent prêt à faire du cinéma, il sait qu'il doit faire ses preuves, et bien soit. Le plan final ne trompe pas : composé comme un tableau de De Chirico (où l'espace, le désert et l'architecture occupent une place plus importante que l'humain) où le petit gamin rejoint le rouleau compresseur au loin, il annonce la couleur (le réconfort par l'Art ou l'illusion, ici pour un rendez-vous manqué) d'une filmographie qui va décoller d'un coup peu après pour ne plus jamais retoucher terre.

3/6.
Dernière modification par Anorya le 12 mai 13, 23:08, modifié 1 fois.
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Federico »

Le rouleau compresseur et le violon est très - à la limite même "trop" - joliment filmé et contient effectivement quelques futurs thèmes récurrents du cinéaste (comme son regard sur l'enfance) mais l'art de Tarkovski est encore en gestation.
Ceci dit, de ses trois courts, c'est certainement le meilleur.
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Message par Jerome »

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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Brody »

Jerome a écrit :
Quelle est la musique d'illustration (que l'on retrouve au début de la BA de Gravity) ?
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Jerome »

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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Brody »

Merci :)
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par gnome »

Très belles images... Est-ce qu'elles 'étaient pas sur le DVD RUSCICO ou sur le Criterion...? Il me semble les avoir déjà vues.
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Filou »

J'avais acheté le coffret Tarkovski l'été passé et j'ai commencé à regarder ses oeuvres dans l'ordre chronologique.

J'ai beaucoup aimé L'Enfance d'Ivan, que j'ai trouvé assez dur, particulièrememnt en comparaison des films de guerre américains de la même époque (mais on est tout de même encore très loin du Tombeau des Lucioles). Les scènes de rêve sont stupéfiantes de beauté.

Andrei Rublev m'a mis une belle claque. Je ne pensais vraiment pas adhérer autant. Deux scènes en particulier m'ont complètement scotché à mon écran :
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'attaque des Tatars et la construction de la cloche.
J'ai énormément aimé Solaris aussi, surtout l'arrivée sur la planète que je trouve terrifiante. Le final est superbe également, mais n'égale pas la puissance visuelle de 2001, qui a du sacrément impressioner Tarkovski quoi qu'il en dise.

Je me réjouis de voir la suite mais pour l'instant, je suis totalement conquis par ce cinéaste.
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Anorya »

Un nouveau fan conquis, ça fait plaisir à voir. :D

Il y a plein de scènes d'une rare beauté dans Andréï Roublev. Pour ma part je ne me lasse pas de la fête païenne et le lendemain, de celle du bateau qui glisse avec ce travelling sur la jeune femme qui va nager vers l'inconnu pour échapper aux soldats. Dans l'enfance d'Ivan, je me revois constamment avec plaisir le 3ème rêve (les pommes). Pour moi la quintessance du sublime.

Pour Solaris, même si on le considère comme "la réponse soviétique à 2001", je pense qu'on devrait arrêter de les mettre côte à côte. Si je me souviens bien, Tarkovski écrivait dans son journal avoir trouvé le film de Kubrick fantastique du point de vue de la mise en scène et des effets spéciaux, il reprochait en revanche la froideur du film.

Bons films à toi, tu vas te régaler encore un bon moment devant les incroyables visions esthétiques qui t'attendent de Stalker, Nostalgia ou Le sacrifice !
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Amarcord »

Anorya a écrit :Pour Solaris, même si on le considère comme "la réponse soviétique à 2001", je pense qu'on devrait arrêter de les mettre côte à côte. Si je me souviens bien, Tarkovski écrivait dans son journal avoir trouvé le film de Kubrick fantastique du point de vue de la mise en scène et des effets spéciaux, il reprochait en revanche la froideur du film.
Pour le coup, sur 2001 (qui est mon Kubrick préféré et l'un de mes films préférés tout court, je le précise), je trouve que ce que Tarkovski reproche à Kubrick, c'est justement ce qui en fait tout le prix. En cela, je me reconnais davantage dans le point de vue exprimé par Jacques Rivette, pour qui Kubrick est "un mutant, un Martien, une machine" : fort de ce constat, Rivette trouve (fort logiquement, dans le fond) "haïssable" Orange Mécanique, film par définition "impensable" de la part d'un cinéaste que Rivette présente comme n'ayant "aucun sentiment humain". En revanche, 2001 est (tout aussi logiquement) qualifié de "formidable" par ce même Rivette, puisqu'il s'agit là d' "une machine [qui] filme d'autres machines". Personnellement, j'adhère totalement à ce point de vue. La froideur supposée de 2001, qui gène Tarkovski, pour moi, c'est sa force.
Anorya a écrit :Bons films à toi, tu vas te régaler encore un bon moment devant les incroyables visions esthétiques qui t'attendent de Stalker, Nostalgia ou Le sacrifice !
Je vois que tu ne cites pas Le Miroir... Pur hasard ? Ou bien, comme moi, tu trouves que ce film est moins "évident" que les autres films de Tarkovski ? Malgré sa beauté formelle évidente (mais chez Tarkovski, c'est un minimum syndical), c'est celui avec lequel j'ai toujours eu plus de mal... Mais c'est peut-être aussi celui, du coup, vers lequel j'ai toujours envie de revenir, pour tenter de l'apprivoiser enfin.

Sinon, petite digression...

On ne conseillera jamais assez à celles et ceux qui sont emportés par la beauté formelle renversante des films de Tarkovski de tenter l'aventure Paradjanov (si ce n'est déjà fait) : là aussi, que de belles choses en perspective vous attendent !
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Anorya »

Amarcord a écrit :
Anorya a écrit :Bons films à toi, tu vas te régaler encore un bon moment devant les incroyables visions esthétiques qui t'attendent de Stalker, Nostalgia ou Le sacrifice !
Je vois que tu ne cites pas Le Miroir... Pur hasard ? Ou bien, comme moi, tu trouves que ce film est moins "évident" que les autres films de Tarkovski ? Malgré sa beauté formelle évidente (mais chez Tarkovski, c'est un minimum syndical), c'est celui avec lequel j'ai toujours eu plus de mal... Mais c'est peut-être aussi celui, du coup, vers lequel j'ai toujours envie de revenir, pour tenter de l'apprivoiser enfin.
Eh oui j'ai "volontairement" éclipsé le miroir. Comme disait le père du cinéaste lui-même "ce ne sont pas des films que tu fais Andréï..." et j'ai l'impression que dans le cas de l'extrêmement sensitif poétique (et éclaté dans sa narration) Le miroir, on peut le mettre un peu de côté. D'ailleurs c'est une expérience d'autant plus à part qu'on s'aperçoit que c'est le point central de l'oeuvre (3 films avant, 3 films après et ce film au milieu). C'est évidemment le plus dur (encore que Le sacrifice m'a donné du fil à retordre) et je suis d'accord qu'il faut le voir mais je pense qu'on peut aussi laisser mûrir pour le voir après coup ou y revenir de temps en temps comme tu fais et comme je fais aussi d'ailleurs. :wink:

Paradjanov il faut vraiment que je tente oui mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour.
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Federico »

Anorya a écrit :
Amarcord a écrit :
Je vois que tu ne cites pas Le Miroir... Pur hasard ? Ou bien, comme moi, tu trouves que ce film est moins "évident" que les autres films de Tarkovski ? Malgré sa beauté formelle évidente (mais chez Tarkovski, c'est un minimum syndical), c'est celui avec lequel j'ai toujours eu plus de mal... Mais c'est peut-être aussi celui, du coup, vers lequel j'ai toujours envie de revenir, pour tenter de l'apprivoiser enfin.
Eh oui j'ai "volontairement" éclipsé le miroir. Comme disait le père du cinéaste lui-même "ce ne sont pas des films que tu fais Andréï..." et j'ai l'impression que dans le cas de l'extrêmement sensitif poétique (et éclaté dans sa narration) Le miroir, on peut le mettre un peu de côté. D'ailleurs c'est une expérience d'autant plus à part qu'on s'aperçoit que c'est le point central de l'oeuvre (3 films avant, 3 films après et ce film au milieu). C'est évidemment le plus dur (encore que Le sacrifice m'a donné du fil à retordre) et je suis d'accord qu'il faut le voir mais je pense qu'on peut aussi laisser mûrir pour le voir après coup ou y revenir de temps en temps comme tu fais et comme je fais aussi d'ailleurs. :wink:
C'est drôle, je ne trouve pas que ce soit le Tarkovski le plus dur ou difficile d'accès. Malgré son étrange (et magnifique) séquence d'ouverture qui peut décontenancer.
Paradjanov il faut vraiment que je tente oui mais pour l'instant ce n'est pas encore à l'ordre du jour.
Alors là, prépare-toi à un voyage dans une dimension unique, d'un lyrisme et d'une poésie infinis. :D
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Filou »

Anorya a écrit :
Bons films à toi, tu vas te régaler encore un bon moment devant les incroyables visions esthétiques qui t'attendent de Stalker, Nostalgia ou Le sacrifice !
Merci Anorya, je viendrai évidemment poster mon avis. :D
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Re: Andrei Tarkovski (1932-1986)

Message par Filou »

Vu Le Miroir hier soir et je suis un peu déconcerté, même si j'ai très apprécié dans l'ensemble. Je trouve le film (à la première vision du moins) quelque peu hermétique et moins universel que peuvent l'être les trois premiers films de son auteur. Un choix artistique qui m'a gêné est le fait que la même actrice joue à la fois le rôle de la mère et de l'épouse, j'avais parfois un peu de la peine à suivre. Par contre, une idée magnifique :
Spoiler (cliquez pour afficher)
on ne voit aucun homme adulte, seulement des enfants et des femmes.
Visuellement, c'est souvent très beau, malgré l'usage de stock shots. Par contre, je me demande pourquoi Tarkovski a tourné Le Miroir en 1.33, alors que ses deux derniers films étaient en scope. Peut-être pour renforcer la sensation d'intimité, de proximité avec les différents protagonistes du film.

En tout cas, je pense fortement que Terrence Malick a du beaucoup apprécier cette oeuvre, c'est particulièrement flagrant dans The Tree of Life.

Avec la découverte de Tarkovski, c'est la première fois depuis pratiquement 10 ans que j'ai envie de revoire des films peu de temps après les avoir vus pour la première fois, cette envie de m'y plonger corps et âme, de lire des analyses, etc. J'ai l'impression d'être face à bien plus que de simples divertissements, de découvrir de véritables oeuvres d'arts qui demandent un investissement plus conséquent. Et... ça fait du bien.
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