Marriage Story (Noah Baumbach - 2019)

[Supfiction]

Pas de quoi détrôner Kramer contre Kramer et le désarroi de Hoffman.

Oui. D’ailleurs on peut se demander quel est l’interêt aujourd’hui de refaire film sur le divorce. Kramer contre Kramer était un événement à la hauteur du phénomène social de l’époque. Ce marriage story est très bien joué, bien réalisé mais ne fait que creuser le même sillon. Sa plus value se situe principalement sur l’engrenage juridique mais c’était déjà abordé chez Robert Benton. Klapisch avec le casse-tête chinois apportait plus de nouvelles choses, je trouve.

[Jeremy Fox]

Avec Marriage Story, c'est la première fois que j'arrive à être touché par Noah Baumbach. J'y ai trouvé Adam Driver absolument prodigieux ; dans ce film il nous révèle même ses dons de chanteur, capable dans ce moment là de nous serrer la gorge.
Il forme un couple formidable avec Scarlett Johansson et est entouré d'un casting 4 étoiles (superbes Laura Dern, Alan Alda, Ray Liotta...) au sein d'un film sur le divorce que j'ai trouvé très juste, bien plus fort et émouvant que Kramer contre Kramer qui a me concernant terriblement mal vieilli. A noter aussi une magnifique partition de Randy Newman.

Pas de quoi détrôner Kramer contre Kramer et le désarroi de Hoffman.

Oui. D’ailleurs on peut se demander quel est l’interêt aujourd’hui de refaire film sur le divorce.

Ca ne veut rien dire cette phrase. On pourrait tout aussi bien se poser la question tous les jours pourquoi réaliser une autre histoire d'amour. Du coup autant arrêter de faire du cinéma

Quant à Dustin Hoffman, il ne m'a pas fait ressentir beaucoup d’émotions contrairement à Adam Driver

[Supfiction]

Oui. D’ailleurs on peut se demander quel est l’interêt aujourd’hui de refaire film sur le divorce.

Ca ne veut rien dire cette phrase. On pourrait tout aussi bien se poser la question tous les jours pourquoi réaliser une autre histoire d'amour. Du coup autant arrêter de faire du cinéma

Oui tu as raison. Je voulais plutôt dire : quelle est la singularité dans cette histoire de divorce ? Quelques petites choses mais rien de fondamental. Les travers de l'homme et de la femme semblent ne pas avoir beaucoup changés depuis 40 ans. Driver est tout autant absorbé par son travail que Hoffman mais il accorde plus de temps à son fils avant que tout commence. A ce titre, le film est intéressant.
Par rapport au Robert Benton, il y a la problématique supplémentaire de la distance (LA-NY) et la malice des procédures. En acceptant que sa femme parte à LA et scolarise 'provisoirement" le gamin, le père ne se méfie pas assez et tombe dans un piège.

[Flol]

Sachez aussi qu'il existe des gens qui n'en ont rien à foutre du film de Robert Benton, et qui donc n'ont même pas cherché à le comparer au Baumbach. Genre moi, par exemple.

Par ailleurs, Baumbach semble lui aussi s'en foutre du Benton puisque son film est basé en très grande partie sur sa propre expérience du divorce (de la même manière que les Berkman était basé sur la séparation de ses parents).

Bref, j'ai adoré Marriage Story.

[primus]

Comme quoi les divorces américains se suivent... et se ressemblent. Même à 40 ans d'intervalle, même en se nourrissant de son histoire personnelle.
Bref, ça pourrait être un bon épisode de Girls

[7swans]

Moi je compare rien à rien, mais j'ai juste envie de dire que le Benton (découvert récemment) est un monument qui m'a bouleversé.

J'ai même un peu pensé à Before Midnight sur une ou deux scènes du Baumbach (sur le côté " joute verbale et étude d'un couple sur le déclin") sans jamais me sentir impliqué comme avec le Linklater.

Bon OK, cest ma façon de comparer tout à tout.

Mais en vrai, Marriage Story, c'était bien.

[primus]

J'aimerais comprendre ces sauts de lignes qui se propagent. Myopie, presbytie mal suivie?

[Flol]

Moi je compare rien à rien, mais j'ai juste envie de dire que le Benton (découvert récemment) est un monument qui m'a bouleversé.

Il faudrait que je le revoie.
Etrangement, c'était un film que je regardais régulièrement quand j'étais petit, sans doute que je me projetais là-dedans en imaginant l'enfer que ce serait si mes parents devaient divorcer un jour (ce qui n'est jamais arrivé).
J'aimerais bien le revoir, du coup.

J'ai même un peu pensé à Before Midnight sur une ou deux scènes du Baumbach (sur le côté " joute verbale et étude d'un couple sur le déclin") sans jamais me sentir impliqué comme avec le Linklater.

Les personnages en eux-mêmes nous semblent un peu plus éloignés (et pourtant j'ai fait du théâtre, hein), alors que chez Linklater cette proximité était liée au procédé narratif qui nous plongeait direct au plus près des personnages de Céline et Jessie.
Mais chez Baumbach j'ai trouvé ça tellement bien joué, tellement juste dans leurs réactions respectives - ce moment où Charlie balance des horreurs à sa femme et qu'il regrette immédiatement ses mots, j'ai trouvé ça bouleversant.

Mais en vrai, Marriage Story, c'était bien.

Indeed.

[Supfiction]

Sachez aussi qu'il existe des gens qui n'en ont rien à foutre du film de Robert Benton

Il y a aussi des gens qui ne sont pas cinéphiles et qui ont adoré (avec raison).

Quand on connait les deux films, c'est pourtant une évidence. C'est presque un remake modernisé. Et à ce titre, le film a un grand intérêt puisqu'il permet de constater ce qui a changé en 40 ans (le papa moins sévère et qui fait la lecture du soir) et ce qui n'a pas tellement changé (la femme considère qu'elle a fait les sacrifices, la femme lance la procédure de divorce, le père est pris de court et en situation de faiblesse vis à vis de la garde de l'enfant, ..).

En poussant le bouchon, je dirai qu'il y a peut-être même un clin d’œil au Benton (le gosse a la même coupe de cheveux et il y a la même scène à la fin où il se prend en main en prenant du lait dans le réfrigérateur pour préparer son petit déjeuner - simple conjecture certes).

[7swans]

ce moment où Charlie balance des horreurs à sa femme et qu'il regrette immédiatement ses mots, j'ai trouvé ça bouleversant.

C’est justement sur cette scène que j’ai pensé au film de Linklater. La mettant en parallèle avec la longue confrontation dans la chambre d’hôtel de Before Midnight qui me semble plus juste (dans son interprétation, dans sa finalité et dans sa philosophie) avec les mêmes points pivots (« t’as couché avec X » « Oui, mais on baisait plus », etc…)

Sur le récit en lui-même, sinon oui, on est quand même très très proche de Kramer. Mais on peut imaginer que le *Divorce Movie* est un genre, comme le Western et qu’on peut retrouver des éléments communs d’un film à l’autre.
Cela dit, Kramer restera un film important, parcequ’il joue comme marqueur de son époque, il arrive à un moment ou le divorce devient un phénomène de société (le nombre de divorce aux USA n’a jamais été aussi important qu’au début des années 80).

Je peux me tromper, mais j’ai l’impression que Marriage Story se démarque sur un point en particulier, la place accordée aux avocats. Dans le Baumbach, impossible de passer à côté, ils motivent le divorce (c’est Laura Dern qui fout le bordel dans un couple qui pensait se séparer sans « bruit ») et mangent l’écran (les personnalités sont volontairement imposantes). C’est avant tout un choix, impulsé dès le casting : Laura Dern (too much), Ray Liotta (qui Liottise à fond), Alan Alda (plus papi que jamais). Le message du film c’est pas loin d’être « les avocats sont vraiment des connards » (ce que dit plus ou moins Adam Driver pour motiver son changement d’avocat « j’avais moi aussi besoin de mon connard). Je ne me souviens pas si dans le Benton, les avocats étaient des acteurs de premier plan, ou même des character-actors du même acabit que son récent cousin.

En y repensant, la seule scène qui m’ait vraiment un peu bousculée, ou même pour moi la phrase du film, c’est celle-là :

Spoiler (cliquez pour afficher)

[Supfiction]

Est-ce que Laura Dern "fout vraiment le bordel" ou est-ce qu'elle agit en total accord avec sa cliente ?
Il me semble qu'on ne le sait jamais vraiment. On voit simplement que Scarlett n'est pas une garce, qu'elle continue de prendre soin de son mari. De là à en déduire que son avocate l'a un peu poussé au début (voire organisé le piège de l'école "provisoire" à LA..).

pour moi la phrase du film, c’est celle-là :

Spoiler (cliquez pour afficher)

Une idée forte qui fait tenir le(s) père(s) surtout quand il(s) voi(en)t le peu d'attachement que semblent avoir leur progéniture ("his mommy's period" comme dit Scarlett, ou un truc dans le genre).

[7swans]

Personne ne parle de piège.
En revanche, elle sort les mots de la bouche de Nicole et n’hésite pas à les (sur)interpréter, pour un résultat le plus agressif possible. Preuve supplémentaire (de l’état de connardise de l'avocat), le fameux...

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Garde partagée à 55/45.

"En bonus", pour le fun, finissant de comparer le divorce à un combat ou l’autre doit être à terre, mis à mort. Ce qui n’est pas du gout de Nicole, ni vraiment l’idée qu’elle se faisait de cette séparation. Cela dit, la tentative de conciliation (molle et plus feutrée, moins agressive) du début ne portait aucun fruit (en apparence, puisqu’elle finit par apporter un baume dans la dernière scène du film).

(Tout ceci serait plus pertinent dans un Topic Marriage Story.

[Jeremy Fox]

(Tout ceci serait plus pertinent dans un Topic Marriage Story.

J'étais en train de me dire la même chose : je ferais le nécessaire en début d'après midi.

[Jeremy Fox]

Marriage Story (la première fois que j'arrive à être touché par Noah Baumbach) dans lequel j'ai trouvé Adam Driver absolument prodigieux ; dans ce film il nous révèle même ses dons de chanteur, capable dans ce moment là de nous serrer la gorge.
Il forme un couple formidable avec Scarlett Johansson et est entouré d'un casting 4 étoiles (superbes Laura Dern, Alan Alda, Ray Liotta...) au sein d'un film sur le divorce que j'ai trouvé très juste, bien plus fort et émouvant que Kramer contre Kramer qui a me concernant terriblement mal vieilli. A noter aussi une magnifique partition de Randy Newman.

[Supfiction]

Si, il y a bien un piège dans lequel est tombé le père en acceptant au départ que sa femme scolarise le gamin à l'école de L.A.
Délibéré ou non délibéré, on ne le sait pas. Mais c'est une probabilité que l'avocate ai poussé dans ce sens en connaissance de cause.