Joker (Todd Phillips - 2019)

[Thaddeus]

On ne va pas me de dire qu'il n'y a pas un plaisir non dissimulé d'aller exprès à contre courant du buzz critique qui précédait le film...

C'est aussi l'impression que ça me donne. Cultiver ce mouvement de réaction n'est pas nouveau, mais il me semble en effet que c'est de plus en plus prisé en ce moment.

[Flol]

Et en même temps, ils ont bien raison. La preuve : on est en train d'en parler.

[Mama Grande!]

Malgré leur métier, ils ne doivent pas voir beaucoup de mauvais films pour y voir le film le plus nul de l’année.

[Alexandre Angel]

Malgré leur métier, ils ne doivent pas voir beaucoup de mauvais films pour y voir le film le plus nul de l’année.

On est dans la réaction épidermique, comme pour le Tarantino. Aucune mise en perspective, aucune analyse ou pesée de ce que d'autres ont pu avancer comme défense. J'y vois le stigmate probable (cf "La critique aujourd'hui") d'une crise de la pensée critique comme fer de lance de la cinéphilie qui fait se rejoindre dans le sens du même appauvrissement dialectique et l'équipe du Masque et beaucoup de Youtubeurs pointés ici.
Plus envie d'écouter cette émission. Déjà que j'avais déserté...

[Watkinssien]

Ce que je trouve pathétique et très puéril, en y repensant, au podcast de NoCiné, c'est qu'avec le Joker, ils ont trouvé exactement le film qu'il pouvait déchirer par rapport à l'échec public assez retentissant de leur chouchou actuel qu'est Gemini Man!

[Truffaut Chocolat]

Vraie question : ces mecs-là ils aiment encore le cinéma ou pas ? est-ce qu'ils aiment encore aller dans une salle ? est-ce qu'ils aiment encore leur métier ?

[odelay]

Malgré leur métier, ils ne doivent pas voir beaucoup de mauvais films pour y voir le film le plus nul de l’année.

Oui, c'est ce que je me suis dit aussi. Ça me fait penser à ceux qui ont dit que Endgame était le plus grand film jamais réalisé.

[Outerlimits]

Et en même temps, ils ont bien raison. La preuve : on est en train d'en parler.

Oui mais à quel prix ? Tout le monde se fout de leur gueule sur la toile et Nociné est la risée avec ses 1,6K dislikes. Le buzz certes, mais désormais montrés du doigt, hués etcrédibilité niveau zéro.

[Flol]

Je suis persuadé qu'ils s'en foutent, et ce pour 2 raisons :
1. ça fait des vues, du clic, NoCiné (et plus globalement le groupe Binge Audio) est content
2. ça doit les renforcer encore davantage dans leur posture de martyre/ceux qui savent VS la plèbe qui s'est fait avoir

Après ça ne m'empêchera pas de continuer de les écouter, parce qu'après tout, ils ont totalement le droit de ne pas avoir aimé le film, il faudrait pas non plus les envoyer au bûcher parce qu'ils ont eu le mauvais goût de ne pas adhérer au film.
Comme je l'ai dit, il y a même certains de leurs arguments que je comprends totalement, mais c'est sûr que d'autres sentent la mauvaise foi à plein nez ("pire film de l'année", quand le mec s'est déjà fadé un paquet de Marvel ou de films avec Dwayne Johnson).

[Outerlimits]

J'avoue que je ne connaissais rien de NoCiné avant leur buzz sur Joker (vaguement de nom). Du coup j'ai été voir certaines de leur vidéo notamment celle à propos d' "Ad Astra", où je me suis arrêté au bout de quelques minutes après avoir entendu l'avis de Thomas Rosez : en gros il dit qu'il n'aime pas le film parce qu'il est trop froid (il le répète au moins 5 fois), et fait un parallèle avec "Gattaca" qui avait ce même genre d'atmosphère mais que lui par contre il avait aimé parce que là, cette froideur marchait bien (on ne saura jamais pourquoi, il ne l'expliquera pas ^^) ; il dit que les scènes d'action sont hors propos et qu'elles semblent avoir été mise là gratuitement (aucune explication non plus sur ce qui l'amène à penser ça), il précise que tout est trop surexpliqué dans le film (mais n'étaye sa remarque d'aucun exemple ou presque), il s'en prend violemment à Tommy Lee Jones qu'il semble détester (en tant qu'acteur) sans que l'on comprenne pourquoi, si ça n'est un délit de sale gueule ("il ressemble désormais à un Topinambour"," il a eu la carrière qu'aurait dû avoir Michael Ironside" (?????)). Bref, aucun argumentaire, des remarques balancées en l'air sans la moindre analyse… C'est d'une pauvreté !!

[Mama Grande!]

Tu viens justement de résumer ses arguments qui sont tout à fait valables. Après ce n’est pas de la critique savante mais une discussion entre potes cinéphiles, avec ce que ça comprend d’excès dans l’enthousiasme comme dans la mauvaise foi.
C’est un peu ce que je reproche au format podcast, du moins chez Binge. Sous prétexte d’être libre et en opposition avec les média traditionnels qu’ils trouvent trop coincés et vieillots, la qualité des contenus est rarement tirée vers le haut. Cela étant dit ça reste un podcast qui a le mérite de parler vraiment ciné et d’évoquer des films qui ne datent pas forcément de l’année dernière.

[Mosin-Nagant]

Moi, je les aime bien quand même No Ciné. Dans l'ensemble, c'est plus que correct.

[Alexandre Angel]

Second service Joker pour moi ce soir. Ça m'a tout de même fait forte impression et j'emmerde Leherpeur

[Arn]

Bon ben encore une déception dans les grosses attentes 2019.
Et si la déception reste très mesuré sur des films comme le Tarantino ou le Gray (je leur ai mis 7/10 mais j'aurais préféré mettre 8 ou 9 en gros) là j'ai vraiment pas passé un bon moment.
Dès le début du film j'ai été crispé, dès la première séquence de violence gratuite j'ai eu peur d'une chose (à laquelle j'aurais pu m'attendre) qui s'est révélé, je trouve, exacte au cours du film.

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C'est surtout le fond du film qui m'a dérangé, profondément misanthrope, nihiliste. Une sorte de vive le chaos, de barbarie stylisé qui manque cruellement de recul.
Personne n'est sympa dans ce film. Les jeunes, ses collègues, la mère dans le bus, les gens dans le métro. Ça m'a fait pensé à deux films, Fight Club, film que je vomis pour sa critique anti capitaliste romantique fascisante (et qu'on me dise pas que c'est pas le vrai propos du film, c'est ce qu'on en retiens et le plan final y participe), à juste titre selon moi récupéré dans la propagande de groupuscules s'assumant ouvertement fasciste. On en est pas à ce point là dans Joker je suis d'accord mais ça reste une vision extrêmement populiste et barbare. Et l' autre film c'est The Dark Knight Rises autre film très critiquable ideologiquement sur pleins d'aspect. Ici je pense surtout à la vision anti capitaliste romantique aussi, obnubilé par la finance. Et par l'absence du peuple dans le film où on ne voit que Batman et des flics. Dans Joker on est en quelque sorte de l'autre côté, dans le sens où on est plutôt côté peuple mais où celui ci est détestable, barbare. Il n'y a rien à en sauver.
II n'y a pas besoin de ça pour faire que le Joker devienne le Joker. Alors je dis pas que c'est conscient dans ces trois films mais à mes yeux c'est ce qui en ressort et je ne peux pas passer outre cet aspect.
On me dira aussi que c'est que des films, que c'est Gotham, mais non seulement je trouve cette vision un peu naïve, mais quand bien même il y a un aspect principal qui ressort de ces films. Que ce soit celui voulu par le réal ou pas ne change rien.

Et si sur le plan formel c'est plutôt réussi mais j'ai eu l'impression assez souvent que c'était forcé pour se démarquer du reste de la prod de super héros / vilains.
Et il y a quand même quelques ratés.

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je me souviens notamment du plan où Phoenix est au fond du bus que j'ai trouvé particulièrement vilain. Et bien sûr la petite séquence lourdingue qui vient bien s'assurer qu'on a compris qu'il n'a jamais été avec la fille.

[Alphonse Tram]

' il y a quand même quelques ratés.

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je me souviens notamment du plan où Phoenix est au fond du bus que j'ai trouvé particulièrement vilain.

Quand tu dis vilain, tu veux dire techniquement ? Si c’est bien le plan auquel je pense, il m’a rappelé le contre-zoom de Jaws.