L'article me semble pourtant construit de façon plutôt argumentée et illustrée, même s'il aurait probablement gagné à construire quelque chose de spécifique plutôt qu'à essayer de déconstruire simplement la vision de quelqu'un d'autre. Cela me fait penser à un certain type de posture politique par exemple, qui ne consiste pas tant à dire "une bonne idée serait de faire ceci ou cela" mais "machin propose des aneries, voici point par point pourquoi", avec quelques raccourcis sophistes en passant (la défense de La vie d'Adèle vaut bien les amis arabes de Nadine Morano). Il aurait pu être intéressant de s'en affranchir un peu plus, ce qui aurait probablement permis d'éviter certains de ces écueils.
Il pose cependant une question qui me taraude à la lecture des échanges récents sur ces pages : "apparemment il n'existe que deux types de regard : le male et le female". Un peu comme si, finalement, le female gaze ne pouvait se définir que grâce à son opposition au male gaze, en réaction à celui-ci, voire en se construisant précisément comme son extrême opposé. En somme, il n'y aura pas de possibilité sémantique d'un équilibre, d'un juste milieu, d'une réconcialiation, d'une fluidité non genrée des interprétations, mais des hommes de leur côté et les femmes de l'autre.
En principe, la réponse au male gaze ne devrait-elle pas plutôt être le neutral gaze ? Balanced gaze ?
Supfiction a écrit :"okay boomer !"
Avec ça, on a gagné le gros lot. Le niveau zéro de l’argumentation doublé de transposition du dégagisme et de racisme anti vieux (blancs).
"Des milliers d'années durant, les êtres humains avaient baisé, déversé leurs ordures et leur merde sur cette planète, et aujourd'hui, l'histoire attendait de moi que je nettoie après le passage de toute le monde. Il faut que je lave et que je raplatisse mes boîtes de soupe. Et que je justifie chaque goutte d'huile moteur usagée. Et il faut que je règle la note pour les déchets nucléaires et les réservoirs à essence enterrés et les boues toxiques étalées sur les champs d'épandage d'ordures une génération avant ma naissance."
Chuck Palahniuk, Fight Club, 1996.
Mais c'est plus long à exprimer.