Tiens, j'ai réagi exactement comme toi quand Murat annonça une scène immonde. Je pensais bien entendu qu'il allait parler de la fin qui me gène beaucoup moralement (mais bon, j'ai l'habitude dans chaque Tarantino il y a au moins une scène qui me pose problème) mais non, c'est la scène inoffensive du cinéma qu'il évoque parce que Sharon/Margot prend son pied un peu naïvement.Phnom&Penh a écrit :Sinon, commentaire complètement nul de Murat. C'est quoi la scène immonde? Les scènes violentes, non, c'est celle où Sharon Tate s'amuse de se voir en salle dans The Wrecking Crew, un navet selon lui. On comprend donc que Sharon Tate, grande actrice, prend son pied (qu'elle montrent) à voir un de ses pires navets, navet que Tarantino, amateur bien connu de navets, aurait apprécié.
Sauf que la carrière de Sharon Tate, mis à part son seul film avec Polanski, Le bal des vampires, c'est quand même pas très brillant, que The Wrecking Crew, quasiment son dernier sorti en 1968, n'est peut-être pas si nul (jamais vu, mais Phil Karlson (voir ce qu'en dit Scorsese), sans être un grand, a son originalité), et que sa carrière n'est, à cette époque, pas si extraordinaire. Donc, que cette fille entre dans une salle de cinéma, voit son dernier film notable et prenne du plaisir à se voir jouer et voir les spectateurs s'amuser, ce n'est peut-être pas si débile, en tout cas, immonde en rien. C'est une actrice débutante, qui prend plaisir à voir son dernier film, et qui, mariée avec Polanski (une des rares scènes où elle dialogue rappelle que c'est elle qui l'a intéressé à Tess d'Urbanville) montre que ce n'est pas une débile mais simplement une jeune qui avait une carrière devant elle.
The Wrecking Crew est d'ailleurs une comédie sympatoche, Austin Powers (en moins vulgaire évidemment) avant l'heure teintée de coolitude très rat pack, et Sharon Tate y est très bien, elle fait le job, comme Elizabeth Hurley plus tard. En revanche, la scène du cinéma fonctionne à moitié je trouve car il est un peu trop évident que la Sharon à l'écran n'est pas la Sharon dans la salle. Mais Margot Robbie n'y est pour rien.
C'était moi.Alexandre Angel a écrit :Et tu auras probablement raison.Pomponazzo a écrit :je parie qu'au moins les deux tiers du public de chez nous n'a aucune idée de cette histoire, ni des passions qu'elle a déchaînées dans le monde anglo-saxon.
Pourtant, je ne pense pas que ça change quoi que ce soit à la nature historique de cette triste affaire.
D'ailleurs, ça m'a presque fait marrer que tu évoques les attentats de Paris de janvier et novembre 2015 car j'y ai pensé juste avant de te lire et me suis "amusé", donc, (les guillemets sont importants) à imaginer Tarantino s'en emparer pour en faire une de ces reformulations dont il a le secret.
Je ne pense pas que Tarantino s'intéresse aux attentats de Paris (et heureusement) vu qu'il a clairement déclaré ne pas avoir l'intention de faire de films sur notre époque qu'il déteste plus ou moins.
Plus globalement, je suppose qu'il ne faut pas chercher le moindre message politique dans ses films, qu'il s'agisse du port d'armes, de metoo ou quoique ce soit.
C'est la jouissance du spectateur et le cool à tous prix qui l'intéresse. Sur le cool, il est indétrônable. La morale n'est pas son problème.