Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Je crois (mais il faudrait faire un micro-trottoir) que ne rien connaître du sujet mais se laisser griser par le film (du fait, de l'ambiance, du rythme, des acteurs, etc...) doit être une expérience délicieuse et troublante. La séquence du ranch est tendue, de facto , personne n'y coupe : il y a un avant et un après le Ranch Spahn. Et avant cela, il y aura eu Manson qui rôde autour de la villa Polanski.
Et le fait d'accélérer la temporalité, au retour d'Italie, crée automatiquement un suspens : n'importe qui se sent "pressé", donc stressé, par cette accélération qui pourrait évoquer, de loin en loin, la séquence de la folle journée d'Henry Hill dans Goodfellas.
Et le fait d'accélérer la temporalité, au retour d'Italie, crée automatiquement un suspens : n'importe qui se sent "pressé", donc stressé, par cette accélération qui pourrait évoquer, de loin en loin, la séquence de la folle journée d'Henry Hill dans Goodfellas.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Ce serait intéressant d’avoir le retour d’une personne dans ce cas mais franchement, quitte à me répéter, je trouve que le film n’a plus aucun sens. Sans cette connaissance préalable, comment interpréter la date (j’ai oublié la date exacte d’ailleurs et s’il s’agit bien de « la bonne » d’ailleurs) apparaissant à l’écran au démarrage de l’épilogue et l’introduction impromptue d’une voix-off au même moment racontant subitement avec précision l’emploi du temps des uns et des autres ? Le spectateur est prévenu qu’il va se passer un truc crucial.Alexandre Angel a écrit :Je crois (mais il faudrait faire un micro-trottoir) que ne rien connaître du sujet mais se laisser griser par le film (du fait, de l'ambiance, du rythme, des acteurs, etc...) doit être une expérience délicieuse et troublante. La séquence du ranch est tendue, de facto , personne n'y coupe : il y a un avant et un après le Ranch Spahn. Et avant cela, il y aura eu Manson qui rôde autour de la villa Polanski.
Et le fait d'accélérer la temporalité, au retour d'Italie, crée automatiquement un suspens : n'importe qui se sent "pressé", donc stressé, par cette accélération qui pourrait évoquer, de loin en loin, la séquence de la folle journée d'Henry Hill dans Goodfellas.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Non, parce que je n'avais rien vu et su avant d'aller en salle, et c'est une énorme déception.Alexandre Angel a écrit :Je crois (mais il faudrait faire un micro-trottoir) que ne rien connaître du sujet mais se laisser griser par le film (du fait, de l'ambiance, du rythme, des acteurs, etc...) doit être une expérience délicieuse et troublante.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Tu réponds presque à ta question : ce petit appareillage historicise la narration. Le spectateur, qui n'est pas neuneu, comprend que ces dispositions induisent qu'il va se passer quelque chose, que c'est une question de temps et de lieu (deux villas, l'une à côté de l'autre). De plus, cela ne dure pas des plombes et très vite, les hippies déboulent.Supfiction a écrit : Sans cette connaissance préalable, comment interpréter la date (j’ai oublié la date exacte d’ailleurs et s’il s’agit bien de « la bonne » d’ailleurs) apparaissant à l’écran au démarrage de l’épilogue et l’introduction impromptue d’une voix-off au même moment racontant subitement avec précision l’emploi du temps des uns et des autres ?
Par contre, c'est l'ultime fin qui m'interroge. De quelle manière le spectateur "vierge" va-t-il la ressentir?
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Ta réponse me semble biaisée.Boubakar a écrit :Non, parce que je n'avais rien vu et su avant d'aller en salle, et c'est une énorme déception.Alexandre Angel a écrit :Je crois (mais il faudrait faire un micro-trottoir) que ne rien connaître du sujet mais se laisser griser par le film (du fait, de l'ambiance, du rythme, des acteurs, etc...) doit être une expérience délicieuse et troublante.
Que veux-tu dire : que tu ne savais rien du film avant d'y aller ou que tu ne savais rien de la tragédie?
Si c'est la seconde solution, est-ce que le fait que tu ne connaissais pas les tenants et aboutissants a joué sur ta déception ou ça n'a rien à voir?
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Et je suis allé avec une personne qui n'en savait rien non plus et a adoré le film.Boubakar a écrit :Non, parce que je n'avais rien vu et su avant d'aller en salle, et c'est une énorme déception.Alexandre Angel a écrit :Je crois (mais il faudrait faire un micro-trottoir) que ne rien connaître du sujet mais se laisser griser par le film (du fait, de l'ambiance, du rythme, des acteurs, etc...) doit être une expérience délicieuse et troublante.
Un film et sa construction demeurent au final, c'est une question d'adhérer ou pas qui semble entrer en jeu.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Je ne pense pas.Supfiction a écrit :Autre chose, je repensais à la scène dans la voiture avec la très belle Margaret Qualley, lorsqu’elle propose une pipe à Brad et qu’il lui demande son âge et ses papiers prouvant qu’elle a bien 18 ans. Ne serait-ce pas une allusion directe à Polanski ? Au comportement qu’il aurait dû avoir et qui n’était justement pas du tout dans l’air du temps à priori. Comme un clin d’oeil et une concession à notre époque.
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Enfin, le final
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Il me semble même avoir lu « Everybody loves Pussy ». Ou alors c’est mes yeux.
Aucune concession à metoo oui, tu as raison, c’est pas son genre de toutes façons. Mais cela n’empêche pas l’hypothèse d’un clin d’œil à l’affaire Polanski.
Il ne reste que le plaisir jouissif du cool à la Tarantino et de la maestria de la reconstitution.
Aucune concession à metoo oui, tu as raison, c’est pas son genre de toutes façons. Mais cela n’empêche pas l’hypothèse d’un clin d’œil à l’affaire Polanski.
Mais quelle construction il y a dans ce cas ? Et quelle est l’intrigue du film ? Et le dénouement est réduit à un quasi-non événement.Watkinssien a écrit :Boubakar a écrit :
Il ne reste que le plaisir jouissif du cool à la Tarantino et de la maestria de la reconstitution.
Dernière modification par Supfiction le 18 août 19, 12:32, modifié 2 fois.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Non, c'est parce que je ne vois jamais de bandes-annonces (à part celles quand je vais au cinéma), j'avais vu les photos ça et là, et si j'ai été déçu, c'est parce que ce que j'ai vu à l'écran ne m'a pas convaincu, voilà tout.Alexandre Angel a écrit :Que veux-tu dire : que tu ne savais rien du film avant d'y aller ou que tu ne savais rien de la tragédie?
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Oui, je cite de mémoire. Tu as sûrement raison.Supfiction a écrit :Il me semble même avoir lu « Everybody loves Pussy ».
Rien à voir mais j'ai trouvé Rick Dalton hilarant avec son énorme casque sur la tête (dans la piscine) quand il chante du Snoopy Vs. The Red Baron par The Royal Guardsmen !
Ce n'est qu'après avoir fait une recherche sur Wikipédia que j'ai compris l'allusion :
Là, fini de rigoler, ça fait froid dans le dos.
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Le film gagne à être revu pour ce genre de détails.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Je viens de lire le papier de merde de RTBF sur le film. Ça me donne envie de remonter ma note sur le film, tiens, tellement c’est écœurant. Je pense que ténia ne le défendrait même pas.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Différence de cultures. Aux USA tout le monde a, au moins, entendu parler du "plus grand criminel du XXème Siècle", cf. Mindhunter, saison 2 que je viens de finir, et qui comporte un passage avec le même acteur qui joue Manson dans Il était une fois à Hollywood (ça va devenir son grand rôle ) et avec beaucoup de "trous" pour quiconque ayant des lacunes sur l'affaire, ce qui n'est pas trop le cas Outre-Atlantique. Le crime a tellement marqué les esprits et représenté un tournant dans l'histoire du pays... Dans le même genre, je me demande qui comprend la référence à Ted Bundy dans le Batman Returns de Burton, en France ? (Pour quiconque ayant vu la VO, puisqu'il me semble que dans la VF, il remplaçait Bundy par Jack l'éventreur, plus connu pour nous, forcément.)Watkinssien a écrit :Et je suis allé avec une personne qui n'en savait rien non plus et a adoré le film.Boubakar a écrit :
Non, parce que je n'avais rien vu et su avant d'aller en salle, et c'est une énorme déception.
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Peut-être que je vais chercher loin, et ça ne rendra sans doute pas cette voix-off meilleure aux yeux de Supfiction, mais j'ai cru voir dans son utilisation comme une référence à l'excellent Helter skelter de Tom Gries, consacré à l'enquête sur les meurtres initiés par Manson.Supfiction a écrit :l’introduction impromptue d’une voix-off au même moment racontant subitement avec précision l’emploi du temps des uns et des autres
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
On a du mal à réaliser l’importance de cette tuerie car en fait elle a eu lieu avec d’autres événements plus retentissants vu d’ici, entre les attentats des JFK, MLK, RFK, la guerre du Vietnam, la lutte contre la ségrégation des noirs (ce qu’ils appellent pudiquement la lutte pour les droite civiques) et ensuite le watergate. C’est toute la décennie des années 60-72 qui constitue un tournant.
Edit : je ne sais pas (enfin presque pas pour être honnête) qui est Ted Bundy.. j’ai longtemps confondu avec Al Bundy.
Edit : je ne sais pas (enfin presque pas pour être honnête) qui est Ted Bundy.. j’ai longtemps confondu avec Al Bundy.
Intéressant. Je ne dis pas qu’elle n’est pas bonne mais qu’il est étonnant de l’entendre démarrer à la fin du film et surtout qu’elle annonce finalement un (presque) non événement.manuma a écrit :Peut-être que je vais chercher loin, et ça ne rendra sans doute pas cette voix-off meilleure aux yeux de Supfiction, mais j'ai cru voir dans son utilisation comme une référence à l'excellent Helter skelter de Tom Gries, consacré à l'enquête sur les meurtres initiés par Manson.Supfiction a écrit :l’introduction impromptue d’une voix-off au même moment racontant subitement avec précision l’emploi du temps des uns et des autres
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Re: Il était une fois à Hollywood (Quentin Tarantino - 2019)
Major Tom n'a pas tort quand il parle de "question de culture", au sens, bien sûr, je le reprécise, de "culture de pays". On peut supposer en effet qu'au USA, cette affaire est célébrissime dans la mesure où les américains connaissent leurs serial killers sur le bout des doigts.Supfiction a écrit : On a du mal à réaliser l’importance de cette tuerie car en fait elle a eu lieu avec d’autres événements plus retentissants vu d’ici, entre les attentats des JFK, MLK, RFK, la guerre du Vietnam, la lutte contre la ségrégation des noirs (ce qu’ils appellent pudiquement la lutte pour les droite civiques) et ensuite le watergate. C’est toute la décennie des années 60-72 qui constitue un tournant
Une fois qu'on a dit ça, pour ceux en France qui connaissent (même si c'est pas tout le monde) de par leurs connaissances un tant soit peu cinéphilique et/ou historique, c'est quelque chose d'énorme! Ce n'est pas juste un fais divers connu, une histoire de secte satanique effrayante ou un gros nuage malsain qui vient assombrir le ciel californien de la fin des sixties, il s'agit également de la tragédie incroyable d'un réalisateur que l'on connait bien en France, qui y a vécu, qui y a travaillé, qui est francophone (dans combien d'émissions people françaises on l'a vu apparaître ce mec depuis 50 ans!), d'une tragédie qui a en plus l’insolence de se laisser contextualiser de manière irrationnelle de par la sortie et le triomphe tout proche de Rosemary's Baby, contexte auquel on peut adjoindre, toujours en rapport avec Polanski, les souvenirs épouvantables du ghetto de Lodz . Tout cela, en plus de la symbolique américaine du glas du Summer of Love, du rêve cramé en plein vol, confère au tout un côté énorme, écrasant, même pour nous français.
Ce n'est pas juste un fait divers horrible, c'est un événement quasi-historique : et non, Sup', je ne crois pas qu'on a du mal à réaliser l'importance de cette tuerie.
Après, que l'on connaisse ou pas, que l'on en ai entendu parler ou pas, c'est une autre histoire qui ne relève pas de la réalité d'une prise de mesure.
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