Midsommar (Ari Aster - 2019)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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tenia
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par tenia »

Flol a écrit :24 minutes de plus, mais je ne sais pas dans le détail ce qu'il y a dans ces minutes supplémentaires.
https://screenrant.com/midsommar-movie- ... explained/
https://www.indiewire.com/2019/08/midso ... ssion=true
Visiblement, ce sont principalement des scènes approfondissant les personnages et leurs relations.
Ce ne sont pas des coupes liées à la MPAA, mais parce qu'Aster savait que cette version de 171 minutes n'était pas décemment sortable en salles.
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odelay
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par odelay »

Wuwei a écrit :la salle art et essai proche de chez moi diffuse des blockbusters (pour attirer du monde) mais jamais de films de genre... ayant adoré Hérédité, j'attends depuis son annonce de voir Midsommar.
j'attendais donc un support physique pour voir ce film... or, j'aime les supports physiques quand il y a une bonne qualité de l'image.son ainsi que des suppléments (à mon avis c'est encore ce qui sauve ce support).
Cette nouvelle m'attriste :roll: :?
Non mais il va y avoir un support physique pour le film, mais seulement dans sa version salle.
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Message par Rockatansky »

Pour le moment
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Flol »

Tu as des infos ?
Et merci Tenia pour les précisions, il me semblait bien avoir lu tout ça en fait.
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Rockatansky »

Non mais je doute que Apple bloque le montage pendant 20 ans
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par odelay »

J'aimerais évidemment voir ce DC mais qq chose me dit que la version ciné sera mieux équilibrée (juste une intuition qui n'engage que moi).
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par sebamas »

La Fnac annonce une édition bluray avec deux montages:
https://www.fnac.com/a13798912/Midsomma ... gh-Blu-ray
:D
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par odelay »

Ah ben voilà cool! Si ça se trouve ce sera une exclu comme pour Mademoiselle.
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par tenia »

odelay a écrit :Si ça se trouve, ce sera une exclu comme pour Mademoiselle.
?
La version longue de Mademoiselle est sortie en Blu-ray en France, mais aussi en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, au Japon et en Corée du Sud.
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par odelay »

Ah oui, je croyais que c'était une exclu fnac en France, mais non en fait (en plus j'ai oublié mot Fnac ... :roll: )
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par tenia »

Ah non, même pas, effectivement. :mrgreen:
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Flol »

sebamas a écrit :La Fnac annonce une édition bluray avec deux montages:
https://www.fnac.com/a13798912/Midsomma ... gh-Blu-ray
:D
:o
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Wuwei »

me voilà rassuré (pour le moment).
Il faut que je regarde si le doc' inclu dans hérédité est sympa, si oui je me le prendrais en attendant :D
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par Wuwei »

À l’arrache, à l’arrache… certes mais celui-ci je l’attendais.

C’était devenu rare chez moi, de fait j’étais déçu de ne pas le voir programmé dans un ciné de ma ville.

Et comme les travaux du dessous se sont calmés (spoiler : pas pour longtemps), il est tôt… je me lance dans le visionnage de Midsommar.

Je ne peux pas ne pas aimer ce film, sans doute pourrais-je trouver des raisons « objectives » ou des contres arguments probants mais j’ai trouvé le début tellement juste que j’ai accepté tout le reste. Les rapports dans le groupe d’amis, l’hypocrisie, les crises sous-jacente, les non-dits, l’obligation sociale de « je prends de la drogue sinon ça mettra le groupe mal à l’aise », la non-gestion du bad-trip, le « vol » de sujet de recherche… et surtout, surtout cette actrice au sourire inversé, à qui on a envie de coller des baffes et qui ne cesse de dire « désolée ». Voici un choix de casting qui porte à merveille une écriture ciselée. Avant les pleurs, avant la tristesse constante sur son visage, sa posture apathique et voutée, son mutisme… il y a ces excuses permanentes qui en disent long dans cette dynamique de groupe.

J’ai apprécié cette longue introduction parce qu’au-delà de sa beauté plastique, elle est au service d’un renversement que j’ai apprécié. D’ordinaire j’apprécie les films d’horreurs (ou fantastique) parce qu’ils sont régressifs.divertissants ou parce qu’ils sont intelligents (parfois, ils ont la chance d’être les deux). Seulement, dans le deuxième cas, soit il faut « penser le genre » de l’intérieur et voir la thématique intellectuelle derrière le gore, la peur, l’effroi, le suspense et en ce cas on se retrouve à devoir légitimer ou défendre une œuvre. Dans le pire des cas vous obtenez un film qui est reconnu par les critiques mainstream comme « intelligent parce qu’il dépasse les limites du genre ». Ici, c’est un peu l’inverse, on retrouve un film d’auteur qui se permet d’entrouvrir la porte de l’horreur de temps à autre. J’ai apprécié cette inversion parce qu’elle pose dès le départ l’ambition du film, on va parler groupe, on va parler famille, on va parler déconstruction familiale et culturelle, on va parler suicide, incompréhension et lien amoureux…

Forcément, comme lorsqu’un film d’auteur non horrifique sort sur les écrans, on comprend que ce programme chargé passe par un « événement ». Ainsi, si une réunion familiale à l’occasion d’un anniversaire verra l’irruption de la petite dernière, ce qui permettra de délier les langues et de mettre à jour les mystères. Si le propos et les personnages sont intéressants, la lourdeur du procédé passe à l’as et on s’intéresse à ce qui est dit et à comment tout cela est montré. De fait, Midsommar part du même principe un peu lourd, il y a une crise et, comme par hasard, c’est l’occasion d’un voyage amical et anthropologique dans une communauté dont la fête fait écho à la crise de départ. Bien évidemment, le principe n’est pas nouveau, assez récemment Les Ruines a su proposer une critique acerbe du tourisme actuel, de la société de consommation sur fond d’histoire déjà vue avec une photographie sublime (c’est ce bon vieux Darius à la photo si je ne m’abuse). Je dirais juste que Midsommar pousse un peu plus le curseur dans cette direction.

Forcément, l’histoire pourrait donner lieu à un épisode d’X-files ou d’une anthologie quelconque si elle était traitée sur un mode plus ouvertement horrifique, parce qu’on devine tout dès le début mais c’est bien le traitement qui prime.
Sans doute aussi est-ce parce que le film a continué à me captiver malgré la reprise des travaux (j’veux dire parvenir à regarder un film avec non pas une mais deux perceuses à percussion juste en dessous de mon petit fessier dodu, ce n’est pas chose facile) que j’ai du mal à lui trouver des défauts mais j’ai trouvé la réalisation à la hauteur des ambitions affichées.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Tout n’est pas au soleil, tout est sous le soleil, tout est visible, rien n’est caché, dès lors quoi de surprenant à voir le réalisateur faire un plan latéral sur une tenture qui dévoile littéralement la suite de l’intrigue, qui annonce les événements à venir pour mieux souligner la prévisibilité de la nature humaine.

Cela permet de mieux se concentrer sur les réactions de chacun, sauf que c’est justement cela qui disparaît. Après la prise de drogue hallucinogène, tout bouge et il y a ce reflet dans le miroir, une peur fugitive qui ne sera jamais expliquée mais qui montre bien qu’il y a quelque chose à craindre. Ensuite on passe le porche et la musique folklorique vaguement angoissante devient diégétique dans le même mouvement, l’étranger n’est plus tenu à distance, nous venons de pénétrer sur son territoire. La lumière, les plans englobants accentuent cet effet, de même que les costumes, on ne peut que repérer ceux qui sont différents et avoir du mal à distinguer « qui et qui » parmi les locaux, surtout que les émotions sont partagées, qu’il n’y a pas d’intimité, de sentiment d’intériorité, d’individualité mais une mise en commun totale, des repas, des gestes du quotidien, de la joie, des larmes, du sexe, de la mort, tout est partagé à mesure que disparaissent ceux qui ne veulent ou ne peuvent faire partie du groupe. A ces éléments s’ajoutent des invites que l’on trouve ici et là, bien sûr celles explicitement sexuelles qu’une jeune fille fait à l’un des américains, celle plus fugitive avant la scène du double suicide consenti lorsqu’à droite de l’écran un personnage fait un signe de main à la caméra pour lui dire de venir et que la vue n’est pas subjective, c’est bien le spectateur qui est invité à contempler ce qui va suivre et enfin (pour les plus visibles) ces plans subjectifs où nous sommes les yeux impuissants de Christian en route vers le sacrifice.

Cette cohérence entre la forme et le propos, sert l’interrogation centrale du film sur ce qu’est le groupe (familial, amical, communautaire) et sur ce qui nous attache à lui. La violence des effets horrifiques choque parce qu’elle est en plein jour et en gros plan, mais ( à l’image de ce passage de la musique de l’extra à l’intra diégétique) elle permet aussi de montrer ce qu’est un choc culturel. Il ne s’agit pas de bouffer de la junk food thaï pour changer de la junk food asiatique ou du jambon beurre, il s’agit d’accepter de s’exposer.
Un film qui m’a donné envie de revoir The Strangers.
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primus
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Re: Midsommar (Ari Aster - 2019)

Message par primus »

La critique dithyrambique, les avis exaltés... de quoi créer trop d'attente et encore une fois une déception à l'arrivée. Je ne dis pas que c'est mauvais mais pas raccord avec l'enthousiasme que j'ai pu lire. J'ai beau me répéter que dés que ça s'emballe j'arrête de lire... trop tard.
Demi-Lune a écrit : 14 oct. 21, 15:27Ah par contre je suis affirmatif, monfilm = primus.
Je suis également Julien, Soleilvert, Nicolas Brulebois, Riqueunee, Boris le hachoir, Francis Moury, Yap, Bob Harris, Sergius Karamzin ... et tous les "invités" pas assez bien pour vous 8)
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