Midsommar (Ari Aster - 2019)

[Strum]

Un film d'horreur à la mise en scène redoutablement efficace, où Aster utilise toutes les ressources sonores et visuelles du cinéma via des plans subjectifs pour nous faire ressentir les sensations et l'instabilité émotionnelle de Dani. Un cauchemar cotonneux engourdissant personnages et spectateurs où la blancheur est censée conjurer ou purger une violence qui est en réalité bien là via certains inserts gores. Un malaise créé par ce prologue, s'inscrivant dans le subjectivisme du film, où le monde réel, froid et individualiste, incapable d'absorber la douleur de Dani, de la prendre en charge, apparait presqu'aussi effrayant que le monde sectaire. Le film possède les limites du genre, à savoir des personnages secondaires qui sont des faire-valoir idiots, déjà coupables, à la psychologie sommaire, repoussantes représentations du monde moderne, programmés pour devenir (littéralement) les boucs émissaires des sacrifices à venir. Ames sensibles s'abstenir.

[Arn]

Découvert ce soir sur le bel écran du Max Linder. Autant dire que j'en ai pris pleins les yeux.
Malheureusement avis très mitigé me concernant. Ca débute très bien, même excellemment bien, la scène d'ouverture est assez dingue, un mélange de malaise et macabre qui, je l'espérais, annonçait la couleur.
Si on atteint plus jamais ce niveau la première partie du film m'a bien captivé. En revanche les derniers 3 1/4 d'heure (je dirais) m'ont bien fait retomber.
A l'exception de la scène de danse.

Je trouve qu'au lieu de plonger dans la terreur, le malaise ou le macabre, on penche plutôt vers le grotesque. C'est bien dommage surtout que j'ai l'impression que c'est pour souligner son propos de manière bien lourdingue.
Je me suis même posé la question :

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la scène d'accouplement elle est censée être malaisante ? Parce que je l'ai juste trouvé ridicule

Autant sur des films assez "bas du front", je pardonne plus de chose (type Crawl) autant à un film qu'on pourrait inscrire dans l' "elevated horror" (si tant est que ça veuille dire quelque chose), je suis un peu plus exigeant sur l'écriture. Et là en plus de l'aspect grotesque de certaines scènes et du manque de finesse dans ce qu'il tente de nous dire deux choses m'ont dérangés :

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On devine dès le tout début qu'elle sera la seule à survivre des ricains, dès qu'elle voit les photos on sait qu'elle sera Reine de mai, on sait que les 2 vieux vont sauter, que son mec va se faire la gamine, etc etc.
Alors peut être que Aster s'en foutait bien de nous laisser entrevoir son récit, mais je trouve que ça perd pas mal quand même en intensité et en ce qui aurait pu être un certains malaise, au moins une crainte.
WTF la décision de Josh d'aller prendre les photos ? Il à l'air malin et là ils foncent tête baissé se faire buter. C'est typiquement le genre de chose que je pardonne à pleins de films de genre, surtout quand c'est des persos assez stupide qui prennent des décisions stupides, mais là je trouvais justement jusqu'à cette décision les réactions étaient plutôt cohérente, et patatra...

Bon malgré ça je garderais de belles images, une mise en scène assez inspiré lorsqu'il n'en fait pas trop, cette scène d'intro qui m'a filé des frissons, la scène de danse, et Florence Pugh encore plus éblouissante que dans Lady Macbeth (tiens un autre film que j'aurais aimé adoré mais qui tombe dans le "too much" qui me fait sortir du film).

[Thaddeus]

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la scène d'accouplement elle est censée être malaisante ? Parce que je l'ai juste trouvé ridicule

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Un peu pareil, en fait. Mais je crois que le pompon est atteint juste après, lorsque Christian se retrouve à devoir détaler à poil au beau milieu du camp, avec les mains sur les parties. A ce moment-là, je me suis demandé si la tonalité comique était volontaire... Et c'est symptomatique d'une seconde partie (tu parles des trois derniers quarts d'heure, c'est à peu près ça) qui se dégonfle au fil des situations too much et des comportements plus ou moins crétins de chacun.

[odelay]

J'arrive plus à intégrer un tweet correctement sur le forum mais l'une des surprises amusantes du film:

Ben si Dirk Borgarde avait vu ça, ça l'aurait calmé !

[Alexandre Angel]

Tadzio!!!!

Sachant que le personnage a peut-être 72 ans (pas vu le film) mais l'acteur n'en a que 64 (je me disais aussi que quelque chose ne collait pas).

[Barry Egan]

J'ai mis 10/10 dans le topic "Classement 2019", et je n'ai pas envie de détailler pourquoi, je veux laisser travailler ça en dedans.

Pour faire vite, c'est juste une claque visuelle, une claque dans les idées, une symphonie qui montre l'inconscient individuel et/ou collectif accomplir lentement sa vengeance contre une modernité "pretty vacant" en allant reconquérir des territoires mentaux archaïques. Son inévitable lumière retournée contre elle-même dans un geste critique punk qui n'épargne personne, y compris le projet lui-même, dans un ultime sourire que le spectateur et sa bulle d'intelligence partageront ou pas, interpréteront ou pas.

Mention spéciale à la BO. C'est du puissant.

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Concernant la scène de copulation devant le collectif de femmes, elle m'a ému aux larmes. J'avais pas vu une scène aussi joyeuse depuis longtemps...

[Flol]

Aster a lui-même reconnu que son film était volontairement comique à de nombreuses reprises - j'imagine qu'il pensait justement à la scène de copulation et celle qui suit, quand il se retrouve à courir à poil, les mains sur ses parties génitales.

[odelay]

Je n'ai pas du tout vu cette scène comme comique, mais bon, il faut dire que j'ai été complètement assommé par le film, tout me terrifiait. Je pense qu'on se retrouve avec le syndrome Kubrick, soit on a sa claque dès la première vision (c'est mon cas), soit il va falloir plusieurs visions pour se rendre compte que c'est un très grand film. Je pense sincèrement qu'on a un futur classique.

[Barry Egan]

J'ai été un peu dérangé au départ par la déviation évidente de "The Wicker Man" qui se présentait à l'écran, avant de voir à quel point ça s'en démarquait et comment ça se développait thématiquement. Oui, futur classique !

Aster a lui-même reconnu que son film était volontairement comique à de nombreuses reprises - j'imagine qu'il pensait justement à la scène de copulation et celle qui suit, quand il se retrouve à courir à poil, les mains sur ses parties génitales.

Faut pas imaginer, faut savoir Perso, je ne saurais dire pourquoi, mais je l'ai trouvée très joyeuse, sauf que le personnage qui y est soumis ne parvenait pas à ressentir cette joie. Pas étonnant qu'il finisse

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au bûcher

[Flol]

Je n'ai pas du tout vu cette scène comme comique, mais bon, il faut dire que j'ai été complètement assommé par le film, tout me terrifiait. Je pense qu'on se retrouve avec le syndrome Kubrick, soit on a sa claque dès la première vision (c'est mon cas), soit il va falloir plusieurs visions pour se rendre compte que c'est un très grand film. Je pense sincèrement qu'on a un futur classique.

Je le pense aussi (au même titre que son premier), mais il y a un humour indéniable sur certaines séquences. Et bon, oui je ne fais que l'imaginer, mais les 2 que j'ai citées m'ont paru évidentes dans ce sens.
Faudrait que je retrouve les propos exacts du petit génie, tiens...

[ballantrae]

En laissant passer quelques jours, la colère est retombée mais pas la déception face au second long métrage d'Ari Aster. Alors que la dimension esthétique peut me faire avaler beaucoup de couleuvres scénaristiques, ici cela n'aura pas suffi tant il est palpable que le cinéaste surligne constamment combien il est original et visionnaire. Hérédité parvenait à me surprendre sans cesse malgré un univers et des thèmes souvent arpentés, là c'est l'inverse: ce type d'univers a été peu exploré ( je ne pense qu'à The wicker man qui demeure un joyau encore plus précieux compte tenu de ce ratage) mais le traitement d'Aster le rend archi prévisible à force de placer de gros indices devant le nez des personnages et des spectateurs.
Il disposait d'un budget assez confortable d'où de beaux décors et costumes et son chef opérateur est talentueux donc on a droit à de belles images...mais son film ne suscite pas de grand effroi et encore moins de vrai malaise. Y compris

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pour la scène de copulation où le légume qui sert de personnage principal est aidé dans ses ultimes efforts par la doyenne de la communauté nue derrière lui

Des éléments sont disséminés mais pas utilisés

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le dégénéré issu d'une consanguinité volontaire, ses livres cryptiques, l'histoire de la fête qui se déroule tous les 90 ans ce qui ne cadre pas avec l'âge de ses membres

Enfin les personnages comme dans un Vendredi 13 sont de vraies briques face à l'évidence d'une menace!!!
Get out ne m'avait pas déçu car je n'en attendais pas grand chose, là il en va autrement car chaque visionnage d'Hérédité me faisait penser que j'avais affaire à un grand cinéaste immédiatement percutant et inventif.Moment un peu gênant comme le fut Only god forgives pour NWR, malgré des choix esthétiques parfois très percutants (la scène de la danse est remarquable en soi...mais cela ne fait pas un film).
4.5/10

[Flol]

Alors que j'osais espérer une sortie vidéo du Director's Cut sorti dans quelques salles aux US, il va finalement falloir que je me le mette derrière l'oreille.
http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cine ... vite-Apple

[odelay]

Quelles sont les différences avec la version salle? Plus gore ? Bien plus longue ?

[Flol]

24 minutes de plus, mais je ne sais pas dans le détail ce qu'il y a dans ces minutes supplémentaires.

[Wuwei]

la salle art et essai proche de chez moi diffuse des blockbusters (pour attirer du monde) mais jamais de films de genre... ayant adoré Hérédité, j'attends depuis son annonce de voir Midsommar.
j'attendais donc un support physique pour voir ce film... or, j'aime les supports physiques quand il y a une bonne qualité de l'image.son ainsi que des suppléments (à mon avis c'est encore ce qui sauve ce support).
Cette nouvelle m'attriste