Bienvenue à Marwen (Robert Zemeckis - 2018)

[Karras]

Synopsis et détails
L'histoire de Mark Hogancamp, victime d'une amnésie totale après avoir été sauvagement agressé, et qui, en guise de thérapie, se lance dans la construction de la réplique d'un village belge durant la Seconde Guerre mondiale, mettant en scène les figurines des habitants en les identifiant à ses proches, ses agresseurs ou lui-même.

Reprise tu topic classement :

Bon cru? Tu le places comment par rapport au reste de la filmo?

Difficile à dire, c'est un film tellement iconoclaste, barré et plein de bons sentiments, décalé, violent et métaphysique. Il y a des défauts, mais tellement d'idées en même de temps de pure mise en scène. Pas une oeuvre majeure, mais un film intéressant, qui va sûrement se coltiner un bide cosmique, comme la plupart des films de Zemeckis de ces dix dernières années.

Welcome to Marwen : 7/10
Le retour en grâce de ce magnifique conteur doublé d'un grand technicien qu'est Zemeckis.
Un très beau film plein de douceur et d'inventivité visuelle, sur le pouvoir de la fiction et l'imagination comme refuge.
Et un excellent boulot de Silvestri.

Tout à fait d'accord. Je ne comprends vraiment pas le très mauvais accueil critique aux US. Et le film est bien parti pour bider. Quel dommange...

Je ne comprends pas non plus. Il y a 25 ans, Forrest Gump faisait un carton auprès des critiques et du public. Aujourd'hui, Zemeckis fait un film dans la même mouvance (je pense même le préférer à Forrest Gump) : tout le monde s'en fout.
Et Aquaman qui cartonne tranquillou pendant ce temps-là.

Bienvenue à Marwen - Robert Zemeckis (2019) : 7,5/10
En racontant l’histoire d’un homme qui va se reconstruire grâce à son imagination, Zemeckis livre une réflexion passionnante sur son métier, sa carrière, le pouvoir de l’imagination (canaliser ses angoisses, ses psychoses, addictions) les idées font ricochet dans une virtuosité technique impressionnante (la première scène ; les allers retour entre les deux univers ; la fluidité dans les changements d’échelles) qui fait se rejoindre le cinéma de performance capture dont il est l’un des pionniers, avec un cinéma traditionnel. La candeur, et les bons sentiments sont présents dans ce portrait émouvant, porté par Steve Carrel. Un film qui ne ressemble à aucun autre (sauf dans la filmographie de Zemeckis).

Bienvenue à Marwen

Vu ce soir, en VO à 22h00, la dernière séance dans mon centre-ville. Petite salle, on était 7 au total.
Je ne regrette pas de l'avoir vu in extremis. Ça aurait été dommage de rater un si beau film.
Maitrisé du début à la fin, une vrai leçon de mise en scène. Une histoire vraiment singulière.
Je suis resté scotché par le travail de Zemeckis. Steve Carell sonne très juste et Alan Silvestri aussi !
Bref, à part cette fin un peu trop mielleuse à mon goût, je n'ai rien à redire.

7,5 / 10

[Shin Cyberlapinou]

Alors pour moi ce n'est pas le carton plein mais ça reste un film des plus valables dont l'échec public (et même critique en tout cas aux USA) ne s'explique pas avec des éléments objectifs*.

Un film plus classique se serait ouvert sur l'agression, aurait suivi la difficile rééducation et culminé jusqu'au procès libérateur (c'est d'ailleurs un peu l'histoire que la BA essaie de nous vendre) avec en fond le joli monde de Marwen, reflet de la psyché du héros. Zemeckis bouscule tout ça et nous projette d'emblée dans l'esprit brisé du protagoniste avec peut-être son usage le plus pertinent de la motion capture (j'adore Beowulf, film hautement sous-estimé, mais je ne suis à ce jour pas sûr que ses choix technologiques étaient spécialement justifiés), et tous les enjeux émotionnels passent par ce monde imaginaire (le temps de présence de Janelle Monae est ainsi consacré à 90% à son incarnation numérique là où son personnage de coach unijambiste badass aurait été un rôle capital dans un récit linéaire) et c'est peut-être cette approche qui a déstabilisé malgré une mise en scène exemplaire de fluidité.

VAGUES SPOILERS

Je ne sais pas à quel point Zemeckis avait Forrest Gump en tête en tournant le film, mais Marwen pourrait sans doute faire un intéressant double programme avec son héros limité mais plus si "innocent" (c'est un fétichiste des chaussures pour femmes et ce penchant est la raison de son agression) et la demande en mariage fonctionne comme un double inversé de celle de Forrest Gump: Hanks est touchant, est objectivement le meilleur choix possible pour le personnage à la dérive de Robin Wright et il finit par lui passer la bague au doigt. Carrell est au contraire gênant (et c'est fait exprès) en se faisant un film sur une femme bien intentionnée qu'il connaît à peine, ce qui est sans doute un cas de figure plus "réaliste", ce qui fait que je regrette un peu le love interest grassouillet (et donc plus "accessible") un peu facile.

De même on retrouve le rapport de Zemeckis au Temps, de bien sûr Retour vers le futur à l'écoulement des années dans ses collaborations avec Tom Hanks ou la scène de redécouverte nostalgique de photos de vacances par Bob Hoskins dans Roger Rabbit, étonnamment longue par rapport à son rôle narratif concret. Ici Carrell est un personnage sans passé qui se reconstruit une temporalité via la continuité très touffue (et secrètement circulaire) de ses poupées, mouvement qui culmine par l'arrivée d'une machine à voyager dans le temps laissant deux traînées de flammes, c'est je crois que la première fois que le cinéaste s'autoréférence de façon aussi évidente, à croire qu'il voulait lui aussi faire son Ready Player One à lui.

Les facilités de la fin gâchent un peu la fête, amorce de love story avec une femme mignonne dans son genre mais pas trop non plus, long speech signifiant suivi d'un travelling sur les agresseurs se concluant par les larmes de l'un d'eux, ça évite le manichéisme mais la musique de Silvestri, réussie en soi, appuie un peu trop sur la touche lacrymale, dommage.

FIN VAGUES SPOILERS

Mais ça reste un film intègre qui n'a sans doute pas encore dévoilé toutes ses couches, et 7/10 pour moi.


* En la jouant masculiniste parano, la vision des femmes, très fétichisées, a peut-être fait grincer des dents, et Zemeckis paye peut-être à retardement les critiques d'un Forrest Gump perçu comme un fantasme conservateur avec notamment une héroïne ingrate et autodestructrice qui s'égare auprès de hippies et de black panthers avant de claquer du SIDA alors qu'elle aurait pu rester avec son simplet attentionné, millionnaire et descendant de membre du KKK. C'est tiré par les cheveux mais je suis tombé sur un article du site US Birth Movies Death où la journaliste s'inquiète ouvertement de la grille raciale annoncée pour The witches tout en estimant que le financement la carrière actuelle de Zemeckis est la chose plus irresponsable que des vieux blancs puissent faire sorti de la construction d'un mur sur la frontière. Je prends la notion de social justice warrior avec des pincettes mais là c'est un cas d'école.

[Antofisherb]

En la jouant masculiniste parano, la vision des femmes, très fétichisées, a peut-être fait grincer des dents, et Zemeckis paye peut-être à retardement les critiques d'un Forrest Gump perçu comme un fantasme conservateur avec notamment une héroïne ingrate et autodestructrice qui s'égare auprès de hippies et de black panthers avant de claquer du SIDA alors qu'elle aurait pu rester avec son simplet attentionné, millionnaire et descendant de membre du KKK. C'est tiré par les cheveux mais je suis tombé sur un article du site US Birth Movies Death où la journaliste s'inquiète ouvertement de la grille raciale annoncée pour The witches tout en estimant que le financement la carrière actuelle de Zemeckis est la chose plus irresponsable que des vieux blancs puissent faire sorti de la construction d'un mur sur la frontière. Je prends la notion de social justice warrior avec des pincettes mais là c'est un cas d'école.

Le souci avec Zemeckis c'est qu'il n'y a pas que dans Forrest Gump que ça pose problème. J'ai beaucoup de mal avec la plupart de ses personnages féminins, et par extension ses relations hommes-femmes, qui découlent d'une personnalité très grivoise. Même si Contact est un des plus beaux rôles féminins du Hollywood moderne à mon sens.

Le truc avec Bienvenue à Marwen c'est que c'est assez ambigu à ce niveau, les uns parlent d' "hommage aux femmes" quand les autres parlent de justification de comportement "incel" ou creepy, c'est un peu tout et son contraire selon le point de vue... Quelque part c'est le résultat d'un film très personnel pour Zemeckis : je pense qu'il a vraiment voulu faire un film mettant les femmes à l'honneur et déconstruisant la masculinité, mais il ne peut s'empêcher de fétichiser dans le même temps l'objet de son admiration et de se dépeindre avec honnêteté comme un homme pas vraiment à l'aise avec.

[Arn]

Une courte vidéo sur les VFX du film :

[damsnation77]

-message effacé par l'auteur-

[G.T.O]

Une fois encore avec Robert Zemeckis, c’est techniquement brillant. Les SFX sont superbes, troublants de réalisme et d’étrangeté, le jeu sur l’échelle de plans virtuose, avec parfois de très belles idées de montage et une mise en scène défiant les lois de la physique, passant d’un niveau de réalité à un autre avec facilité. Mais pourquoi un si beau linge pour un film si démonstratif et redondant ? La virtuosité de Zemeckis est une aisance de confort, qui s’écrase contre la lourdeur de la démonstration. Une sorte de récit à très forte connotation thérapeutique accaparée par une morale binaire ( le bien, le mal), où la scène des poupées rejoue fastidieusement la scène traumatique. Difficile de faire plus clair et martelé. Malgré tout, on reste surpris par tant d’entêtement à venir sur éclairer un arrière-plan psychologique déjà si évident, à faire épouser au film la courbe attendue et sans suspense d’un dépassement, et à se vautrer, alors que la guerre n’a jamais eu lieu, en un énième hymne à la tolérance. Le trouble n’aura été que de surface; la mise à l'épreuve également, la fable positive poursuit son chemin - sans heurts. Dommage.

[jhudson]

C'est tiré d'un vrai fait divers

Grande performance toutes en finesse de Steve Carrell, a des années-lumière du rôle d'un John du Pont avec 20 kilos en trop qui lui a apporté un oscar, je pense qu'ils ont plutôt récompensé le maquilleur sans s'en rendre compte.

J'étais assez hostile au film en sachant qu'ils avaient fait des agresseurs des Néo nazis tatoués ce qui n'était pas le cas, il y avait 2 ados dont un afro américain dans les agresseurs.

Surement une concession faite de la part de Zemeckis pour permettre d' être plus honnête avec la réalité par la suite, il n'est pas bon de dire au public US qui va voir le film qu'une partie de ses spectateurs à des tendances homophobes, je ne vois pas d'autre explication pour ce changement.

Et le PG 13 qui ne permet pas une grande latitude, je pensais qu'ils allaient éviter de dire que c'était une agression homophobe et éviter de montrer l'agression en elle-même , bref tout édulcoré comme trop souvent !

Le film respecte vraiment l'histoire de Mark Hogancamp (c'est son point de vu dans le film ) qui victime d'une agression dans un bar avait été laissé pour mort (il avait eu le malheur de dire qu'il aimait porter des chaussures féminines à des inconnus,), il en a gardé des séquelles dont des pertes de mémoire de ce qu'il était avant !

Les actions figures 1/6 ieme lui sert de thérapie en se projetant dans son imagination pour s'évader de son trauma.

Il est évident que le film allait faire un flop aux USA vu le sujet !

Pour Zemeckis le sujet du film lui permet d'avoir recours a de la CGI, il ne faut pas oublier qu'il a réalisé quelques films d'animation tout en CGI avant que le département d' Animation ImageMovers Digital ne soit fermé par Disney et réouvert peu après.

[Jack Carter]

Grande performance toutes en finesse de Steve Carrell, a des années-lumière du rôle d'un John du Pont avec 20 kilos en trop qui lui a apporté un oscar, je pense qu'ils ont plutôt récompensé le maquilleur sans s'en rendre compte.

Il n'a pas eu l'oscar.

[jhudson]

Grande performance toutes en finesse de Steve Carrell, a des années-lumière du rôle d'un John du Pont avec 20 kilos en trop qui lui a apporté un oscar, je pense qu'ils ont plutôt récompensé le maquilleur sans s'en rendre compte.

Il n'a pas eu l'oscar.

J'aurais du vérifier, c'est vrai il a juste été nominé !

[Supfiction]

J'étais assez hostile au film en sachant qu'ils avaient fait des agresseurs des Néo nazis ce qui n'était pas le cas, il y a avait 2 ados dont un afro américain, surement une concession de la part de Zemeckis pour mieux être honnête avec la réalité, il n'est pas bon de dire au public qui va voir le film qu'une partie a des tendances homophobes.

J’ai pas compris.

[jhudson]

J'étais assez hostile au film en sachant qu'ils avaient fait des agresseurs des Néo nazis ce qui n'était pas le cas, il y a avait 2 ados dont un afro américain, surement une concession de la part de Zemeckis pour mieux être honnête avec la réalité, il n'est pas bon de dire au public qui va voir le film qu'une partie a des tendances homophobes.

J’ai pas compris.

Normal il manque des mots et certaines tournures n'étaient pas heureuses !

Je me suis renseigné sur le fait divers avant de voir le film.

Un site de référence les adaptations de fait divers .

https://www.historyvshollywood.com/reel ... to-marwen/

http://marwencol.com/about#about-marwencol

[Supfiction]

Une concession ou une hypocrisie ? Les nazis, c’est souvent très pratique (surtout qu’ils sont plus là pour se défendre..).
En tous cas, les poupées du vrai Marwen sont bel et bien issues de la seconde guerre mondiale, ce qui rend la fiction plus cohérente que la réalité si les agresseurs n’étaient pas néo nazis. C’est sûrement ça aussi qui l’a arrangé.

http://marwencol.com/

[jhudson]

Une concession ou une lâcheté ?
En tous cas, les poupées du vrai Marwen sont bel et bien issues de la seconde guerre mondiale, ce qui rend la fiction plus cohérente que la réalité si les agresseurs n’étaient pas néo nazis.

http://marwencol.com/

Oui ou de la lacheté , comme je le disais plus haut ce "détail" m'avait mis à dos le film avant de l'avoir vu , pour moi c'était une trahison et je me disais que tout le reste allait être édulcoré .

Possible que Robert Zemeckis ai eu une pression du studio pour en faire des Neo Nazis .

Sur des sujets sensibles, c'est toujours un combat entre le réalisateur et le studio , et ce dernier ne veux jamais s'aliéner le public conservateur.

On sait que les agressions contre les LGBT sont courantes aux USA et ailleurs, que des parents jettent a la rue leur enfant Gay que des horreurs !

Pas besoin de croiser des néo nazis pour être agressé !

De plus Mark Hogancamp n'est pas du tout gay, il est juste un peu différent !

[Supfiction]

De plus Mark Hogancamp n'est pas du tout gay, il est juste un peu différent !

Quoiqu’il en soit, un film que j’aime beaucoup et probablement amené à devenir un classique.

[jhudson]

La différence est le sujet de nombreux films!

On essaye de nous faire croire qu'il existe une normalité , ça rassure peut-être le public de le croire.