Jack Carter a écrit :Rockatansky a écrit :La façon de filmer n'est pas du tout adapté au sujet, visuellement très beau, mais cette recherche visuelle nuit à mon goùt à la simplicité du sujet.
Visuellement epoustouflant (le film a la moyenne en partie pour ça), Cuaron a tout fait, mais je pense qu'il a tellement pensé à sa mise en scene, qu'il a negligé l'ecriture, on s'emmerde, on arrive pas à s'attacher au personnage principal, aux enfants, bref, totalement désincarné en ce qui me concerne.
Alors, alors, alors.
Au vu des réactions très mitigées ici, voici la mienne à chaud.
Je ne sais pas si je suis devenu fou, mais ce film m'a littéralement bouleversé. Car, au-delà de sa virtuosité formelle que peu ne discute, c'est le niveau émotionnel et identificateur qui semble faire défaut sur Classik.
Or, c'est précisément ce qui m'a percuté en plein cœur.
Roma est une oeuvre qui semble difficile à adhérer, tellement la volonté de son rythme est délibérément lent.
Une oeuvre d'une précision redoutable dans le contenu de ses cadres et mouvements, dans le fourmillement de détails, mais qui a marché sur moi viscéralement. Cuarón utilise constamment la durée de ces plans pour nous amener d'un point de départ routinier, observé avec beaucoup d'acuité, à une forme totale de libération rédemptrice (représentée par un avion, placé dans des endroits stratégiques dans le film).
Comme si le rythme contemplatif était une illusion pour mettre en avant un parcours en réalité plus intense qu'il n'y paraît, plus dense à l'image d'un pays qui se réveille brutalement d'une sorte de torpeur sclérosante.
Au contraire de bon nombre de forumeurs ici, j'ai trouvé quasiment tous les personnages attachants, si vivants, si crédibles, si prompts à distiller leurs qualités, leurs défauts et leur besoin incommensurable d'amour. Traversant un pays varié, riche et bouillonnant, notre héroïne est un formidable personnage, ange victime de sa gentillesse, de sa douceur et de sa sexualité, puis méritante et d'un dévouement extraordinaire et pourtant évident, sans aucune esbroufe, ni jugement de valeur pour les autres.
Les comédiens sont globalement excellents et la mise en scène est d'une beauté absolument renversante, mais sans dominer les sujets abordés de son scénario, mieux écrit que ce que je pensais par rapport à ce que j'en ai lu.
Roma, comme son titre l'indique, est un film d'amour, à la fois symbolique et réaliste, lent mais étrangement jamais froid, prenant son temps mais en accélérant subtilement sa narration sans qu'on ne l'aperçoit vraiment, régal visuel jamais gratuit. Film particulier, c'est certain.
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- Et puis, vous en connaissez beaucoup vous des films qui rendent hommage à la La Grande Vadrouille?