A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Supfiction
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A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

Pour références, les topics DVD consacrés à l'original et à son premier remake (le second remake n'en a pas) :

L'original :
https://www.google.com/url?q=http://www ... bhvjB-VZQe

Remake de 1954 :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?t=30612

Remake de 1976 : pas de topic
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Supfiction a écrit : A Star is Born ne passionne pas sur le forum avec une majorité d'avis polis (5 ou 6/10). Edit : les dernières notes recensées sont bien meilleures.

Personnellement j'ai beaucoup aimé. Il y a un truc qui m'a scotché sans bien comprendre si c'était une interprétation de ma part, une mise à nue inconsciente ou un semi-aveu lucide sur le métier et la propre carrière de la chanteuse Lady Gaga.
Le point culminant se déroule au moment où le personnage de Lady Gaga est approché par un agent suite à sa mise en lumière par la pop star encore au sommet de sa gloire incarnée par Cooper.
Bien entendu, l'agent la trouve géniale mais très rapidement lui fait des recommandations sur sa couleur de cheveux. Puis l'on découvre les premiers morceaux solo de la nouvelle star et notamment ce passage télé présenté par Alec Baldwin. Alors que le style de l'artiste montante et ses duos avec Cooper avaient jusque là été de l'ordre du pop folk, c'est alors une prestation très aseptisée musicalement, à la chorégraphie agressive et proche de la soupe pop usuelle à laquelle on assiste. Bref, un truc du genre Lady gaga ou pire, Beyoncé.
Le sous-texte est pourtant évident : les forces de l'argent (personnifiées par le personnage de l'agent) ont pris le pouvoir sur l'authenticité physique et musicale de l'artiste.
Ceci ajouté au fait que l'on semble découvrir pour la première fois la chanteuse à nue, débarrassée de ses artifices habituelles (coiffures et maquillages excentriques, mise en scène extravagante, etc) ressemble à une mise à nue (regardez moi, sans tous mes artifices je n'aurai jamais percé avec mon physique) et à la fois une remise en question surprenante de l'artiste. MAIS. Cette interprétation qui semble évidente durant la vision du film s'estompe rapidement lorsque l'on surfe à travers les dernières productions de la chanteuse. D'ailleurs les morceaux les plus fades et explicitement bassement commerciaux du film se retrouvent dans la B.O. du film comme si de rien était.
A Star is Born est-il une auto-critique qui ne s'assume pas ?
zemat a écrit :A STAR IS BORN : 7/10
N’ayant vu aucune des versions précédentes, je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire. Si elle s’avère être classique, la mise en scène toute en finesse de Bradley Cooper m’a impressionné pour un premier film. Je ne suis pas du tout client de la musique de Lady Gaga, et cela faisait donc plaisir de la découvrir en version « sobre » tant physiquement que musicalement. A ce titre la BO s’en tire très bien avant que la transformation pop ne s’opère.
hansolo a écrit : Pas trop interessé par la chanteuse, mais les quelques avis enthousiastes dans mon entourage font que je vais aller découvrir le film ce week end.
Dernière modification par Supfiction le 21 oct. 18, 15:46, modifié 2 fois.
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Watkinssien
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Re: A star is born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Watkinssien »

Supfiction a écrit : Remake de 1958 :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?t=30612
1954! :wink:
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Supfiction
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Re: A star is born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

Watkinssien a écrit :
Supfiction a écrit : Remake de 1958 :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtopic.php?t=30612
1954! :wink:
Ah oui pardon, je l’ai écrit de tête sans vérifier.

Bon sinon, je crois que tu as également apprécié, non ?
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Watkinssien »

Oui dans l'ensemble, j'ai apprécié.

Je salue l'honnêteté de Cooper sur cette relecture ambitieuse, qui modernise assez efficacement le fil conducteur des versions précédentes et je dois reconnaître que, comme souvent chez les acteurs qui passent à la réalisation, l'interprétation est de belle qualité.

J'émets tout de même des réserves sur la fluidité de la descente aux enfers, et forcément je pense alors aux versions précédentes, bien plus brillantes et plus incisives (surtout la version Cukor qui est une vraie splendeur esthétique en même temps que profondément implacable quant à la tragédie imminente des personnages principaux), à quelques chansons que je n'ai pas trouvé terribles et à un ventre mou au milieu du film.

Mais le film est tout à fait respectable.
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

Je me repasse la version Cukor pour comparer. Marrant, j’avais totalement oublié que le film avait eté charcuté avec de nombreux passages rafistolés avec des photos de tournage. Il est très étrange de constater que c’est le début du film qui a été coupé alors qu’il y a par la suite plusieurs passages musicaux que l’on pourrait considérer comme superflus (en tous cas pour l’histoire).

A noter également que plusieurs éléments de la version 2018 qui semblent avoir été écrit pour Lady Gaga elle-même sont en fait déjà dans cette version. Je pense par exemple à la scène ou Garland passe au relooking et ou elle finit par croire qu’elle a un problème avec son nez (à n’en pas douter on retrouve cet élément dans la version Streisand).

Les deux films sont très différents et pourtant très semblables c’est ça qui est fort. Il me semble que Cooper a rajouté des éléments intéressants comme cette histoire bien d’aujourd’hui d’acouphènes qui déplace quelque peu le curseur par rapport à sa déchéance. Bien sûr la prestation de Cooper ne peut se mesurer à celle démentielle de Mason. Pas fou, il n’a d’ailleurs pas chercher à le faire, jouant sur un autre registre insistant raisonnablement sur l’alcoolémie joyeuse (sauf pour le maquillage très appuyé et la scène clé du film que certains trouveront exagérée et qui pourtant m’a un peu rappelé Depardieu aux Césars embarassant sa propre fille).
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par hansolo »

Beaucoup aimé!
Et l'interprétation de Bradley Cooper m'a vraiment plu.
Apprecié les allusions subtiles au film de Cukor et les clins d’œils a d'autres artistes (Carole King :D )

Un beau moment de cinéma :) (vu hier dans une salle bondée a la séance de 22h30 preuve que le film tient bien en 3e semaine)
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

hansolo a écrit :Beaucoup aimé!
Et l'interprétation de Bradley Cooper m'a vraiment plu.
Apprecié les allusions subtiles au film de Cukor et les clins d’œils a d'autres artistes (Carole King :D )
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:wink:
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Torrente »

Supfiction a écrit :Image
J'adore ce film ! (et ses acteurs)

Voilà, vous pouvez reprendre le cours de votre conversation, bon Dimanche :mrgreen: :arrow:
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Boubakar
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Boubakar »

Même s'il n'a pas de topic, tu n'as pas cité la version de 1976, signée Frank Pierson, avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson : je suis peut-être la seule personne à aimer ce film, qui sait :mrgreen: ?
La version de Bradley Cooper m'intéresse moins, vu que ça serait la 4eme fois que je verrais la même histoire, mais je serais curieux de savoir l'apport de Clint Eastwood, vu qu'à l'origine, il devait réaliser le film (avec Beyoncé). Il est tout de même resté en tant que producteur (Malpaso), ce qui est très rare pour un film dans lequel il ne joue pas ou réalise pas.
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

Boubakar a écrit :
Même s'il n'a pas de topic, tu n'as pas cité la version de 1976, signée Frank Pierson, avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson : je suis peut-être la seule personne à aimer ce film, qui sait :mrgreen: ?
La version de Bradley Cooper m'intéresse moins, vu que ça serait la 4eme fois que je verrais la même histoire, mais je serais curieux de savoir l'apport de Clint Eastwood, vu qu'à l'origine, il devait réaliser le film (avec Beyoncé). Il est tout de même resté en tant que producteur (Malpaso), ce qui est très rare pour un film dans lequel il ne joue pas ou réalise pas.
Je viens de recevoir le blu ray en tant que bon admirateur de Streisand. Mais après avoir vu la version 2018 et revu la version 1958 (j’ai également partiellement en tête celle avec Frederic March), il va falloir que je me fasse un peu violence pour revoir cette histoire. J’espere qu’il y a des variantes (avec Streisand, ça me paraît une évidence). Et puis, il y a le titre Evergreen. :oops:
Dernière modification par Supfiction le 21 oct. 18, 15:46, modifié 1 fois.
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par LordAsriel »

Supfiction a écrit : A Star is Born ne passionne pas sur le forum avec une majorité d'avis polis (5 ou 6/10). Edit : les dernières notes recensées sont bien meilleures.

Personnellement j'ai beaucoup aimé. Il y a un truc qui m'a scotché sans bien comprendre si c'était une interprétation de ma part, une mise à nue inconsciente ou un semi-aveu lucide sur le métier et la propre carrière de la chanteuse Lady Gaga.
Le point culminant se déroule au moment où le personnage de Lady Gaga est approché par un agent suite à sa mise en lumière par la pop star encore au sommet de sa gloire incarnée par Cooper.
Bien entendu, l'agent la trouve géniale mais très rapidement lui fait des recommandations sur sa couleur de cheveux. Puis l'on découvre les premiers morceaux solo de la nouvelle star et notamment ce passage télé présenté par Alec Baldwin. Alors que le style de l'artiste montante et ses duos avec Cooper avaient jusque là été de l'ordre la pop folk, c'est alors une prestation très aseptisé musicalement, à la chorégraphique agressive et proche de la soupe pop usuelle à laquelle on assiste. Bref, un truc du genre Lady gaga ou Beyoncé.
Le sous-texte est pourtant évident : les forces de l'argent (personnifiées par le personnage de l'agent) ont pris le pouvoir sur l'authenticité physique et musicale de l'artiste.
Ceci ajouté au fait que l'on semble découvrir pour la première fois la chanteuse à nue, débarrassée de ses artifices habituelles (coiffures et maquillages excentriques, mise en scène extravagante, etc) ressemble à une mise à nue (regardez moi, sans tous mes artifices je n'aurai jamais percé avec mon physique) et à la fois une remise en question surprenante de l'artiste. MAIS. Cette interprétation qui semble évidente durant la vision du film s'estompe rapidement lorsque l'on surfe à travers les dernières productions de la chanteuse. D'ailleurs les morceaux les plus fades et explicitement bassement commerciaux du film se retrouvent dans la B.O. du film comme si de rien était.
A Star is Born est-il une auto-critique qui ne s'assume pas ?
J'ai vécu le même trouble durant et après la séance. Et j'ai vraiment du mal à trancher encore aujourd'hui entre l'idée d'une auto-critique honteuse et la lecture qui ne verrait ni Cooper ni Lady Gaga se rendre compte du problème de représentation du personnage d'Ally à partir du moment où elle se fait récupérer par son manager...
Quant au film, j'ai un même curieux rapport schizophrène à lui : il y a des moments où j'ai l'impression que c'est de la soupe (un truc cristallisant : Bradley Cooper qui a une grosse voix de poivrot quand il parle et qui l'éclaircit tranquillou dès qu'il chante, ça me fait plutôt marrer et ça fait beaucoup voir les coutures du mélo...) , d'autres où je suis bouleversé parce qu'il y a un truc qui emporte le morceau malgré tout. Bon, c'est attachant, en tout cas.
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

(Désolé pour mes faute d’orthographe, je viens de me relire.)

Je suis bien content de n’être plus le seul à me poser cette question concernant Lady Gaga. La revision récente de la version avec Judy Garland aurait pu me faire un peu douter de cette interprétation puisque l’on y retrouve la séquence de relooking raté. Mais il y a une chose qu’il n’y a pas dans cette version 1954, c’est la transformation du style de l’entertainer. Garland continue à chanter ce qu’elle chantait auparavant dans les petits cabarets. Gaga change radicalement de style, passant de la chanson à la pop moderne.

Concernant Cooper, effectivement il en fait un poil trop dans l’alcoolisme rougeot quand Mason privilegiait l’alcoolisme joyeux. Mais c’est un défaut mineur à mon sens. En outre, je trouve que son personnage est moins dans la jalousie. Il y a une déchéance un peu différente avec notamment ce problème auditif qui l’handicape.
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par hansolo »

L'alcoolisme du personnage campé par Cooper est tout de même très aseptisé et convenu ...
Il a beau être saoul ou drogué dans une scène sur deux, ça n'a jamais d'impact sur son comportement envers Ally.

Quand au passage télé présenté par Alec Baldwin; je n'y ai rien compris: l'acteur est present a peine une seconde a l'écran :shock:
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Truffaut Chocolat »

La scène d’ouverture marche super bien, en immersion, on est sur scène, les lumières aveuglent de partout, le son poussé au maximum, à ce moment là je m’étais dit que je partais pour un grand 8 et que j’allais finir sur le carreau. :o

Et puis très vite, j’ai pas arrêté de me dire que je regardais Bradley Cooper en train de faire le mec de l’Arcansas (ou Wisconsin ? je ne sais plus) face à Lady Gaga qui joue à la comédienne.
Et quand Ally prend la première fois le micro sur scène, la scène où elle devient Lady Gaga en quelque sorte, là, je me gratte un peu la tête.

Les 2 personnages sont pour le coup des archétypes sans la moindre ambiguïté, dans le sens où ils sont ce qu’on nous montre, mais quels sont leurs véritables besoins ? qu’est-ce qui fait qu’ils ont vraiment besoin l’un de l’autre ?
Comment Jack a-t-il pu sentir dès sa première rencontre avec Ally qu’elle l’accepterait tel qu’il est ?
Quelles sont les limites au besoin de reconnaissance d’Ally ?

L’histoire nous jette plusieurs pistes que j’aurais adoré voir explorées, par exemple, lors de la scène de la tarte à la crème, Jack aurait très bien pu dire « c’est moi qui t’ai faite ».
Au lieu de ça, c’est un geste de petit garçon triste que sa petite copine ne prend qu’à la rigolade. C’est dommage.

Il y a quand même quelques aspects que j’ai bien aimé, comme sa relation avec son frère, ou celle d’Ally avec son père, le seul truc un peu marrant du film.
J’ai bien aimé la scène de la baignoire aussi, qui règle la question de l’alcoolisme dans leur couple en 3 minutes. C’était brillant ça.

Quelques promesses donc, mais ça aurait pu aller plus loin je trouve.
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Re: A Star is Born (Bradley Cooper - 2018)

Message par Supfiction »

Truffaut Chocolat a écrit :Les 2 personnages sont pour le coup des archétypes sans la moindre ambiguïté, dans le sens où ils sont ce qu’on nous montre, mais quels sont leurs véritables besoins ? qu’est-ce qui fait qu’ils ont vraiment besoin l’un de l’autre ?
Comment Jack a-t-il pu sentir dès sa première rencontre avec Ally qu’elle l’accepterait tel qu’il est ?
Ayant vu les 4 versions desormais, je trouve que tes reproches pourraient s'appliquer à toutes. C'est une question d'alchimie entre les acteurs, on adhère à leur histoire d'amour ou pas.

Je viens de voir la version Streisand qui est très proche dans le scénario de celle de 2018. Le début est identique notamment avec une première scène de concert de la star sur la pente descendante puis la rencontre dans un cabaret (scène qu'on trouvait aussi dans la version Mason/Garland). Et je trouve qu'on accroche beaucoup plus dans la version 2018 où l'on voit tout de suite ce qui attire Bradley Cooper.
En outre, j'ai remarqué que la version 2018 s'intéresse davantage à la montée de la jeune chanteuse qu'à la chute de la star comparée à la version 1976 qui met l'accent sur les excès de la star jouée par Kris Kristofferson. Cette version 1976 est intéressante dans la mesure où elle retranscrit l'esprit de son époque : sex and drugs and rock, retour à la nature. On est en plein dans les années Led Zeppelin (succédant aux rolling stones et aux doors) et des rockeurs roi, camés alcooliques de génie rappellant que rien de grand ne s'accomplit sans sincérité, fût-elle excessive.
Contrairement aux versions 1954 et 2018, on s'attarde peu en 1976 sur les méfaits de l'industrie du disque, le relooking etc. La montée de la jeune chanteuse jouée par Streisand se fait très (trop) vite et naturellement, sans aléas. Et si Streisand s'est bien servie en termes de chansons (Lost inside of you et surtout le méga-tube Evergreen), ce n'est pas tellement le cas de Kristofferson dont les chansons sont totalement plates. Il incarne parfaitement en revanche les excès et les folies de stars de cette époque.

Toutes les versions de ce film apportent quelque-chose et tiennent la route. Mais je dois dire que la version 2018 tient particulièrement la route et n'a vraiment pas à rougir de la comparaison, bien au contraire.
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