BRIDGE OF DRAGONS
Réalisé en 1999 avec un Dolph déjà sur la pente descendante de la célébrité, BRIDGE OF DRAGONS n’est reste pas moins un sympathique petit film d’action dirigé par le spécialiste Isaac Florentine. Ce-dernier n’a pas son pareil pour proposer des productions explosives avec le budget coke d’un Michael Bay. Bref, BRIDGE OF DRAGONS constitue un long-métrage plaisant et non dénué d’une certaine originalité puisqu’ils convoquent les clichés de la fantasy dans un univers science-fictionnel bâti de bric et de broc.
Le méchant Général Ruechang dirige un royaume futuriste vaguement post apocalyptique d’une main de fer. Pour asseoir son autorité il décide, en outre, d’épouser la princesse Halo. Bien sûr, Ruechang est un tyran qui frappe la demoiselle et se comporte comme un véritable salopard, d’autant qu’il a exécuté le roi légitime. Quand Halo apprend la vérité sur la mort de son papa elle s’enfuit et rejoint la résistance. Mais Ruechang envoie à ses trousses son plus fidèle lieutenant, le terrible Warchild, véritable machine à tuer qui finit par éprouver des sentiments à l’égard de la princesse. Lorsqu’il découvre à quel point Ruechang est cruel, Warchild change de camp et mène la révolte…
Peut-être par manque de budget, BRIDGE OF DRAGONS ne semble jamais sûr de l’univers décrit : nous sommes apparemment dans un monde post apocalyptique mais on y trouve des bâtiments parfaitement intacts et des véhicules et uniformes de toutes époques et origines. Comme le signale les premières minutes « le futur rencontre le passé » avec ce général portant un uniforme nazi, cette architecture façon soviétique coco, ces rebelles d’origines asiatiques pratiquant les arts martiaux et ces décors extérieurs d’inspiration médiévales. Le tout donne donc un univers rétro futuriste pas franchement maitrisé mais relativement intéressant dans lequel on relève quelques touches d’humour (volontaire ?) comme ces méchants dont les hélicoptères sont marqués d’un énorme 666. Une sorte d’uchronie post nuke déjantée confectionnée à partir d’éléments antagonistes, une sorte de Robin des Bois et ses ninjas contre les Nazis de l’apocalypse. Une sorte de descendant des 2019 APRES LA CHUTE DE NEW YORK et autre TEXAS GLADIATOR et un précurseur de l’excellent DOOMSDAY et cette constatation chagrine quelque peu le spectateur tant avec un peu plus de délire le cinéaste aurait pu accoucher d’un petit classique du bis. Ici, malheureusement, le contexte science-fantasy reste finalement survolé pour caser un maximum de scènes d’action. Heureusement ces dernières, comme toujours avec Florentine, sont réalisés avec une efficacité impressionnante : ça défouraille, ça explose et ça bastonne avec une énergie appréciable pour un budget que l’on devine ridiculement bas. Les combats martiaux, de leur côté, sont excellents et l’affrontement final entre Dolph Lundgren et Cary-Hiroyuki Tagawa n’a rien à envier aux productions asiatiques. Tagawa a derrière lui une belle carrière qui va de la superproduction (LE DERNIER EMPEREUR, SOLEIL LEVANT, LA PLANETE DES SINGES version Burton et le récent 47 RONIN) aux séries B comme burnées (NEMESIS, DANS LES GRIFFES DU DRAGON ROUGE, KICKBOXER 2, PERFECT WEAPON, etc.). A ses côtés Valerie Chow (alias Rachel Shane) est particulièrement sexy et Dolph, comme toujours, en impose par sa seule présence.
BRIDGE OF DRAGONS ne constitue pas, évidemment, un incontournable du cinéma : ce n’est pas du « matériel à Oscars » mais, heureusement, c’est beaucoup plus divertissant. Dans le barème du direct to vidéo (A éviter – à louer / télécharger – à acheter) cette production enlevé mérite bien l’achat puisqu’on risque d’avoir envie de la revoir régulièrement tant le spectacle est généreux et distrayant.
