Top comédie romantique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Dunn
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Re: Top comédie romantique

Message par Dunn »

Certains l'aiment chaud est une comédie romantique ?
Torrente
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Re: Top comédie romantique

Message par Torrente »

Mon top 20 provisoire

1- Happy accidents - Brad Anderson (2000)
2- Chungking Express - Wong Kar Wai (1994)
3- Eternal sunshine of the spotless mind - Michel Gondry (2004)
4- High Fidelity - Stephen Frears (2000)
5- Punch-Drunk Love - Paul Thomas Anderson (2002)
6- It happened one night - Frank Capra (1934)
7- Un jour sans fin - Harold Ramis (1993) - Dans la nuit des temps - Tsui Hark (1995) & Il était temps - Richard Curtis (2013)
8- (500) jours ensemble - Marc Webb (2009)
9- Je peux entendre l'océan - Tomomi Mochizuki (1993)
10- My sassy girl - Jae-young Kwak (2001)
11- Her - Spike Jonze (2013)
12- Moi, toi et tous les autres - Miranda July (2005)
13- Le come-back - Marc Lawrence (2007)
14- Les émotifs anonymes - Jean-Pierre Améris (2010)
15- Orgueil & préjugés - Joe Wright (2005)
16- A scene at the sea - Takeshi Kitano (1991)
17- Born Yesterday - George Cuckor (1950)
18- Le lauréat - Mike Nichols (1967)
19- Spanglish - James L. Brooks (2004)
20- Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) - Arnaud Desplechin (1996)
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Re: Top comédie romantique

Message par Karras »

Dunn a écrit :Certains l'aiment chaud est une comédie romantique ?
Allociné et imdb le classe dans comédie, romance donc sans doute même si pas que ça.
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Commissaire Juve
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Re: Top comédie romantique

Message par Commissaire Juve »

Torrente a écrit : J'ai revu You've got mail /.. j'avais de l'estime pour le premier, mais ça, c'était avant de le revoir et de me prendre en pleine tête la morale dégueulasse du film.
:?: :?: :?:

Toujours client pour ma part.

Si je prends la liste Vanity Fair, je garde :
17. The Apartment (1960)
11. My Best Friend’s Wedding (1997)
10. Sleepless in Seattle (1993) ... mais tout en bas de la liste
07. Notting Hill (1999)
06. Groundhog Day (1993)
02. You’ve Got Mail (1998)
01. When Harry Met Sally (1989)
Après, pour l'ordre, euh...

Mais La Garçonnière pourrait l'emporter. La fin me tire toujours une larme.

Je pourrais ajouter :

Addicted to Love (1997)
Pile & Face / Sliding doors (1998)
Kate & Leopold (2001)
Rencontres à Elizabethtown (2005) - pour la moitié du film avec Kirsten Dunst
Entre deux rives / The lake house (2006)

Dans les films français, j'ai un faible pour Les Amants de minuits (1953). "Romantique" oui. "Comédie", euh. EDIT : et si on va par là, on peut ajouter Paris Palace Hôtel (Henri Verneuil, 1956).
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La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Top comédie romantique

Message par Barry Egan »

Torrente a écrit :Mon top 20
Tu mets "Punch Drunk Love" en 5, c'est mon 1 à moi (si je pouvais, je changerais de pseudo pour m'appeler Barry Egan). Je connais pas ton n°1, ça a l'air intéressant vu le synopsis sur Wiki. Je vais essayer de le trouver.
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Re: Top comédie romantique

Message par Supfiction »

Dirk Diggler a écrit :
Torrente a écrit :Mon top 20
Tu mets "Punch Drunk Love" en 5, c'est mon 1 à moi (si je pouvais, je changerais de pseudo pour m'appeler Barry Egan). Je connais pas ton n°1, ça a l'air intéressant vu le synopsis sur Wiki. Je vais essayer de le trouver.
J’ai justement ressorti le dvd des tréfonds de ma dvdtheque il y a quelques jours. Je l’avais acheté pour ce synopsis accrocheur justement (et un peu pour Marisa Tomei..). De mémoire le résultat était décevant et pas du tout à la hauteur de ce que laissait espérer l’accroche.
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Re: Top comédie romantique

Message par Barry Egan »

:cry:
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Re: Top comédie romantique

Message par AtCloseRange »

L'écoute pas, il aime pas le ciné.
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Re: Top comédie romantique

Message par Supfiction »

Dirk Diggler a écrit : :cry:
Je l’ai vu il y a plus de 15 ans ce Happy accidents. Je te dirai lors de ma prochaine revision. Mais je me rappelle au moins que l’argument était un peu trompeur par rapport au résultat. De mémoire, je ne le classerai pas dans le genre comédie romantique grand public quoiqu’il en soit.
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Re: Top comédie romantique

Message par hellrick »

En vrac:

- Sans Sarah rien ne va
- Timer
- About Time
- Mary à tout prix
- Imagine Me and You
- Chasing Amy
- Harry meet Sally
- Sabrina (Bogart)
- High Fidelity
- Un jour sans fin
- But I’m a Cheerleader
- 4 marriages
- You've got mail
- Cry Baby
- Rendez vous
- Kush Kush Hota Hai
- Princess Bride
- Pour le pire et le meilleur
- Nuits blanches à Seatle
- Roxanne
- Fucking Amal
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Re: Top comédie romantique

Message par Torrente »

Zut. J'avais mis Fucking Åmål dans mon top mais je le trouve plus. J'ai dû l'effacer par mégarde ! :x
Dirk Diggler a écrit :
Torrente a écrit :Mon top 20
Tu mets "Punch Drunk Love" en 5, c'est mon 1 à moi (si je pouvais, je changerais de pseudo pour m'appeler Barry Egan). Je connais pas ton n°1, ça a l'air intéressant vu le synopsis sur Wiki. Je vais essayer de le trouver.
Ah oui, je ne peux que t'encourager ! Le dvd n'est pas trop cher en général (je crois). Le duo d'acteurs est parfait. Le concept intéressant. J'ai été submergé... après, chacun sa sensibilité bien sûr mais ça m'a parlé directement.
Par contre, évite autant que tu peux de te griller 95% du film avec la bande-annonce qui traîne sur youtube :!:
Et pour te parler franchement, je ne sais pas si je ne devrais pas monter Punch à la 3ème place...

D'autre part, c'est sûr que je n'ai pas fait un top "grand public", ce n'était pas mon but. J'ai juste essayé de classer les films du genre (au sens très large) qui m'avaient marqués.
Et j'ai mis Comment je me suis disputé mais c'est sûr qu'il ne rentre pas vraiment dans la catégorie et puis placer ce film en 20ème position d'un top, me déplaît fortement... il devrait être dans les 5 premiers de n'importe quel top.
Du coup, à la lumière du top de Juve, je mettrais bien Pile & face - Peter Howitt (2002) à la place... ou Ma vie sans moi - Isabel Coixet (2003).
Je n'ai pas pu glisser Le mariage de mon meilleur ami - P.J. Hogan (1997) ni Coup de foudre à Manhattan - Wayne Wang (2002) mais je regrette...

... il faudrait que je fasse un top 25 :idea: :mrgreen:

Allez je modifie...

Mon top 25

1- Happy accidents - Brad Anderson (2000)
2- Chungking Express - Wong Kar Wai (1994)
3- Punch-Drunk Love - Paul Thomas Anderson (2002)
4- High Fidelity - Stephen Frears (2000)
5- Eternal sunshine of the spotless mind - Michel Gondry (2004)
6- It happened one night - Frank Capra (1934)
7- Un jour sans fin - Harold Ramis (1993) - Dans la nuit des temps - Tsui Hark (1995) & Il était temps - Richard Curtis (2013)
8- (500) jours ensemble - Marc Webb (2009)
9- Je peux entendre l'océan - Tomomi Mochizuki (1993)
10- My sassy girl - Jae-young Kwak (2001)
11- Her - Spike Jonze (2013)
12- Moi, toi et tous les autres - Miranda July (2005)
13- Le come-back - Marc Lawrence (2007)
14- Les émotifs anonymes - Jean-Pierre Améris (2010)
15- Orgueil & préjugés - Joe Wright (2005)
16- A scene at the sea - Takeshi Kitano (1991)
17- Born Yesterday - George Cuckor (1950)
18- Le lauréat - Mike Nichols (1967)
19- How do you know? - James L. Brooks (2010)
20- Pile & Face - Peter Howitt (1998)
21- Ma vie sans moi - Isabel Coixet (2003)
22- Coup de foudre à Manhattan - Wayne Wang (2002)
23- Fucking Åmål - Lukas Moodysson (1998)
24- Le mariage de mon meilleur ami - P.J. Hogan (1997)
25- Come and find me - Zack Whedon (2016)
Dernière modification par Torrente le 16 août 18, 15:36, modifié 1 fois.
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Thaddeus
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Re: Top comédie romantique

Message par Thaddeus »

Torrente a écrit :Fucking Åmål
Ah je l'ai vu récemment, et c'est en effet très bien. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir le considérer comme une comédie romantique. Tout comme le deuxième film de ton classement, Chungking Express, que je perçois davantage comme une errance urbaine croisant plusieurs genres (le mélo, le polar, la comédie...) sans jamais se fixer sur un seul.
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Re: Top comédie romantique

Message par Torrente »

Le segment "California Dreamin'", pour moi, c'est la quintessence du romantisme au cinéma. Mais même si ces passages ne faisaient que 4 minutes 46 secondes au total, le film figurerait dans mon top. Je n'ai jamais plus rien vu de tel au cinéma depuis. Ça m'a hanté, marqué au fer rouge, au point de devenir une obsession. C'est probablement l'un des films que j'ai le plus regardé.

Et je percute seulement maintenant mais j'aurais même pu mettre Vertigo dans le lot :(
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Thaddeus
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Re: Top comédie romantique

Message par Thaddeus »

On ne parle ici de "romantisme" mais de "comédies romantiques".
Torrente a écrit :j'aurais même pu mettre Vertigo dans le lot :(
Vertigo, une "comédie" ? Je veux bien qu'on reste assez large sur les termes, mais l'expression "comédie romantique" associe deux termes, et plus généralement se réfère à un genre relativement défini qui implique une certaine légèreté, un charme, une euphorie particuliers. Que Vertigo soit un sommet de romantisme est évident. En revanche il n'est en rien une "comédie romantique".
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Re: Top comédie romantique

Message par Jeremy Fox »

La Leçon particulière - Michel Boisrond 1968

Elève en philosophie au lycée Henri IV, Olivier (Renaud Verley), fils de la haute bourgeoisie parisienne, n’a que deux choses à penser : les études et les filles. Et lorsqu’au sein même de son appartement, la jeune et séduisante aide familiale de ses parents est prête à lui apporter un certain ‘apaisement’ pour qu’ensuite il puisse mieux travailler, pourquoi irait-il chercher des aventures ailleurs ?! Sauf qu’en dépannant Frédérique (Nathalie Delon), pas très à l’aise pour ramener à bon port la Lamborghini de son compagnon, un pilote de course renommé, il tombe amoureux fou de cette femme de sept ans son aînée. Ils vont vivre une folle passion entre Paris et Avoriaz, nouvelle station de ski huppée à la mode…

En lisant le pitch ci-dessus, l’on comprendra aisément que la société et l’époque évoquées dans La Leçon particulière sont bel et bien révolues ; et d’ailleurs le roman-photo ‘Harlequin’ de Michel Boisrond est tellement daté que d’une manière paradoxale c’est principalement aujourd’hui ce qui fait tout son charme, se révélant par la même occasion un passionnant document sociologique sur une certaine France, celle des fils à papa sans soucis et sans conscience politique, des lycées haut de gamme et des appartements bourgeois, des voitures de course couteuses et des stations de ski pour nantis... Évoquer une telle jeunesse quelques mois à peine après les évènements de mai 68 (à Noël de cette même année plus précisément) devait d’ailleurs paraitre bien anachronique voire agaçant à beaucoup lors de sa sortie en salles ; à moins que ce ne fût au contraire pour de nombreux autres une bouffée de fraicheur. Ce qui semble s’être confirmée car si étonnamment plus personne ne connait ce film dans notre pays, il eut pourtant un énorme succès et pas seulement en France, ayant également marqué à cette époque pas mal de jeunes américains et japonais .

Rappelons que le cinéaste Michel Boisrond (lui aussi de nos jours presque totalement oublié) fut tout d’abord assistant de René Clair sur ses plus beaux films des années 50 avant de passer derrière la caméra pour une carrière assez prolifique mais dont peu de titres seront passés à la postérité, hormis peut-être quelques films d'ailleurs pas désagréables tel Le Chemin des écoliers d’après Marcel Aymé avec Bourvil, Lino Ventura et Alain Delon, le plus regardable des OSS 117 ‘première manière’ avec A tout cœur à Tokyo, ou encore une version du Petit Poucet avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle de l’ogre qui a marqué quelques-uns d’entre nous à l’époque de sa diffusion à la télévision à la fin des années 70. Le réalisateur écrivit l'histoire d’amour et d'apprentissage qu'est La Leçon particulière en collaboration avec Annette Wademmant, sa scénariste attitrée, ainsi qu’avec Claude Brulé, autre auteur lui aussi assez fécond. Au vu du résultat à l’écran on se demande pourquoi avoir réunis trois personnes pour aboutir à une intrigue aussi mince, le visionnage du film nous faisant nous questionner sur le fait de savoir si le scénario n’aurait pas été improvisé sur le tournage au jour le jour.

Mais encore une fois, c’est me semble-t-il cette légèreté et cette inconséquence (aussi bien des personnages que du scénario), cette absence de sérieux papal ou de ton moralisateur qui permettent à ce film certes sirupeux mais au charme certain de ne pas sombrer dans le ridicule, au contraire de garder tout du long une certaine élégance. Paris au printemps : Olivier un étudiant en philosophie, fils à papa, heureux dans ses études, pas dépourvu de relations amicales (sympathique Bernard Le Coq au tout début de sa carrière) et amoureuses, la jeune bonne néerlandaise de ses parents n’étant pas farouche et lui proposant de profiter d’elle à son gré, pas réticente à en faire bénéficier également ses copains ! Autant dire que cette situation présentée ainsi ne passerait plus très bien de nos jours d’autant que les auteurs n’y mettent pas spécialement d’humour ni de second degré. Quoiqu’il en soit, malgré toutes ses faciles opportunités, le jeune homme tombe passionnément amoureux d’une femme de 25 ans, Frédérique, qu’il rencontre au volant d’une Lamborghini qu’elle ne parvient pas à faire redémarrer. Elle est la compagne d’un célèbre pilote de courses qui la délaisse un peu, une ex journaliste qui a quitté son métier pour se donner toute entière à son homme, car "c’est ce qu’il convient de faire pour une femme lorsque l’on est éperdument amoureuse" (même réflexion que précédemment) !! Frédérique, c’est Nathalie Delon, belle comme rarement, que l’on n’avait vu auparavant à l’écran qu’une seule fois, aux côtés de son célèbre époux dans le magnifique Le Samouraï de Jean-Pierre Melville. Que ce soit elle ou Renaud Verley (frère de Bernard), ils ne sont pas mauvais mais on ne peut pas dire que la direction d’acteurs les aide beaucoup d’autant que la post synchronisation n’est pas une franche réussite non plus. Tous les autres comédiens, à commencer par Robert Hossein, ne font presque office que de figuration.

Le film ne sera qu’une suite de séquences sans grandes tensions dramatiques ni spécialement d'émotion narrant une romance assez banale et vaporeuse ; et malgré Francis Lai (dans une assez bonne forme), les voitures, la vitesse, un homme et une femme… n’est pas Lelouch qui veut... et le résultat ne sera pas forcément inoubliable. Quoiqu’il en soit, malgré quelques instants de gravité dont la dernière séquence, la fraicheur de l’ensemble l’emporte, le rythme rapide du montage fait son effet, et l’on se prend à trouver vraiment plaisante cette histoire faussement moderne et culottée, au contraire même assez doucereuse. Il est à parier que le film fera grincer quelques dents aux nouvelles générations mais si on le replace dans son contexte, on trouvera tout ceci assez intéressant en tant que constat de l’évolution des mœurs. Une histoire d’amour sinon touchante, d’une légèreté assez incroyable qui lui permet de nous faire oublier ses clichés. Un film qui devrait trouver aussi son public parmi les amoureux de ces années-là, de ses voitures, de son ambiance et de ses éléments de décors extérieurs et intérieurs, car si Michel Boisrond sait capter l’espace de bistrots, d’appartements ou d’hôtels, il descend plus souvent dans les rues, faisant de Paris, plus encore que d’Olivier et Frédérique, son personnage principal, avant de le remplacer par un Avoriaz lui aussi en quelque sorte assez féérique. Pas un grand film, loin s’en faut (il a pourtant ses fans), mais un film charmant et agréable. Deux ans après, Boisrond réalisera avec quasiment la même équipe un autre film sur la jeunesse tout aussi méconnu mais encore plus réussi et attachant, Du soleil plein les yeux : nous y reviendrons assez vite !


Du soleil plein les yeux - Michel Boisrond 1970

Vincent (Renaud Verley), 25 ans, travaille dans un hôpital à Rennes en tant qu’interne. Il vit en appartement avec son cadet Bernard (Bernard Le Coq) et sa mère divorcée. Pour consoler Bernard qui vient d’être recalé au baccalauréat, Vincent lui propose de partir en voilier jusqu’au Maroc rendre visite à leur père qui a refait sa vie là-bas et qui habite dans une belle propriété au bord de la mer. Ils sont accompagnés par Geneviève (Florence Lafuma), la fiancée de Vincent. Vincent a du mal à pardonner à son père d’avoir quitté sa mère quelques années auparavant et reste un peu froid vis-à-vis de sa belle-mère. L’atmosphère demeurant un peu tendue, les trois jeunes gens décident d’aller explorer quelques jours la côte marocaine. A Agadir, ils rencontrent Monica (Janet Agren), une blonde sans complexe qui va avoir une aventure avec Bernard mais qui est plus attirée par Vincent…

De belles découvertes totalement inattendues, il en reste encore pas mal à faire pour les cinéphiles que nous sommes ! Cette aubaine se confirme régulièrement pour notre plus grand bonheur, pour l’assouvissement de notre passion. Des trésors dénichés d’autant plus inopinés qu’ils nous parviennent de réalisateurs qui n’ont jamais vraiment eu la cote auprès de la critique, tel en l’occurrence Michel Boisrond souvent au contraire plutôt méprisé. Non pas qu’il faille le transformer d’un coup de baguette magique en grand cinéaste, mais au moins réhabiliter certains de ses titres. Le film dont il sera question ici ainsi que son alter-ego, La Leçon particulière, n’ont même pas fait l’objet de notules dans le pourtant assez exhaustif dictionnaire du cinéma coaché par Jean Tulard ! Alors pourtant que ces deux films furent de considérables succès à l’époque de leur sortie, et pas seulement en France, le Japon en ayant été également très friand. Bref, c’est toujours une réelle satisfaction de pouvoir tomber sur de telles surprises et en cette occasion nous en remercions avant tout Gaumont pour les avoir sortis de la naphtaline et de l'oubli.

Et puisque nous n’aurons pas souvent l’occasion d’en reparler ni de le mentionner, il ne fait pas de mal de revenir une fois encore très brièvement sur la carrière de Michel Boisrond qui fut tout d’abord assistant de René Clair sur ses plus beaux films des années 50 (et notamment le sublime Les Grandes manœuvres) avant de passer derrière la caméra pour quelques modestes œuvres loin d’être désagréables durant les années 50/60 comme Le Chemin des écoliers d’après Marcel Aymé avec, excusez du peu, Bourvil, Lino Ventura et Alain Delon. Il aura également beaucoup fait tourner la star féminine numéro 1 de son époque, la toute jeune Brigitte Bardot, et ce dès son premier film, Cette sacrée gamine. S’ensuivront les assez célèbres - en leur temps - Les Parisiennes, ainsi que Voulez-vous danser avec moi ? Il signa aussi le plus regardable des OSS 117 de l’époque, A tout cœur à Tokyo, autrement moins bâclé que les films d’André Hunebelle, ou encore une version du Petit Poucet avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle de l’ogre, film qui a marqué quelques-uns d’entre nous à l’époque de sa diffusion à la télévision à la fin des années 70. Après 1975 et son Catherine et Cie (pour l’anecdote et de mémoire, l’un des premiers films télédiffusés en Prime Time avec le rectangle blanc), il travaillera ensuite exclusivement pour la petite lucarne.

Sa scénariste attitrée sera Annette Wademmant qui avait commencé son cursus cinématographique par écrire des dialogues et des scénarios pour Jacques Becker et Max Ophuls : on a connu pire comme école ! Leur collaboration aura donc donné également naissance à deux films presque jumeaux, La Leçon particulière ainsi que Du soleil plein les yeux, tournés en à peine deux ans d’écart avec quasiment les mêmes équipes. Toutes proportions gardées, comme Delmer Daves en fin de carrière, Michel Boisrond décide sur le tard (à la cinquantaine) de se consacrer à la jeunesse de son époque par l’intermédiaire de ce dytique plus proche que de l’étude de mœurs ou du drame psychologique du roman photo (ou roman à l’eau de rose pour ceux qui n’auraient pas connus les premiers alors très en vogue à l’époque) ; ‘Soap Opera’ comme je l’ai lu parfois serait un terme un peu inapproprié car les auteurs n’ont jamais vraiment cherché ici ni le paroxysme sentimental ni la multiplication de rebondissements dramatiques, l’intrigue étant au contraire simplissime, apaisée et linéaire, le jeu d'acteurs très naturel. Pour apprécier ces deux films, il vous faudra certainement laisser s’exprimer votre cœur de midinette, auquel cas ils vous sembleront très efficaces et très attachants, surtout le second dont il est question ici. Au contraire, cyniques s’abstenir ! A Paris et Avoriaz du précédent se substituent Rennes et les côtes marocaines, Du soleil plein les yeux - comme son titre l’indique - sera en quelque sorte le versant estival de la romance entre Nathalie Delon et Renaud Verley qui prenait place pour une bonne partie dans les paysages enneigés et hivernaux.

Le film se déroule toujours au sein des milieux de la bourgeoisie (loin de celle croquée avec virulence par Claude Chabrol) mais cette fois avec une galerie de personnages plus étoffée et mieux fouillée. Le climax de l’histoire sera à nouveau un adultère mais alors que dans La Leçon particulière c’est Nathalie Delon qui trompera avec un jeune homme son époux joué par Robert Hossein, ici ce sera le jeune homme qui trompera sa fiancée avec une fille du même âge rencontrée durant les vacances. Moins ambigu et moins à même de choquer le public de l’époque, Du soleil plein les yeux s’avère cependant bien plus ensorceleur grâce à une écriture plus ciselée, des personnages plus richement décrits, des comédiens plus chevronnés, Renaud Verley ayant fait pas de mal de progrès, Bernard Le Coq également qui de plus s’est fait octroyer un personnage d’une plus grande importance et avec surtout bien plus de temps de présence. Il joue ici Bernard, le frère cadet de Vincent, un jeune bachelier exubérant, expansif et joyeux face à son ainé plus posé et assez taciturne, n’ayant plusieurs années après toujours pas digéré le divorce de ses parents, en voulant toujours à son père de les avoir ‘abandonné’ pour une autre femme. Vis-à-vis de lui et de sa belle-mère, il se montre toujours un peu hostile et fermé alors que Bernard est capable de leur sauter au cou, ne faisant plus grand cas de cette rupture et du fait que son père ait eu envie de recommencer sa vie sans eux. Bernard s’avère de ce point de vue bien plus mûr et compréhensif que son frère ainé.

L’évolution des relations familiales et (ou) amoureuses sont décrites par les auteurs avec justesse et tendresse, ce qu’ils n’avaient pas pris le temps de faire dans La Leçon particulière quasi uniquement centré sur le couple. Que ce soient celles pleines de tensions entre Vincent et son père à cause du remariage de ce dernier, faites de désir et d’animalité entre Vincent et Monika (belle blonde moderne, désinhibée et sans complexes lorsqu’il s’agit de sexe), faites d‘amoureuse tendresse entre Vincent et Geneviève (plus sage mais pas gourde pour autant, très mûre au contraire), complices et affectueuses entre Vincent et Bernard… tout est brossé, sinon avec subtilité, avec délicatesse et justesse. Les auteurs prennent tout leur temps à faire inévitablement craquer Vincent, lui qui plein de principes et haïssant toutes les compromissions, va néanmoins par faiblesse se retrouver dans la position de celui qui doit choisir entre deux femmes. Dans le dernier quart d’heure, toutes les situations un peu embarrassantes se dénouent non sans un certain ton moralisateur ("lorsque l’on s’aime vraiment, l’on se pardonne tout" dira son père à Vincent lors de retrouvailles assez touchantes, Vincent devenu moins intransigeant envers son père après avoir lui-même succombé à ce qu'il appelle un "instinct animal"), cependant balayé par l’émotion véhiculée par une succession de très jolies séquences.

Un film très dépaysant, nous faisant profiter les ¾ du temps du soleil, de la mer, des piscines, des palaces marocains, des plages, de voiliers et de très jolies filles, nous faisant participer à des régates, des promenades en méhari dans les dunes, nous distillant des instants magiques du quotidien en temps de vacances. Beaucoup de sensibilité, de sensualité et de romantisme au sein de ce long métrage porté par d’excellents comédiens dont le naturel fait qu’on n’a pas de peine à croire en leurs personnages. Mention spéciale à la complicité qui rejaillit entre Renaud Verley et Bernad Le Coq ainsi qu'à la ravissante Florence Lafuma dans le rôle le la petite amie de Vincent, une fille intelligente, compréhensive et mature mais qui ne se laissera pas faire pour autant. Une romance estivale pleine de soleil et de charme, l’émotion en plus comparativement à La Leçon particulière. Une très jolie surprise, un film gentiment "sea, sex and sun" avec une ritournelle de Francis Lai qui, qu’on l’apprécie ou non, vous restera un petit moment en tête.
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