Cette attaque sur le "tu racontes ta vie", je la trouve vraiment injustifiée et exagérée.Mosin-Nagant a écrit :Depuis que je te lis sur ce forum, je sais que tu as fait Jarny, Bastogne, que sais-je encore... et je m'en tamponne un peu. Moi, personne ne sait qui je suis, ni où j'habite précisement et ça me va très bien comme ça. Alors quand j'écris que je vis dans une ville bien garnie en A&E, je pense pas trop m'étendre personnellement.tenia a écrit :J'étais mieux servi à Liège qu'à Metz, hein
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Et pour en revenir au sujet - certes de façon détournée - la critique personnelle est un classique. Serge Daney, un de nos plus grands critiques français a donné largement dans l'implication de sa vie dans sa critique du cinéma. Sans rentrer sur la fin de sa vie, qui a visité Ronda sans penser à lui, texte qui n'avait d'ailleurs pas grand chose à voir avec le cinéma, et qui n'a pas visité Ronda sans penser au cinéma?
Les interventions de Ténia sont moins poétiques que celles de Daney sur Ronda, mais il y met de sa vie et cela est-il HS?
Pour le peu que j'en sais - puisqu'il raconte sa vie - Ténia est un scientifique qui aime les statistiques, les chiffres et les constats finaux et chiffrés. Je le lis souvent sur les résultats de BO, nombres de salles et etc parce que ce n'est pas mon truc même si ça m'intéresse.
Çà m’intéresse parce que le cinéma est un art et une industrie. Or, même si je ne suis pas scientifique, les emplois perdus, les industries qui ferment, les employeurs qui font crouler une activité par délire individuel, ça me parle aussi.
J'ai vu Mektoub My Love et j'ai beaucoup aimé, pour deux raisons:
1 - Kechiche est un réalisateur de premier ordre et sa mise en scène est fabuleuse, même si le sujet du film est un peu creux.
2 - Le sujet du film est un peu creux mais Kechiche nous refait revivre - en 1995 et ce n'est pas un hasard - une très belle période. Pendant la guerre civile en Algérie, mais avant l'islamisme, qui coûte avant tout très cher aux émigrés d'avant qui vivaient comme en 1995, avant 2001, bref, avant. Un peu un âge d'or qui semble être celui de sa jeunesse.
Mais ça durait quand même trois heures et la scène de boîte de nuit avec les gros plans sur des culs féminins était,disons, un peu longue.
Je comprends tout à fait, Mosin-Nagant, ton désir de voir la suite en salle.
Mais je comprends tout à fait Ténia, qui rappelle que:
- Intermezzo dure 4h et pas 3
- la scène de boîte de nuit dure 2h avec des plans culs limite obsessionnels
- la scène "culin..." du film dure 13mn et se situe à la fin du film. Je doute que des 16-18ans ne préfèrent pas se faire l'équivalent sur internet.
Bref, c'est juste invendable. Alors, je comprends que très fan de Kechiche, on dise, "même si ça passe deux semaines en salle, je veux le voir". Sauf que même moi qui suit très cinéphile, je ne sais pas si j'irai le voir. Tu compares avec Il était une fois en Amérique, ça raconte quand même autre chose.
Dieu sait si j'aime le cinéma d'auteur, mais c'est une industrie, avec les jobs qui vont avec. Faire des films aussi invendables, on a le droit de se poser des questions, comme le fait Ténia, sur le côté "je m'en fous de la rentabilité" de Kechiche sur ce film là.
Une peinture sur un gros cul très désirable lui aurait moins coûté. Bon, après, étant parisien, j'irai peut-être voir le film. Mais une peinture lui aurait moins coûté qu'un film, à lui et à ses collaborateurs et acteurs - actrices.
Kechiche n'en est pas à son premier film. L'art et l'industrie, il aurait du intégrer. Faire Mektoub My Love était très audacieux. Faire une suite pareille, c'est se faire plaisir et se conduire au suicide professionnel. Mais le suicide, ça se fait tout seul, pas en équipe, en défendant la sois-disant opinion favorable de ses collaborateurs.
Après, je suis comme vous tous, je n'ai pas vu le film. Çà sera peut-être un beau succès commercial, mais ça me paraît quand même mal barré.